dans l'aveniran seal remède se présente, c'est le relou? au dmil t a leüt priS( 11 Fèht PeiPéitiper la re presentation du pays dans la souverainelé natio nale. Ce devoir, qui intérèsse tous les citoyens, demande le concours éclairé de tous. Le plus grand signe de force que puisse donner ufl peuple esl l'émancipation de tóus les éitèyens par l'unique puissance de l'bpi- nion publique, par le seul exercice des libertés. Tel est le but que s'assigne la Ligue du Peuple. Dans la penSêe dfe ses fondatëurs, bette oeuvre com- porte trois ordres de réformes, dont l'étude et la pour- suite doivent marcher dë pair Le bien-être, L'instruction, Le droit politique. De ces trois nécessités sociales, aucuhe n'a droit de priorité, aucune ne peut tenir les autres en suspens. Car, si l'instruction et le bien-être doivent aider sin- gulièrement le peuple a l'obtention de ses droits, quel puissant levier de progrès physique et intellectuel le suffrage ne serailai pas aux mains du travailleurl Mais lui refuser une loi juste, un progrès possible, dans l'un ou l'autre de ces ordres d'idées, sous pré- texle que son emancipation n'est pas assez avancée §ur un autre point, serait une fin de non recevoir dont l'iniquité éclaterait bientöt devant Paction soute nue de la Ligue. 11 est temps que l'on cesse de faire tourner le peuple dans le cercle vicieux d'une tuteile sans fin 1 Ce travail n'est pas 1'oeuvre d'un jour, ni d'une classe. L'union de tous les amis du progrès lui est né cessaire elle ne lui sera pas marchandée. L'ouvrier y verra sa cause personnelle il sera au posle du devoir. Un peuple ne s'émancipe bien que par lui même. Le peuple beige le sait, il sent sa force, il s'unira p>ur s'affirmer. Et déja sa volonté s'est ma- nifestèe dans des occasions solennelles, oh il s'est montré plus soucieux des intéréts génèraux que ses maitres, plus mür pour la vie publique que bien de ses prétendus tuteurs 1 Le peuple n'est pas seul intéressé a eet achèvement de notrè édifice social. Une nation n'est vraiment forte, litre, süre d'eile-mêtne, quë lorsqu'elle peut appelër tous ses membres a l'aclivité politique. Bien des censitaires le comprennent; le pays én général est bienveillant au travailleur, ennemi des abus, dé- sireux de justice, et la démocratie compte dans ses rangs de nombreux électeurs. Lè sont les alliés, les amis, les frères du peuple; ils n'ont pas attendu son appel pour livrer en son nom plus d'une bataille; ils lui tendent la main dans les associations, dans les meetings, dans la presse, dans les Conseils commu- naux, dans la Chambre même. Gette main., loyale- ment tendue, a été acceptée, et l'union existe. La Ligue du Peuple veut faire entrer dans les fails cette union qui est dans lescoeurs; elle veut lui don ner ('organisation, la durée, l'unité d'action, la force du faisceau elle rassemblera tous les amis du peuple en unê seule légion pacifique, marchant a la conquêle du droit. Cette oeuvre enfin est autant nationale que politi que. II n'est pas de progrès qui puisse mieux conso- lider notre nationalité la Belgique, qui a conquis par elle-raême ses libertés, que bien des peuples lui en- vient encore, ne peut rester en arrière de ces peuples dans la conquêle de l'égalilé politique, qui serait le plus sür boucliér dè son independafice A nous done tous éeux qui aiment la patrie et la justice A nous tous ceux qui veulent vivre dans un milieu social moins infectê de priviiége, d'ignorance et de misère I A nous tous cëux qui savent qu'il n'y a de gran deur, de paix, d'existence même pour un peuple fibre, que dans la pratique toujours plus large de la liberté, et que l'ceuvre vitale de notre époque est Ia fusion de toutes les classes en un seul peuple de ci toyens, pratiquant la souveraineté nationale! A nouS, cjuelles que soient leurs divergences par- tielles sur les mdyëns, tous ceüx qui veulent l'instruc tion, le droit et le bien-être de tous A nous, non point pour dóbattre les details et cher- cher une unité absolue de vues a imposer a tous par Ia majorité; mais pour respecter la variété des nuanoes dans la puissante unité du but commun, et pour ré- pondre aux dénis de justice par un concert général, affirmant la volonte du pays! Chronique des Conférences. M. Deschanel a entretenu ses auditeurs, dans la soirée du 11 mars dernier, de Beaumarchaisil a donné a sa conférence cette forme, a la fois intime et distinguée, piquante et séduisante, qui lui est fami- lière. C'était du Mariage de Figaro qu'il devait parler sürtoutil était impossible d'aborder la pièce avant d'avoir fait connaitre l'auteur lui-même; M. Descha nel a done présenté immédiatement a son public cette nature qui s'est peinte dans Figaro, souple et vive, pétiilante et enlrainante, cette intelligence si nette et si compléte, cette organisation si riche d'orateur, de musicien et de poëte. La vie de Beaumarchais est aussi accidentée que celle de Figaro il s'appelait d'abord tout bonnement Caron, mais le nom étant un peu funèbre, dit,M. Des chanel, il y ajouta de Beaumarchais, du chef d'une petite terre appartenant a son père. II était fils d'un horloger, comme Jean-Jacques Rousseau et M. Cou sin, et connul les fortunes les plus diverses qu'ou lise le monologue de Figaro, on y retrouvera le récit peut-être un peu amplifié de ses vicissitudes; cepen- dant, après bien des traverses, le sort lui souritil devint riche, grace au concours du financier Paris Du - verneyil fut même recu a la Cour, mais c'était qu'on ne s'étonne pas, pour enseigner la harpe et la guitare a mesdames de France; il fit par la bien des jaloux et plus d'un courtisan ne lui pardonna pas cette inestimable faveur, tèmoin cette anecdote oü se tbouve rapportee tine des nombreüses humiliations qu'on voulut lui infliger, mais qu'il sut repousser avec l'esprit qui ne lui fit jamais défaut, Un homme de cour le voyant passjr dans une galerie de Versailles, s'appróche de lui Ah 1 M, de Beaumarchais, je vous rencontre a propos ma montre est dérangée; faites-moi le plaisir d'y donner un coup-d'oeil. a Volonliers, Monsieur, mais jë vous préviens que j'ai toujours eu la main extrêmemenl maladroite I On insiste il prend la montre et la laisse tomber. Ah I Monsieur, que je vous demande d'excuses 1 tnaisje vous l'avais bien dit et c'est vous qui l'avez voulu. Messieurs les gens de cour, vous ne perdrez pas pour attendre Caron, le fils de l'horloger, saura vous retrouver. Tont en faisant ses affaires, il brocha deux come dies dans Ie genre du temps Eugenie et l.es deux Ami's. Ou n'a conservé, pour dirë vrai, que l'epitaphe de l'une d'elles. 11 n'est question, d'un bout a l'autre de la pièce, que d'une banqueroute; un plaisantdu parterre s'écria J'y suis, moi, pour mes vingt sous! Un mot pared suffit a la fortune d'un ou- vrage. Mais ce qui fit éclater le génie de Beaumarchais, ce fut un procés qu'il eut le bonheur d'avoir; oui, le bonheur d'avoir un procés Selon la coutume d'alors, il alia visiter ses jugeson n'obtenait pas audience sans bourse délier; il donna, pour être recu du con- seiller Goëzman, cent louis, puis quinze louis. Ces quinze louis dénoncés par lui devinrent le sujet d'un scandale tel que du coup tout un Parlement, en fut renversé. Beaumarchais écrivit ses fameux Mémoires, chefs-d'oeuvre qui n'eurent pas plus de modèle que d'imitateurs, oü il s'éleva a une singulière éloqueuce. 11 acquit ainsi une popularité telle que Voltaire en fut presque jaloux. Après avoir fait le Barbier de Séville qui, dans l'o- rigine, fut une sorte d'opérette, oü il introduisit des boleros et des seguedillas qu'il avait entendus en Es- pagne,- et qui, par un retour des choses remarquable, fournit a Rossini le thême du charmant opéra-co- mique que nous connaissons, après avoir fait le Bar bier, il se prépara a donner le Mariage de Figaro, la page magistrale de son théatre. Le Mariage de Figaro, Napoléon l'a nommé le pre mier coup de canon de la Révolution c'est, en effel, autant une oeuvre politique qu'une oeuvre littéraire; sous le style, aussi artistemenl fouillé que les manches de poignardciseles par Benvenuto Cellini, on découvre la machine de guerre qui dóit porter a l'ancien ré gime les plus rudes assauts. Projet aussi audacieux que charmant I Beaumarchais se propose de faire traVailler eet ancien régithe lui-même a sa perte et de le faire applaudir ses propres funérailles. 11 sait intéresser toute la Cour a sa pièce on dit qu'elle con- tient les théories les plus subversives elle sera jouée tout de mêmele roi ne le veut pasle roi le veut; le roi ne le veut plus: tout Ie monde crie. Mme Carnpon raconte dans ses Mémoires qu'a la lecture du manus- crit de Beaumarchais, Louis XVI s'interrompait a chaque instant et s'écriaitC'est de mauvais goüt eet homme ramène continuellement sur la scène l'ha- bitude des concetti italiens, et au monologue, mais surlout a la tirade des prisons d'EtatC'est détes- table, cela ne sera jamais joué, il faudrait détruire la Bastille pour que la representation de cette pièce ne fut pas une inconséquence dangereuse. Cet homme joue tout ce qu'il faut respecter dans un gouverne ment. On ne la jouera done pas, observait la reine. Non certainementvous pouvez en être süre, répondait le roi. La pièce fut jouée cependant et comme I'avait dit Louis XVI, qui voyait juste, la Bastille fut démo- lie (La suite au prochain n°). Conférences. Jeudi 28 mars, conférence de M. Bancel sur Paul- Louis Courier. ACTE* OFFICEELS. Par arrêté royal du 14 mars 1867, sont nommés, savoir Receveur de l'enregistrement des actes civils k Gand, le sieur Nyssens, actuellement vérificateur de l'enregistrement et des domaines de 1" classe. Vérificateur de l'enregistrement et des domaines de 1" classe, le sieur Moens, actuellement receveur de l'enregistrement et des domaines a Ypres. Emprunts communaux. Des arrêtés royaux du 11 mars 1867 approuvent La délibéralion du Conseil communal de Poperin- ghe, décidant A. D'acquérir au pair, des hospices civils.de cette ville, des titres d'un capital nominatif de 80,000 fr., portant intérêt a 4 1/2 p. c. et inscrits au grand livre de la dette publique beige, lesquels titres seront re- vendus pour le produit en être affecté a la construc tion d'un local destiné a servir de poids public ainsi que de presse a houblon. B. De payer le prix d'acquisition en 80 aunuités de 1,000 fr. chacune, a charge par la ville de servir le même intérêt. La délibéralion du Conseil communal de Sladen, décidant de réaliser, par l'entremise de Ia société du Crédit communal, aux clauses et conditions des sta- tuts el règlemenls de cette société, l'emprunt de 35 mille francs, aulorise par arrêté royal en date du 14 juillel 1866. Biens communaux. Un arrêté royal du 9 mars 1867 approuve la délibèration du Conseil communal d'Elverdinghe, décidant d'echanger, sans soulte ni retour, l'ancien batiment d'école avec ses dépendances d'une contenance totale de 6 ares 76 centiares, ainsi que 84 centiares de fonds empbytéotiques, contre un terrain de 35 ares, appartenant a la comtesse d'llust et destiné a servir d'emplacement pour la construc tion de nouveaux locaux d'école primaire. Un arrêté royal du 14 mars porie création de tim bres-poste de six et de huit centimes. Un arrêté de M. Ie gouverneur de la Flandre Occi dentale nomme le sieur Deneckere, bourgmestre de Messines, 2° membre suppléant du conseil de milice de l'arrondissement d'Ypres. Far arrêté royal du 8 mars, les pensions annuelles et viagères suivantes sont accordées 2,023 francs k Mm" Marie Ruzette, veüve de M. A. Vande Walle, conseiller a la Cour d'appel de Gand; 585 francs a Mmo Virginie Dehuyssere, veuve de M. E. Boucke- naere, greffier de la justice de paix du 1" canton d'Ypres. FAIT* 1HVEI1SS. II y a eu lundi un commencement d'incendie dans le cirque établi sur la Grand'Place. Le feu a été promptement étouffé. Cet accident était cause par une fuite de gaz.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1867 | | pagina 3