JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENI YPRES' Dimancbe Cinquièrae année. N° 16. 21 Ayril 1867. Paraissant le dimanche. Pit IX O'/IBOSSEJIEST POUR LA BELGIQUE francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour I'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes. PitlX PES Ai%RO*ICES Eï DES RECLAMES 10 Centimes It petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Le tout payable d'avance. V XV Laissez dire, laissez-vous blOmer, mais publiez votre pensée. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, chez Félix Lambin, imp.-lib., rue de Dixmude59. On traite a, forfait pour les annonces souvent reproduites. - Toütes lettres ou envois d'aryent doivent étre adressés franco au bureau du journal. Ypres, «o Avril «86». Nous trouvons. dans le Bulletin du Dimanche, l'ap- préciation suivante de l'état des parlis en Belgique a Quoi qu'en ail dit M. le ministre des finances, la discussion du projet de loi sur la réforme électorale est loin d'avoir relevé le prestige du cabinet et de la maj irité qui le soutienl au Parlement. Le baiser Lamourette donné a M. Schollaert, les larrnes que l'éloquence emphatique de ce dernier a arrachées a quelques vieux doctrinaires endurcis, la communauté d'idées qui s'afïirme mieux chaquejour enlre les pétrifiés de la gauche et les burgraves de la droite, tout cela déconcerte l'opinion libérale, et ses organes indépendants dans la presse ne dissimulent plus sa déconvenue. Vindépendance, entre autres, se plaint en termes amers, des compromis intervenus entre les relarda- taires de la gauche et les réactionnaires de la droite, au profit de Uimmobilisme politique, de la pélrifica- tion constitutionnelle. Pour résister, dit-elle avec raison, a la sainte al liance que paraissent résolus former enlre eux tous les amis de l'immobilité, il faudra bien que ceux qui ont le désir de marcher er, avant s'unissent, sans s'in- quiéter plus que leurs adversaires de leurs dissenti- ments sur certaines questions. Cesera la transforma tion des parlis en Belgique, et, au train dont vont les choses, il est permis de se demander si ce serail un mal. C'est bien la, en effet, la situation que créenl au libéralisme les résistances aveugles du cabinet, rebelle a tout progrès sérieux, tout disposé a faire cause commune avec tous les réactionnaires. Nous devons cependant, pour être juste, faire ex ception en faveur des deux plus jeunes ministres, M. Vanderstichelen qui a réalisé de grandes et bonnes réformes dans son administration, et M. Bara, mi nistre de la justice, dont les idéés réformistesont, dans ces derniers temps, été mises a d'assez rudes épreuves pour qu'il comprenne enfin qu'il ne parviendra a les faire triompher qu'en s'appuyant franchement sur l'élément progressiste. Quant a M. Ie ministre de l'intérieur, il sembledé- moralisé, amoindri, du róle effacé qu'il joue sous la tutelle du ministre d'Etat, dont la persounalité en- vahit jusqu'aux parlies les plus intimes de ses attri butions nous concevons sans peine son décourage- ment et si nous étions a sa place nous ne resterions pas une heure de plus sur ce banc de douleurs. Jadis, M. Vanden Peereboom nous avail promis d'être le plus vieux des jeunes, et nous étions plein d'espoir en lui pour la realisation des grandes reformes qui resleut a faire a son departement. Helas depuis, Ie vieux a tellement pris le dessus sur Ie jeune que celui-ci est complétement effacé, et qu'on ne voil plus guère de trace de I'esprit progres siste auquel nous applaudissions si volontiers au temps ou M. Vanden Peereboom n'élait que simple député d'Ypres. La transformation des partis, 1'union de tous les amis de la vraie iiberté et du progrès dans une der- nière lutte contre I'esprit de reaction qui tend a s'in- filtrer dans nos institutions, voila la situation que préparent les résistances ebstinées du parti doctri naire. Que le ministère s'écorgueillise, comme il l'en- tend, de sa dernière victoirelaissons-le triompher tout a l'aise. Le moment n'est pas éloigné oü il ap- prendra ce que coètent les triomphes èphémères de la force dans un pays de discussion et de Iiberté comme Ie nótre. Le ministère nous a refusè une réforme élec torale sérieuse; au moven d'un stratagème indigne d'un gouvernement qui se respecte, il est parvenu a faire rejeter la proposition de M. Guillery qui consa- crait le principe d'une large et libérale extension du droit de suffrage. Patience. Le jour du jugement ap- proche et nous pouvons l'attendre avec une pleine oonfiance. La Cour d'appel de l.iége, réformant un jugement du tribunal correctionnel de Namur, vient de decider que l'invocation de la Divinité constitue une partie essentielle du serment judiciaire et que le témoin qui refuse de prêter serment sous cette forme encourt la peine comminée contre les témoins défaillants. Cette décision parait causer une grande joie a la presse cléricale. Le Bien publicla Gazette de Liége entonnent leurs plus beaux cantiques en l'honneur des magistrats éclairés qui ont rendu cette magnifique sentence. Qu'ils y prennent garde, cependant. Car s'ils admetlent que la Iiberté de conscience ne fait pas obstacle a ce que la loi impose a un citoyen un acte essentiellement religieux tel que le serment, a quel titre refuseront-ils a cette même loi le droit d'imposer aux citoyens desactes contraires a la religion? II n'y a pas tergiverser ou bien la loi ne peut, dans au- cun cas, obliger le citoyen a poser un acte religieux ou bien il faut lui reconnaitre également le droit de le contraindre, dans certains cas, a en poser qui seraient diamétralement contraires a sa croyance religieuse. De fait, les principes de l'arrêt de la Cour de Liége vont jusque-la. Un quaker, par exemple, a qui sa re ligion interdit l'invocation de la Divinité, sera con- damné a l'amende ou a la prison, en vertu de ces principes. Nous reviendrons, au surplus, sur eet arrêt, dès que nous en connaitrons les considérants. Mais nous croyons avoir rendu service a la presse cléricale en la mettant en garde contre l'excès de son enthousiasme. Les Hsles electorates. Le Progrès consacre un long article a la formation des iistes électorales; il fait ressorlir l'imporlance de cette operation qu'il con vie tous ses amis a surveiller, paree que, dil-il, nos adversaires mettent tout en oeuvre pour créer de faux électeurs. o Jusque-la nous approuvous fort les avertissements et. les précautions du Progrès. Nous devons ajouler toutefois, pour faire une histoire électorale vèridique, que, si le parti clérical peut être accusé a bon droit de transformer ses créatures en machines électorales, les doctrinaires, de leur cóté, n'èchappent pas com plétement a ce reproche. II est a notre connaissance que des uoms ont figuré jusqu'ici sur les listes électo rales qui n'avaient pas qualité pour y être. Aussi nous, qui sommes indépendants des deux parlis, en- gageons-nous tous nos amis, sans exception, a se pla cer a un point de vue plus élevé que l'intérêt du mo ment, celui de la moralité publique Dans ce but, exercer une surveillance éclairée sur la formation des listes, prêter un concours actif aux administrations imparLiales,combattre par tous les movens légaux les velléités de cedes qui ne le seraient pas, voila notre ligne de conduite a nous. Point de ces tactiques dont l'habiletè est l'unique mérite, point de ces combinai- sons que réprouve la loyautéet que Ie succès nejus- tifie pas, point de ces coups de Jarnac, de ces triche- ries honteuses que les malins exploitent sans oser les avouer. Si c'est la de la politique, elle n'est pas et ne sera jamais la nótre. Geci entendu une fois pour toutes, il nous reste a ajouter un mot. En terminant I'article dont nous par- Ions ci-dessus, le Progrès dit Au surplus, nous engageons ceux qui seraient embarrassés dela marche a suivre, a s'adresser au comité de l'Association libé rale qui s'empressera de remplir toutes les formali- tés. Que signifient ces lignes Veulent-elles dire que, pour la premiere fois, Ie comité sera appelé a user d'uue des prerogatives que lui confère le reglement Pour lui faciliter cette mission, se propose-t-on de distribuer les listes électorales, de constituer ce co mité en permanence ou tout au moins.de Ie réunir fréquemment jusqu'a la formation definitive des lis tes? Cette transformation des vieux errements serait assez radicale pour être notée. Ou plulót faut-il comme toujours entendre par comité M. le president, M. le commissaire d'arrondissement et deux ou trois autres meneurs Ceci nous parait plus probable. Que, du resle, ces messieurs agissent dans les limiles de leur influence personnelle, c'est leur droit et nous n'avons rien a y voir. Mais nous leur contestons toute mission au norn du comité de l'Association aussi longtemps que ce comité ne se sera pas prononcé spé- cialement sur la question et nous croyons que les membres du comité en particulier.ont tout intérêt a ne pas porter la responsabilité des faits et gestes de ces messieurs. Sous-préfet et administrateur. Dans l'ancienne France, les intendants. aujourd'hui remplaces par les prefets, avaienl sous leurs ordres des subdélégués qui n'étaient, a proprement parler, que de simples commis (1). Ces subdélégués sont de- venus en 1789 les procureurs syndics (2); ils sont ensuite trausformés en commissaires du Directoire fructidor an Ui, art. 191) et enfin en sous-pré- fets (3) et commissaires de district (4)ou d'arrondisse ment (5). (1) Cours de droit administratie de M. Maearel, année 1842-1843, t. 1", p. 501 Denizart, Diet, de police, V° Sub- déléguó. (2) Loi du 22 décembre 1789. (3) Art. 8 de la loi du 28 pluv. an VIII. (4) Réglem. du 25 juillel 1825, art. 118 et suiv. (5) Loi du 50 avril 1856.

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L’Opinion (1863-1873) | 1867 | | pagina 1