Ligbe.— Ecolesd'adutlèSdiscussion, par la Chambrë,
de l'arrêté règlant ('organisation de ces écoles; reso
lutions dü Consëil communal et du comité du Gercle
local de Waterloo; opinion des journaux l'Echo de
Liége et la Liberie. Conseil generalrésolutions di-
verses crèatión de bibliolhèques populaires. Ne
crologie mort de Michél Vander Voort. Cercles
locauxrenouvellemënt des comités discussions et
rapports. Ligue ouvrière. VAmi de la Maison.
Tableaux des sujels de conférences, etc., données
en 1866-1867, par la Ligue. Extérieur. Biblio-
tkèque du Conseil général. Bibliographie.
L'institulion d'une commission spéciale au sein du
Conseil général permet tra a celui ci d'apporter de
nombreuses arnéiiorations anx publications de ('asso
ciation et de les faire paraitre a des inlet valles plus
réguliers et plus rapprochés.
Chronique des Conférences.
(Suite et fin.)
On ne saurait trop flétrir Ie chauvinisme; il fau-
drait l'écraser söiis Ie mépris. La gloire militaire, c'est
la vie des autreS, a dit quelqu'un récemmentc'est
de l'anthropophagie quand on a mangé une fois de
la chair humaine, on ne peut plus s'en passer. Heu-
reusement, les succès de la force durent peu; son
glaive est une arme a deux tranchants qui se retourne
un jour contre elle la campagne de Russie a la Béré-
sina; la guerre d'Espagne a Baïlen; 1815 a Waterloo.
L'histoire offre a l'hümanilé le spectacle de ces répa-
ratious éclatantes et lui permet de se reposer dans le
sentiment de l'infaillible justice.
Couriered un' advërsaire réSöfu dé la tirannie mi
litaire, il salue avec espoir la Restauration qui protnel
la France des lois et la liberie; mais bientót il s'a-
pércoit que la France est prise au piégè et que eet an
cien régime i estauré n'a rien appris, rien oublié
c'est dés 1816 qu'il entame ses brillaules campagnes
contre le pouvoir il montre, dans sa petition aux
deux Chambres'iSa province en butte a une effroyable
réaction Ie parti sacerdotal et les émigrés y ont in-
slallé la terreur blanche Fouquet n'a point cédé le pas
a son curé, en prison un autre a mal parlè du gou
vernement; en prison; les citoyens sont.parqués en
bons et en mauvais sujels; on ne vit pas sous la pro
tection dés lois, on a mieux que cela, on a l'autorité,
e'est-a dire le bon plaisir de droit divin, le pouvoir
a cóté et au dessus de la lói, la dictature avec un faux
air de légalité.... toujours dans l'intérêt du peuple.
Ailleurs on dit la loi, écril Paul-Louis, en France
on dit l'autorité.
Toute la nation se reconnaït dans ce tableau et ap-
plaudit ce vaillant citoyen doublé d'un si rare éëri-
vain. Courier continue a marcher dans la voie dans
laquelle il est entré; il taille et retaille sa plume. Le
zèle d'un courtisan propose d'offrir le domaine de
Ghambord au due de Bordeaux; Courier trouve mau
vais qu'on donne a un jeune prince un palais témoin
de tant d'augustes debauches il le dit tout haut. Hé-
las Courier avait été dupe d'une illusion, a il avait
donné en plein dans la Charte. 11 s'imaginail que la
presse était libre, il croyait l'avoir lu dans la Charte
elle disait Les Francais ont le droit de publier et
de faire iniprimer leurs Opinions, en se conformant
aux lois qui dOivenf réprimer les abus de cette li-
berté. In cau&a venerium. Le malheureux, il u'a-
vait pas saisi la distinction féconde entre l'usage et
l'abus.
Accusé d'avoir offensé la morale publique et lë roi,
il eut beau protester qu'il n'avait fait que les servir,
il fut condamné en Cour d'assises a deux mois d'em-
prisonnemenl et deux cents francs d'amende. 11 l'a-
vait bien mérité, car il avait osé s'en prendre a Mes
sieurs les courtisans et, comme il le dit, il avait of
fensé le roi dans leur personne. 11 les avait rudement
flagellés Le général Foy s'écriait un jour L'aristo
cratie, c'est la ligue, la coalition de ceux qui veulent
consommer sans produire, vivre sans travailler, oc-
cuper toutes les places sans être en état de les rem-
plir, envahir tous les honneurs sans les avoir meri
tés, voila l'aristocratie.
Courier va pltis loin .- il ne se borne point a démas-
quer les courtisans, il montre la source impure oü la
plupart d'entre eux ont püisé les vains titres dont ils
se parent.
Courier lufte toujours la France se débat contre
la congrégation et la noblesse, élouffee comme Laocoon
enlacé par les serpents. En 1820, avant de lancer le
simple discours, il a déja signalé l'abime auquel con
duit cette réaction aveuglë. Paul-Löuis interroge un
soldat, il lui ditComment te lrouves-tu a ton ré
giment? Es tu content, dis-moi, de tes chefs? Fort
content, je vous jure. Nos sergents et nos caporaux
sont les meilleurs gens du monde. Voila la-bas Fran-
cisque, notre sergent-major, brave soldat, bon enfant
il a fait les campagnes d'Egypte et de Russie, et il fait
aujourd'hui sa première communionTbut de bon
Oui vraimentc'est aujourd'hui le numéro cinq,
demain ce sera le numéro six. Comment? Que
veux-tu dire? Nous communions par numérosde
compagnie, la droite en têtë. Fort bien. Tes offi
ciers? Mes officiers? Ma foi je ne les connais guère.
Nous les voyons a la parade. Nous autres, soldats,
nous ne connaissons que nos sergents. lis vivent avec
nous, ils logenl avec nous, ils nous mènent a vêpres,
En vérite? Cependant tu dois savoir, mon cher, si
ton capitaine te veut du bien. Notre capitaine n'a
pas rejoint; nous ne l'avons jamais vu. 11 prêche les
missions dans Ie Midi. Bon I mais ton colonel?
Oh celui-la nous l'aimons tous. C'est un joli garcon,
bien tourné, fait a peindre, bel homme en uniforme,
jeuneil est né peu de temps avant Immigration.
Dis moi il a servi Oh ouien Angleterre il a
servi la messe; et il y parall bien, car ilaime tou
jours l'Angleterre et la messe. A ce que je puis
voir, tu ne te soucies point de rester au regiment, de
suivre jusqu'au bout la carrière militaire. Oü me
mèn< rait-elle? Sergent après vingt ans, la belle pers
pective! Mais par la loi Gouvion, ne peux-tu pas
aussidevenir officier?Ah! officier de fortune si
vous saviez ce que c'est! J'aime mieux labourer el
mener bien ma charrue, que d'êlre ici lieutenant
malmené par les nobles.
Voila comment était respecté le principe d'égalité
déposédans la Charte Reduite a cette extrémité, la
Franee put se demander ce qu'elle avait gagné a
changer de mailre. Voltaire disait qu'il aimait mieux
étre dévoré par un lion que rongé par mille rats.
Affaire de goüt! il vaut mieux ne pas être dévoré du
lout; mais enfin, n'ayant pas a choisir, on se mit en
France a regretter la gloire, a chanter la redingote
grise et a soupirer en contemplant la Colonne. Cou
rier n'eut point de ces tendresses rélrospectives; il
avait jugé la tyrannie militaire et ne pouvait lui par-
dönnermieux valait le régime sous lequèl on gémis-
saït. C'est le sentiment qui perce dans les lignes sui-
vantes, quelque rudes que soient les coups que Ie
pamphlétaire porteau gouvernement restauré De
nra vie, sans la Charte, je n'eusse imaginé de parler
au public de ce qui l'iotéresse. Robespierre, Barras
et lè grand Napoléon, depüis plus de vingt ans, m'a-
vaiént appris a me laire Bonaparte surtout ce
héros netrompait pas. II ne nous baillait pas le lièvre
par l'oreille, jamais ne nous leurra de la liberté de la
presse ni d'aucune liberté. I n peu Turcdans sa ma-
nière, il mettait au bagne ce bon peuple, mais sans
l'abuser le moins du mondeet ne nous cacha point
sa royale pensée, qui fut toujours d'avoir en propre
nos corps et nos biens seulement. Des ames il en
faisait peu de cas ce n'est que depuis lui qu'on a
compté les ames. Voulant parler tout seul, il imposa
silence a nous premièrement, puis a l'Europe entière,
et le monde se tut personne ne souffla, homme ne
s'en plaignit; ayant cela de commode, qu'avec lui on
savail du moins a quoi s'en tenir. J'aime cette facon
et j'ai talè de l'autre. La Charte vint, on me dit
Parlez, vous êtes libre, écrivez, imprimez; la li
berté de la presse et toutes les libertès vous sont ga
ranties. Que craignez-Vous Si lés puissances se
fachent, vous avez le jury et la publicité, le droit de
pétition vos dèputés a vous, élus, nommés par vous.
lis ne souffriraient pos que l'on vous fasse tort. Parlez
un peu pour voir; dites-nous queique chose. Moi
pauvre, qui ne connaissais pas le gouvernement pro
vocateur, pensant que e'etait lout de bon, j'ouvre la
bouche et je dis Je voudrais, s'il vous p'ait, ne pas
'payer Chambord. Sur ce mol, on me prend, on me
met en prison.
Paul-Louis ecrit quelque part ces belles paroles
Celui qui meurt pour son pays fait moins que celui
qui refuse de gouverner con ti e les lois. Je n'assigue
point a Courier un róle moins glorieux qu'a celui-la
d a combaltu pour le droit, souffert pour la vérité,
et n'a point pretendu abaisser la dignité humaine de-
vant 1'ihjustice, de quelque nom qu'on la decorat il
mérite de prendre place parmi les vrais héros de
l'hümanilé.
II meurt assassiné en 1825, mais, avant de mourir,
il écrit le pamphlet des pamphlets, dans lequel,
comme le dil ce chevaleresque Armand Carrel que je
me reproche ne n'avoir point encore cité, il se livre
avec une sorte d'enthousiasme au besoin de dire sa
vocation de pamphlétaire et de la venger des mépris
d'une portion de la société. n
C'est le chant du cygne.
Je n'ai point la pretention d'avoir rendu compte
de la Conférence de M. Bancelje me suis bormé, a
propos de ce brillant enlretien, a laisser errer ma
fanlaisie a I'aventure parmi les oeuvres de Courier,
fourrageant a droile et a gauche. J'aurais dü suivre
M. Bancel montrant Paul-Louis Courier a l'armée et
en Italiëappréciant la fois l'artiste et l'homme po
litique, Ie Visitant parmi les vignes de la Chevan-
nière; j'aurais dü surtout donner mes lecteurs une
idéé du tableau que l'éloquent orateur a tracé de la
Restauration j'aurais dü rechercher avec lui la filia
tion littéraire de Courier, le comparer a Rabelais,
la Boëtie, a Pascal, a Labruyère, pour le rattacher
enfin, par la plus intime parenté, a Béranger; j'au
rais düj'aurais dü toucher a bien des points
encore, il n'y en a qu'un que je ne veux point ou-
blier c'est de constater que la Conférence de M. Ban
cel a produit sur ses auditeurs l'impression forte que
laisse après lui chacun de ses entretiens. M. Bancel
concoil la parole publique comme une des plus haules
fonctions de l'esprit, comme un devoir, comme un
apostolat; quoique le sentiment élevé de la perfection
le tourmente et qu'enthousiaste de son art il se plaise
a prêler a son discours toutes les graces d'une forme
séduisante, il n'ambitionne qu'un succès celui de
rendre plus éclatantes les vérités morales dont il
poursuit le triomphe. Ce succès il l'a alteint sa pa
role réchauffe, èmeut etéclaire; il est de l'école de
ces maitres immortels pour qui la parole fut insépa-
rable des plus grands intéréts et des plus grandes
causes, la vérité, la patrie, la libertéil est de l'école
de ceux qui pour employer l'expression de M. Caro
élevant le public jusqu'a eux, sont incapables de
lui offrir autre chose que de mêles plaisirs et d'aus-
tères délices.
ACTES OFFICIALS.
Justice de paix de Wervicq. Appropriation de
locaux. Subside. Par arrèté royal du 8 avril
1867, un subside de 800 fr., imputable sur ('alloca
tion chap. V, art. 18 du budget de la justice pour
1867, est alloué a la commune de Wervicq pour ap
propriation au siége de la justice de paix du can
ton.
Cour d'appel. Conseüler. Nomination. Par
arrêté royal du 15 avril 1867, le sieur Tuncq, juge
d'instruction a Bruges, est nommé conseiller a la Cour
d'appel séant a Gand, en remplacement du sieur Des
met, démissionnaire.
Justice de paix. Par arrêté royal du 10 avril, le
sieur Flamand (H.-A.-C.), commis-greffier a la jus
tice de paix du deuxième canton d'Ypres, est nommé
greffier de la justice de paix du premier canton de
celte ville, en remplacement du sieur Bouckenaere,
dècédé.
Emprunts communaux. Un arrêté royal du 9
avril 1867 approuve
La délibéralion du conseil communal de Houthem,
décidant d'emprunter, a l'intérêt annuel de 4 1/2 p c.,
une somme de 20,000 fr. remboursable en 25 années,
et destinée au payementde sa quote-part dans les frais
de construction d'une nouvelle église.
En vertu d'un arrêté ministériel du 13 avril
La navigation sera interrompue, celie année, sur
les rivières et canaux de cette province, aux époques
et pendant la durée indiquèes ci après
Escaut, De la frontière au barrage d'Autryve in-
clusivemenl, 30 jours du 4 juillet au 3 aoüt.
Canal de l'Espierre, 30 jours du 4 juillet au 3 aoüt.
Lvs. De l'amont de l'écluse de Comines a l'aval
de l'écluse de Menin, 25 jours du 15 au 9 aoüt. De
l'aval de l'écluse de Menin a l'aval de l'écluse de Vive-
Saint-Eloi, 40 jours du 15 au 24 aoüt.
Canal de Gand a Bruges.Traversede Bruges, 10
jours du 10 juin au 20 juin.
Canal de Bruges a Ostende, 10 jours du 10 au 20
juin.
Canal de dérivation de la Lys. Entre Schipdonck
et Balgerhocke, 30 jours du 1" juin au 1" juillet.