JOURNAL D'YPRES ÜE L'ARRONDISSEMENT YP1VES, üimanche Cinquième année. - N° 17. 28 Avril 1867. Le tout payable d'ayance. Paraissant le dimanche. PRIX MES ANNONCES ET DES RECLAMES 10 Centimes It petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. PRIX. D'ABOSSEMEiT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; A fr. 50 par semestre. Pour I'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes, Laissez dire, taissez-vous blSmer, mais publiez voire pensée. n„ .,nhnnni> fj Ynrps au bureau du Journal, chez Félix Lambin, imp.-libOn traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres un i auuu to i Dixmude59. ou envois d'argent doivent étre adressés franco au bureau du journal. Vpres, «9 Avril *s«9. Le lecteur beige a beau s'écrier II me faut du nouveau, JN'en fut-il plus au monde, il nous serait impossible de lui communiquer aujour- d'hui le moindre fait concernant la politique inté- rieure. L'attentiou est uniquement fixée sur Paris et Ber lin, ces deux centres du despotisme militaire. Aurons-nous la guerre? Napoléon III et M. de Bis marck. ajouteront-ils a tant d'autres actes blSmables ce nouveau crime de lèse-civilisation Nous le craignons. En tous cas, il faut bien te dire, car le mariage du comte de Flandre avec la princesse Marie de Hohen- zollern-Sigmaringen a été célébré, le jeudi 25, sous de sombres auspices. D'aucuns espèrent que Ia présence du roi Léopold II a Berlin est un gage de paix et qu'il réconciliera le César de la Seine avec celui de la Sprée. On rapporle que Guillaume 1" a donné a Léopold II une accolade fraternelle lors de son arrivéeè Berlin. Espérons que ce fut un baiser de paix. Les baisers de souverains sont cependant sujets a caution. Le roi de Prusse en prodigua naguère, peu de mois avant la guerre, a Francois-Joseph, ce qui ne l'empêcha point d'envahir quelques temps après ses Etats pour lui infliger une paix dure et humi- liante. 11 y avait un jour un aigle qui tournait autour d'une ferme et, épiant un lièvre, tomba comrne la foudre sur sa proie, la saisit dans ses serres et l'em- porta dans les airs. L'aigle s'apercut bientót qu'il avait affaire a un ani mal de plus de courage et de plus de force qu'un liè'vre car, malgré la finesse de sa vue, il s'était trompé; c'était un chat qu'il avait pris. Non-seule- ment le chat se debattait a outrance, mais il s'était degagé des serres de l'aigle, l'avait saisi au corps de ses quatre griffes et lui enfongait ses dents dans la gorge. Léche-moi, dit l'aigle, et je te lècherai. Fort bien, dit le chat, je n'ai nulle envie de tom- ber de cetle hauteur pour êlre écrasé et mourir en mille morceaux. Tu m'as enlevé, descends et remets- moi oü tu m'a pris. L'aigle vit qu'il était nécessaire de descendre et s'exécuta. C'est Franklin qui, un jour, pendant la guerre d'in- dépendance des Etats-Unis, improvisa la fable qu'on vient de lire, pour répondre a un Anglais qui avait prétendu qu'après tant d'illustres fabulistes, on ne pouvait guère inventer des fables nouvelles. Ellenous est revenue a la mèmoire et nous l'avons reproduite, car elle est encore aujourd'hui d'une ac- tualité saisissanle. Napoléon III et M. de Bismarck feraient bien d'en peser la morale. En persistant dans leurs sinis- tres desseins a l'endroit de la Beigique et des Pays- Bas, ils pourraient bien encourir le sort de l'aigle. En 1760, dans le moment le plus animéde la guerre de Sept-Ans, Grimm écrivait II n'est point dou- teux que le roi n'eüt prévenu cette guerre avant qu'elle éclatat en cédant la Silésie. En cela il aurait fait une action trés-sage. Gombien de maux il aurait prévenus 1 Que peut avoir de commun la possession d'une province avec le bonheur d'un roi? Avec mille fois plus deraisons pourrait-on deman- der aujourd'hui a NajÉ||M III quel besoin il a du Grand-Duché de Luxe^^^k Ce seraient les Frau^^Hi devraient les premiers interpeller leur empe^J^Bmais ils sont sourds- muets. lis n'entenden»^kque la peau d'ane. Dés qu'elle fait entendre son*wnaplan, rataplan, ils sont préts a marcher, füt-ce mème contre leurs propres concitoyens. Post-Scriptum. dernière nouvelle. La France et la Prusse sem- blent se raviser. II est sérieusement question d'un Gongrès de paix. M. A. Vanden Peereboom, ministre de l'intérieur et dépulé d'Ypres, sera interpellé dés la rentrée des Chambres, qui aura lieu mardi prochain, sur l'atti- tude singuliere prise par lui dans l'affaire de l'institu- teur primaire de Nimy-Maisières, dans Le Hainaut. Nous attendons avec une certaine curiosité les ex plications du ministre qui se disait jadis le plus jeune des vieux, o L.e mariage du comte de Flandre. Le mariage du comte de Flandre a été célébré dans l'église Saiut-Hedwige, le jeudi 25, a 3 heures de l'a- près-midi, par Mgrle prince-évêquedeBreslau docteur Foerster,mandé eet effet a Berlin. Seules les personnes munies de cartes spéciales ont eu acces dans l'église, oü s'étaierit réunis, une demi-heure avant la cérémo nie, MM. les membres du corps diplomatique, les princes, les généraux, les ministres, etc. LL. MM. ont été recues au portail d'entrée par ies grands digni- taires de la Cour; après el les sont venus le roi des Beiges avec le comte de Flandre, et le prince et la princesse de Hohenzollern avec la princesse fiancée. Ils ont été recus par le prince-èvêque, qui, donnant le bras gauche au comte de Flandre et conduisant de la main droite S. A. la princesse, a conduit l'auguste couple jusqu'a l'autei. Au moment oü les bagues ont été échangées, les cloches de l'église ont souné a toute volée et trenle-six coups de canon ont été tirés. A 5 heures de l'après-midi, il y a eu grand diner de gala dans la Salle-Blanche, suivi d'une soirée chez le prince héréditaire. Nous lisons dans 1 'Economie de Tournai l'entrefilet suivant dont nous engageons certains journaux de notre connaissance a faire leur profil. Une discussion s'est élevée récemment entre la Meuse d'une part el YEcho du Parlement et le Jour nal de iiége de l'autre, au sujet du Luxembourg. Contrairement a ce que nous pensons sur ce point, Ia première de ces feuilles prétend que ['annexion du Luxembourg a Ia Beigique serait un bien pour notre paysle Journal de Liége et après lui YEcho du Parle ment étant intervenus dans le débat avec la morgue et la suffisance qui vont si bien aux oracles du doc- trinarisme, la Meuse leur décoche le trait mordant que voici Savez-vous ce qu'il y a de dangereux pour une nation? Ce sont les journaux bndormeurs et les jour- naux endormis, ceux-la qui applaudissent toujours et toutes choses, QUI SONT LES CLAQUEURS PER- PÉTUELS DE LEUR PARTI, qui engagent les po- pulations a mettre, comme l'autruche, la tête sous l'aile, pour que, ne pouvant rien voir, elles n'aient rien a critiquerceux-la enfin qui trouvent plus commode de fermer les yeux que de les ouvrir, qui ont des oreilles pour ne pas entendre et qui couperaient volontiers le cou aux oies du Capitole dans la crainte que ces célèbres oiseaux ne vinssent troubler leur lourd sommeil ou ne fissenl sortir Vopinion publique de la lethargie oü certaines feuilles i) se complaisent a Ventretenir Journal endormeur el endormi I Claqueur perpé- tuel 1 C'est moi, c'est bien moi, s'écrie YEcho du Par lement, ébahi d'une photographie aussi ressemblante. Mais, le premier moment de surprise passé, le pauvre Echo dissimule et déclare que rien ne justifie le reproche de la Meuse. Tout le monde comprend, YEcho seul jure qu'il ne comprend pas et le crie a tue-têtecomme un sourd qui ne veut pas en tendre. L'abondance des matières nous oblige a remeltre a huitaine notre réponse au Progrès. Association agricoie de Farrondisscment d'Vprcs. Distribution des prix. Banquet. C'était lundi dernier que notre Société d'agriculture proclamait les vainqueurs de la lutte industrielle et agricoie qu'elle a provoqué Ie 6 mars dernier. La distribution des prix devait avoir lieu dans la Salle-Bleue de notre Hötel-de-VilleM. le ministre de l'intérieur devait honorer cette solennité de sa pré sence, et un banquet allait terminer la journêe. A onze heures et demie le Comité s'assemblait pour prendre quelques dernières dispositions. II était une heure quand M. le ministre descendit a l'Hótel-de- Ville oü l'attendaienl un nombre considérable de personnes parmi lesquelles on remarquait M. le gou verneur de la province, le président de la Chambre des reprèsentants, MM. de Florisone et Van Re- ninghe, etc., etc... Aussitöt retentirent les accents patriotiques de la Brabangonne... la fête était com- mencée. Citons ici une de ces ironies du hasard, une de ces bizarreries des coincidences qui parfois font naitre

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L’Opinion (1863-1873) | 1867 | | pagina 1