Son libéralisme est lout entier dans les embrassades de MM. Deschamps et Frère. Tout Ie monde s'embrasse et s'applaudit selon les besoins de la cause liberal ici, catholique la-bas. Voyez plutót comme il traite ces monstres de libres- penseurs; comrne il blame ces enterrements civils qui provoquent le scandale. II n'a pas même pour ces indiviclualités obscures le respect que tout homme loyal et sincere de.vrait avoir pour les convictions re- ligieusesde tout'homme, füt-il obscur comrne MM. Ver- haeghen, Lies, Wiertz. Même comme ce trop fameux doctrinaire qui, membre depuis trois ans de la Libre- Pensée, crovait se trouver dans une société de bien- faisance, il est vrai, mais n'en déclara pas moins que ceux qui atlaquent Ia Libre-Pensée sont absurdes et niais. Nous n'avons pas la mission de soutenir la Libre- Pensée ni la secle des Solidairesmais nous devons a nos principes de relever les assertions erronées etin- tolérantes produites dans cette discussion elles nous rappellent cette plaisante hisloire de deux curés voi- sins qui, après avoir, cbacun de son cótè, fait peindre en noir une image de la Vierge, prétendaient posséder tous deux la seule véritable et miraculeuse image. En effet, l'organe du clergé vous dit que lui seul est libéral, paree qu'il veut la liberté de conscience, du moins a condition que tous croyent en lui paree qu'il veut 1'instruction, par les Petils Frères paree qu'il veut conserver intacte notre Constitu tion, interprêtée par luienfin, paree qu'il veut sauver tout Ie monde et vous envoyer tous en para dis, et cela le plus vite possible, ce qui est évi- demment Ie progrès, done Ie vrai libéralisme. 11 est évident que les solidaires qui ne veulent, pas plus que les libres-penseurs, ni être astreints a un culte ou a des croyances imposées, ni subir, au mo ment de la mort, les obsessions d'un clergé avide de gagner de l'argent, de capter un héritage el de chanter, pour de grosses sommes, sur la tombe de celui qu'il vient de dèvaliser, il est évident, disons-nous, que ces gens seront des mauditsne croyant pas plus a Dieu qü'au diable et que le clergé, tout libéral qu'il se dise, ne peut admettre une aussi révoltante preten tion. Le second curé, nous voulons dire l'organe doc trinaire qui, voyant le libéralisme a un autre point de vue, se prélend catholique, paree qu'il veut la li berté de conscience, comme les catholiques, le dé- veloppement de ('instruction par le prêtre jus que dans les écoles d'adultes comme les catholiques; l'intégrité de notre pacte fondamental avec des lois de privilége, comme les catholiques enfin, paree que, comrne les catholiques toujours, il baït la pensée libre, le libre examen, et tout ce qui pourrait mener découvrir le defautdeson masque... Mais pourquoi jeter la pierre a des associations émanées de la liberté Pourquoi renier, a l'exemple de Pierre, avant même que le coq ait chanté Cette idéé, a la veille des élections, de faire croire que les libres-pènseurs sont des catholiques, et les hommes du Progrès des politiques sages et modérés, fait sourire. Nous sommes a la veille des élections, soit 1 mais ne reniez jamais, ni vos amis, ni vos principes. N'ayez point crainte d'afïirmer et de dé- fendre toujours la liberté des cultes, les droits de la pensée, et, sans exception, toutes les magnifiquès prerogatives proclamées par notre charte immortelle. A cette condition, mais a cette condition seule, vous mériterez le litre de libéral. Tout n'est pas roses dans le métier que font cer tains libérophobes d'attaquer a tort ou a travers leurs adversaires politiques ils rencontrent parfois des épines. C'est ce qui est arrivé au curé d'une petite com mune de l'arrondissement, que je ne nommerai pas, vu son peu d'importance. Ce digne pasteur est possédé de la manie de faire ce que j'appellerai des sermons politiques. Pour lui l'évangile du jour c'est, invariablement, sus aux libé- raux. Dans ces attaques si souvent réitérées, mais qui, heureusement ne font pas grand mal, ('administra tion communale est Ia plus maltraitée; c'est com- munément sur elle qu'il déversesa bile rancunière, en critiquant par des allusions plus ou moins trans parentes, quand il ne le fait pas ouvertement, a peu prés tous les actes qu'elle pose. Tout récemment encore, dans un sermon oh la violence le disputait au ridicule, il critiquait, avec une éloquence de mégère, l'indulgence dont avait fait preuve la police locale en se bornant a réprimander vertement quelques jeunes ivrognes, qui avaient été surpris la nuit se livrant a des actes qu'elle eut pu faire poursuivre comme délits. Parmi ces actes s'en trouvaient qui, sans léser ma- tériellement M. le curé, devaient avoir été commis avec l'intention de le vexer. Pour le cas oü les auteurs de ces délits (qu'on eut été heureux d'avoir a reprocher a des adver saires) fussent restés inconnus, c'était un beau thême de recriminations, qui, habilement ménagé, pouvait servir longtemps. Aussi, M. le curé n'a pu y te- nir, il lui faut absolument critiquer, il l'a fait on a voulu vexer M. le curé, et il ne peut obtenir justice, lui, M. Ie curé, qui est un des gros con- tribuables de I'endroit I Ou permet a des brigands, (c'est son expression), de vagabonder la nuit, c'est afïreuxc'est a se croire dans les deserts afri— cains 1 1 I C'est trés répréhensible, en effet, M. Ie curé, et personne ne leconteste; mais malheureusement pour votre coterie, il se trouve (ce que, d'ailleurs, vous n'ignorez pas, M. le curé,) que ces brigands des dé- déserts africains (des brigands dans le desert, ca ne doit pas être cotnmun) eh bien, c'étaient d'aimables jeunes gens, qui ont du moins le mérite, a vos yeux, M. le curé, de s'enivrer de bière cléricale et d'avoir des parents a voire dévotion, et que la police n'a si paternellement punis, que pour ne pas s'exposer a être accusée de poser des actes de parti! El avec un faux air d'imparlialité, vous vous plai- gnez, M. le curé, de ne pouvoir obtenir justice! Eh bien, vous l'aurez l'un de vos auditeurs, a l'adresse de qui vous lancez Ie trop plein d'insinuations mal- veillanles, que vous débitez du haut de la chaire de vérité, s'esl chargé de vous la faire obtenir en adres sant une plainte a M. le procureur du roi. Vous voila satisfait, n'est-ce pas, M. le curé. Le cóté plaisant de cette affaire, c'est que toutes les créatures de M. le curé se figurent que c'est lui qui a recouru a une justice plus sévère. Dans son camp on est furieux et on ne sait plus a quel saint se vouer. Voila M. le curé battu avec ses propres armes. La legon lui profitera-t-elle Communqué. Ustes electorates. Certain bourgmestre de petite villeest l'inventeur d'un moyen trés-facile et très-expédilif de fabriquer les listes électorales et de decider sur les rèclamations que leur formation pourrait entrainer. Ne voulant point priver ceux qui s'occupent de nouvelles inventions du plaisir de connaïtre le sys- tème qu'il emploie, nous nous faisons un devoir de le publier La loi électorale de 1831, en son art. 7, porte que les colléges des bourgmestre et échevins feront tous les ans, du 1" au IS avril, la révision des listes des ci- tovens de leurs communes qui réunissent les condi tions requises pour être élecleurs, et l'art. 5 de celle du 18r avril 1843 est ainsi concu les dits col léges arréteronl les listes, etc. Le système du bourgmestre en question consiste tout simplement a sauter a pieds joints au dessus de ces dispositions de la loi. Voici comment il s'y prend Le collége échevinal n'est aucunement assemblé pour la formation des listes le bourgmestre ou sou secrétaire fait une liste telle qu'elle, qu'on affiche non a I'endroit oü d'ordinaire l'on placarde les publica tions officielies, mais dans une salie de cabaret et per due au milieu de quelques affiches de ventes de meu- bles ou de bestiaux cette liste n'est pas arrëléeni signée, et n'a aucune marque, aucun caractère ofïi- ciels. Le délai légal de publication expire, la liste renlre au secrétariat communal et c'est a partir de ce mo ment que la manipulation extra-légale est faite. Sans que le Conseil communal ou le Collége échevinal soient assemblés, le bourgmestre tout seul décide sur les ra diations et les inscriptions toute publicité et tout dé bat sont soigneusement évités; la loi est audacieuse- ment profanée et violée par ceux qui les premiers ont pour obligation de respecter ses dispositions et de les exéculer. Le bourgmestre tient-il a inscrire quelqu'un des siens (on ne supposera jamais qu'il inscrive quelqu'ww des autres), il l'inscrit après le délai de publication, alors que le délai pour récjamer devant le Conseil communal ou le Collége échevinal se trouve expiré; de cette manière la nouvelle inscription n'est point rendue publique tout au plus pourrait-on la con- naitre par l'inspection des listes au commissariat d'arrondissement. II est a notre conuaissance que l'année dernière pa- reille illégalité a été commise par un magistrat plus soucieux de ses frères et amis que de la loi. Cette an- née-ci le même magistrat a tenu pareille conduite dans la formation des listes. Voici, entre autres, un cas a citer Une personne est domiciliée et recensée dans une commune d'une autre province, c'est ce qui est prouvé non pas seulement par des faits, mais par des actes publics dans lesquels est intervenu officieuse- ment et officiellement le bourgmestre citó. Cette per sonne, grace a des qualités particulières, ne peut être ni devenir jamais suspecte de devouement a la cause du bourgmestrepar conséquent, son inscription parmi les électeurs doit nécessairement être utile et au bourgmestre et a ses amis. Pourrait on dés lors manquer l'occasion si belle et si facile, quelque cou- pable qu'elle soit, d'ajouter son nom a ceux des élec teurs Certainement non. Aussi, dés l'année dernière, cette personne étrangère a été inscrite sur les listes électo rales après leur publication et sans que ni le Collége échevinal ni le Conseil communal n'eussent donné leur avis. Cette année-ci, notification fut faite a la personne qu'elle ne figurerait plus sur les listes électorales. Son nom ne fut pas inscrit sur les listes afïi- chées. Cependant elle figure parmi les électeurs dont les listes ont été envoyées au Commissariat d'ar rondissement; et ni le Collége échevinal, ni le Con seil communal n'ont été appelés a se prononcer sur des radiations ou des inscriptions indues. Le bourgmestre a lui seul a décidé I'inscription. La loi est méprisée, c'est vraimais l'on gagne ainsi une voix süre. Si l'on y lient, nous citerons le bourgmestre en question. Quant a l'arrondissement oü pareils faits administratifs se passent, il n'est pas besoin que nous le citions Pareil iripot sent son terroir. FAITS UIVEKS. M. le ministre des travaux publics a déposó mardi sur le bureau de Ia Chambre un projet de loi ayant pour but d'elever a quinze grammes le poids de la letlre simple. Une dépulation du Conseil communal s'est rendue a Bruxelles lundi pour inviter la familie royale a visi ter la ville pendant les fêtes communales. II est dé- sormais officiel que leRoi se rendra a Ypres le S aoüt, accompagné de la Reine, du Comte et de la Comtesse de Flandre. Depuis vendredi le service rural du canton postal d'Ypres a été augmenté d'une touruée supplémen- taire, comprenant les maisons situées Ie long de Ia chaussée d'Ypres a Vlamertinghe, Vlamertinghe (cen tre), la chaussée de Vlamertinghe a Elverdinghe, El- verdinghe (centre) et la chaussée d'Elverdinghe Ypres. Sortie du facteur En été, a 4 heures du soir; en hiver, a 1 heure du soir. La navigation sera interrompue cette année sur le canal de Bossuyt a Courlrai, depuis le 4 juillet jus- qu'au 10 aoüt, inclusivement. Dans la journée du 3 mai, un voleur a enlevé au préjudice du nommé Jean Delboom, journalier a Po- peringhe, une somme de 70 francs. Vendredi après-midi, deux voleurs sont entrés dans la ferme du sieur F. De Coninck, cultivateur Poperinghe, et pendant que l'un exer§ait une tentative de viol sur la servante, l'aufre volait une somme de 20 francs. Dans une rixe qui a eu lieu dimanche soir Oost- vleteren, les nommés Aug. Lacante et Ch. Dequet, ouvriers en cette commune, ont regu différentes bles sures de peu d'importance et ont eu leurs habits de- chirés. Les assaillants gont connus.

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L’Opinion (1863-1873) | 1867 | | pagina 3