JOURNAL D'TPRES DE L'ARRONDISSEMENT ÏPttES, Dimanche Cinquième année. N° 22. 2 Juin 1867. Le tout payable d'avance. Paraissant le dimanche. PK1.Y UMBOSXEHEST POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, le porl en sus. Un Numéro 25 Centimes, PKIY l)ES AANOSCEü ET DES RECLAMES 10 Centimes It petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Laissez dire, laissez-vous blèmer, mais publlez voire pensée. On s'dbonne a Ypres, au bureau du Journalchez Fèlix Lambin, imp.-lib., rue de Dixmude, 59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois dargent doivent étre adressés franco au bureau du journal. Ypres, ler Juin ssos. Personne ne peut trouver mauvais et, quant a nous, nous trouvons lout naturel qu'a la veille des élections, le Progrès rappelle les titres que son candidal peut avoir au renouvellement de son mandat. C'est assu- rément son droit et peut-ètre même, qui sail? un de voir de sa conscience. Dans son numero du 30 mai dernier, le journal des frères et amis consacre a cette tAche, médiocrement récréative, soit dit en passant, un article de deux co lonnes et demi, ni plus ni moins, et débutant par une vébémente sortie contre l'intoléranee, qui est, ainsi qu'il le fait trés justement observer, la base des doc trines cléricales. Nous profiterons de la lolérance dont notre confrère fait subitement profession pour lui détnonlrer. les Annates parlementair es a la main, que eet article, nous ne disons pas ce plaidoyer, n'est qu'un tissu de contre-vérités audacieuses et que, d'un bout a l'autre, il fourmille d'erreurs lellement grossières qu'on ne saurait trop comment les qualifier en langage décent, si l'ignorance notoire du journal doctrinaire ne plai- dait pas en sa faveur les circonstances atténuantes. C'est ce que. avec la permission de sa lolérance, nous allons établir d'une manière irrécusable. La thèse développée par le Progrès consiste a pré- tendre que a la ligne de conduite suivie depuis huit ans par notre sénateur, au lieu de pouvoir étre un motif de blAme, doit étre un sujet d'éloges et une raison pour lui continuer toute la confianée des li- b béraux yprois. C'est ce que nous nous proposons d'examiner ultérieurement. Pour ie moment, tenons- nous en aux preuves que fournit le journal des frères et amis. Quelle est done, s'écrie-t-il, la politique que M. le x> baron Mazeman a soutenue et, que, d'après les cléricaux, il devait combattre? Une politique libé- rale et modérée qui a doté le pays des lois les plus utiles et qui, depuis 20 ans, y développe toutes les forces de la vie nationale. C'est possible, mais ce que nous soutenons, nous, et toute la question est lit, c'est que, sans en excepter une seule, toutes les lois utiles qu'énumère Ie Progrès ont eté votèes avec le concours du parti clérical Pt que M. Mazeman, fut-il plus catholique que M. De la Faille, aurait pu les voter sans manquer a ses convictions politiques. Suivons, pas a pas, l'énumération faite par Ie Pro grès et le lecteur impartial dira si nous avons tort. Les octrois, dit-il, un des derniers vestiges des entraves fiscales inventées par le inoyen-age, ont disparu 1 Notre sénateur devait-il maintenir cet abus Non, sans doute. Mais un grand nombre de séna- teurs cléricaux ont voté ['abolition des octrois, abso- lument comme M. Mazeman. La preuve, c'est que la loi a éle adoptèe, au Sénat, par 37 voix contre 15 et 2 abstentions. (Séance du 12juillet 1860). a Le fonds communal qui assure a nos communes rurales, sans sacrifices appréciables, des ressources sans cesse croissantes, a étè crèè, Notre sénateur devait-il, comme l'ont fait les cléricaux, refuser b d'ouvrir a nos populations rurales, cette source précieuse derevenus? Les cléricaux n'ont rien refusé du toutI'article re- latif a la création du fonds communal a été adopté par 45 voix contre 9. (Séance du 9 juillet 1860). Le gouvernement propose de supprimer les bar- b rières sur les routes de l'Etat, de rendre la circula- d lion fibre. Notre sénateur adopte cetto proposition, peut*on I'en blamer b La loi portant suppression du droit de barrière a été adoptèe par 33 voix contre 4. Le Progrès dira-t-il qu'il n'y a que 4 cléricaux au Sénat? (Seance du 7 mars 1866.) Mais voici qui est plus curieux encore M. Mazeman n'assistait pas au vote C'est une erreur du Progrès, dira-t-onsoit. Mais que penser quand on voit M. Mazeman, .parlant a l'Association libérale d'Ypres, se féliciter hautement d'avoir contribué a l'abolition du droit de barrière b Progrès du 30 mai.) Est-ce aussi une erreur Depuis des années les deux Flandres payent dans b l'impót foncier une part qui n'est plus en rapport avec celle imposée aux autres provincesle minis- b tére propose de dégrever les deux Flandres de plus b d'un million de francs par an. Notre sénateur vote b le projet de loi propose par le ministère, est-il re- b prébensible? b Non, sans doute, pas plus que les sénateurs de la droite qui l'ont voté avec lui. La loi sur la pè- réquation cadastrale a été adoptèe au Sénat par 32 voix contre 13 et 6 abstentions. (Séance du 25 mai 1867.) La peste bovine éclate en Hollande, en Angleterre, b en Belgique; elle fait chez nos voisins d'effroyables b ravages. La Hollande seule perd plus de 100,000 o têtes de bétail et les pertes subies en ce pays par b ['agriculture sont évaluees a plus de 80,000,000 de b francs! En Belgique,notre gouvernement prend des b mesures énergiques, le pays est pour ainsi dire pré- b servé du terrible fléau. Des cléricaux, par esprit de b parti, blêmenl le cabinet qui a rendu un si éminent b service a ('agriculture nationale. M. le baron Maze- b man, au contraire, approuve les mesures prises par b le ministère et y applaudit avec l'iminense inajorilè b des Beiges. Notre sénateur doit-il étre blamé b Ni blamé ni loué, dirons-nous, car M. Mazeman n'a pas pris part au vote du projet de loi qui accor- dait au gouvernement des pouvoirs extraordinaires pour conjurer la propagation de l'épidémie, et c'est une deuxième inexactitude d6 prétendre que les clé ricaux ont blamé le cabinet, puisque le projet de loi en question a été adopté au Sénat a I'unanimité des membres présents, moins une abstention. (Seance du 3 juillet 1866.) Vingt millions sont successivement demandés b pour la construction de routes douze millions 8 sontsoilicités pour construire des maisons d'éeoles; 8 des crédits sont pétitionnés pour améliorer la po- b sition des instituteurs primaires. M. le baron Ma- b zeman sanctionne de son vote ces propositions, pourquoi l'en blamez-vous? b Comment les cléricaux pourraient-ils blamer M. Ma zeman d'avoir sanclionné de son vote des proposi tions appuyées par une foule de sénateurs de la droite? N'est-ce pas un des leurs,-M. le baron de Woelmont, qui a pris, au Sénat, l'initiative d'une proposition ayant pour objet l'amélioration de la position des instituteurs primaires? Et quant aux crédits pour la construction de maisons d'école, tous, nous l'affir- mons, ont été accordés par le Sénat a la presqu'una- nimité des voix. C'est ainsi qu'il a voté, dans sa séance du 8 juillet 1864, un crédit d'un million pour cet objet, a la majorité de 41 voix contre 2 et une ab stention, et l'année suivante, dans la séance du 22 mars 1865,un nouveaucrédit d'un million voté par 37 voix contre UDe et une abstention. Enfin, dans Ia séance du 22 avril 1865, un dernier crédit de ciDq millions est adopté par 86 voix contre cinq. Le Pro grès oserait-il contester un de ces chiffres, un seul? Et quant le cabinet proposait ce système com- b merciai qui ouvre a notre agriculture et a notré b industrie les pays étrangers, notre sénateur devait- b il voter contre ces propositions qui permettent b d'exporter en France et surtout en Angleterre, au b grand bénéfice des cultivateurs, nos houblons, notre bétail et nos denrées agricoles de toute b espèce b Le Sénat a adopté le traité avec la France par 89 voix contre une (Séancedu 25 mai 1861.) et celui a »ec 1'Angleterre par 29 voix contre 6 et 5 abstentions. (Seance du 21 aoüt 1862.) M. Mazeman les a votés tous deux avec l'immense majorité des sénateurs clé ricaux. Notre sénateur devait-il repousser la loi décré- b tant tout un système de travaux publics el notam- 8 ment le canal de la Lys a l'Yperlée, les chemins de 8 fer d'Ypres a Roulers, de Poperinghe a Hazebrouck, b d'Ostende a Armentières? b Qui songe a faire un crime a M. Mazeman d'un pa- reil vote? Seulement, nous ferons remarquer que ces différents projets étaient comprisdanslaloiautorisant le gouvernement a contracter un emprunt de soixante millions pour l'exécution de nombreux travaux d'uti- lité publique et que cette loi, comme toutes celles que le Progrès a énumèrees, a été votée avec le concours de la droite 36 voix contre cinq. (Séance du 22 avril 1865.) El puis? Et puis, c'est tout. C'est a dire que de tous les titres que le Progrès invoque en faveur de son candidat, il n'en est pas un seul, non, pas un seul, que tel ou tel senateur clérical ne put invoquer avec tout autant de droit que M. le baron Mazeman de Couthove, candidat acciamé par l'Association libérale d'Ypres. Eh bien, franchement, nous en demandons d'autres et nous espérons bien,qu'a défaut du Progrès, M. Mazeman trouvera a la fois de son interêl et de son devoir de nous les exbiber. VAssociation constilutionnelle - conservatrice de notre arrondissementautrement dit Mgr Faict évêque de Bruges, a désigné pour son candidat aux élections du 11 juin M. le baron Jules... de Vinck. Des antécédents politiques de M. de Vinck, on sait peu de chose. M. de Vinck a fait longlemps partie de l'adminislration communale d'Anvers, libérale cette

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L’Opinion (1863-1873) | 1867 | | pagina 1