blée au moins un mois avant l'éleetion. Mieux vaat tard que jamais, du reste. Sar deux cents membres dont se compose la So- ciété, soixante-dix a peine étaient présents et parmi eux ou remarque même quelques étrangers. Le bureau était préside par M. Ernest Merghelynck, qui nous annonce qn'a la veille d'une élection fixée par arrèté royal au 11 juin proehain, le comité croit devoir cohvoquer ['Association, afin de décider du choix d'unèandidat pour la place de sénateur. Le co mité, dans sa délibération de jeudi dernier, a admis le nom de M. Mazeman, le sénateur sortant, a l'una- nimité des membres votants, Cette candidature, dit-il, est la meilleurela plus heureuse que l'on puisse trouver. Car, M. Ie président l'affirme, M. Ma zeman a eonstamment défendu les opinions libérales. On a voulu prètendre qu'il avait fait des promesses a un autre parti, mais nul n'ignore,selon M. le prési dent,qu'il a toujours dit que sa candidature était li bérale. Jamais il n'a éte infidèle a ses engagements, et toujours il a carrément affirmé son opinion. Né dans l'arrondissement, il a toujours travaillé dans l'intérêt de la vïlle et de l'arrondissement, et aucun sacrifice ne lui a coüté pour faire honneur a sa ville natale. Devant nous, du reste, c'est toujours M. le president qui parle, se montre une candidature qui était en l'air il y a quelques jours encore, qui a été difficilement trouvéec'est un étranger.... un in- eonnu.... etc..., il est iiifèode au clergé il faut le com- battre et travailler avec ardeur, car ne pas réussir serait une défaite énorme, etce serait un déshonneur d'avoir un homme marchanl sous la bannière de nos ennemis. La candidature de M. Mazeman est enfin posée et notre sénateur, prenant la parole, énumère toutes les lois votées par lui. Son discours avait un cachet par ticulier qu'il nous est assez difficile de définir. Aucun de ces élans qu'on rencontre a la jeune tribune, pas même cette froideur calculée, sérieuse et fine qui s'acquiert avec l'usage de la politique mais une ap- parence honnête, quasi timide... quelque chose du sol- Iiciteur faisant appel aux sentiments de bienveil- lance. Depuis huit ans, dit M. Mazeman, quej'ai l'hon- neur de représenter l'arrondissement, vous avez pu juger mes actions. Je n'ai jamais eu d'engagement et mes opinions libérales seront toujours les mémes. Je n'ai jamais varié et je suis persuadé que, si l'opmion libérale parvient a me faire réeliré, ma conduite poli tique répondra a l'attente de mes commetlants. J'ai voté la loi abolissant les octrois, plus le fonds communal. lei quelques explications néuve's Sur le fonds com munal. J'ai voté ('abolition des barrières J'ai voté les poteaux indicateurs. J'ai voté ceci. J'ai voté cela. Hier encore j'ai assisté a un vote sur la revision cadastraie que nous devons au minislre de ['intérieur. Ceci nous paralt une assertion risquée de l'orateur car il nous semble que le mérite de cette loi revieut tout enlier au ministre des finances. A chacun son bien 1 L'honorablé sénateur n'a voté aucune loi politique, d'après son discours, ét personae ne pourra l'accuser d'être catholique, ni libéral. II prend Vengagement de rester toujours dans les mémes dispositions. Nous en sommes a nous demander, après cela, quelles doctrines il entend défendre au Senal. 11 a pu se convaincre, dit-il encore, que l'instruc- tion a beaucoup a faire. Mais il nous laisse par- failement ignorer quels principes Ie guideront danS cette voie de rêforme. Après avoir dit qu'il pourrait citer encore beaucoup de lois qu'il a votées, il finit par une exhortation a la lutte qui approche et sera le commencement du com bat qui se prépare pour l'auuée prochaine. Gar ce n'est pas tant a lui qu'on en veut, mais surtout au ministre. II fait peine voir un candidat, doutanlde sa force, se réfugier ainsi sous l'aile du pouvoir. Ce discours terminé, M. le président, voulant pro céder régulièrement, donne lecture de l'art. 10 du re glementqu'il doit transgresser tantót. En attendant, M. Brunfaut obtient la parole. M. Brunfaut est bien l'örateur le plus respectueux que nous connaissions sa voix forte et calme pe- uètre sou auditoire, et ses humbles hommages, glis- sant sur le calme de l'assemblée, vont droit au cceur du héros qu'il proclame. Messieurs, dit-il, nous venons d'entendre notre honorable sénateur baron Mazeman de Couthove nous dire des choses dont nous sommes tous convaincus. Depuis huit ans riotre honorable sénateur baron Maze man de Couthove saisit toutes les occasions de défendre nos intéréts. Accessible a tous et heureux de pouvoir être utile h l'un de nous, dans les plus petites ciroon- stauces, I'honorable sénateur baron Mazeman de Cou thove remplit cette espèce de devoir avec un désinté- ressement exceptionnel. J'espère, Messieurs, que le scrutin du 11 nous fournira l'occasion de témoigner notre reconnaissance envers I'honorable baron de Couthove. Les enfants d'Ypres ont la reconnaissance du coeur oui, mais il en est dont le coeur varie avec les circonstances, et nous ferons tout ce qui est humainement possible pour la réussite de notre honorable candidat, le séna teur baron Mazeman de Couthove. Décidémenl, Guzman ne connait pas d'obstacles quand il s'agit de gagner le prix de satisfaction. M. Brunfaut termine son discours de bon voisinage par la proposition de voter par acclamation la candi dature de I'honorable sénateur baron Mazeman de Cou thove. Entre marguilliers on se doit bien ce petit service. Cette allocution, comme la précêdente, fut accueillie par un enthousiasme aussi sage et aussi modéré que Ie libéralisme qui l'avait dictee. M. le président consultant l'assemblée par assis et lever sur la proposition de M. Brunfaut, un membre proteste contre le principe de i'acclamation et demande que, pour procéder plus régulièrement on vote au scrutin secret. l)n règlement étaqt pour peu de chose dans l'exis- tence surtout lorsqu'i! gêne les mouvemenls ou les caprices, la proposition n'est pasadmiseet 1 'honorable sénateur baron Mazeman de Couthove est acclamé. Nous trouvons ce procédé par trop sans gêne. En effet, l'art. 10 dit textuellementII, est procédé, par scrutin secretau choix des candidals définitifs. Pourquoi, dès lors, ce mépris de la loi? Et si les ma- joritès l'enfreignent, que devient Ie droit des mino- rités Les majoritës, ayant pour elles la force du nombre, peuvent changer les lois, peuvent même se passer de lois; mais elles doivent le respect aux mi- norités qui perdraient loute garantie si la loi n'exis- tait pas, ou s'il était permis de l'enfreindre. Nous affirmons qu'un règlement est un contrat sy- nallagmatique passé entre tous les membres d'une so- ciété. Ce contrat liant tous les membres en général, est la garantie de chacun en particulier. II est clair done que celui qui s'engage a remplir un devoir ac- quiert par la même un droit et que ce droit ne peut être garanti que par le devoir de tous qui est la loi. L'une des parties contractantes rompant ses engage ments, l'autre partie est déliée ipso facto. Dans i'es- pèce, la majorité n'a le droit de changer Ie règlement que quand cet objet est spécialement mis a I'ordre du jour et précédé d'une discussion. Or, I'Association elle-même a proclamé que la révision du règlement elait inopportune. Pourquoi ceux-Ia qui ontsoutenu le plus chaudement cette thèse violent-ils aujourd'hui Ie règlement? Faudrait-il conclure peut-être de leur conduite que Ie scrutin secret leur faisait peur et que, peu soucieux comme toujours de l'indépendance des opinions, ils ont coupé court a tout danger en forcant chacun a se prononcer sous leurs yeux Droleries electorates. II est curieux parfois, a l'approche des élections, de descendre dans la rue et d'ecouter les mille ru- meurs diverses qui se croisent en tous sens, et fouellent, comme les vents précurseurs de I'orage, la figure du pauvre élecleur. Plus ces ruineurs sont stupides et mieux on les croit. Si M. Devinck n'est pas élu, le prêtre refuse son ministère et les églises seront fermées. Pauvre peuple!.. et pauvre clergé qui devra renoncer aux douceurs d'un apostolat qui lui rapporto de si beaux éeus! Si M. Devinck est élu, M. Mazeman va quitter Ypres. M. Mazeman habitail Ypres pourtant avaut d'être sénateur et son échec ne lui ferait certes pas abandonner sa maison et ses intéréts. II y a plus, depuis que la position de M. Mazeman le retienl a Bruxelles plusieurs mois de l'année, il reste moins a Ypres qu'autrefois. Peuple, ne vous effrayez done pas! Si M. Devinck n'est pas élu, l'enfer et le purgatoire n'auront pas assez de flammes pour rótir les élec- teurs libéraux. Que l'électeur se rassure les in dulgences sont a bon marchè et les boutiques bien fournies. La statistique prouve d'ailleurs qu'avec un peu de bonne volonté une femme peut en huit jours retirer du purgatoire toute une familie. Quant a l'en fer, il parait qu'il n'y a plus place depuis loug- temps. Si M. Devinck est élu, M. Mazeman refuse de rece- voir le Roi et la visite royale n'aura pas lieu. Ceci est une sottise greffee d'une insolence. Certes M. Ma zeman ne serait pas assez mal élevé pour retirer son invitation et payer d'une injure a Ia familie royale le manque de confiance des électeurs. Et puis n'avoiis- nous pas un ministre et un bourgmestre ayant leurs habitations et la qualité voulue pour recevoir Leurs Majestès? La ville d'Ypres ne serait-elle plus capable de rien si M. Mazeman venait a disparaitre? Le Con- seil communal oserait-il aller au Palais signifier au Roi qu'il ne veut pas le recevoir Ce n'est ni pour M. Mazeman, ni pour la coterie qu'il faut voter, dit-on, mais pour le principe. Ceci nous parait plus plaisant encore. Ceux qui tien- nenl ce raisonnement ont evidemment une grande pretention a la science et a la philosophie. Belle chose, en eflèt, qu o le principe. Bien des gens l'exibent au moment des élections et, une foisélus, le remettent en poche pour ne plus songer qu'a leurs intéréts privés. D'autres nous disent qu'il ne s'agit pas ici de M. Mazeman, qu'ils tiennent même très-peu h lui mais que le ministre est en danger, que le gouverne ment est en danger... Que savons-nous encore La Belgique va peut-être périr si Ie candidat de la coterie èchoue tout comme Dieu et ses saints, le ciel même, risquent d'être supprimés, si M. le baron Jules de Vinck n'est pas envoyé a leur secours. Singulières idéés qu'on parvient a placer néan- moins dans certaines cervelles! Viennent-elles, ces idees, des bedeaux chargés d'enlever les journaux li béraux dans les cabarets, et le bourgmestre de cer- taine commune que nous pourrions nommer rem- place-t-il par ces billevesées le journal 1'Opinion que, dans sa vigilance paternelle, il soustrait chaque di- manche matin a la vue de ses administrés Tristes manoeuvres et bien dignes de la déloyaulé doctrinaire comme du jèsuitisme catholique. Congres médical de Paris. A l'occasion de l'Exposition universelle de Paris, quelques célébrités médicales ont formé le projet de reunir le 16 aoüt proehain, dans la capitale de la France, un Congrès des disciples d'Hippocrate et de Gallien. Espérons que ce Congrès réussira et que du choc des opinions jaillira la lumière a l'humanité en reviendront les bénéfices. Honneur aux organisa- teurs Un jeune savant, M. le docteur Dambre, de Kem- mel, médecin a Courtrai, dont les ouvrages sur la Médecine légale ont été justemeul apprécies a l'étran- ger et ont valu a son auteur des hommages aussi nom- breux que mérités, a été délégué par le Comité de Paris pour inviter au Congrès médical tous ses col- lègues de Belgique. Nous publions la lettre d'invitation que M. Dambre leur a adressée Messieurs, J'ai l'honneur de porter a voire connaissance que je recois les adhésions au Congrès médical de Paris du 16 aoüt. Les étrangers ne sont aslreints a aucune obli gation ni aucune cotisationla qualite de membre est seule requise pour jouir du droit d'assister aux séances J'ose espérer que mon pays qui brille déja a l'Expositiou artistique et industrielle, sera largement représentéa cette reunion scientifiquec'est par l'é- change des idéés et des sentiments que nous pourrons augmenter l'estimeet la considération dont notre pa- trie jouit chez nos voisins du Midi. Le délégué du Comité de Paris, Dambre, Dr a Courtrai. Chemin de fer Ariiientiéres-Ostende. Voici, au sujet de ce chemin de fer, quelques ren- seignements puisés a bonne source et qui, croyons- nous, présenteut de l'intérêt pour nos lecteurs La Compagnie Armenlières-Ostende a tenu son as semble annuelle le 18 avril dernier. Des 82 kilomè- tres dont elle a obtenu la concession, la Compagnie a décidè d'exécuter avant tout la section de Thourout a Ostende (24- kilometres), et c'est ce qu'elle fait sans

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L’Opinion (1863-1873) | 1867 | | pagina 3