JOURNAL D'TPRES DE L'ARRONDISSEMENT YLMIES, Di manche Cinquième année. N° 26 30 Juin 1867. Le tout payable d'avance. Paraissant le dimanche. P1UX B'ABOIIUMEWT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, Ie port en sus. Un Numéro 25 Centimes PRIX MES A4XOXCEX ET DES RECLAMES 40 Centimes It petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Laissez dire, laissez-vous blèmer, raais publiez votrc pensée. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalchez Félix Lambin, imp.-lib rue de Dixmude, 59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toules lettres ou envois d'aryent- doivent étre adressés franco au bureau du journal. Ypres, 8» Juin i§#9. De deux maux, il faut choisir Ie moindre, nous répond VImpartial. Or, continue-t il, a moins de supposer que les affaires du libéralisme seraient mieux failes par un ministère catholique que par le ministère aciuel, il nous parat t que 1'Opinion et ses amis eussent éte plus logiques en volant pour le candidat liberal, M. Mazeman. L'Impartial veut-il que nous lui disions la-dessus notre pensée tranche et sincere? Eh bien, nous som- nies de ceux qui croient que si le ministère est décidé a persévérer dans la voie qu'il a suivie depuis dix ans, mieux vaudrait cent fois, dans l'intérêt du libé ralisme, que le parti clèrical s'emparat, dès demain, du gouvernement et que nous füssions rejelé^, tous tant que nous sommes, dans l'opposition. Oui, que le ministère continue ajourner la solution des ques tions clerioo-liberales et a violenter le sentiment pu blic par des mesures telles que l'assujétissement des écoles d'adultes a l'autoritè du clergé et Ie rejet du vote par ordre alphabélique qu'il s'obstine dans son opposition a toute reforme large el democratique de notre régime electoralqu'au lieu de s'atlacher a ré- veiller dans le pays la vie publique qui s'eteint, il persiste dans sa politique empirique et énervante, dans cette politique qui li'a semé autour d'elle que de- couragement etdesaffection, el nous l'afïirmons, l'his- toire de ces dix dernières antiées a la main le libé ralisme, convaincu d'impuissance, honni, bafoué, ne tardera pas a succomber, et cette fois, pour long- temps, car l'épreuve aura été trop longue pour espé- rer un prompt retour de l'appui de l'opinion pu blique. Notre confrère n'est pas bien éloigné, croyons-nous, de partager notre sentiment sur ce point, car il prend soin de nous rappeler que, lui aussi, il désire dans le ministère actuel plus de rèsolulion et plus d'au- dace et que lui-même au lendemain de l'élection, il lui a erié En avantl En avant I C'est done que, de l'avis de I'Impar- VELTLLETOX. Chapitre III de Paris-Guide. LES MONUMENTS. E'IIólel de Yille, par P. Lanfrey. (Suite et fin.) La République de 4848 eut la courte durée d'un éclair entre deux orages. Nous n'avons pas a rappeler ici ses grandes et généreuses inspirations, mais pour nous restreindre au sujet spécial qui nous occupe, nous croyons que l'histoire lui reprochera sa defiance excessive envers les liberiés locales. Semblable en ceci aux gouvernements qui l'avaient precedee, elle s'ina- gina avee moins de raison encore trouver un élément de force et de durée dans le maintien de la centralisa tion administrative. Sur quelques points elle se mon- tra même plus timide que le regime antérieur. Ainsi, le conseil municipal de Paris qui avait été élu sous le gouvernement de Juillet redevint non élu sous la Ré publique ou du moins la commission nominee d'au- tialle ministère ne marche pas du lout ou bien ne marche pas assez vite Mais pourquoi ne marche-t-il pas? Lè est la ques tion. Le ministère ne marche pas. ou bien paree qu'il ne veut pas marcher, ou bien paree que la majorite par lementaire l'en empêche. II ne veut pas ou il nepeut pas. S'il ne veut pas, I 'Impartial voudra bien nous ac- corder que ce n'est pas de notre part manquer de lo- gique que de lui refuser notre confiance etquel'in- consequence est du cóté de ceux qui lui prêtent main- forte, quoi que desirant qu'il se montre résolu et audacieux. S'il ne marche pas paree qu'il nepewtpas marcher, paree que la majorite qui le soutient refuse de le suivre, dans ce cas encore, quelle inconséquence pouvons-nous avoir commise en repoussant la can didature d'un homme qui, de l'aveu même de ses pa trons, représente, dans toute sa pureté, ('immobilisme politique que ï'lmpartial condamne comme nous? Et que notre confrère ne se récrie pas sur ce mot immobilisme. Le Progrès, l'organe avoué des patrons de M. Mazeman, déclare carrement, dans son n° du 20 juin, que la prudence commande au ministère de se renfermer dans une inaction compléte, afin de ne fournir au clergé aucun prétexle d'opposition, si lé ger qu'il soit. La chose paraitra peut-ètre peu croyable a notre confrère. Transcrivons done, pour son edification, le principal passage de Particle auquel nous faisons al lusion Si impartiaux, si jusles et si modérés que fussent les projets de loi présenlés a la législature, a partir de 1857, dit Ie Progrès, dès que le parti clèrical, signalant sans cesse la politique liberale comme anti religieuse, comme subversive de toute loi di- vine el naturelle, fut parvenu a donner a ses dénon- cialions une apparence. méme fausse, de raison. un d prétexle, quelque chêtif qu'il füt, la conscience pu- o blique s'alarma, le pays, qui réprouve tous les tori té a prés la Revolution dura aussi longtemps que la Republique elle même, et l'attachement supersti- tieux dont témoignent les discussions du temps pour I'ancienne routine administrative donna lieu de crain- dre que Ie provisoire ne fftt devenu definilif. G'etait la marcher au rebours de la logique et de la nature deschoses, car il n'y a jamais eu de république dans le monde sans des institutions municipals librement et fortement constituées. Cette anomalie s.e conoit d'autant moins que ceux qui refusaient a Paris une faculté accordée au plus misèrable village etaient les mêmes qui lui prddiguaient en paroles les plus déri- soires flatteries en Ie nommantè loutpropos le cceur et le cerveau de I'Europe. Le régime actuel a été plus conséquent en conser- vanl ('organisation municipale du premier Empire que ses prédecesseurs lui ont transmise a peu prés in tacte. Nous laissons a d'autres le soin de s'extasier sur la parfaite régularité de cette machine compli- quée, sur l'aclivité un peu alarmanle qu'elle déploie, sur son budget de deux cents millions et l'imrnensité extrêmes, et le radicalisme plus que tout autre, le pays se desaffectionna peu a peu. Maintes élections malheureuses amenèrent la crise ministérielle qui t> faillit mettre le pouvoir aux mains de nos adver- saires. Le ministère et la majoritè s'apercurenl alors, a leurs rangs décimês, que le libéralisme avait trop présumé de ses forces, que le pays n'é- tail pas encore suffisamment delivré du joug clé- rical, pour les suivre. Le ministère s'apercut que, si peu qu'il voulut hater la marche du progrès, il devait craindre de le compromet.tre, et mesura son désir d'amélioration aux nècessités du moment. Conclusion Le ministère et la majorité, au lieu de marcher en avant, comme le demande l'Impartial doivent, sous peine de mort, éviter tout pretexte d'hostilité de la part du clergé, car, si peu qu'il voulut marcher dans la voie du progrès, il risque- rait de se compromettre. Et mainlenant, notre confrère de Bruges trouvera- t-il encore que la logique nous obligeait a palroner une candidature qui se présentait sous les auspices d'une pareilIe politique? Qu'il apporte, dans sa ré- ponse, la même franchise que nous, dans nos explica tions, et nous sommes convaincus qu'il rabattra beau- coup desa première appréciation. Nous engageons vivement le public lire dans le Progrès du 27 courant le récit d'une réception faite a Rousbrugghe, a l'élu du 41 juin, a M. le sénateur- baron, comme il l'appelle. Nous y trouvons entre autres particularitès que M. le sénateur-baron, accompagné de ses amis de la commune, alia visiter quelques eslaminets libéraux, voila pour le coup la bière classèe en bière liberale et en bière clericalel et qu'après un honrra poussé a trois reprises differentes, par des cceurs chauds et des voix viriles, M. le sénateur reprit le chemin vers le noble chateau de Couthove. Mais la phrase 4a plus saillante et qui va droit au cceur, c'est celle qui annonce l'arrivée du a très-cher sénateur Vers les 3 1/2 heures, les membres de ses ressources toujours dépassée par celle de ses dépenses, enfin sur le nombre infini des services pu blics auxquels elle pourvoit, écoles, höpilaux, salles d'usiles, assistance publique, halleset marches, taxes locales, expropriations, eiitretien de la voie publi que, etc. Ce qui nous gale ces merveilles, c'est que lout y est caloule, contróle; décide et fait par un seul homme. Sous ces belles apparenees il n'y a que ('ar bitraire a peine déguisé par la presence d'un conseil qui donne quelquefois son avis, mais qui n'a aucun moyen de I'imposer. Or, une bureaucratie n'est pas une municipalile. Un prefet, servi par des coinptables et conseillé par des confidents qui ne lui renvoient que l'écho de sa propre pensee ne supplée pas a tous ces biens précieux qui sont Ie fruit des institutions muni- cipales sincerement appliquees, l'émulation des ci- toyens, Ie respect de la légalité, Ie goüt duconlröleet de la discussion, enfin toules ces vertus civiquessans lesquelles la liberie n'est qu'un arbre sans racines. Les franchises municipales ne sont passeulement né cessaires a litre de garantie, elles le sont plus encore

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L’Opinion (1863-1873) | 1867 | | pagina 1