rentree qui depassent souvent tous les benéfices le
gitimes.
Le droit commun en toute matière vaut mieux
que les priviléges.
La campagne entreprise pour l'abolition de la con-
trainte par corps trouve l'appui des assemblees les
plus cor/ipétentes Le Tribunal et la Chambre de com
merce de Paris ont appuyé les efforts du gouverne
ment francais pour arriver a cette réforme. Le Tri
bunal et la Chambre de commerce de Bruxelles en
font autant. Bref les hommes les plus expérimentés,
les meilleurs juges en ces matières, tous ceux qui ne
sonl pas rivés, sans remède, au char de la routine,
la préconisent. Voiei ce que dit ia Finance a propos
de la disparition en France de ce vestige de bar-
barie
La contrainte par corps,' eet odieux vestige des
législations anciennes, est définitivement abolie en
France. Nous enregisirons avec bonheur cette nou
velle victoire du progrès sur la réaction. Nous la si-
gnalonsa notre pays comme un exemple a suivre, et
au plus tót. II convient au moins que nous ne nous
laissions pas dépasser par la France impériale dans la
voie des amèliorations politiques et sociales.
Nous espérons que le vote du Sénat francais con-
tribuera a héter en Belgique la solution de eet inté
ressant problème de la contrainte par corps.
Nous appuyons Ie voeu de la Finance, sans partager
ses espérances. Si nous sommes bien informés, on se
propose de mettre en circulation des petitions pour le
raaintien de la contrainte par corps.
On se demande, en présence de tant d'audace, si
nous sommes en pays iroquois. Dans ce cas, renfor-
cons la loi, et armons les créanciers d'un scalpe. Ce
sera une nouvelle fatjon de démontrer notre origina-
lité. Prouvons que nous sommes un peuple a part, et
laissons-nous devancer par la France impériale dans
les réformes libérales, et par l'oligarchique Angleterre
dans les réformes électorales.
On écrit de Bruxelles au Journal de Charleroi
La grande affaire pour un homme politique est
d'avoirunhon baromètre. La politique e'estavant tout
'la science du temps qu'il fait. Cette science-la, M. J.-B.
Nothomb la possédait admirablement, et e'est grace a
elle qu'il a pu mener a bien son projel de loi sur
l'enseignement primaire, qui était une grande entre
prise pour le temps. En 1842, le baromètre était au
tempéré. A part deux ou trois libéraux récalcitrants,
tels que MM. Delfosse et Verhaegen, on croyait com-
munément la possibilité d'une transaction loyale et
durable sur la question de l'enseignement. En homme
habile et qui connait le prix de l'occasion, M. J.-1L No
thomb profita de cette disposition générale des esprits
pour enlever la loi que vous savez, loi qui semblait
resoudre le problème d'une manière satisfaisante
pour tout le monde et qui, en effet, fonctionna pen
dant deux ou trois ans sans soulever de trop vifs
murmures. Mais depuis, le baromètre a fait bien du
chemin et c'est ce dont M. Alphonse Vandenpeere-
boom ne parail pas se douter.
Son arrêtésur les éeoles d'adultes est entièrement
conforme a la loi de 1842, s'ecrie-t-il, et disant cela,
II.
Vous êtesétranger et vous voulez qu'on vousdonne
une formule facile pour reconnaitre a quelle couche
sociale appartiennent les Parisiens du grand inon Ie
lsabelle est aussi ferrée que nous sur les nuances.
Elle vous dira que la grande aristocratie historique
fait partie du cercle de i'Union et du cercle
Agricole, que la noblesse de l'Empire est du Joc-
k °y d et du v cercle imperial, les hauts industriels
sont au Chemins-de-Fer avec les agents de change,
les grands ingenieurs et les membres de conseiis d'ad-
ministration les très-jeunes gens riches el. aimant le
plaisir sont du Baby, petit cercle de la rue Royale;
les très-jeunes sportmen sont du Sporting, v ceux
qui se piquent de dilettantisme vont a I'Union artis-
tique, d les vieux généraux en retraite et les anciens
banquiers font le whist au boulevard Montmartre
aux Ganaches; les joueurs vont aux Ameri
cans, les chasseurs a Saint-Hubert,les notaires,
les boursiers et les bons bourgeois au cercle des
Arts de la rue Choiseul.
Voila comment Paris se divise, et tous les types ne
sont pas dans la rue. Que de manies singulières, que
je crois qu'il n'a pas tortmais qu'importe? Si la
loi de 1842 est telle qu'elle livre a la dévotion du
clergè, uon-seulement les écoles primaires propre-
ment dites, mais encore les écoles d'adultes, raison
de plus pour les libéraux de la détester et de saisir
toutes les occasions qui se présenleront de lui faire la
vie dure.
Bon, me dira quelque formaliste, mais les Conseiis
provinciaux n'ont pas a faire les lois... Si M. le mi-
nislre de l'lntérieur a bien interprété Ia loi de 1842,
il n'appartient pas aux Conseiis provinciaux d'en
rendre l'application impossible; autrement nous tom
bons dans la confusion des pouvoirs, c'est-a-dire dans
['anarchie.
Ce raisonnement peul être celui d'un homme très-
ferré sur le droit constitutionnel il n'est pas d'un
horome politique. Un homme politique, j'entends un
homme pourvu d'un bon baromètre, aurait coinpris
que, par le temps qu'il fait, demander a des libéraux
de consacrer a nouveau un régime aussi déconsidéré
que celui de la loi de 1842, c'était courir au-devant
d'un échec certain et compromettre inutilement sa
popularité. Allez doncexpliquer a des hommes nour-
ris dans la haine d'une loi qui outrage ouvertement
leurs opinions, que cette loi est plus outrageante en-
eore qu'ils ne l'avaient pensé et que, néanmoins, ils
devront continuer a la subir. Que dis je? qu'ils de-
vront concourir, de leur argent, a Ia rendre aussi
mauvaise que possible! Car, enfin, qu'est-ce que la
proposition soumise aux Conseiis provinciaux.
Messieurs, vient leur dire le ministre de l'intérieur,
vous n'aimez pas l'intervention du clergé dans les
écoles de l'Etat. Vous m'avez, a différentes reprises,
exprimé le voeu que la loi qui consacre cette inter
vention fut modifiée. Je n'en ai rien fait, et non-seu-
lement j'ai maintenu malgré vos remontrances, le
clergé dans les écoles d'enfants, mais j'ai formé le
projet de l'introduire aussi dans les écoles d'adultes.
Seulement, il va me manquer de l'argent pour exé-
cuter mon projet et je viens vous prier de m'en don-
ner, bien entendu que les communes qui pourraient
êlre de votre avis sur la loi de 1842 ne recevront pas
un sou et que les subsides que vous allez voter seront
exclusivement accordés a celles qui trouvent que
vous ne savez pas ce que vous dites.
Ei M. le ministre de l'lntérieur a pu croire que
ceux a qui il tenait un pareil langage allaient s'em-
presser de lui donner de l'argent? C'est vraiment
pousser trop loin la bonhomie. Ouvrez done, s'il vous
plait, une smscription dans vos bureaux pour faire
cadeau d'un baromètre a M. le ministre. Le sien
marque le temps qu'il fesait il y a vingt-cinq ans et
n'a plus bougé depuis.
l'lntérieur prenne ce dernier parti, le libéralisme
beige y trouvera son prufit el le cabinet y gagnera
en popularité. Organe de Mons.)
On se demande quelle résolution prendra M. Van-
denpeereboom en présence du blame que lui ont in-
fligè les Conseiis provinciaux du Brabant, du Hai-
naut, de Liége, après les Conseiis communaux des
plus importantes eités du pays. Gardera-t-il ces
functions dont il fait un usage si contraire aux inté
réts du libéralisme? ou comprendra-t-il qu'il est
devenu tellement antipathique au pays que les con vi -
nances lui font une obligation de dèposer son porte
feuille?
Nous souhailons franchement que M. le ministre de
de curieux caractères, que d'histoires el d'anecdotes
extravagantes 1 II y a des paris impossibles, des ro
mans aussi vrais qu'invraisemblables, des fantaisies
étranges. Les salons de nos cercles sont Ie rendez-vous
des excentriques de tous les pays, des diplomates de
toutes les puissances, des élégances et des richesses
du monde en ier, et, s'il vous etait donné de pénétrer
dans la salie a manger de l'Union, a l'heure de la
table, vous verriez reünies les aristocraties de toutes
les nations parlanl tous les idiomes de l'univers.
Les types du grand monde disparaissent aussinous
n'avons plus lord Seymour l'idole des foules, et l'èle-
gant Dorsay, Romieu, le préfet de la Dordogne qui
faisait de si bons tours, le petit manleau bleu qui
distribuait des soupes aux indigents, lecèlèbre M.Hope
qui aimait tant les violettes, M. Delessert avec son ha-
bit bleu et son cheval pie, le ntajor Fraser avec son
petit cheval noir, el le due de Morny qui cachait un
homme d'Etat sous le costume de flaneur parisien
mais il nous reste le docteur Véron, le bourgeois de
Paris dont on vante la cuisinière et dont on imprime
les menus, M. Auber, l'auteur du Domino noir, ce
spirituel vieillard, que tous les Parisiens connaissent
On nous assure que par ordre supérieur om a de
puis trois mois cessè de confectionner Ie nouvel uni
forme de cavalerie. Les officiers récemment promus
sont, dit-on, autorisés a ne se faire faire ni grande
tenue ni manteau ceux qui changent de corps peu-
vent conserver l'uniforme de leur ancien régiment.
Ces faits se rattachent a des projets de transfor
mation compléte dans la tenue de noire cavale
rie.
Nous espérons qu'au département de la guerre on
y réfléchira a deux fois avant de soumettre des
dépenses nouvelles nos officiers qui déja ont peine a
suffire a leurs besoins avec la solde qui leur est
allouée. Escaut
M. Odysse Barot termine ainsidans la Liberie,-
un article politique consacré aux affaires du Mexi-
que
C'est un vrai drame, en effet, avec toutes ses
émotions, son imprevu, ses péripéties, ses premiers
sujets, ses comparses, ses décors, sa mise en scène,
ses intrigues, ses coulisses. Rien n'y manque, ni le
héros légendaire aux cheveux d or, aux yeux d'azur,
ni le traitre Iraditionnel
Si quelque futur Shakespeare transportait ja
mais au théatre ce mémorable événement, après un
prologue intitulé les Emigrés, Ie premier acie au
rait pour titre I'Invasion; le second s'appellerait .-
Puebla el Mexicopuis viendrait le troisième acte
Un Empereur sans peuplepuis le quatrième Sup-
plice d'Artéaga et de Salazarenfin le cinquième
l'Abandon. La pièce se terminerait par un épilogue
enfin la toile tomberait sur les Fossés de Quere-
taro!
Un nouvel ordre.
La presse officieuse ne nous avait pas trompé en
nous annoncant depuis quelque temps la création d'un
nouvel ordre de distinction honorifique. Le Moniteur
beige a parlè et ses colonnes vont s'enrichir d'une liste
de nominations d'un caractère inusité.
Le rapport que M. Vandenpeereboom adresse au
Roi contient un exposé de motifs qui mérite quelque
attention. II commence en ces termes
Les distinctions honorifiques, décernées aux ci-
toyens qui out bien mérité du pays ou de l'humanité,
dit le ministre, sont un puissant rnoyen d'emula-
tion
Ainsi, voila des savants, des hommes dévoués aux
devoirs d'une profession souvent plus dangereuse
qu'un champ de balaille ils s'établissent auprès
du malade, le consolent, l'entourent de soins et d'en-
couragementsils lui consacrent leurs veilles, bravent
la fatigue, des émanations infectes, rèpulsives et con-
tagieuses, et, s'ils ne meurent pas a la peine, c'est eu
flattant leur vanité qu'on entend les récompenser,
c'est en faisant appel a tout ce qu'il y a de mesquin,
de personnel et de puéril chez l'homme qu'on prétend
exalter en lui ce qui peut s'y trouver de sentiments
élevés et généreux 1
et qui, a quatre-vingt-cinq ans, est de toutes les fêtes
et de tous les galas, madame la princesse de Metler-
nich, qui peu a peu se fait type et dont on se montre,
les jours de course, le huit ressorts a caisse jaune por-
tant la couronne fermée.
Le sceptre de Ia mode est tombé en quenouille pas
un Brummel, pas un Dorsay pour donner le ton aux
tailleurs, aux carrossiers, aux tapissiers. C'est un
Russe qui fête le corps de ballet, un autre Russe réalise
l'hótel des Mille et une Nuits, Bagatelle est a lord Hert
ford, un Anglais habite le plus bel hótel du boulevard
des Italiens, un Turc et un Polonais liennent ie haut
bout a la table du whist, une Aulrichienne décrète la
forme des chapeaux, la lougueur des jupes et leur am-
pleur, une Suissesse tient le sceptre de beauté, un
Ang'ais donne le départ sur notre turf, un Russe fait
nos ballets, Offenbach fait nos quadrilles et Strauss,
un Viennois, conduit notre orchestre. M. de Rothschild
nous prète de l'argeut, M. Hottinguer escompte nos
billets, et les Parisiens de Paris, noyés dans l'immense
océan, apparaissent si rares, que M. le baron Haus-
sman les cherche encore.