Quelle étrange aberration
Ce n'est pas tout, cette nouvelle décoration servira
a reconnaltre les services de ceux qui prennent part
a la direction et l'administration des affaires pu-
bliques, aux administrateurs, aux fonctionnaires des
provinces et communes, des établrssements de bien-
faisance, du personnel enseignant de nos écoles pri-
maires, etc., etc., ajoute le Moniteur beige.
A voir la quantité des appelés a partager avec eux
la distinction qu'on leur offre, les élus parmi les mé-
decins seront peut-ètre médiocrement charmés de se
trouver en compagnie plus nombreuse que choisie.
On excite chez eux la gloriole et le vain désir d'une
distinction honorifique. On aspire a les faire descendre
du piëdestal oü chacun de nous place dans son for in
térieur les membres du corps médical qui font preuve
de cceur et d'intelligence. Et voyez la contradiction
En même temps, on met ces hommes supérieurs, ces
hommes de science et de dévouement sur Ie même
pied que le fonctionnaire qui aura eu le mérite d'é-
marger régulièremeDt ses appointements pendant un
nombre déterminé d'annéesl
Ce seul rapprochement fait bien ressortir la peti-
tesse de vues qui anime nos gouvernants.
La loterie a Rome est un instrument de gouverne
ment c'est une concession faite au caractère des
Romains, qui ont poussé la passion du jeu aux der-
nières limites. Cette passion du jeu ne date, je crois,
que du milieu du dix-seplième siècle, au moment oü,
toute activité cessant, la noblesse italienne se mit a
dévorer les richesses immenses amassées par ses
pères. A la même époque, Venise, Rome et Naples
ont la fièvre du jeu. Pourtant les anciens Romains
n'étaient pas, qu'on sache, très-grands joueurs. Les
dés, le jeu de l'oie, inventé par les Grecs, une espèce
de morra a l'usage des gens du peuple et des esclaves,
formaient a peu prés la nomenclature de leurs jeux.
Le peuple qui a inventé le jeu d'échecs n'avait assu-
rément pas le tempérament de nos joueurs de lans
quenet modernes.
Tout Ie monde joue en Italië les pauvres, les
riches, les prêtres, les nobles, jusqu'aux princes du
sang. Le prince de Salerne, frère du roi Ferdinand de
Naples, est mort devant 1,800 ducats au bureau de
loterie situé en face de son palaisles domestiques
du Vatican s'enhardissent parfois jusqu'a demander
au saint-père de leur donner quelques bons numéros
il y a des moines connus pour indiquer des ternes
infaillibles.
La loterie a Rome est une concession faite a une
passion mauvaisequi pourrait dégénérer en désordres
publics, telle est la definition que m'ont donnée
plusieurs prélats employés du gouvernement.
Cette concession permei au gouvernement d'inter-
dire les jeux dans les cabaretscar le vin associé
au jeu, dit un proverbe, fait sortir de poche les cou-
teaux tout ouverts.
La loterie se tire tous les samedison peut tenter
le sort avec 8 bajocchi. Les gros gains sont impos
sibles, chaque numéro ayant une dot fixe; dés que la
dot d'un numéro est fortement entamée, on le retire
de la circulation.
La loterie produit peu prés 800,000 francs par
an; les dépenses s'élèvent a 400,000 francs. Le pro
duit des tombolas est destiné généralement a des éta-
blissements pieux. Les plus fortes loteries sont celles
des parliculiers, qui font concurrence au gouverne
ment en donnantdes primes supérieures aux siennes.
Ce sont ces entreprises clandestines qui font les
plus brillantes affaires. Le gouvernement ferme les
yeux ces gens-la travaillent dans le même sens que
'ui- Liberté
Èpizoolle.
M. le ministre de l'lntérieur vient d'adresser a
MM. les gouverneurs provinciaux la circulaire ci-
après, datée du 24 juillet 1867.
Monsieur le gouverneur,
Je regrette de devoir vous informer que de nou-
veaux cas de peste bovine viennent de se produire a
Contich dans la province d'Anvers, ou l'épizootie n'a
vait plus étè observée depuis plus de trois mois, Le
20 juillet, oil a en effet constate Ia maladie dans cette
commune chez deux bêtes bovines, placées dans une
élable contenant quinze têtes de bétail. Tout a été
abattu, et les mesures de police prescrites par l'ar-
rêté royal du 14 mars ont été immédiatement appli-
quées pour empêcher la contagion. Quoiqu'il soit
probable que cette nouvelle manifestation de l'épizoo
tie, dont il a été impossible jusqu'ici de découvrir la
sourse, restera isolée, vous compreuez, M. le gouver
neur, quelle doit en tout cas avoir pour effet de faire
ajourner les dispositions nouvelles dont je vous ai
entretenu. II serait en effet imprudent de rétablir les
marchés et d'affranchir la circulation du bétail de tout
contróle, tant que des éléraents de contagion existent
dans le pays et que le mal n'est pas complètement
détruit dans les contrées voisines d'oü il se propage
chez nous.
Le ministre de l'lntérieur,
Alp. Vandenpeereboom.
Oa écrit de Bruxelles au Journal d'Anvers
On dit que la reine des Beiges et M. le docteur
Bultkens, de Gheel, ramèneront le mois prochain la
princesse Charlotte qui séjournerait a Laeken ou
Tervueren. L'interdiction qui n'est pas encore pro-
noncée ne tardera pas a l'être. (.'immense fortune de
cette auguste princesse exige des précautions qu'on a
peut-être eu tort de ne pas prendre plus tót. L'espoir
de sauver l'impératrice est devenu très-faible, mais
une dernière chance parait offerte c'est le retour au
pays natal.
Puissent les généreux efforts que l'on va tenter
être couronnés de succès.
jDix-sept piek pockets ont comparu le 13 juillet de
vant sir R. Carden, sous la prévention d'avoir commis
des vols dans les rues de la Cité, lorsque les volontaires
beiges se rendaient au Guildhall.
Les chefs de l'accusation se sont trouvés, pour la
plupart, très-bien élablis, et les accusés ont été con-
damnés a trois mois de prison et au travail forcé. Dans
un cas oü il avait été usé de violence, Ie prisonnier a
subi a grands tours de bras la peine du fouet. Chose
singulière, pendant que tout cela se passait, il a été
reconnu que des pick-pockets avaient volé a quelques
Beiges leurs médailles d'argentet leurs décorations.
Nous empruntons M. Louis Hervé la descrip
tion d'un singulier appareil de pisciculture qui fi
gure a ('Exposition de Bdlancourt.
Ce nouvel appareil a la forme d'une baleine
échouée sur le flan. La lêle contient des appareils
destines a attirer Ie fretin sur le bassin central. Les
ou'i'es contiennent un appareil qui donne de 1'air a
Peau et la purifie. Les ovaires sont des appareils
d'incubation et d'éclosion. Dans le ventre, il y a
un appareil simple et économique pour nettoyer
les réservoirs sans nuire a la santé du poisson. La
partie antérieure du ventre forme un bassin oü Ie
poisson se promène a la sortie de son abri.
Cet appareil excite vivement l'attention des
amateurs de pisciculture.
Encore un vaisseau de ligne de File de Lilliput qui
se prépare a traverser l'Océan.
La goëlette minuscule John-T-Ford, construite a
Baltimore, est partie de cette ville pour le Httvre et
Paris. Quelques détails sur cette embarcation ne sont
pas sans intèrét.
Le John-T-Ford ne jauge que deux tonnes et
demie.
II est coustruit sur un cabarit de baleinière. Ses
provisions se composent uniquement de conserves
cuites, attendu qu'il n'y aura d'autre feu bord
qu'une lampe pour faire le café et le thé quand
ce sera possible.
La voilure est très-légère et très-simple, et plus
simples encore sont les aménagements, l'équipage
n'ayant d'autre literie que le plancher et une couver
ture. Cet équipage se compose de trois personnes, le
capitaine C. W. Gould, son second John Shaney, et
un mousse nommé Murphy, Cette frêle embarca
tion a essuyó, eomme nous l'avons dit, une violente
tempête dans la baie de la Chesapeahe, et le capitaine
Gould se montre trés fier des qualités nautiques que
sa goëlette a déployées dans cette rude'épreuve. II a
pleine confiance dans l'issue de son entreprise, et ne
doute pas qu'il ne se tire a merveille de cette traver-
sée hasardeuse.
La grève des ouvriers tailleurs a Londres a soulevé
une question intéressante qui vient d'être jugée par
la justice anglaise.
Les maitres ont-ils le droit de refuser d'employer
des ouvriers qui ne s'engageraient pas a ne faire par-
lie d'aucune association ouvrière?
Les maitres avaient fait assigner et condamner des
ouvriers qui détournaient leurs camarades d'aller
travailler dans tel ou tel atelier mis au ban. C'est
alors que les ouvriers accusés ainsi de conspira
tion (conspirarys), qu'on traduirait plus exacte-
ment par coalition, ont, a leur tour, assignè les
maitres comme coupables du même délit.
Le juge a prononcé en faveur des maitres, décla-
rant qu'il n'y avait la rien de contraire a la liberté du
travail.
Le journal la Cooperation vient d'ouvrir une sou-
scription a dix centimes pour offrir une médaille la
veuve de John Brown. M. Victor Hugo a naturelle-
ment inscrit son nom en tête de la liste, et a écrit
une lettre d'adhósion dans laquelle nous lisons
ceci
Acquittons cette dette, en attendant que l'Amé-
rique acquitte la sienne. L'Amérique doit a John
Brown une statue, aussi haute que Ia statue de Was
hington. Washington a fondé la république, John
Brown a promulgué la liberté.
Nous devons constater que la Tribune de la Nou-
velle-Orléans a publié, il y a quatre ou cinq mois
déja, en tête de ses colonnes, un appel en vue de
l'erection d'une statue au Spartacus américain.
Les rnusiciens de Rotterdam ne plaisantent pas
quand on accuse les Hollandais de ne pas jouer en
mesure. Un journal allemand s'était permis d'assurer
que dans une grande ville des Pays-Bas, une sym-
phonie avait été exécutée avec si peu d'ensemble
qu'elle avait dégénéré en véritable cacophonie la
Ccecilia répond cette affirmation
La rédaction du Ccecilia se sent obligée de signi-
fier au rédacteur responsable du journal allemand
susdil, qu'une nouvelle telle que celle-la ne saurait
être articulée qu'avec une désignation précise de la
ville et de la Société philharmonique oü pareille exé-
cution a pu avoir lieu, et elle le somme de donner ces
détails dans un prochain numéro a défaut de quoi Ia
rédaction du Ccecilia devra qualifier cette nouvelle de
mensonge blessant inventé par une méchanceté pué-
rile de la rédaction du Neue Zeitschrift fur Musik.
Et l'on dira encore les flegmatiques Hollandais 1»
On lit dans le Times, la seconde colonne, les
mots suivants
i Perdu. Hier, de Regent-street au Strand, un
petit carnet eu maroquin bleu, contenant un certain
nombre de papiers, parmi lesquels la note de mon
tailleur. La personne qui le trouvera est priée de
payer la note et tout sera dit.
Tu as done fait du chagrin cette bonne MmeX..,
qu'elle avait les yeux tout rouges ensortant de chez
toi, tout a l'heuredemandait un enfant de sept ans
a sa mère.
MmeX... est bien plaindre, cherange; elle
est veuve.
Veuvequ'est-cequ'être veuve?
C'est une mère qui a perdu le père de ses en-
fants; qui n'a plus personne pour la protéger, pour
la défendre. Ainsi, si ton papa mourait, je serais
veuve.
Mais, fit le charmant enfant en se dressant sur
ses petits pieds, quand je serai grand, tu ne serais
plus veuve
Onguent et Pilules Holloway.
Les plaies ulcéreuses et les éruptions scrofuleuses
de la pire espèce pour lesquejles tous les remèdes les
plus estimés ont été vainement employés sont, dans
un espace de temps incroyablement court, radicale-
ment guéries par l'Onguent Holloway. Les applica
tions topiques ordinaires sont de simples paliatifs,
mais cet Onguent sans rival pénètre la source de la
maladie, détruit le virus secret et en débarrasse pour
toujours. Dans les cas ordinaires, il devra être vive
ment frictionné sur les parties affectéesmais, si
celles-ci sont trop tendres, ou trop sensibles pour ces
frictions, elles en seront seulement bien enduites, au
moins deux fois par jour. Les maladies externes les
plus invétérées cèderont tót ou tard a cet Onguent.
I'MITS U1VËKS.