lementaires, règlent toutes les difficultés, et chaque
people a signè son pacte de paix intérieure. Seuls,
les grands intéréts internalionaux échappent a cette
organisation de la justice sociale, et les causes qui
expos nt la vie des hommes par millions et la fortune
des peuples par milliards, sont laissées aux verdiets
de la violence et restent sous Ie régime de l'état bar
bare.
Etendre la justice a tous les conflits internationaux,
donner a la civilisation générale les mêmes garanties
qu'a la sécurité intérieure des Etats, tel est le but des
amis de la paix.
Si tous ceux qui comprennenl la bonté de eette
cause et qui savent que la guerre détruit en un joor,
et le plus souvent en pure perte, les générations et les
richesses accumulées pendant un quart de sièclesi
tous ceux qui ont un fils que ia guerre peut leur enle-
ver, une familie que peut ruiaer la guerre, un pays
dont la guerre peut dévaster les moissons, décimer la
population, détruire l'indépendance, supprimer les
libertessi tous ceux qui ont inlerêt a la paix, et
qui done n'y est pas interassé et ne s'en declare pas le
partisan si tous s'unissaient pour faire triompher
une idéé que tous partagentde ce jour, l'opinion
publique serait instituee avec la force d'une légion, et
la voix puissante de ce grand corps dicterail la paix
au monde. A chaque danger l'opinion se lèverait et
imposerait aux gouvernemenls eet arbitrage auquel
nous sommes tous heureux de recourir pour la dé-
fense de nos droits privés et auquel les mauvais pro
jets de l'ambition et du despotisme seuls ont interêta
se soustraire.
Les journaux francnis, italiens et suisses ont pu-
bliè deja de nombreuses listes d'adhésion, comprenant
les uoras les plus éminents de France, d'Italie, de
Suisse, d'Allemague et d'Angleterre.
La Belgique ne peut rester étrangère a ce mouve
ment. Plusieurs Beiges, soilicités d'y prendre part,
ont pensé qu'il convenait a un pays dont la neutralité
est une protestation et une première victoire contre
la guerre, de prendre une place dans cette manifes
tation europeenne.
A eet effet, messieurs, nous avons l'honneur de
vous transmettre un bulletin de souscription que
nous vous prions de présenter a vos amis et de nous
renvoyer avant le 25 aoüt prochain.
Nous espérons que eet appel sera entendu, et nous
vous prions, messieurs, d'agréer nos sentiments de
considération parfaite.
J. Guillery, représentant de Bruxelles.Alb.
Picard, vice président du Conseil provincial
du Brabant. Fontainas, conseiller com
munal de Bruxelles. Fr. Van Meenen,
homme de lettres. Tiberghien, profes-
seur de l'Université libre. Jules Tarlier,
id. Eug. Van Bemmel, id. Ad. De-
meur, avocat. Ch. Potvin, homme de
lettres. G. Jottrand, avocat. Patte,
negociant. Ferreol Fourcault, indus-
triel. Henri Bergé, professeur de chi-
mie. Marichal, homme de lettres.
Ch. Buis, negociant. Jules Guéquier, a
Gand. Prosper Claeys, conseiller provin
cial a Gand. Victor Lynen, negociant a
An\ers. Eyerinan a Anvers. Ch.
Meynne, batonnier des avocatsa Bruges.
J. Bourlard, conseiller provincial a Mons.
Ch. Le Hardy de Beaulieu, professeur
d'economie politique a Mons J. Stecher,
professeur de l'Université de Liége. Al
fred Guinolte, avocat a Liege. Vital Des-
catnps, homme de lettres.
Si les recompenses officielies se font attendre, pour
les membres du corps medical qui se sont dislingups
pendant les épidemies, la reconnaissance pubjique,
plus active, les devance parfois. C'est ce qui est ar
rivé a Ghistelles, oü M.le docleur Bruneel vient d'être
l'ubjet d'une louchante manifestation, dont la letlre
suivante, que nous commuuique l'Association agri-
cole, fera connaitre l'objet
A M. Bruneel, docteur en médecine, a Ghistelles.
Monsieur,
L'Association libre de cultivateurs a appris que
vous avez prodigué les soins les plus empressés, les
plus délicats a des ouvriers agricoles atteints de la
fièvre typhoïde et que, par un sentiment de désmté-
ressement, vous avez refuse les honoraires qui vous
ont èté présentés.
De tels actes honorent votre caractère et ont éveillé
l'attention de noire Association qui ne saurait rester
indifferente a tout ce qui touche aux intéréts de I'agri-
cultureelle est done heureuse de vous offrir anjour-
d'hui, comme témoignage d'estime et de reconnais
sance, une garniture de cheminée composée d'une
pendule et de deux coupes.
Nous vous prions, Monsieur, d'agréer l'assurance
de notre considération dislinguèe.
Le Secrétaire, Le Président,
P. Bortier. Francois Vandekerkhove.
Ghistelles, le 11 aoüt 1867.
Ce qui donne un caractère touchant a cette demon
stration, c'est que ce gage de reconnaissance a èté
remis M. Bruneel par les families des malades de
i'épidémie de 1866, sauvés par ses soins.
Pour ce qui nous concerne, nous ajouterons que
nous connaissons de longue date le devouement de
M. le docleur Bruneel. Nous l'avons vu a l'ceuvre lors
de l'épidemie typhoïde, engendrée par la misère des
Flandres en 1848, alors qu'on lui décerna d ja une
médaille. (J de Bruges.)
On écrit de Hasselt au Journal de Liége
Le couronnement de la Virga Jesse, qui a délivré
notre ville du cholera et de la pesle bovine de Ia ma-
nière qu'on sail, a eu lieu hier, midi, a la Grand'-
Place, sur un autel ad hoc, par les mains de Mgr. de
Mérode, ancien officier des grenadiers de I'armée
beige, archevêque inpartibus de Métilènes, au milieu
d'une assez grande affluence de monde, parmi la-
quelle la blouse du paysan el le mouchoir de tête de
la paysanne dominaient. Ce couronnement, annoncé
comme devant être une cérémonie d'un caractère
grandiose et d'une magnificence inouïe, s'est fait de la
facon du monde la plus ordinaire et sans le moindre
petit incident un peu suruaturel. Mgr de Mérode, en-
touré d'un certain nombre de prêlres, de moines et
de petits-frères, est monté a l'autel, a pris sur un
coussin la couronne destinée a la Virga Jesse et la lui
a posée sur la lêle.
La déception a été grande quand on a vu que la
miraculeuse Virga n'a pas seulement incliné un tan-
tinel la lête pour recevoir sa coiffure d'or. Le petit
Jésus, que la Virga tient sur le bras, a été aussi cou-
ronné. La fin de cette représentation a été signalée
par une manifestation politique avortée. Certain prê-
tre qui se trouvait sur une estrade, s'est mis a crier
Vive Pie IX, Vive le Pouvoir tempore! 1 Pas une
seule voix n'a fait écho a ces cris.
Un second incident assez caractéristique est ce-
lui-ci
On a rernarqué que la respectable dame d'un des
membres de la sainte confrérie de la Virga Jesse élait
placée, pendant la scène du couronnement, a une des
fenêtres du local de l'Association libérale et qu'elle
versait d'abondantes larmt s. Comment cette dame se
trouvait elle dans un moment aussi solennel dans eet
antre de perdition? 11 parait que des places avaient
élé réservées sur l'estrade prés de l'autel, pour nn
certain nombre de dames confites en dévolion, mais
que l'ardeur du soleil les avail obligees de se rèfugier
dans la chapelle libérale située a deux pas de la.
Puissent les pieuses la-mes de la dame en question
sanctifier un peu ce lieu maudit 1
J'oubliais de vous dire que Mgr de Mérode a fait
une petite allocution aux spectateurs. A part peut-
être ceux qui l'entouraient, personne n'a rien en
tendu.
L'alisence du Conseil communal au couronnement
a été beaucoup remarquée.
Le gouverneur de la province, M. de T'Serclaes, y
brillait au premier rang.
Le Times publie les passages suivants de deux
lettres du consul Cameron, prisonnier en Abyssinie,
datées de Magdala, le 6 et le 18 juin
Nous sommes bel et bien, dit M. Cameron dans la
première lettre, séparés de Gaffit par les rebelles. II
n'y a que des bandes armées, fortes d'au moins 200
hommes qui puissent s'ouvrir un passage a travers
leurs lignes. Nous n'avons pas entendu parler du roi
depuis l'arrivée de Flad. Tous les ouvriers européens
sont prisonniers, excepte trois qui sont avee le roi et
qu'il sait n'être pas disposés a s'enfuir.
A la deruière date M. Cameron écrit
Les complications s'accumulent depuis ma dernière
lettre. Le roi s'est livré a des excès diaboliques a De-
bra-T.ibar, oü il a fait enöuire de cire des femmes et
des enfants que I'on a ensuite brülés vifs. L'autre
jour, il a massacre 600 de ses plus fidèles soldats,
paree que leurs families ont pris part a ('insurrec
tion.
La conséquence a été que les soldats se sont mis a
déserter en grand nombre, jusqu'a 1,000 a la fois.
Les habitants des campagnes situées entre Magdala
et Debra Tabor sont furieux, car les soldats qui ont
été massacrés étaient leurs parents.
La saison des pluies est commencée; mais personne
ne peut sa voir quel sera notre sort a la fin de cette
saison. Si la route d'ici a la cóte se trouve fermée,
comme cela est bien possible, alors il faut prendre
notre parli de mourir de faim, a moins que les troupes
ne fasseut un coup de main ènergique.
11 est vrai que lant que nous aurons de l'argent,
nous serons a l'abri de cette extrémité deplorable.
Quant a ce qui est du roi, il ne peut y avoir aucun
doute sur le danger que nous courons de sa part. Les
doigts lui démangent de répandre le sang des blancs.
On nous a dit l'autre jour qu'il s'était rendu au pieu
oü Makeret Ie Francais est enchainé; il l'aurait alors
accuse de deloyaute et lui aurait applique la gueule de
son pistolet sur le front.
Makeret lui demanda pardon en disant que les
hommes puissants devaient avoir pitié des faibles. Le
roi lui dit J'épargne aujourd'hui ta vie, a cause de
ta reponse mais tu n'èchapperas pas. II a dit aussi
aux ouvriers de Gaffat que si les troupes venaient, il
leur ferait payer cela. II est évident qu'il ne sait pas
encore s'il lui est possible ou non de tuer ses ouvriers
sans que leur mort soit vengée.
FAIT» MUWSEBêiS.
Le 17 courant, vers onze heures de relevée, un in-
cendie a completemenl détruit la maison habitée par
le sieurDepauw, Francois, charpentier a Wevelghem.
Comme cette demeure élait construite en buis et ar-
gile et le toit couvert en chautne, en moins d'une demi
heure la maison ainsi que le mobilier n'offraient plus
qu'un vaste brasier.
Le feu parait avoir éclaté au grenier.
Les pertes sont évaluées a cinq cents francs.
Rien n'était assuré.
Le 11 du courant, vers dix heures du soir, une rixe
a eu lieu au cabaret tenu par le nominé J.-B. Lim-
bourg, a Viane. Dans cette rixe, le nommé P. De-
schugtener a recu une blessure qui met ses jours en
danger.
Le nommé M. Vandecasseven, de Viane, a été ar-
rèté par la brigade de la gendarmerie pour être mis
a la disposition de M. le procureur du roi.
On écrit de Courtrai au Commerce de Gand, qu'è la
distribution des prix du collége de Courtrai, eet éta
blissement d'instruction qui a acquis récemtnenl une
si grande et si triste notoriété, le méme jeune homme
qui avail aceeptè le róle du sexe faible dans l'affaire
de Notte et qui signait ses lettres Votre amie, a été
chargé d'un róie de*femme dans la pièce cVAthalie,
que ies élèves ont représentée.
Samedi, vers 4 heures de relevée, le parquet de
Bruges, aceompagnè de deux médecins légistes, s'est
rendu a Blankenberghe, a l'effet de faire exhumer le
cadavre du nommé A. Adam, ouvrier, êgé de 29 ans,
doroiciliéa Blankenberghe, y decóde le 14 courant, a
la suite de blessures aceidentelles. Cette descente de
lieux a eté faite dans le but de constater si Adam était
réellemenl mort par suite de ces blessures ou a la
suite d'une maladie.
II a été constaté qu'Adam a recu des blessures acci
dentelies dans la nuit du 26 au 27 juillet, par suite
de l'explosion d'une chaudière de la pompe a vapeur
placée sur les travaux du port. Adam laisse une
veuve avec trois enfants en bas-age.
Dimanche 25 aoüt s'ouvre a Bruges, par les soins
de la Societe Archeologique, une exposition unique
dans son genre et destinée a obtenir le plus grand
succès. Dèja outre un nombre considérable d'objets et
decuriosités du moyen-êge, la commission directrice
est parvenue a réunir plus de cinq cents chefs-d'oeu
vre de l'ancienne école brugeoise. Toutefois il est
juste de dire que ce n'est pas Bruges seule qui fait les
frais de cette magnifique exibition, l'Europe entière
est mise a contribution. Les oeuvres des Van Eyck,