part pour deux mois, laissant (je crois) la signature a M. Bara, ministre de la justice. A son retour, qui coïncidera avec l'époque de la réunion des Cbambres, une résolution définilive sera pr se. Quelle sera cetlo résolution? 11 me serait bien difficile de vous le dire. Cependant je ne crois pas trop m'aventurer en disant que cette demission n'est qu'ajournée. Tous les journaux qui se sonl occupés de l'éven- lualité de la retraite de M. le ministre de l'intérieur, Pont gènéraiement considérée comme très-vraisem- blable, et les mieux renseignés sont d'avis que cette retraite n'est qu'ajournée. Nous lisons a ce sujet dans la Semaine libérale En reproduisant la nouvelle de la Meuse. relative a la démission de M. le ministre de l'intérieur, VEtoile émet une reflexion fort juste. Elle constate qu'aucun fait parlementaire n'a modifie la position de M. A. Van- denpeereboomil n'y a done pas lieu jusqu'a present pour l'honorable chef du département de l'intérieur de remettre sa démission entre les mains du Roi. En effet, la Chambre s'est réunie un jour sans qu'aucune interpellation ait étè adressée a M. Vandenpeereboom, sans que celui-ci ait eu a donner un mot d'explica- l ion. Quand les Chambres seront réunies définitive- ment,, M. A. Vandenpeereboom sera mis en demeure, nous le savons posilivement, d'expliquer au pays les raisons qui l'onl déterminé a faire aux clericaux de regrettables concessions. Alors sonnera l'heure de sa retraite. Comme PËtoile le dit, il y a dans le cabinet un dissentiment sérieux au sujet de la politique sui- vie par M. A. Vandenpeereboom. Quand on y réflechit bien, e'est encore une ques tion de savoir si des modifications n'auront pas lieu dans le cabinet a vant la renlrée des Chambres. II y a un dissentiment sérieux dans le cabinet, cela est positif. Si l'on considère que la prochaine session legislative précêdera immédiatement lesèlections pour le renouvellement par moitiè de la Chambre des re- présentants, il est permis de croire que le ministère voudra affirmernettement sa politique devant le corps électoral. Or, la question se presentera naturellement de Savoir si la discussion du projet de loi sur le tem- porel des culles sera mis en discussion dans la session prochaine ou s'il sera provisoirement abandonné, et si les écoles d'adulles resteront défiuitivement placées sous le régime de la loi de 1842. Ces questions seront, selon toute probabilité, dis- cutées au conseil des ministres dans lequel sera arrêtè le discours de la Couronne, et il ne serait pas impos sible que des modifications ministérielles eussent lieu avant l'ouverture des Chambres. C'est ce qui est ar rivé, en 1861, du resle, lors de la retraite de M.-de Vrière et de l'entrée de M. Vandenpeereboom dans le cabinet. (Etoile beige.) AK. Oelaet et la contrgjnte par corps. Les journaux d'Anvers nous ont appris que M. De- laet a fait incarcérer M. J. Van Ryswyck contre qui il avait obtenu un jugement de condemnation empor- tant la contrainte par corps M. Delaet a cru devoir expliquer publiquement les raisons parliculières qui, d'après lui, justifient plei- nement l'emploi de ce moyen de rigueur envers un ancien ami. Ces raisons parliculières, nous n'entendons pas les discuter aprés le Précurseur qui en a fait bonne et suffisante justice. Bornons nous a une seule observation. Dans la lettre qu'il a adressée au Précurseur, M. De laet avoue qu'il ignore si M. Van Ryswyck est'en po sition de lui payer les 5,000 fr. qu'il lui doit. M. Delaet ignore cela, et cependant il n'a pas hé- sité a faire mettre son débiteur sous les verroux. Ce n'est done pas pour contraindre son debiteur a s'acquitter envers lui, c'est pour satisfaire un besoin de vengeance, que le representant d'Anvers a fait usage de la contrainte par corps contre M. Van Ryswyck. II se peut que ce dernier ait des torts graves envers M. Delaet et que celui-ci soit très-excusable d'avoir cèdé a un sentiment de rancune, assez naturel, du reste, contre un honime qui a tentè de jeter sur vous la déconsideration publique. Mais nousdemandons aux partisans de la contrainte par corps s'il est bon, s'il est juste que la loi mette a la disposition du creancier le moyen de se venser de son debileur insolvable. Quel est le droit du creancier? Le droit du créan- cier est de se faire payer, et la loi civile a le devoir de donner au créancier toutes les facultés nécessaires a cette fin. Elle lui permettra done de saisir les biens de son débiteur partoul oü il s'en trouvera et de les faire vendre a son profit. Le débiteur n'aura qu'a s'imputer a lui-même la ruine qui pourra être la consequence des poursuites de son créancier. La contrainte par corps est tout autre chose. M. De laet sait parfaitementqueM. Van Ryswyck est person- nellement hors d'etat de le payer. II ne spécule pas non plus, nous voulons le croire pour l'honneur du representant d'Anvers, sur l'affection de sa familie et de ses amis. Bien que, vers la fin de sa lettre, il parle d'une liste de souscription destinée a couvrir le mon- tant des condemnations prononcées contre son débi teur, nous sommes convaincus que, plutót que d'ac- cepter l'argent provenant d'une telle source, il or- donnerait la mise en liberté immediate de M. Van Ryswyck. Quel est done le mobile de sa rigueur1' ba vengeance el rien que la vengeance. M. Delaet met son debiteur en prison, non pas pour l'obliger a payer, mais pour le punir, c'est- i-dire que, par la loi sur la contrainte par corps, la sociélé d'étègue a un simple particulier, qui en usera au gré de ses caprices et de ses colères, le plus redoutable, le plus considérable de tous ses droits, Ie droit de punir. M. Delaetpunit M. Van Rys wyck et il le punit comme il l'entend, sans avoir a rendre compte a personne de l'exercice de son droit. II le gardera en prison, trois mois, six mois, un an et p'us, suivant son bon plaisir, et la sociétédevra assis- ler a ce spectacle, impuissante et désarmée. Direz-vous que M. Van Ryswyck a mérité la pri son? Soit. Appelons des juges et que ceux-ci, après avoir entendu les parties, prononcent la peine. Mais est-ce ainsi que l'on pi ocède en matière de contrainte par corps? Nullement. Le juge civil qui statue sur l'existencede la dette n'est pas maitre de la peine, il est tenu de la prononcer telle que la loi l'edicle, et nulle circonstance, si atlénuante qu'elle puisse être, ne lui permet d'en diminuer fa durée. Que i'offense dont se plaint M. Delaet soit grave ou légere, la peine est la même et nul autre que M. Delaet n'a le droit de l'abréger d'un jour. Depuis le moment de son incarce ration, M. Van Ryswyck ne s'appartient plus a lui- même il est devenu la proprieté de son créancier. Société, abdique ta souveraineté et laisse passer la justice de M. Delaet! Le Précurseur aflirme que M. Delaet est partisan de l'abolition de la contrainte par corps. Nous le croyons sans peine. Le député d'Anvers ne pouvait pas mieux faire pour déshonorer Ia contrainie par corps aux yeux de tous les honnêtesgens que de tnon- trer, par son propre exemple, a quelles mauvaises passions elle peut servir d'égide. On nous demande l'insertion de l'article sui vant Kéflexions a propos d'un aerostat a Poperinghe. Les passions politiques, sans cesse surexcitées par la conduite peu évangelique que tiennent la plupart des membres du clergé en Belgique, en sont venues de clocher en clocher, jusqu'a engendrer dans les moindres bourgades l'indifference et le mépris envers les prêtres, qui, trop oublieux de leur mission, lu'tent avec acharnement, usent de tous les moyens, même les moins avouables, afin de s'emparer de la direction des cboses temporelles et de dominer la sociélé civile leur cauchemar. Lisez les journaux inspirés ou écrits par le clergé politique, lisez, si vous le pouvez, eet ignoble récep- tacle d'infami'es nomme 't Javr 30 et mille autres pamphlets lout aussi cyniques, dictés par les mêmes hommes; écoutez, ou plutêt allez entendre leurs prê- ches en temps d'élection, remarquez leurs manières libres, leur port arrogant, et souvent leurs propos lestes, ajoulez-y les choses honteuses que trop fré- quemment les Cours d'assises devoilent au public, et, dites-le moi, comment se pourrait-il que eet ensemble d'astuce et d'obscénités, que ce cloaque felide oü crou- pissent tant de saletes, ne soulève point le dégout des honnêtes gens et ne provoque, avec Ie mépris^des re présailles violentes autantque déplorables? Prêtres imprudenls, de quel droit vous étonnez- vous qu'a pres avoir semé partout la division el la haine, on vous réponde par le ridicule et le sarcasme? Vous no devriez pas ignorer que le scandale amène toujours le scandale. Prenez-y garde, messieurs les Robins, vos actions baissent avec votre considérationsi vous ne vous arrêtez sur la pente fatale oü vous roulez si rapide- meut, vous ne larderez pas de vous engloutir et de vous noyer dans la mare de vos turpitudes.. Vous jetez les hauls cris, voyons qu'y a-t-il encore Le Jaer 30, eet égoüt clérical, dénoncera prochai- nement sans doute, a l'indignation publique, le fait que l'on dits'être passé rèceminent a Poperinghe. Ce fait, si je suis bien informé, le voici II parail qu'un mannequin, costumé en abbé, a été suspendu a un ballon, qui, favorisé par un temps superbe, s'est élevé a une hauteur considerable. Je comprends la facheuse impression qu'une plai- santerie d'aussi mauvais goüt a dü occasionner aux spectateurs de cette scène grotesque, je comprends encore que Messieurs du clergé ne tiennent guère a suivre cetle voie pour monter au ciei, mais je com prends aussi que poussé a bout on oppose l'excès a l'excès. II m'a été enseigné, dans mon enfance, que le che- min qui mène au paradis est étroit et difficile, c'était autrefois le chemin de la croix, si je ne me trompe la route ne semble plus être la même, a en jüger du moins dé fa décision prise, if y a quefques mois, par certains prêtres du diocèse de Bruges, qui ont publi quement repoussé la croix, ce signe rédempteur sur lequel coula, il y aura bientól dix-neuf siècles, le sang généreux du martyr qui disait a ses disciplesSoyez doux et humbles de coeur, mon royaume n'est pas de ce monde. Au moment oü j'allais vous envoyer les lignes qui précédent, il m'est assure que j'ai été dupe d'une mystification. L'abbé-polichinelle, dont les badauds-congréganistes ont fait tant de bruit, n'était autre qu'un marquis, oui, un bon vieux marquis du bon vieux temps, coiffé de perruque et de tricorne, l'un de ces doux seigneurs dont Victor Hugo s'exprime comme suit Vous ne preniez souci des mananls qu'on abat Par la force, et du pauvre écrasé sous le bat. Avant quatre-vingt-neuf galant incendiaire Vous portiez votre épée en quart de civan lière La poudre blanchissait votre dos de velours Vous marchiez sur le peuple pas légers et Iourds. Un Abonné poperingheois. M. Polydore Comein, élève du Collége communal d'Ypres, vient de passer son examen de gradué en lettres de la manière la plus brillante. II a obtenu quatre-vingt-dix-sept points, chil'fre bien rarement atteint. Pareil résultat fait grand honneura M. Poly dore Comein autant q t'aux honorables professeurs qui ont dirigé son instruction. Au moment de mettre sous presse, nous apprenons un nouveau succès remporté par le Collége commu nal d'Ypres. M. Ferdinand Vandaele vient de passer également son examen de gradué en lettres. ï>es projets de Garibaldi. Les exagérations des journaux italiens n'ayant plus de bornes, il importe que Ie public soit renseigné d'une manière sérieuse sur les projets de Garibaldi et sur le commencement d'exécution qu'ils ont pu re- cevoir jusqu'a ce jour. Armes, munitions, effets d'équipement, chemises rouges, rien ne manque; Garibaldi dispose en outre de plusieurs bateaux a vapeur il a même, dit-on, quatre pièces de campagne en fort bon état. Garibaldi, a qui la Gazette de Milan donne une artnée de cinq mille hommes, divisés par batail- lons et par compagnies et parfaitement payés, n'a pas un seul volontaire sa solde; il n'existe pas, quant a présent, un seul detachement de vingt hom mes équipé et soldé; l'appel des volontaires se fera au dernier moment. L'armée insurrectionnelle ne se compose a l'heure qu'il est que de son général et d'un nombreux état- major, qui se donne beaucoup de mouvement. L'ar gent ne manque pas, mais il n'est pas très-abondant la Prusse n'a decidement rien donné, mais nombre de vieilles lilies anglaises et protestantes out envoyé a Garibaldi des sommes relalivement importanles. Ricciolti, fils cadet de Garibaldi, doit être a Lon- dres en ce moment, et je crois savoir que le motif principal de son voyage est une somme de 200,000 francs mise a sa disposition qu'il doit rapporter a soa père.

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L’Opinion (1863-1873) | 1867 | | pagina 2