JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEÏENT YPRES, Dimanche Cinquième année. N° 41 13 Octobre 1867 Le tout payable d'avance. Paraissant le dimanche. PlfilX IVIBOX^EHKIT POUR LA BELGIQUE francs par an; 4t fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes PIÜX DES MSOSCES ET DES RECLAMES 10 Centimes It petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. laissez dire, laissez-vous Mêmer, raais publiez voire pensée. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalchez Fêlix Lambin, imp.-lib., rue de Dixmude, 59. On traite d forfait pour les annonces souvent reproduites. Toules lettres ou envois d'argent doivent étre adressés franco au bureau du journal. Ypres, iz Octobre «soa. Le Journal d'Ypres nous accuse de l'avoir ca- lomniè (le pauvre homme et pioteste, 1'injure a la bouche, que nous lui avons prêté des intentions qui n'ont jamais été dans sa pensée. Notre réponse sera bien simple. Nous allons mettre sous les yeux de nos lecteurs la vilaine élucubration de notre contradicteur. A eux de juger si nous avons été trop sévères en la qualifiant comrhe nous avons fait. La voici in extenso Aux propriétaires conservateurs. U est un point que le parti conservateur a trop perdu de vue c'est qu'it faut combattre ses adver saries sur leur propre terrain, recruter son armée la oü il recrute la sienne, choisir sur les lieux pour la diriger des hommes intelligents or, pour former cette armée, pour y attirer les soldats, il faut autant qua possible les y intéresser. II faut prendre ia so- 'ciété telle qu'elle est et non telle qu'elle devrait étre, et s'attacker a, Vinfluencer et a la diriger par des moyens capables d'agir effcacement sur elle. L'intérêt a toujours eu etaura toujours une puis- sante action sur Vhomme. Or, les intéréts s'en vont du cöté oü ils croient trouver la plus large satisfac tion. Les hommes recherchent ceux qui les favoriserit ou dont ils out quelque chose a espérer; ils sont por - tés naturellement a rechercher Vappui el la protection de ceux qui sont plus puissants qu'eux its cherchent d ménager ceux don t ils redoutent la haine ou la puis sance. 11 faut l'avouer, jamais gouvernement de parti n'a mieux appris a lirer parti de ces tendances natu relles. La main des conservateurs riches et influents s'est fait si peu sentir dans les communes, qu'on a fini par ne plus voir que celle des agents libéraux qui répan- dent les faveurs ou les menaces. En accordant les avantages ct la direction de leurs affaires a des libéraux, les conservateurs ont laissé employer leur influence au service de l'ennemi. N'ayant aucun représentant de leurs intéréts habi tant au sein des populations rurales qui exploitent leurs domaines, ils n'exercent qn'une action très-li- mitéesur leurs locataires qui sont électeors, et l'on peul dire que ceux ci sont a la merci des influences libérales qui les entourent et les sollicitent sans re- lêche. Dans la plupart des communes oü dominant des administrations libérales, celles ci peuvent presque a leur gré fabriquer de faux électeurs et omettre l'in- scription de ceux qui sont d'une opinion con traire. Une entente commune entre les grands proprié- taires conservateurs pour choisir, dans chaque can ton, corarae régisseuts ou receveurs, des hommes d'une fidelile politique épröuvée, des hommes intelli gents, actifs, considerés, habitant les differents points du canion, porterait remède a cette situation Des amis politiques se trouveraient ainsi en contact perma nent avec les locatairessouvent entrainés aujourd'hui par des régisseurs libéraux a voter en faveur des can- didats libéraux. lis auraient les yeux ouverts sur la confection des listes électorales, sur les menées et les in'rigues des agents électoraux du parti liberal. Ils pourraient a certain moment se concerter entre eux pour tirer tout le parti possible de l'influcnce combi- née des différents propriétaires. Ayant des notions complètes de la propriété rurale, connaissant les be- soins et les intéréts agricoles, ils administreraient les propriétés avec intelligence et succès, et a ce double titre, ils serviraient et l'intérêt et ['influence des pro priétaires. Intéréts moraux, politiques et matériels, tout con- vie done les propriétaires conservateurs ft user éner- giquement de leurs moyens faction pour combattre une situation créée contre eux. Lutter mollement ou renoncer a la lutte quand l'énergie et des efforts eom- muns assureraient le triomphe, c'est manquer de pa- triotismec'est préparer sa tombe politique et qui sait?... de longs regrets et de sombres jours; c'est livrer son pays a tous les hasards de l'inconnu. L'article qu'on vient de lire a été résumé par nous de la manière suivante Ge que le Jour- nal d'Ypres demande S ses amis, les proprié— taires conservateurs, avons-nous dit, c'est de s'organiser en une vaste fédêration qui s'éten-- drait sur tout l'arrondissement et qui aurait pour but de contraindre les fermiers voter pour la bonne cause, sous peine de résiliation de bail. Et nous avons ajouté que c'était lè une ignoble théorie qui soulèverait Ie dégout chez tous les honnêtes gens, même parmi les amis politiques du Journal d'Ypres. Nous n'avons pas un mot retrancher de notre pre mière apprécia tion Le pieux journal s'est apergu sans doute qu'il avait été trop loin. II tente, dans son numéro de dimanche dernier, une explication niaise qui aura fait hansser les épaules a ses lecteurs. Yains ef forts. Le journal restera au pilori auquel nous l'avons cloué jusqu'a ce qu'il ait fait amende ho norable et confessé sa turpitude. Vindépendance affirme qu'un portefeuille a été offert récemrnent par le Roi a M. d'Elhougne, le re présentant deGand. Nous ne sommes pas en mesure de conlredire cette assertion, mais ce que, de notre cólé, nous pouvons annoncer, avec une assurance parfaile, c'est que S. M. a fait exprimer, dans ces derniers jours, a M. Vandenpeereboom, son vif désir de lui voir conserver la direction du département de l'inlérieur, et que ce dernier est très-résolu a rester a son posle tout au moins jusqu'a la discussion de son budget qui sera, vraisemblablement, le champ de bataille de l'opposition. Organe de Courlrai.) On écrit de Bruxelles au Journal de Charleroi Tous nos ministres sont en ce moment absents de Bruxelles, a I'exception de M. A. Vandenpeereboom, qui se repose, dans son hótel, des fatigues de son tour de France a Ypres. S'il faut en croire certaines rumeurs dont I'origine. soit dit en passant, m'est un peu suspecte, la position du minislre actuel de l'intérieur serait plus solide- ment assise que jamais. On raconte que le Roi, instruit par son entourage de ('intention qu'aurait manifestée M. Vandenpeere boom de se retirer du cabinet, a fait auprès de ce ministre une démarche personnelle pour I'engager a ne pas donner suite a son projet et que celui-ci, flatté de ce témoignage de haute confiance, aurait promis ft S. M. de rester a son poste, quoi qu'il advienne. Je répète que je ne garantis point l'authenticité de cette rumeur et j'ai des raisons d'estimer, au con traire, qu'elle a été imaginée par des amis de M. le minislre de l'intérieur dans le but de raffermir son crédit ébranlé. Nous apprenons que la Société d'agriculture do Gaud vient d'adresser une circulaire a toutes les so- ciétés agricoles du pays pour les engager a déléguer chacune quelques-uns de leurs membres a une assem ble qui aurait pour objet d'offrir a M. Vandenpeere boom, au nom de 1'agriculture nationale, un témoi gnage de reconnaissance pour Ie zèle et l'énergie qu'il a dépioyés a combattre et a prévenir les ravages de la peste bovine. Est-ce a tort ou a raison qu'on prête a cette mani festation un caractère politique? [Organe de Courtrai.) La tentative avortée ou pour mieux dire ajourriée de Garibaldi contre les Etats-Romains va donner une nouvelle impulsion aux engagements pour les zouaves pontilicaux. Cette fois ce sont les Frères de la doc trine chrétienne, rue des Alexiens, 10, a Bruxelles, qui se sont inscrits, non corn me zouaves volontaires, mais coinme enróleurs. comme agents recruteurs. Les jeunes gens désireux d'aller se faire rompre les os pour la défense des intéréts temporels du Saint Pére n'orvt qu'a s'adresser aux susdits Frères de la doctrine chrétienne qui leur signeront immédiatement une feuille de route. Avis aux amateurs. Ees decorations dn cholera. Le Journal de Liége, dans sorf numéro de samedi dernier, pubiiait, sous forme de lettre, une sorte de justification des erreurs et des injustices consacrées par la distribution des recompenses honorifiques a propos de l'epidémie du choléra. C'est toujours ainsi chez notre vieux doctrinaire il faut qu'il prenne quand même la défense de tons les actes de nos gouvernants. Seulement, lorsque les

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L’Opinion (1863-1873) | 1867 | | pagina 1