Ces signes peuvent ètre considérés comrae autant de symptömes ahhon'cant avee quelque probabilité un hiver rigoureux. Comme nous venons de traverser une période de quelques années pendaht lesquelles la température de l'hiver n'a point été très-basse, le calcul des pro- babilités nous interdit de compter sur le retour d'une pareiiie circbnstance. Enoütre, la terre n'ayant pas recu une grande quantité de chalëur, elle ne tardera pas a épuiser la quantité de calorique qu'elle aura recue si la provision recueillie dans l'élé n'est point entretenue par un soleil d'hiver excessivement chaud. Au moment oü l'on annonce l'apparition des trnffes sur le marché de Périgueux, voici quelques détails de nature a intéresser les amateurs de ce produit La truffe de Sarlat, dans le Périgord, est la plus succulente de toutes, et suivant ['expression des paysans périgourdins, il faut, pour qu'elle soit par- faite, qu'elle soit noire comme l'ême d'un démon. C'est d'aiileurs le froid qui lui communique cette cou leur d'ébène et son incomparable parfum. Après les truffes du Périgord, les meilleures vien- nent du Dauphiné et de la haute Provence. Le Pièmont donne des trutt'es blondes qui sont en effet assez déii- cates, mais qui passent vite, comme toutes les blondes. On trouve dans l'Arabie Deserte des truffes blanches comme la neige et d'un goüt exquis. L'Inde aussi ré- colte des truffes blanches dont on fait une liqueur ex cellente et d'un prix très-élevé. II y a des truffes grosses comme le poing, mais ici le mérite ne se mesure pas a la taille, et ces phéno- mènes n'ont rien de commun avec le diamant de la cuisine exaité par Brillat-Savarin, La France envoie des truffes partout,en Angleterre, en Suède et jusqu'en Turquie et en Amérique. Les exportations, sous ce rapport, dépassent souvent, en une année, 200,000 kilogrammes. Le Journal d'Alengon reproduit la lettre aulographe suivante, par laquelle le maire d'une commune d'un département voisin recoratnande une de ses con- naissances dont le chien se trouvait en contraven tion; Cette lettre est trop curieuse pour que nous en privions nos lecteurs Le maire de la commune de S... a l'honneur de vous certifie que dans sa commune ni même dans le canton aucun chien na de Museau et rien n'en dit rien, par ces motifs le sieur D... a été pris pour son chien n'ayant pas de Museau, cela la sur- prie. Avec prière a Monsieur Le commicaire de vou- loir prendre sa defense au tribunal de L..., vu que le sieur D... ne puis marche et de faire comme pour lui. Merci par avance. Le sieur D... paira ce qu'il en coutera ma til dit tachez que le procés tombe dans l'eau puisque ce n'est pas sa faute. J'ai honneur d'être, etc. Un habitant de l'Qhiö, qui avait l'habitude de battre sa femme tous les soirs, vient d'être poursuivi, non pour les coups qu'il lui infligeait, mais paree qu'il empêchait séè vóïsins de dorthir en la faisant crier. On lit dans la Gazette de Rollande Une jolie aventure du grand monde. Elle nous est venue d'une souree que nous avons lout lieu de croire véridique, néanmoins nous la publions sous toutes léserves, 6t svgc toutes pnécsulions. M. Ie marquis de Ga... passela fin de la saison dans un chateau aux environs de Trouville. La société se compose d'hommes jeunes et distingués, de femmes charmantes, aristocraliques et du plus haut monde. Ces dames, un beau soir, se coalisent pour jouer un tour au marquis. Voici le groupe féminin qui se rend dans la chambre a coucher de M.deGa... et n'ima- gine rien de mieux que d'introduire, dans les couver tures du lit, un§ immense quantité de farine. M. de Ga... se coufche, et naturellement s'im- prègne dé farine. II se tail, réfléchit, puis se fait grat- ter lui-même par son domeslique, après avoir fait gratter ses draps et enlever tous vestiges de la fa rine. A quelques jours de la, le marquis invite les dames qu'il soupconnait a un thé splendidement servi et dont l'attrait principal consistait dans un magni- fique gêteau a croüte dorée, que tous les convives trouvèrent délicieux on en redeinanda même. N'est-ce pas qu'il est bonmesdames, fit le marquis en souriant. C'est que la farine dont je l'ai fait faire me venait de vous 1 II y eut un cri d'horreur. VOpinion nationale a recu la lettre suivante Au Rédacteur. J'ai perdu mon marima douleur a été bien allé- gée en Ie voyant, au lit de mórt, regretter d'avoir suivi quelque temps les idéés que vous soutenez dans votre journal. Comme, grace a Dieu, il n'y a personne dans ma familie qui parlage vos opinions religieuses, je vous prie de ne plus m'envoyer VOpinion nationale. Je renonce volontiers aux trois mois d'abonnement auxqueis j'avais droit. Votre servante, Veuve de M. Bertholey, Notaire a Mornant (Rhóne). En publiant cette lettre, VOpinion nationale ajoute Nous nous empressons d'envoyer a Mmo veuve Bertholey, avec nos compliments de condoléance, les 16 francs qui lui reviennent pour les trois mois d'a bonnement auxqueis elle renonce si volontiers. Nous félicitons d'aiileurs le clergé de cette paroisse de la mémorable victoire qu'il vient de remporter, en ar- rachant aux griffes de Satan l'ême d'un notaire, abonné pendant huit ans k VOpinion nationale. La lettre de Mme Bertholey est un chef-d'oeuvre du genre; elle renferme un nouveau moyen de consola tion rapide a l'usage des veuves. II sufïit d'avoir un mari quelque peu voltairienon le voit mourir sans trop de peine et on sent 'sa douleur s'alléger instanta- nément, en voyant Ie moribond abjurer son im- piété. N'importe, cette lettre donne une singulière idéé des sentiments conjugaux de Mme Bertholey; Ie pro cédé a paru mériter les honneurs de la publicité; il fait en ce moment le tour de la presse, et nous ga- geons bien que l'accueil joyeux qu'il a recu dans le monde n'a pas peu contribué a alléger encore la dou leur, déja si allégée d'aiileurs, de cette veuve authen- tiquè. Parik, qui s'est passionné tout récemment pour un alhlèie masqué, se passi'orina jédis de la même facon pour un lutteur, mais ce lutteur étÜii un mèdeciu qui se nommait Ahssandon (nous ignorons si son his- toire a d'êjè été contêë)eet hominé terrassa un ours énorme et sortit vivant de la lutte. Aussandon était d'une forcè herculéenne; il exer- cait son état de médecin dans les quartiers perdus de la Chapelle et de Belleville. Comme il rentrait souvent tard dans la nuit, il avait fait l'acquisilion d'un ro- buste chien des Pyrénées qui lui servait de garde du corps. Un jour, il eut la curiosité d'assister Ia lutte d'une meute de boule-dogues contre un ours. L'impresario de la barrière du Combat vit entrer Aussandon avec son chien. Une rude béte, dit-il en caressant l'animal, et qui ne craindrait pas trois hommes, si elle était dressée. Le curieux consentit a prêter son chien pour la re presentation. On amena l'ours et les boule-dogues furent lêchés sur lui, renforcés par le chien du médecin. L'ours eut il conscience de l'inexpérience de son nouvel adversaire ou flaira-t-il un enuemi plus facile a vaincre, je ne sais, mais il parvint a saisir le chien dans ses puissantes griffes. A ce moment un cri terrible s'éleva parmi les spectateurs un homme, franchissant les barrières éievées qui protégeaient le public, venait de s'élancer dans l'arène. C'était Aussandon qui voulait sauver son chien. Le roi Pépin-Ie-Bref en avait fait autant, mais il avait une ópée avec laquelle il abattit, dit l'histoire, la lête d'un lion; l'imprudent médecin n'avait pas même un béton. L'auditoir fremissaitplus de dix personnes s'é- taient trouvées mal. L'homme courut a l'ours. L'ani mal, étonné de cette agression, lacha le chien et sai- sit Aussandon entre ses pattes. Tout était fini? NonI par une inspiration subite l'agonisant rassembla ses forces, et plongeant ses doigts dans les orbites de l'ours, il lui arracha les deux yeux. La béte féroce lacha prise, l'homme fut sauvé, et s'en fut avec son chien. Un an plus tard, il tombait encore en faiblesse quand on parlait devant lui de son terrible combat. Un boniment. Nous l'empruntons aux journées de voyage de M. Auguste Villemot. La scène se passé sur le champ de foire d'un village. Un chimiste, orné du casque et du manteau de Mangin, joogle avec une boule de cuivre d'un poli merveilleux et débile d'une voix retentissante le boniment suivant Mesdames et messieurs 1 Né sous le chaume, et je n'en rougis pas, j'ai beaucoup voyagé. Je ne parle pas de l'Europe, qui n'est qu'une promenade. En Amérique, en Afrique, je me suis enfoncé dans des déserts que nul pied hu- main n'avait foulé. En Asie, il m'arriva une singulière aventure qui est la cause de ma fortune. Je me pro- menaissurles bords d'un ruisseau profond appelé le Gange. Sur l'autre bord une jeune fille cueillait des fleurs. Son pied glisse... et elle tombe dans le torrent. Me précipiter dans l'écume bouillonnante, plonger, retirer la jeune fille et la ramener saine et sauve, c'est l'affaire d'un instant. Je ne prétends pas me prévalóir de cette action sublime dans ['honorable société, chacun en eüt fait autant. A peine avais-je déposé sur la rive mon précieux fardeau, que je vis paraltre une troupe de cavaliers. Gelui qui marchait a leur tête avait nn caftan éblouis- sant de diamants, rubis, topazes et autres pierres précieuses. Europeen, me dit-il, sais-tu quelle est cette jeune fille que tu viens de sauver? Non, seigneur. C'est ma propre fille, et moi, je suis le roi de Perse. Parle quelle récompense veux-tu? La moitié de mon royaume t'appartient. Sire, dis-je, je suis Bourbonnais, et dans mon pays les actions les plus héroïques sont si communes que généralement elles ne rapportent que 25 francs. Tu es done Francais? Je m'en doutais a ton désintéressemeut. Mais sais-tu que ta fierté est pres- que une insulte. Le sultan des Indes ne peut demeu- rer chargé d'un bienfait qu'il n'aurait pas splendide ment récompensé. Eh bien, sire, repris-je, si vous tenez absolu- ment a honorer et a enrichir votre serviteur, je vous demands pour unique faveur la recette de Ia poudre avec laquelle vous netloyez vos chandeliers. Le Sultan fit un signe. Le grand-vizir s'approcha et me remit la recette que vous voyez en langue turque sur ce tableau. Moi seul je la possède, et c'est en vain que la concurrence voudrait, par des compo sitions frelatées, donner au cuivre ce ton d'or qui a fait l'admiration de toutes les cours. Allez la musiquel... Le vieux savant Z... est d'une saleté proverbiale. Depuis quirize ans, ses habits n'ont été époussetés que par le vent, et ses mains lavées que par la pluie. 11 travaille, couche et mange dans la même pièce, a un cinquième étage de la rue du Bac la fenêtre ouvre sur un tuyau de cheminée. Dernièrement, ce sordide vieillard fut obligé de s'absenter pour aller recueillir un héritage de trente- deux francs. Sa portière une bonne ême voulut profiter de la circonstance pour enlever les immondices de son cabinet. A son retour, le savant ne reconnaissait plus cet intérieur, oh le balai avait passé. II descendit, furieux, et saisissant la concierge a la gorge Madame! s'écria-t-il, il me manque quatre arai- gnées. C'était après diner, chez un des princes de la banque, on prenait le café au salon. Par inadver- tance, un invité plonge ses doigts dans le sucrier au lieu de se servir de la pince. Aussitót la maitresse de la maison fait signe a un domestique d'apporter un autae sucrier. Celui auquel on donnait cette lecon de civilité feint de ne s'apercevoir de rienmais quand il a vidé sa tasse, il la jette par la fenêtre. La tasse était en sèvres et faisait partie d'un service très-rare. Stupéfaction générale. On change, dit froidement 1'auteur de celte in- cartade, le sucrier dans lequel j'ai mis la main il est tout naturel de briser la tasse oü j'ai bu. Vous avez laissé votre raison au fond du verre disait-on a un ivrosne. Impossible, mon cher je vide mon verre avec trop de soin.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1867 | | pagina 3