voir dans pen de temps, lorsque l'expérience en sera faite, des reclamations surgir de tous cótés. Occupons-noas spécialement aujoord'hui de ce qui intéresse Ypres et son arrondissement. Trois trains en parlance de Poperinghe pour Cour- trai ont subi d'importantes modifications; ce sont ceux de 5 h. 10 m., 8 h. 10 iu. du matin et 4 h. du soir. Avant le 1", ces trains partaient respectivement a 5 h. 35 m., 8 h. 45 m. el 4 h. 45 m. Gette avance de 25 et même de 45 minutes aura-t-eile pour résul- tat de rendre les voyageurs plus tót a destination? C'est précisérnent le contraire qui a lieu, Ainsi pour Bruxelles, par exemple, le premier train partant de Poperinghe a 5 h. 10 in., au lieu de 5 h. 35 m., arrive a Bruxelles a la même heure que prêcédemment, a 9 h. Bien plus celui du soir, dont le départ est avancé de trois-quarts d'heure, arrive cependant a Bruxelles 18 minutes plus tard, a 9 h. 28 m. au lieu de 9 h. 10 m. Done, partir plus tót et rester plus longtempsen route pour arriver plus tarda destina tion, tel est Ie résultat le plus clair de la Douvelle combinaison. Nous savons bien que la responsabilité de ces ar- rangement.sfêcbeux n'incombe pas toute entièrea la So ciété d'exploitation etquecelle-ci a du régler ses heures surcellesdel'Eiat. Maisceci mêmeadmis,il resteencore quelques observations a faire. Pourquoi, par exemple, avoir réglé le train de 10 h. 45 m. du matin de telle sorte que les voyageurs soient obligés d'attendre §3 min. a Courtrai? Pourquoi surtout avoir dimiiiuè les moyens de locomotion pour voyageurs el pour mar- chandises en supprimant le train de 6 h. du soir vers Poperinghe et celui de 8 heures vers Courtrai? Encore une fois, nous croyons que le public est en droit de se plaindre de la recente organisation, autant en ce qui concerne l'Etat que la Socièté qui exploite la ligne de la Flandre Occidentale. Nons faisons des vceux pour que ces plaintes soient entendues, bien persuade qu'il serait facile d'arriver a une entente qui salisferait les intéréts de l'Etat et des sociétés con- cessionnaires aussi bien que ceux du public. Hos bons villageois. On sait combien les hommes intelligents de tous les pays consacrent leurs incessants efforts a répandre le goüt des arts comme l'un des plus efficaces moyens de civilisation des peuples. Or, tandis que le gouverne ment et la province rivalisent de zèle pour encourager et soutenir les sociétés de musique, le conseil com munal deR...., qui ne veut pas resler en reste, vient de donner une nouvelle preuve de sa haute sa- gesse. Dans la commune de Rexisle depuis un certain nombre d'années une Socièté de fanfares, l'une des plus nombreuses et des mieux dirigées de l'arrondis- sement. Créée et mainteuue par ['initiative et des sa crifices privés, elle contribua fréquemment A l'eclat des l'êtes communales et, en attirant les étrangers, répandit l'animation et la prospérilé dans Ie vil lage. Ces considérations n'ont pas trouvé gréce devant les illustres conseillers de Rqui, l'unanimité moins deux voix, viennent d'enlever a la Société des Fanfares le faible subside dont elle jouissait depuis neuf ans. Quel peut être le mobile de cette determination Chacun se le demande. Aux interpellations, les meneurs mêmes ne savent que répondre quand a la fin, poussé par le démon de la sottise et oubliant que le silence est d'or, Ie plus malin de la bande declare que la musique a refuse d'assister a l'entrée solennelle de l'évêque dans la commune, que la musique est une institution com munale, que l'évêque est une institution, non, une autorité communale.. et que pa était un grand scandale. Vainement lui répondit-on que la Société des Fan fares, création privée, n'aaucun caractère communal, qu'en aucun cas elle n'avait eu a refuser son con cours a la reception de M. l'évêque, puisque personne n'avait demandé ce concours, que d'ailleurs les conseillers communaux eux-mêmes n'avaient pas pris part, au cortege, sauf ceux qui, a tout autre titre, avaient èté convies aux agapes de M. le curé, rien n'y fait. Moij'y ai assiste, s'écrie l'orateur, conseiller el marguiilier de sa paroisse et, répète-l-il, pa c'est un grand scandaleconfondant ainsi dans son esprit lucide et le diner qu'il avait pourléche, et le cortege et la musique, et l'évêque autorité communale. ,C'en était assez. I.a question débattue et éclaircie de cette manière devail satisfaire les plus difüéiles. Après cette éloquente harangue, il ne restait qu'a passer au vole. Comme nous l'avons dit en commen- cant, le subside fut retiré a l'unanimité moins deux voix. Nous étonnerons sans doute beaucoup nos lecteurs quand nous dirons que la majorité qui a émis ce vote intelligent est due aux manoeuvres et aux intrigues d'un fonctionnaire prétënduemenl liberal de notre arrondissement. II peut être fier de son oeuvre. Mais probablemenl en cette circonstance il se dit aussi comme pour les bibliothèques populaires Qu'ont- ils besoin de musique, ils votent quand même pour nous lis votent pour vous, farceur I En êtes-vous bien certain l'n cliien qui suit Ie Viatique. Le Dieu d'amour, tel est le litre d'un recueil qui paraït, a Bruxelles, le premier de chaque mois, en une petite livraison de 24 pages. Les tnères de familie prudentes vont s'ima- giner qu'il s'agit de quelque réminiscence du paganisme, rédigé par un disciple attardé de Parny et destiné A certaine fraction du monde. Détrompez-vous, Mesdames. On voit que vous ignorez les progrès dus A l'éducation actuelle des couvents en général. Le Dieu d'amour est un recueil pieux, la quintessence de eet ascétisme qui produit les prodiges d'instruction si bien caractérisés par M. de Decker. Des dames dévotes, élégantes, bien gantées, vorit même récolter des abonnements pour ce journal édifiant et qui ne coute que 3 fr. par an pour la France et la Belgique. Voulant être agréable A ces dames, nous croyons devoir donner au public un spécimen des historiettes merveilleuses qu'on trouve dans le dévot recueil. Yoici ce que nous lisons dans un des derniers numéros On sait que la maison d'Autriche attribue touies ses prospèrités a un acte de pitié envers la divine Eucharistie. Rodolpbe comte de ïïabsbourg, ayant rencontré un jour a la campagne un prêtre qui portait le saint Viatique, descenditde son cheval, y fit monter le mi nistro de Dieu et le conduisit, la tète découverte, jusqu'a la deineure du malade, en tenant 1'animal par la bride. Cet éclalant hommage ne resta point sans récom- pense; car peu de temps après, il deviut Ie maitre absolu d'un grand empire. On a vu jusqu'a des animaux étonner les hommes par l'empressement avec lequel ils accompagnaient l'adorable Sacrement. Un pauvre artisan de Lisbonne avait un chien qui, loutes les fois que la cloche annoncait que le Sainl- Sacrement allait sortir, courait avec une ardeur ex traordinaire aux portes de t'église, et qui de la ne manquail jamais de suivre Ie prêtre jusqu'a la maison des malades, quoi qu'on fit pour l'empêcher. II y a plus au premier tintement qu'il entendait la nuit, ce chien se levait, et, trouvant les portes fermées, il se mettait a aboyer si fort, qu'il fallait les lui ou- vrir on Ie vit même sauter par les fenêtres, afin de pouvoir rendre A son créateur son hommage accoutumé. 11 est des gens qui pourront croire que la reli gion qu'on enseigne dans de pareils livres n'est pas précisérnent celle de saint Paul, ni de saint Augustin, ni de Fénélon; mais ceux-IA sont des impies, des libérAtres, comme dirait M. Dupan- loup. En effet, nous lisons en tête du recueil ('ap probation suivante Nous recommandons cet opuscule d'une manière toute spéciale aux Ames pieuses. Elles y trouveront une nourriture délicieuse et subslantielle. Malines, 13 avril 1864. J.-B. Van Hemfl, vic. gén. II faut convenir que l'Etat est bien mal inspiré en n'abandonnant pas l'instruction de la jeuriesse du pays a ceux qui propagent un pareil enseigne- ment. II est vrai qu'il y a des citoyens assez pervers pour s'imaginer que les ennemis les plus dange- reux des croyances religieuses ne sont pas préci sérnent ceux que les feuilles cléricales signalent comme tels. On lit dans le Peuple beige Le public s'occupe en ce moment de la brochure de M. Adelson Castiau. Essayons de donner quelques détails sur cet homme éminent qui est presque un inconnu pour la génération nouvelle. De tous les personnages qui depuis 1830 se sont occupés en Belgique de politique, il est peut être ce lui qui a eu le moins de partisans ofiiciels, mais, a coup sör, c'est celui a qui la grace de son langage et la noblesse de son cceur ont valu le plus de sym pathie de la part des hommes indépendants. II est de cette génération de jeunes hommes d'avant 1830 qui promettait a l'avenir tant de talents et tant d'énergie. Etudiant a Paris, entratné par le courant d'idées généreuses qui enthousiasmaient Ia vigou- reuse jeunesse des écoles d'alors, M. Castiau voulait assister aux lultes qu'il pressentait. II ne fallut néan- moins que la sévérité paterneile pour forcer le jeune homme a reprendre la vie terre a terre du foyer do- mestique. II raconte lui-même avec esprit qu'il n'a cédé que malgré lui. II devait être en Belgique membre sup- pléant du Congrès national, membre du Conseil pro vincial du Hainaut, et de la députation permanente de cette province, représentant. Sa destinée était écrite 48 arrive. On connait sa démission, sa retraite il se trouve en cette époque peu généreuse, des coeurs assez froids pour ne pas comprendre la grandeur et la beauté réelle de cette résolution inébranlable de rester étran- ger a tout, malgré le talent, malgré les succès, mal gré la fortune politique promise, paree que la démo cratie n'est pas triomphante. 11 ne s'agit pas ici de juger un homme politique, mais d'apprecier un caractère et ce caractère est un de ceux que les hommes de cceur saluent avec véné- ration. M. Castiau alia done revoir ce Paris, dont il aimait les aspirations. Ce qu'il chérit surtout dans la grande ville, c'est son ouvrier intelligent, instruit, digne, vif, industrieux. II le répète a lout venant l'ouvrier de Paris est son ami, il le fait parlor, lui, qui tient admi- rablement sa place dans un salon, écouteavec plaisir l'homme du peuple il se dit fier d'être son frère. M. Castiau est un vieux garcon aujourd'hui. Que notre sympathie lui soit un titre pour nous faire par- donner notre indiserétion de journaliste. II habile actuellement avec une vieille et.fidéle do- mestique des environs de Tournai, le 4° étage d'un hótel de l'avenue de l'Imperatrice. Des promeneurs égarés renconlrent souvent, a deux pas de chez lui, cet aimable philosophe, dans les sentiers du bois de Boulogne. La bonté de son cceur et la générosité de son tempérament, il les prodigue largement avec le premier causeur qui lui vient. Ses cheveux sont blancset Ie sang qui colorail jadis ses joues quand il lancait ses trails aux adversaires du progrès fait encore rougir sa figure ouverte, dans l'animation même d'un débat intime touchant aux larges etgrandes questions qu'il aime. Le Collége de France le voyait encore s'asseoir, il n'y a pas longtemps, a presque tous ses cours, II sait tout et peut parler de tout et a chacun sui- vant sa spécialité. II semble demander des rensei- gnements et au fond il pourrait donner des leQons. L'art a en lui un admirateur éclairé. Tous les salons de peinture le voient étudier minutieusement leurs belles ceuvres. II est fin connaisseur. On voudrait le voir éct'ire sur la peinture dont il parle si bien. II aétéjadis, croyons-nous, actionnaire du journal Ia Pressedu temps oü le progrès attendail beaucoup de cette feuille francaise. A ces détails, pourquoi ne pas ajouter que M. Cas tiau ne se borne pas a être un théoricieh en fait de dé mocratie. II est certain qu'il pratique en même temps les vertus d'un grand citoyen; coeur généreux et main ouverte il est bon pour les pauvres. Au résumé, chaque brochure de M. Castiau me

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1867 | | pagina 2