1,'education des Femmes.
L'agriculture a a se plaindre de la désertion des
hommes, mais les femmes aussi s'éloignent beaucoup
trop de la vie laborieuse des champs.
Si une jeune fille doit jouir d'une position aisée, sa
familie rêvera pour elle un commercant, un indus-
triel, un employé de quelque grande administration
et par dessus tout un fonctionnaire du gouvernement,
un notaire, un médecin, etc. Dans ce but, la jeune
fille recevra une education en rapport avec sa posi
tion, mais jamais, ou rarement, on ne songera a lui
faire épouser un propriétaire-cultivateur, ou un riche
fermier, et par suite on ne lui apprendra pas les
soins et la direction d'un ménage agricole.
Si la jeune fille appartient la classe ouvrière, elle
fréquentera l'ouvroir ou l'école du village, et la on lui
apprendra a coudre du linge fin, a broder, a repas-
ser, mais on se gardera de lui enseigner la tenue de
la maison et de la basse-cour d'un cultivateur, de
sorte que de cette jeune fille, qui serait devenue une
excellente servante de ferme, ou la laborieuse com-
pagne d'un petit cultivateur, on fera une lingère, une
couturière, une femme de chambre, et avec cette po
sition, elle aura plus de liberté, sera moins surveillée
par sa familie, et aura de plus de jolies toilettes. Elle
brillera parmi ses compagnes et sa vanité sera satis-,
faite, car son esprit a été faussé depuis sou en-
fance.
Cette tendance des jeunes filles a fuir les travaux
champêtres, suites d'un vice d'éducation, a frappé
quelques esprits judicieux, et a donné lieu a la crea
tion de l'établissement des Soeurs agricoles de Mar-
tillac (Gironde).
Le domaine de Martillac a une étendue de 90 hec
tares, appropriés a diverses cultures on y remarque
une ètable avec viagt belles vaches, uue porcherie
modèie et une basse-cour composee de types nom-
breux et variés des plus belles volailles.
Ce qu'il y a de merveilleux, c'est que tous les tra
vaux sont executes par des femmes, aidées de deux
ou trois hommes occupés aux chariots.
Trente femmesayant avec elles de jeunes pay-
sanues, les unes pauvres, deviendront un jour d'ex-
cellentes servantes de ferme ou femmes d'ouvriers
agricoles, les autres riches, mais auxquelles leurs
families désirent donner une éducation appropriée a
la profession de cultivateur, s'occupent de culture et
soignent les divers animaux de la ferme.
L'établissement de Martillac compte quatre succur-
sales, dans le département de la Gironde.
Le jour oü ces établissements se multiplieront,
l'eeuvre de la régénération sociale, par l'agriculture,
aura fait un pas immense.
En attendant ce jour, que dans les écoles de filles
on enseigne les détails du ménage et les soins a don
ner au bétail et a la basse-cour au lieu de les occuper
a faire de la dentelle et de la broderie, qu'on leur
montre la confection et le raccommodage des habille-
ments, vêtements, linges, d'un usage journalier a la
campagne; qu'on les initie, dés l'enfance, aux occu
pations auxquelles elles sont deslinées, par ce moyen
on pourra offrir aux jeunes cultivateurs, de la géné-
ration future, des femmes économes, laborieuses, de
bonnes èpouses, d'excellentes mères de familie, ca-
pables d'aider et de remplacer leurs maris dans bien
des occasions.
La femme du cultivateur a une occupation spéciale,
la laiterie.
II s'agit done de préparer l'esprit des jeunes filles
de campagne a répudier ce dédain qu'elles atfectent
trop souvent pour les travaux de la campagne el a
prendre exemple des bonnes fermières, qui ont passé
les plus belles années de leur vie a s'occuper des tra
vaux si intéressants et si productil's de la laiterie,
qui ont valu a quelques unes d'entre elles une mé
daille a ^Exposition universelle et plusieurs autres
médailles et mentions honorables.
Puissent ces encouragements profiter a la création
de semblables instituls, et servir de stimulant aux
jeunes filles de l'agriculture et aux genéreux patrons
qui leur sont venus en aide.
necrologie.
L'opinion libérale et la ville de Courlrai viennent
de faire uue perte sensible M. Ives Herman, qu'une
longue et cruelle maladie minait depuis longtemps,
est mort a Ilarlebeke. Son caractère franc et éuer-
gique, son attachement inebraulabie a la cause demo-
cratique, et sa grande loyaulé l'avaienl placé, depuis
longtemps, a la têledu parti libéral courtraisien.
M. Herman était président de l'Association libérale
depuis sa création. Sa générosité était proverbiale et
sa bienfaisance envers les pauvres inepuisable.
M. Hei man n'etait agé que de 54 ansil a été pen
dant 12 ans èchevin de la ville de Gourtrai.
ACT ES OFFICE EES.
Administrations communales. Nominations de
bourgmestres et d'échevins. Par arrêtès royaux
du 6 novembre 1867, sont nommés dans la com
mune ci-après
Flandre Occidentale. Elverdinghe bourg-
mestre, M. Vanderghooteecnevins, MM. bayart
et Vereecke.
Justice de paix. Par arrêté roval du 6 no
vembre, M. Goubau, secrétaire communal a Mes-
sines, est nommé juge suppléant a la justice de
paix de ce canton, en remplacement de son pere
demissionnaire.
Sapeurs-Pompiers. Par arrêté royal du 12 no
vembre 1867, sont nommés au corps des sapeurs-
pompiers de Warneton
Lieutenant commaudant, M. Sinziersous-lieu-
tenant, M. Gamerlynck.
FA1TS BBFEBÏS.
Vendredi, a l'occasion de la féte patronale de S. M.
le Roi, un Te Deum auquel assistaient les autorités
civiles et militaires, a été chanté en l'église S. Martin.
A midi, les troupes de la garnison ont été passées en
revue sur la Grand-Place.
M. Dedeken, édileurdu Koophandel, a été soinmè
par huissier de payer dans les 24 heures le montant
des dommages-intérêts auxquels il a été condamné
envers les 21 membres du Conseil communal d'An-
vers, a défaut de quoi la conlrainte par corps lui se
rait appliquèe.
On lit dans VOrgane de Nivelles
<n Tout le monde s'ètonne, avec raison, du haut
prix des viandesde b<>ucherie en notre ville; en effet,
Ie prix du bétail sur pied a considérablement dimi-
nué, surtout depuis le (-établissement des foires et
marchés.
Le bétail maigre abonde chaque semaine a notre
marché et il se rencontre peu d'acheteurs, quoique les
prix soient diminués de 50 fr. par tête.
Cette dépréciation est encore plus marquée pour
le bétail gras qui se vend aujourd'hui, sur pied, 10 et
15 centimes de moins au kilogramme.
xi Ce n'est done pas sans motifs bien réels et plau-
sibles que l'on se plaint de cette facon d'agir de nos
bouchers, qui maintiennent la viande a un si haut
prix, en présence de la baisse si considérable qui
s'est produite, alors qu'ils sont si exigents, en aug-
mentaut d'emblée, de 10 a 20 cent. au kilogramme,
la viande aussitót qu'il se produit la moindre hausse
sur le bétail gras.
i) S'ils persistent vouloir prendre des bénéfices
aussi exorbitants, il sera pris des mesures pour la
vente de la viande a prix réduit.
Depuis huit jours, les principaux journaux agri
coles ont examiné la double question du deficit et des
ressources que présentent tous les pays favorisés. II
ressort des differents calculs que nous avons sous les
yeux que la France, l'Angleterre, l'Algérie, l'Espagne,
le Portugal, l'Italie, la Belgique, la Hollande, la Suisse
et une partie du nord de l'Europe, devront demander
a ['importation 35 millions d'hectolitres de blé, selon
les evaluations les plus modérees, 40 ou 45 millions,
selon les autres. Or, en réunissant tous les excédants
connus, on aura, dit-on, quelque peine a atteindre
ce chiffre.
Le bulletin agricole du Journal financier ajoute a la
suite de ces evaluations
o Nous voulons bien admettre que ce point de vue
soit un peu pessimiste, mais il parait hors de doute
que les prix seront élevès pendant toute la cam
pagne et qu'il est imprudent de compter sur uue
baisse réelle.
Les idéés coopératives, dit VEtoile, progressent sen-
siblement dans un grand nombre de départements de
la France, a l'occasion de la cherté des vivres. Déja
plus de cinquante villes ont constitué des boulange-
ries et des boucheries sociétaires. Les adhérents sont
nombreux et chaque souscription individuelle est de
20 a 30 francs.
Dans quelques départements du centre, les députés
sont au nombre des sociétaires et versent des sommes
pour l'installation du matériel, l'amélioralion de l'ou-
tiliage et des procédés de panification.
II serait vivement désirable que eet exemple fut
suivi chez nous.
MIIe Patti est engagée pour l'année 1869 a Saint-
Pétersbourg.
Et savez-vous a quel prix! On croira que j'exa-
gère, mais Ie talent de la jeune cantatrice me sau-
vegarde.
Dix mille francs par représentationquatre re
presentations par semaine 1
Et comme la charmante artiste n'est pas respon-
sable de l'influeuce du climat russe sur son larynx?
elle touchera ses appointements, même les soirs oü
elle ne pourra chanter I...
II résulte des récapitulations faites, il y a peu de
jours, par les journaux catholiques francais et beiges
qui ontouvert des souscriptions en faveur du Pape,
que les sommes recueillies s'élevaient a un million
et prés de 700,000 francs.
La part contributive des catholiques beiges est de
prés de 140,000 francs.
Quoique ce tarif de la foi orthodoxe soit peu élevé,
le St-Père ne ménagera pas ses bénédictions aux deux
fils dévoués de l'Eglise, qui, comme toujours, ont le
mieux répondu a son appel.
En cinq années, le denier de St-Pierre a produit
trente-sept millions de francscertes, c'est un assez
joli denier, et pourlant il n'a pas suffi a Sa Sainteté
pour lui assurer, a l'aide d'une armée de mercenaires,
l'amour de ses sujels et l'intégritè du patrimoine de
St-Pierre.
Le correspondant romain d'un journal cathoüque a
vu, couché sur ie champ de bataille de Menlana, le
cadavre d'un jeune capitaine de zouaves, a l'un des
plus aimables et des plus élégants du corps.
Le sourire le plus gracieux était encore sur ses
lèvres, et, contraste étrange, qui peignait la diffe
rence des deux causes, a cólé de ce noble jeune
homme gisait le cadavre d'un garibaldien a barbe
rousse, inondé de sang et dont le visage exprimait la
damnation.
II ne faut pas s'étonner que les soldats du Pape
aient, après leur mort, l'air si sourianl. II parait
qu'ils trouvent au ciel un avancement rapide, et que
tout zouave mort trouve la-haut le béton de maréchal
de France dans sa giberne.
L'évêque d'Orleans l'affirme du moins. Voire
fils, a-t-il écrit a une mère qui pleurait son fils tombé
a Monle-Rolondo, votre fils est allé chercher de l'a-
vancement dans le séjour des récompenses éter-
nelles. t
II parait qu'on fait du militarisme et du caporalisme
au ciel...
Le Journal des Débats nous annonce que nous som
mes menacés d'une invasion d'argent. 11 parait que
l'on a découvert en Amérique des mines d'argent dont
la richesse égale celle des mines du Pérou et du
Mexique. Elles sont situées dans l'Etal de Nevada,
attenant a la Californiedivers filons sont situés dans
l'Etat d'Idaho.
Le gisement de Comstock est en pleine exploitation,
assailli dans tous les sens par des compagnies aux
quelles le capital ne manque pas. On eslime qu'il rend
sur le pied de 15 millions de dollars ou 02 millions
par an.
II est bon de se rappeler qu'au commencement du
siècle, l'Amérique, qui était grand producteur du
métal d'argent, en fournissait pour 178 millions, et
que l'Europe, avec les possessions asiatiques de la
Russie, y ajoutail seulement 18 millions; on saitaussi
que depuis quelques années la production moyenne
du Mexique, le premier, sous ce rapport, des Etats
de l'Amérique espagnole, est d'une centaine de mil
lions, celles du Pérou d'une trentaine, celles du Chili,
de la Bolivie, des provinces de la Plata et de Nouvelle
Grenade, de 35 millions en bloc. Toutefois les 82 mil-