Nous constatons avec plaisir, dit YEloileque les sections de la Chambre chargées de l'examen du pro jet d'organisation militaire, se montrent génèrale- ment favorables a l'augmentalion de la solde de nos troupiers, afin qu'on puisse au moins leur donner une ration suffisante et quelques deniers de poche dont ils sont presque absolument privés aujourd'hui, tandis qu'il y a une vingtaine d'années le partage du ménage, autrement dit l'excèdant en deniers de poche pour cinq jours, variait de 50 a 75 centimes! Nous l'avons deja dit bien des fois, il ne suffit pas de recruter des soldats, d'enlever les jeunes gens a leurs travaux et a leurs families il faut encore les nourrir convenablement, et c'est bien le moins qu'on doive faire pour eux que de leur assurer dix centimes de deniers de poche par jour pour leurs menus plaisirs, afin qu'ils ne soient pas a charge a leurs families auxquelies ils ne peuvent plus venir en aide par le travail. II y a la une question démocratique que la Chambre tiendra a honneur de resoudre si l'on veut des sol dats il faut savoir les payer. Puisque YÉtoile est en veine de démocratie, nous la prierons de nous dire ce qu'elle pense, démocratiquementdu projet de loi qui élève de prés d'un tiers le nombre des malheureux jeunes gens que la milice enlève chaque année leurs fa milies, pour les menu3 plaisirs du départe ment de la guerre. Nous est avis qu'il y a la, pour elle, un sujet d'étude infiniment plus intéressant et plus démocratique que la question d'argent qu'elle soulève. On écrit de Bruxelles au Journal de Liége, que le gouvernement beige a été informé officiel- lement qu'il sera invité a prendre part la Con férence sur la question romaine. Nous ne sommes pas en mesure de contróler l'exactitude de cette nouvelle; mais comme le corres pondent du Journal de Liége est parfaitement en po sition de connaitre ce qui se passé dans les regions du pouvoir, on peut la tenir tout au moins pour vraisemblable. Quoi qu'il en soit, nous espérons bien que le gouvernement déclinera l'honneur qu'on veut lui faire. Que la Belgique ait éte representee a la Confé rence de Londres lorsqu'il s'est agi de régler la ques tion du Luxembourg, cela se concoit et s'expiique paree que sou intèrél y etait directement en jeu. Mais qu'iraienl faire les diplomates beiges dans une conference sur la question romaine i) La Belgique, par sa constitution politique, par la neutralité qu'il lui est imposé de garder, doit se de- gager impletement des combinaisons politiques qui peuvent modifier letat de l'Europe Sa politique extérieure ne doitêtre que commerciale. D'ailleurs la Belgique a-t-elle été consultée lors- que, en 1849. la France, ou plulöt Louis-Napoléon, est allé a Rome rétablir le pouvoir temporel renversé par la revolution romaine 1 Non. Pourquoi done irait- elle aujourd'hui chercher a dénouer une difficulté qu'elle n'a pas contribue a créer (.'existence du gouvernement papal ne regarde que les Romains. S'ils sont fatigués de supporter sa tyrannie et son impuissance, les nations ètrangères n'ont aucun droit de le leur imposer par la force. Notre Constitution dit que tous les pouvoirs emanent de la nation. Nous donnerions le plus éclatant démenti a cette Constitution et a la Revolution dont elle est nèe en mêuie temps que notre indépendance, si nous meconnaissons au peuple remain ces droits dont nous avons usé nous-mêmes. Ces réflexions, que nous empruntons au Peuple beige, sont marquées au coin du bon sens, assu- rément, mais d'un bon sens trop vulgaire, trop commun, pour être admis dans la pratique de la grande politique. Nos doctrinaires assisteront bien certainement a la Conférence, si elle se réunit, tout comme ils sont intervenus naguère dans les affaires du Mexique. Nous avons envoyé des sol dats a Maximilien d'Autriche pour l'aider dans son oeuvre de compressionnous avons dénié alors aux Mexicains le droit de se gouverner eux-mêmes. Pourquoi agirions-nous différemment aujourd'hui Vienne la Conférence et nous sommes convaincus que nos doctrinaires feront pour le Pape ce qu'ils ont fait pour le gouvernement cléricarmexicain. Quand on n'ose pas, chez soi, trancher la ques tion de la séparation de l'Eglise et de l'Etat, il y a de bonnes raisons poor croire qu'on ne se sou- cierait pas d'en favoriser la solution a Rome. Nos doctrinaires savent très-bien que le pouvoir tem porel du Pape venant disparaitre, il ne leur se- rait plus possible de différer chez nous la discussion des questions clérico libérales. Or, comme ils ont peur de toucher a ces questions, ils se garderont bien d'appuyer les prétentions de l'Italie. Tant pis pour les Romains, mais il faut être logique avant tout. La assemblée générale semestrielle de la Compagnie du Chemin de fer de la Flandre Occi dentale, a eu lieu a Londres le 31 Octobre der nier. Le rapport du directeur gérant s'exprime ainsi Les chemins de fer de la Flandre occidentale ont été exploites depuis le 1or avril par la Sociélè générale d'exploilation des chemins de fer, qui continue a en- tretenir les lignes et le materiel en parfait état. Ce der nier a dü être augmenlé pour faire face aux besoins croissants du service. La Société genérale d'exploita- tion a, depuis notre dernière assemblée, étendu ses opérations par des contrals passés avec la Compagnie de la Jonction de l'Est (Manage a Wavre) et avec la Compagnie d'Ostende a Armentières. La première section de'Ia seconde de ces lignes d'Ostende a Thou- rout, quinze mille environ, est a la veille d'être livrée au public. On mettra sous peu la main aux travaux de la ligne de Braine-le-Comte a Courtrai. Ceux de la ligne de Denderleeuw a Courtrai avancent. Les lignes deRoulersa Ypres et deNieuport a Dixmudetouchent a leur fin. Les plans et documents complémentaires de la ligne de jonction de Poperinghe et d'Hazebrouck sont soumis a ['approbation de M. le Ministre de l'a- gricullure, du commerce et des travaux publics de France. Le materiel en parfait état On peut le croire en Angleterre, bien loin d'ici. II y a tout de mème du mieux mais on est encore loin du parfait état. Tous les gardes-champêtres des communes de l'ar- rondissement d'Ypres circulent avec des listes de sou- scription pour le cadeau a offrir a M. Vandenpeere- boom, Alphonse. II ne manque plus que d'envoyer les gendarmes! L'affaire n'en mareherait que mieux. Un meeting a été tenu dimanche a Iseghem, contre ['augmentation des charges militaires, en présence de plus de 300 habitants de la ville et des environs, sous la présidence do M. Yan de Walle-Vermeulen, membre du Conseil communal. MM. Neyrinck, de Clercq Clément, V Vion, Ver- hatnme et De Vos ont pris successivement la parole, pour démontrer le grand préjud ce que le pays es- suierait si les lois soumises au Parlement devaient être adoptées. Le Meeting a résolu qu'une petition serait envoyée ia Chambre des représentants pour réclamer, non- seulement contre les projets présenlés, mais contre toule aggravation des charges militaires. Revêtue d'environ 160 signatures, parmi lesquelles celles des principaux habitants d'Iseghem, elle a été expédiée a la Chambre des représentants. L'Associalion libérale et constitutionnelle d'Anvers s'est reünie en assemblée générale le 20 de ce mois. Après avoir entendu plusieurs discours dans lesquels on a présenté l'exagération des dépenses militaires comme le fléau de l'Europe, elle a résolu, a la presque unanimité des voix, d'adresser une pètition a MM. les membres du gouvernement et des Chambres pour les prier de meltre immédiatement a l'etude un projet de loi sur la milice d'accord avec les principes d'éga- 'iié garantis a tous les Beiges el de modifier ['organi sation do la force publique dans le sens 1° De la reduction du temps de service, au temps striclement necessaire a l'instruction militaire com pléte; 2° De la suppression du rappel pour un mois, tel qu'il est proposé par le gouvernement; 3° De la diminution réguliere et constante du bud get de la guerre. En outre, le comité s'est rallié a une proposition ayant pour but de consulter les diverses associations du pays sur l'opportunite de réunir a Anvers un con gres libéral. Si l'on n'obtient pas leur assentiment, un congrès libéral sera néanmoins possible et utile, a-t-on dit, entre les libéraux d'Anvers. M. le gouverneur du Brabant, qui est, comme on sail, grand partisan de la loi de 1842 sur l'enseigne- ment primaire, a mis, paralt-il, ['administration com munale de Bruxelles en demeure de dèlibérer sur la proposition du ministre de l'inlerieur d'organiser des écoles d'adultes avec le concours de l'Etat, en y ad- mettant leclergó catholique a litre d'autorilé. Nous apprenons que la section de l'instruction pu blique, a l'unanimiió, a rejeté la proposition du mi nistre et qu'elle présentera son rapport a la prochaine seance du Conseil. Etoile M. le gouverneur du Brabant rappelle de nouveau aux administrations communales de la province qui n'ont pas satisfait encore aux prescriptions de sa circulaire du 23 novembre 1866, relative aux écoles d'adultes, qu'elles doivent le faire sans plus de re tard. Les administrations qui soul encore en retard de répondre a M. le gouverneur sont averties que des mesures vont être prises pour l'envoi de commis- saires spéciaux, conformément a l'art. 48 de la loi du 30 mai 1836. Ce haut fonctionnaire se plait a croire que les administrateurs que la chose concerne ne le meltronl pas dans la nécessité d'agir de la sorte en- vers eux. Eplzootie. Retralt des mesures exceplion- nelies. L'épizootie ayant cessé d'exister, tant en Belgique que dans les pays oü elle sévissait depuis 1865, le gouvernement a pris la resolution de rapporter les mesures exceptionnelles qui avaient dü être arrêtées dans l'intérêt de l'agriculiure. Desarrêtés royaux en date du 21 novembre réla- blissent la libertè des transactions avec les Pays-Bas, le dernier pays dont le bétail élait prohibé a nos fron- tièreset suppriment les formalités diverses qui étaient imposées dans le rayon de la douane pour empêcher la fraude. La seule mesure exceptionnelle qui, par precau tion, semble devoir être maintenue provisoirement, estcelle qui soumet a une quarantaine le bétail des- tiné a être engraissé dans les élables. Cette disposition même qui, d'ailleurs, ne sau- rait gêner le développement de I'industrie, dit le mi nistre de l'intèrieur dans une circulaire adressée aux gouverneurs, pourra, je l'espère, être rapportée pro- chainementelle n'empêchera, en aucun cas, le com merce de reprendre dés a présent toute son activité, et de faire jouir les populations des avantages d'un régime régulier et libéral. ACTES OFFICBELS. Encouragement de la vaccine. Distribution de la médaille d'or pour 1866. Par arrêtë royal du 18 novembre, la médaille de la vaccine est decernée, savoir Dans la province de Flandre occidentale Au co mité de vaccine de Bruges. Aux sieurs De Meule- naere, docteur en médecine, chirurgie et accouche ment, a Ardoye l.aforce Van Boeckxel, chirurgien- accoucheur, a Moerkerke Malliet, docteur en méde cine, a Thielt; Isacq, officier de santé, a Poperinghe; Vandekeere, docteur en médecine, a Oostroosebeke. Commissaire d'arrondissement. Par arrêlé du 14 novembre, le sieur Goupyde Beauvolers, conseil- ler communal a Bruges, est nommé commissaire de l'arrondissement de Bruges-Ostende, en remplace ment du sieur Vandenbulcke, dont la demission a été acceptée.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1867 | | pagina 2