d'ordinaire la politique du pouvoir avoue le vrai
caractère de la situation c'est 1'Epoque
Après urie campagne hardiment engagée, vigou-
reusement terminée, M. Rouher, dit elle, devait
triompher au nom du gouvernement; il s'est sou-
mis.
Beancoup de personnes pensent que la majorité
profitera de l'ascendant décisif qu'elle vient de
prendre sur le gouvernement pour repousser le
peu qu'il y a de libéral dans les projets de loi sur
la presse et sur les réunions publiques. Cela ne
nous surprendrait nullement. M. Rouher n'a-t-il
pas évoqué le fantóme du spectre rouge, de la
démagogie universelle, sapant tous les trónes in-
distinctement Et Ie propre de ces sortes d'exibi-
tions, nous le savons par expérience, n'est-il pas
d'entrainer pour conséquence immediate une réac-
tion anti libérale
La polèmique continue ardente et vive dans
toute la presse sur eet éternel sujet du pouvoir
temporel. A voir l'empressement des partisans du
pape-roi 5 rééditer les sophismes qui leur tiennent
lieu de raisons, il est clair que, pas plus que nous,
ils n'ont foi au jamais de M. Rouher.
L'argument favori est toujours celui de la né-
cessité du pouvoir temporel comme garantie de
la liber té de conscience des catholiques.
Ce paradoxe repris par M. Thiers dans son
grand discours est refuté par M. Scherer dans le
Temps avec une vigueur et une süreté de logique
remarquables. Voici quelques passages saillants
de cet article
Le repos des consciences catholiques, dit le
Temps, exige que Ie pape soit independant, et il ne
peut l'être qu'en restant souverain de Rome et du
territoire qui l'entoure. G'est ainsi qu'on peutformu-
ler la prétenlion dont nous parions, et c'est ainsi
concue qu'un orateur vient de l'appeler un argument
irréfragable, une position inexpugnable.
i) Nous ne demandons pas mieux que de porter Ia
question sur ce terrain, et de chercher, nous aussi, si
l'on ne pourrait pas y arriver a quelque chose d'irré-
fragable. 11 est temps d'en finir avec l'objection qu'on
nous oppose, et de montrer qu'elle ne supporle pas
un moment d'examen.
La liberté de conscience, c'est-a-dire Ia liberté
de professer une croyance et de célébrer un culte,
est comme toules les libertés elle a pour limite la
liberté du prochain, et mon droit cesse du moment
qu'il ne peut s'exercer sans porter atteinte celui des
aulres.
Un enfant israélite est baptisé subrepticement, il
est enlevé a ses parents. Ceux-ci perdent le droit de
l'élever; cet enfant sera désormais un étranger pour
eux, pire qu'un étranger, puisqu'il aura appris a les
regarder comme des infidèles et des mécréants. Aus-
sitót un cri d'indignation s'élève d'un bout de l'Eu-
rope a l'autre,car l'Europe, après tout, est beaucoup
moins devote qu'on veut bien nous le dire. Le pape,
lui, ne s'émeut pas un moment de ces réclamations
il maintient les droits de la vérité qu'il représente du
haut du sacerdoce qui lui a été confié, il fait valoir
les libertés de son ministère. Qu'y a-t-il a répondre
ècela? Rien absolument, du moment qu'on soutient
la thèse de M. Thiers. Car enfin il y va des intéréts de
la foi telle que l'entendent les cléricaux, de la religion
telle qu'ils la professent. C'est le souverain pasteur
qui a agi ainsi. De quel droit des gouverncmeuts, des
laïquès, viendraient-ils lui faire la lecon.
Les catholiques, selon M. Thiers, sont fondés a
faire valoir le repos de leurs consciences. Pour le
repos de nos consciences (tel est le langage qu'il
leur prête), nous voulons l'unitéde notre foi. Or,
comme l'unité de leur foi exige d'abord un pape, puis
que ce pape soit un souverain, puis que ce souverain
regne a Rome, les catholiques sont fondés a exiger le
mainlien du pouvoir temporel.
o Quel argument, juste cieldans hf bouche d'un
grand historiën, d'un orateur sans pareil, d'un horame
d'Etai expérimentél Le repos des consciences 1 Mais
ce repos don* vous faites la loi absolue de la sociótè,
ce repos, vous ne savez done pas a quel prix seule-
ment i! peut être garanti Les albigeois s'élèvent, il
faudra les exterminer. Savonarole se révolte, il fau-
dra le faire périr. Luther parait, il faudra rallumer le
bücher de Jean Huss. Voltaire et tout ce qui tient une
plume au dix-huitième siècle s'insurgenl contre l'au-
torité, ils troublent la foi des croyants, ils dérangent
le repos des consciences allons 1 ouvrons la Bastille a
deux battants, et plongeons-y tous ces adversaires de
la liberté religieuse.
La liberté réclamée par les catholiques ne
peut s'exercer qu'en'privant un peuple de ses droits
inhérents, élémentaires, que nos modernes idéés de
justice déclarent aussi sacrés que les droits mêmes
de Ia conscience.
Les Romains ont les mêmes droits que les autres
peoples, celui d'avoir un gouvernement de leur choix,
et celui de parliciper a ce gouvernement, de le con-
tróler.
Au lieu de cela, qu'ont-ils? Pour souverain, un
prêlre choisi par d'aulres prótres, sans aucune parti
cipation ou ratification quelconque de la part desci-
toyens, pour le gouvernement un régime de prêtres
dont les abus ont été cent fois reconnus, proclamés
par nos gouvernements francais, et auquel rien jus-
qu'ici n'a pu porter remède. Tant pis pour eux, nous
dit on .- la foi ne peut se passer de cet ordre de choses I
Et nous, nous répondons tant pis pour la foi qui pé-
rira, et qui mérite de périr si elle ne peut vivre que
par ['injustice, d
Une foule de personnes qui croient avoir, ou
ont, en effet, des principes libéraux, établissent
sans cesse des distinctions entre la doctrine de
l'Eglise et le Syllabus.
Voici comment leur répond un journal qui a,
du moins, le mérite de la logique, et qui a auto
rité en ces matières.
Nous lisons dans le Monde
Ce qui ne laisse que d'être plaisant, c'est que la
plupart des orateurs se croient obliges de decocher,
en passant, un désaveu au Syllabus. Nul ne veut
être soupijonné d'avoir quelque sympathie pour cette
doctrine maudite. On en dégage autant qu'on peut la
personne du saint-père ou les principes fondamen-
taux de religion, sans songer que ce sont des fonde-
ments aussi, des principes formulés par le saint-père,
acceptés par toute l'Eglise, et que dans un édifice
tout se tient. Quand on veut conserver un monu
ment, on ne choisit pas les piliers, respectant les uns,
renversant les autres. II faut reconnaitre, d'ailleurs,
que parmi ces ennemis farouches des doctrines ro-
maines, plus d'un pêche par l'ignorancesi on les
sommait, non pas de les réfuter, mais seulement de
les exposor, ils n'en traceraient qu'un portrait fan-
tastique.
Chemin de fer de Ia Flandre Occidentale.
Mardi 10, le dernier train de notre chemin de fer
est arrivé a Poperinghe en retard de nouveau de plus
d'une heure.
Le train de marchandises de 6 h. 30 est passé plus
tard encore, au milieu de la nuit.
Nous ignorons la cause de ce double retard.
Despotisme.
Un écrit, publié en France, contient les lignes
suivantes sur le despotisme administratif
Le despotisme est trés-divers de sa nature. C'est
un protée habile a revêtir mille formes. Parmi
celies-ci, il en est une qui, moins que quelques
autres, a excité la réprobalion des publicistes, et
qui n'en est pas moins pernicieuse. Je veux parler
du despotisme admiuistratif. II met les hommes
n dans la dépendance incessante des fonctionnaires
adminislratifs, qui finissent par se regarder comme
investis d'une sorte de droit divin. Outre qu'il est
i> ou peut être pour les administrés une cause per
il manente de vexations, il fausse les libertés aux-
quelles on réserve ('appellation de politiques. C'est
o une forme de la tyrannie qui fait de grands ra-
vages. Après quelque temps, elle abêtardit com-
i) plétement le génie des peuples.
Hêlas! si, encore, ce n'était vrai que pour Ia
France! Mais malheureusement ces remarques
sont applicables partout ou l'on veut le pouvoir
fort des influences.
Travaux d'amélioration de l'ïser.
Parmi les amendemenfs au projet du budget du
ministère des Travaux publics pour l'exercice 1868,
figure une proposition d'augmentation de trente mille
francs pour le bassin de I'Yser.
Ces trente mille francs doivent couvrir les frais
qu'occasionneront lerenforcement des talus au moyen
de revêtements en briques, l'ensableraent de certaines
parties de digues et la construction de deux embarca-
dères a Nieuport.
II y avait déjè 7,500 francs portés au budget pour
ces travaux.
Voici un extrait du rapport adressé par M. Ie mi-
nistre des travaux publics
Budget du Ministère des Travaux publics pour
l'exercice 1868.
A M. le Président de la Chambre des représentants.
Brtixelles, le 24 octobre 1867.
Monsieur le président,
J'ai l'honneur de vous adresser le tableau ci-
joint,qui résumé lesdiverses modifications apportées
aux prévisions budgétaires du département des tra
vaux publics pour l'exercice 1868, déposées dans la
séance de la Chambre des représentants du 21 mars
dernier (n° 106 des Documents parlementair es, session
de 1866-1867.)
Pour ce qui concerne le chapitre II Ponts et chaus-
sées), le seul amendement que j'ai l'honneur de pro
poser consiste en une augmentation de 30,000 francs
a l'art. 37 {Amelioration du régime de I'Yser).
Dans le courant de l'année 1866, le collége des
bourgmestre et échevins de la commune de Rous-
brugghe-Haringhe et la chambre de commerce dt s
arrondissemenls d'Ypres et de Dixmude se sont adres-
sés au département des travaux publics a l'effet d'ob-
tenir l'exécutiondes travaux de dragage dans les par
ties les moins profondes de I'Yser, entre Rousbrugge
et le hameau dit Te Knocke.
L'instruction administrative a laquelle ces requêtes
ont été soumises a eu pour résultat de faire recon
naitre que la navigation sur I'Yser, entre Rousbrugge
(frontière de France) et l'endroit ditTe Knocke, situó
a l'aval de l'écluse de la Fintelle, établie au point oü
le canal de Loo s'embranche sur I'Yser, est très-pé-
nible, impossible même pendant certains mois de
l'année.
II n'est done pas douteux que des intéréts impor
tants, ceux du batelage, du commerce et de l'indus-
trie, réclament qu'un prompt remède soit apporté a
l'étatde choses facheux qui a été constaté.
II entre, en conséquence, dans les intentions du
gouvernement de donner, dès l'année prochaine, un
commencement d'exécution aux travaux a entrepren-
dre dans le bul d'améliorer le régime de la partie
prémentionnée de I'Yser, et c'est pour être mis en
position de le faire que mon département demande
aujourd'hui qu'un premier crédit de 30,000 francs
lui soit alloué dans le budget de l'exercice 1868.
II n'est pas hors de propos de faire remarquer ici
que les travaux d'amélioration dont l'exécution est
projetée sur le haut Yser ne font point partie de ceux
décrétés par la loi du 8 raars 1858, et que la dépense
ii en résulter doit nécessairemeut faire l'objet d'un
crédit nouveau.
La somme de 30,000 francs demandée de ce chef
doit être ajoutée a celie de 7,500 fr. déjè comprise au
projet de budget de l'exercice prochain, pour l'exécu
tion ii I'Yser de divers travaux secondaires d'amélio
ration, de telle sorte que l'allocation de l'art. 37 de ce
projet de budget est portée a la somme de 87,500 fr.
Nous nous empressons de répondre la demande
qui nous est faite en publiant la circulaire suivante
Monsieur,
Une épouvantable catastrophe vient de frapper la
pêche du littoral. L.a tempête du 2 décembre a enlevé
aux pêcheurs de B'ankenberghe et de Heyst leur
unique gagne-pain. Chaloupes, gréements, filets, rien
n'a été épargné, et l'hiver qui s'approche menace les
malheureuses families de nos raarins d'angoisses et
de privations auxquelles la charité seule pourra
sufïire.
Nous osons solliciter voire bienveillanle coopéra -
AMENDEMENTS PROPOSÉS PAR EE GOUVERNEMENT.