JOURNAL D'TPRES DE L'ARRONDISSEMENT Un Numéro 25 Centimes §iMM ill WH fl fel Le tout payable d'avance. Y FIVES, Dimanche Sixième anoée. - j\° 1. 5 Janvier 1808. PKIX rt'lltOSBEMEST mmm M AHÈh Mi vtM SB WW éÊÊk MI0B 1*161* UEK AiIiHO.lCES POUR LA BELGIQUE W gl jgjg g Mf B ffjl M ET DES REEL^S francs par an; A fr. 50 par semestre. gj HF 1 I ttl 8 11 31 1 fig 10 Centimes It petite ligne. Pour I'Etranger, le port en sus. MS B H PP 1 V/É I 1® Corps du Journal, 30 centimes. ifS Paraissant le dimanche. ^ïnu:s«| Laissez dice, laissez-vous blèraer, mais publiez votre pensée. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalches Félix I.ambin, imp.-lib., j On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres rue de üixmude59. I ou envois d'aryent doivent dtre adressés franco au bureau du journal. Solution de Ia crise ministérielle. Le nouveau ministère est constitué. Nous en donnons la composition d'après I'Etoile beige que nous avons tout lieu de croire bien informée. Ministre des Finances, M. Frère-Orban. Ministre des Travaux Publics, M. Jamar. Ministre de l'Intérieur, M. Pirtnez. Ministre de la Justice, M. Bara. Ministre des Affaires étrangères, M. Vander- stichelen. Ministre de la guerre, Ie général Renard. Les démis9tons de MAL Vandenpeereboom, Rogier et Goethals sont acceptées. Nous avons raconté les péripéties de la crise ministérielle. Après d'inutiles teritativas de rap prochement entre MM. Rogier et Frère-Orban, le Roi, comprenant enfin l'impossibilitè de con- stituer un ministère libéral dont le ministre des Finances serait exclus, a résolu de confier a ce dernier le soin de former un cabinet, sous sa seule responsabilité. Nous tenons de source certaine, et ce point n'est pas sans gravité, que M. Frère a eu carte blanche et qu'ancune condition ne lui a été imposée par la Couronne, un peu humiliée, il faut bien le dire, de l'insuccès de ses visées. S'il en est ainsi, nous devons croire que M. le ministre des Finances a obtenu de ses nouveaux collègues des garanties sérieuses que le programme formulé par lui a son arrivée au pouvoir recevrait une prompte et compléte exécution. II nous paratt impossible d'admettre que M. Frère Orban.ayant obtenu du Roi l'autorisation de constituer un ca binet dans la plenitude absolue de sa liberté, n'ait pas stipulé de MM. Pirmez et Jamar qu'ils s'usso- cieraient sans réserve aux mesures qui doivent arracher définitivement l'Etat a ses relations com- promettantes avec l'Eglise. Quoi qu'il en soit. nous attendrons, pour juger le nouveau ministère, qu'il nous ait fait connaitre son programme. Mais, dès aujourd'hui, nous de vons dire la joie que nous a causée la chute, dans la personne de M. Alph. Vandenpeereboom, de cette politique batarde et tortueuse que notre re présentant avail inaugurée au pouvoir et qui mar- quera, dans nos annales parlementaires, comme une des plus laides pages de notre histoire depuis trente ans. Nous honorons toutes les opinions loyales et sincères. Si le cri de notre conscience, si les intéréts de la liberté et de la civilisation, tels que nous les comprenons,nous obligent a comba ttre, tantót les résistances du parti doctrinaire et tantót les prétentions du purli clérical, nous ne cessons point pour cela d'estimer les adversatres convain- cus que la latte place sur notre chemin Nos dé- dains, nos mépris, nous les réservons pour ces po- litiques sans foi et sans principes, pour ces soi- dis int hommes d'Etat qui se croient habiles dans l'art de gouverner les hommes paree que, pendant quelques courts instants, leurs petits procédés d'agents d'affaires ont obtenu quelque faveur. Cette politique d'expédients et de mensonge, M. Vandenpeereboom en était la vivante incarna tion au pouvoir. Elle meurt avec lui, honnie, con- spuée par la conscience publique, qui salue dans l'avénement du cabinet formé par M. Frère une ère nouvelle pour le libéralisme sincère et pro- gressif, dont le Congrès de 1846 avait formulé le programme. Puisse t-elle ne pas se tromper Le nouvel an Jonrnée de compliments, de sou- haits, de voeux; journèe de dupes pour beaucoup, d'hypocrisie pour la plupart. Journèe de cadeaux aussi, des parents a leurs en- fants, des patrons a leurs ouvriers, des maitres a leurs domestiques. Tel est l'usage. Fidéle a cette antique tradition et s'abandonnant a ses sentiments paternels depuis iongtemps appréciés, notre administration communale n'a pas voulu rester en arrière. A l'unanimilé de ses membres, elle vient de doubler nos impöls C'est son cadeau a elle. Les centimes additionnels qui étaient, pour la con tribution persouneUe, de 17 p. c. sont porlés a 24 ou 25 p. c. et, pour la contribution foncière égalemeal do 17 p. c., a 34 p. c. Ainsi s'évanouit pour les habitants d'Ypres, tout le bénéfice de la pérequation eadastrale. Le dégrèvement dont hProgrèsa fait larit de bruit a ('époque des élec- tions, que devientil? La restitution par l'Etat des sommes que nous avons payées indüinent pendant (ant d'années a peine faite, la commune s'en empare. Uue fois de plus se vérifie notre prediction du mois d'oc- tobre de l'annéepassée, d'une prochaine augmentation d'impóts I Le Progrès qui ne pouvait pas ignorer puurRrtit les projeis de ses palroos, nous traitait de MENTEURS. Qui des deux, de lui ou de nous, a rai- son aujourd'hui El ce pendant, nous devons le confesser, nous ne nous doulions pas, même a cette époque, que ['aggra vation dót être aussi penible; nous n'aurio.ns jamais osésupposer que le Gonseil communal eüt choisi un moment si désastreux pour ia décréter. Comment c'est au milieu d'un hiver qui menace d'être des plus rigoureux, eu plèine crise financière, industrielle, commerciale, alimenlaire, quand le blé se vend 40 fr. et Ia viande 1 fr 70 le kilogr., quand le beurre, les oeufs, les pommes de lerre, cette noui riture quoli- dienue du petit bourgeois aussi bieu que de I'ouvrier, quand tous les objets de première nócessité sunt a des prix inabordables, c'est ce moment que choisit le Couseil pour frapper ses coocitoyens de uouvelles charges I Ne sait-il done pas qu'il atteint le petit ren tier, le détaillant, le boutiquier, bien plus durement que le riche Jgnore-t-il par hasard qu'a cetteheure d'incertitude et d'appréhension de l'avenir toute tran saction commerciale est morte et qu'a Ypres, oü il n'y a aucune industrie, d'autre commerce que celui des dentelles paralyse par la crise confine tous les commerces deluxe, de poiguanles souffrances attei - gnent la petite bourgeoisie tout comme le peuple, souffrances souventd'autant plus poignantes que l'a- mour-propre et les nécessités du crédit les tieunent plus secrètes. Mais non, ces considérations n'ont pas trouvé gréce devant les decisions du Gonseil communal. Et le bé néfice que nos petits commercants allaient réaliser par le dégrèvement cadastral et qui pouvait les sau- ver peut-être de la banqueroute, la commune impi- toyable le réclame. Ou ne peut certes supposer qu'on veuille ruiner notre ville, et cependant ou le voudrait qu'on ne s'y prendrait pas autrement. Nous prèvoyons la réponse la nécessité de faire face aux dépenses. G'esl invariablement celle qui est chargée d'expliquer, sinoti de justifier, toutes les augmentations d'impóts. La nécessité de faire face aux depenses I II ne peut s'agir évidemment des dé penses ordinaires, car les ressources ordinaires ont toujours sufii a ces dépenses et elles doivent conti- nuer d'y sufilre, s'il est vrai, comme on le répète chaque jour, que nous sommes parfaitement admi- nistrés. C'est done pour des travaux extraordinaires qu'il faut créer des ressources Pourquoi alors ne pas suivre l'exemple des autres villes et n'a voir pas recours a l'empruni 1 Ge procédeau- rait du moins l'avantage c(e ne pas peser de tout son poids sur les contemporains, de distribuer equitable- inent les charges en faisant supporter une part par les génerations futures qui, autaut et même plus que nous, profileront des travaux d'amélioration. Mais, voyons, que nous doniie-t-on pour l'argent qu'on nous deinande? Des promesses qui ne se réalisent ja mais. Ou est la distribution des eaux qui intéressse au plus haut degré l'hygiène publique? Aprés tout le bruit qu'on a fait, nous nous trouvons en face d'un projet qui prétend, au prix de 800,000 francs, trans former notre beffroi en une vaste citerne. Le pave ment de nos rues est deplorable, ehacun le sait. Songe-t on a le refaire? Nadement. On relève par-ci par-la et a grands frais quelques fliques d'eau qui, relevees aujourd'hui, sont une mare demain. On a construit des trottoirs, c'est vrai, mais avec les de niers des conlribuables qui, outre tous lesem- barras qu'ils ont subi, en out encore paye uue large part. Et Ie marché aux houblons qui, s'il avait fallu en croire nos faiseurs de l'Association agricole et de l'Hótel-de-Ville, devaitamener dans notre ville mou vement et prospérite. est-il ontanisé du moins? Le reglement de ce marche a eié voté et nous nous rap pelons avoir entendu cette declaration faite au Consei| il y a plus d'un an Que la presse était commandée, qu'elle allait arriver. Eli! bien, le marché fonc- tionne-t-iltient-il tout ce qu'on a promis en son Étrennes.

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L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 1