sans un sentiment pénible,que dans l'arrondissement de Philippevilie, qui ne compte que 86 communes, 15 n'ont ni bourgmestre ni échevins 34 autres n'ont pas de bourgmestre et 36 n'ont qu'un échevin. II n'y a que 17 communes dans eet arrondissement dont Ie collége échevinal soit au complet. Ce détail ne prouve guère en faveur du zèie du der nier ministre de ('Intérieur démissionnaire. Correspondance. Bruges, le 2 Février 1868. A Monsieur Ie docteur J. Lecluyse. Je veux que vous soyiez bon prophéte, cher doc teur. J'aurai le dernier mot, en miéloignant de plus en plus de la question, conformément a votre prèdiction du 23 janvier dernier, n° 5 del 'Opinion d'Ypres. J'oublie très-volontiers votre... malentendu et vous donne I'assurance que je n'ai rien de plus a cceur que de conserver toujours nos vieilles relations d'amitié. Cn. Cnapelynck. La misère en Amériijiic. Trois millions d'homraes, dans le Sud, sur le point de mourir de faim, dit Ie New-York Herald lui-mème, et trois cent mille travailleurs inoccupés dans les Etats du Nord, voila quel est, en deux lignes, Ie bilan de Ia misère aux Etats-Unis. Parions d'abord du Sud, qui ne s'est jamais relevé, depuis sa conquête sur le Nord et sa soumission for- cée aux ultra radicaux. Sur les trois millions d'individus qui mourront lit- téralement de faim, eet hiver, si le Congres ne leur vient en aide, les deux tiers sont des noirs. Ge chiffre, si exagéré qu'il paraisse, n'est pourtant que très- exact. 11 est exlrait des statistiques publiées par les gouverneurs des Etats méridionaux. II est justifié par les supplications presque désespérées que les géné- raux Ord, Gillem, et tant d'autres, adressent jour- nellement a Washington, pour qu'on soulage leurs districts du Mississipi, de la Louisiane, etc... Dans le premier de ces Etats, il y a plus de cent mille nègres sans travail, qui courent la campagne, volant lout ce qu'ils peuvent trouver, 11 n'y a pas, dans certains comtés, une seule tête de bétail vivante, ni poules, ni pores, ni vaches. A 400 lieues de la, en Virginie, les mêmes ravages se produisent. On se bat pour un morceau de pain, pour un poulet, pour une mesure de maïs. Dans tous les Etats du Sud, la haine fomentèe par les radicaux nordistes entre les noirs et les blancs a déja dégénéré en une guerre de race, avivée encore par une lutte permanente pour la nourriture quoti- dienne. Les noirs ne peuvent ou ne veulenl pas trou ver de travail le vol est leur seule ressource. Or, les blancs défendent a coups de fusil et de révolver le peu de provisions qu'ils ont encore. Les noirs, dit le correspondant d'un journal de New-York, sont incontestablement plus malheureux que sous le régime de l'esclavage. Dans plusieurs comtés de ces Etats, les bois sont infestés de bandes de nègres qui chassent pendant le jour et volent pen dant la nuit. La haute Louisiane, le bas Mississipi et les districts cotonniers de la Géorgie et dos Carolines sont soumis a un véritable règne de terreur. Les nègres ne sont pas seuls a souffrir. Des mil- liers d'habitants blancs ont èpuisè leurs derniers ap- provisionnements, leurs dernières ressources et n'ont autre chose que la famine en perspective. Quelques planteurs prévoyants avaient bien songé a préraunir leurs families coutre Ie fleau, mais les nègres ont pillè leurs granges et ont devasté les greniers. Et le produit de ces vols quotidiens est prompte- ment absorbé ou dilapidé. Les noirs, a peine aussi vêtus que leurs ancêtres du Congo, s'ameutent autour des gares de chemins de fer, et disputent quelques pores les débris de provisions jetés par les portières par les voyageurs du Nord. Que fera le Congrès, auquel on s'adresse, pour re- mèdier a un si effroyable état de choses? Dira-t-il, comme le Times de New-York, le seul journal opti- miste en ces malières, que le mal n'est pas encore aussi grand qu'on le prétend, mais qu'il ne tardera pas a le devenir, et les représenlants refuseront-ils tout secours Les uns lui proposent de voter une somine de 30 millions de dollars les autres de vendre l'or qui est dans le Trésor, et d'expédier dans Ie Sud l'excèdant de papier-monnaie que produirait cette vente. Bien d'autres projets sont encore soumis aux députés. Le Congrès ne consentira probablement a aucun de ces plans pour secourir le Sud. 11 faudrait seulemetil obtenir de lui qu'il autorisèt Ie général Howard a dis poser des 8 millions de dollars, ou 40 millions de francs, qu'il a encore en sa possession comme direc teur du bureau des affranchis. II faudrait qu'on l'au- torisat aussi a faire réparer, par l'initiative du gou vernement, les levées du Mississipi, que les Hots crevassent toujours. Mais on aimena probablement mieux priver les nègres de cè travail et les laisser mourir de faim ou devenir meurtriers et voleurs, plutót que de faire intervenir la main de l'Etat dans une question oü la liberté individuelie est engagée. Dans les Etats du Nord, la misère se montre moins a nu et sur une moindre échelle. Cependant, elle est encore terrible. Les faits divers des journaux de New-York, de Philadelphie, etc., peuvent lutler de poignant inlérêt avec les faits divers des jour naux de Londres. Les morts par la faim y foison- nent. La misère des ouvriers du Nord est d'autant plus facile a comprendre que les dépenses de la vie maté- rielle n'ont pas baissé de ce qu'elles étaient pendant la guerre, tandis que le travail a diminué comme quantité et comme rétribulion. II fail tout aussi cher vivre, et on travaille beau- coup moins et a moins bon compte. La fermeture des fabriques, des usines, sembleut être a l'ordre du jour dans les Etats de New-York, de la Pensylvanie, de l'Ohio, de la Nouvelle-Angleterre elle-même. Dans la métropole américaine, New-York seule- ment, il y a, dit Ie World, 50,000 individus sans ou- vrage. Et encore ce journal ne parle pas des 45 a 20,000 femmes qui travaillent dans les ateliers ou pour la confection. II faut que les affaires soient bien bas lombées pour que les fabricants renvoient des ouvrières donl le salaire était aussi faibie. En moyenne, les femmes ne gagnent que 20 francs par semaine, payables en papier, quatre billets ou green cacks d'un dollar. Or, les plus infimes boarding houses, ou pensions, demandent, par semaine, 17 fr. 50 cent. 11 ne reste done a ces malheureuses ouvrières quand elles travaillent, que 2 francs 50 cent, par se maine en dehors de la nourriture et du logement. Des armées d'individus sans ouvrage encombrent les quais et les rues de New-York et se précipilenl la oü la moindre chance d'emploi est tofferte. Sur une simple annonce d'un journal qu'une maison d'epicerie cherchait un employé, il y a eu six cents offres. Sur 4,000 bijoutiers, a New-York, il y en a 1,500 sans travail; 200 graveurs seulement sur 900 sont occupés. Sur 6,000 charpentiers, 500 ne font rien, et 1,500 travaillent a moitié prix. Des 8,000 fabricants de cigares, la moilié seulement est occupée. A Philadelphie, il y a plus de 25,000 ouvriers des fabriques sans travail. A Boston, Chicago, Cincinnati, Saint-Louis, la situation est la même. Les industriels ne peuvent même pas arriver a faire leurs affaires, malgré les réductions qu'ils opèrent sur le salaire de leurs ouvriers. En décembre der nier, il y a eu des faillites pour une somme de plus de 16 millions de francs. Deux cliiens de garde. Un journal satirique de Lyon, la Marionnetle, publie sous ce titre, Economie domestique, le petit dialogue qu'on va lire Jean. 11 faut, ma chère Jeannette, que je te com munique un projet qui depuis longtemps déja me trotte dans la tête j'ai envie de prendre un chien de garde de plus nour la ferme. Jeannette. Un autre chien de garde, tu n'y pen- ses pas, mon cher Jean, n'avons-nous pas déja le brave CabaüD? Jean. C'est vraimais je crains qu'aujourd'hui Cabaud ne sulïise pas. Jeannette. Comment, ne suffise pasCabaud n'est-il pas un brave et solide matin, n'a-t-il pas déja fait mille fois ses preuves, soit contre les loups qui voulaient manger nos moutons, soit contre les renards qui voulaient égorger nos volailles, soit contre les voleurs qui Nouiaient emporter nos grains et notre argent? Cabaud n'a-t-il pas le corps robuste et agile et des dents blanches bien aiguisées? Jean. Qui, je n'en disconviens pas, sansdoute Cabaud est un brave chien qui jusqu'a ce jour a sou- lenu vaillammeul l'honneur de notre ferme, mais remarque, Jeannette, que tous les fermiers d'alen- tour cherchent a augmenler les moyens de defense de leur maison ainsi notre voisin Fritz a acheté il y a deux mois un énorme boule dogue avec un collier hé- rissé de pointes de fer, il faut bien se mettre a l'unis- son et ne pas lui être inférieur. Jeannette Hél qu'importe ce que fait notre voi sin je pense que vous n'en avez pas peurvous êtes bien sür qu'il ne cherchera jamais a nous chercher querelie, il nous connait assez pour cela d'ailleurs son boule-dogue aboie beaucoup, surtout contre les roquets, et je crois qu'il fait plus de bruit que de be sogne. Tandis que Cabaud ne crie pas tant, il moi d bien, et Fritz en sait quelque chose. Jean. Ce que tu dis la, Jeannette, ne manque pas de justesse ni n'empêche que je persiste dans mon idéé ma ferme a toujours passé pour l'une des pre mières de tout le pays, je veux qu'elle conserve son rang, et si Frilz a deux chiens de garde, j'en aurai deux, s'il en a trois, j'en aurai trois, s'il... Jeannette. En vérité, mon ami, je ne te com- prends pas; d'après cela, il n'y aurait pas de raison pour ne pas rem placer nos vaches, nos chèvres et nos moutons par des chiens destinés a mordre les pas- sants. On dirait vraiment qu'au lieu de vouloir simplement te défendre tu as envie d'attaquer.... Jean. Moi, attaquerl oh I l'on connait trop mon caractère pacifique, je suis ennemi des discussions et des procés. Jeannette. Ce pendant depuis quelques années tu en as eu pas mal de procés. Jean. Damel quand on venait me chercher! Jeannette. Oh! te chercher! pas toujours ainsi l'avant-dernieravec eet homme qui demeure de l'aulre cóté du ruisseau Jean. Oh! mais la j'avais raison. Jeannette. Oui, mais tu as perdu quand même, et il nous a fallu payer les frais et il n'y en avait pas mal. Enfin laissons celapour en revenir au chien de garde, franchement ce serait une sottise d'en acheter un autreindépendamment de ce qu'il nous coütera, il faudra faire l'emplette d'un collier, d'une cabane, que sais-je et puis le nourrir, tandis qu'il ne nous rapportera rien, avec l'argent que nous dé- penserons, nous pourrions avoir vingt poules de plus. Jean. Non, non, j'aime mieux le chien de garde, et puis, vois-tu, Jeannette, nous avons besoin de maintenir l'ordre chez nousje remarque que depuis quelque temps nos moutons, nos chèvres, nos bóliers sont inquiets, remuants, ont l'air de vouloir s'agi- ter. Jeannette. riant. Bah! nos moutons? Jean. Tu ris, mais figure-toi que l'autre jour, en entrant dans l'écurie, ils se sont tous précipites sur moi comme pour me renverser. Jeannette. Pardienne, ils avaient envie de sortir, voila tout. Ecoule-moi, ami Jean, je crois que tu les tiens trop enfermés, ils auraient besoin de grand air et de liberté, et tu ferais bien, crois moi... Jean. De les laisser courir a leur aise? Non, non, j'aime mieux prendre un second chien. 1CTES «mCIELS. Nomination. Un arrêté royal, en date du 5 fé vrier, renouvelle pour le terme de cinq ans, a prendre cours le 31 décembre 1867, le mandat de M. DuRutte, membre de Ia commission administrative del'institu- tion royale de Messines. Par arrêté royal du 5 février, la démission de M. Van den Boogaerde, de ses fonctions de greffier au tribunal de première jnstance séant a Ypres, est acceptée. II est admis a fajre valoir ses droits h la pension. EAIT3 DÏVESS». Le Conseil fédéral suisse recoit de nombreuses plaintes sur le sort qui est fait, après leur libération, aux Suisses qui s'enrólent dans I'armée pontificale^ Au lieu de repatrier ces individus a ses frais, ie gou vernement romain, après avoir réglé leur masse, ce qui souvent les laisse sans ressources, les abandonee a leur destinée. Ordinairement, les soldats ainsi libé- rés s'embarqueht pour Marseilles ou Gênes et s'en rólent la au service de Ia République Argentine. A cette occasion, voici un autre abus des enróle-

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L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 2