VILLE D'YPRES.
ment il était atteint d'hydrophobie. Presque tous les
chiens du village sout déja abattus.
L'hippophagie comme la boucherie, a voulü avoir
le mardi-gras, son char triomphal. Deux chevaux
gras destinés laconsommalionontélé promenés dans
Paris, trainés par deux boeufs.
Les accidents, singulièrement multipliés et terri-
bles, auxquels donne lieu la déplorable manie de lais
ser les chiens sortir dans les rues sans muselière,
font journellement de nouvelles victimes. Le danger
est tel qu'on ne saurait trop appeler l'atlention de
l'autorité et des habitants sur les catastrophes répé-
tées que les journaux ont a enregistrer tous les jours.
Avant-hier soir encore, le poil hérissé, les yeux
étincelants, une écume sanguinolente a Ia gueule,
présentant, en un mot, tous les symptómes de la rage
a son dernier période, un chien de forte taille par-
courait les rues du quatorzième arrondissement,
mordant tous les animaux de son espèce qu'il ren-
contrait et mettant en fuile les passanls épouvantés.
Le sergent de ville Pothier, de service sur ce point,
redoutant les malheurs que pouvait occasionner eet
animal, se mit résolüment a sa poursuite.
L'ayant atteint, il se disposait a Ie saisir lorsque le
chien se retourna vivementet s'élan^a sur lui.
Une lutte affreuse s'engagea alors entre l'hommeet
l'animal elle ne dura que quelques instants, et le
chien tomba sans vie il avait été transpercé par
l'épée du sergent de ville, qui recut les félicitations
de la foule.
Malheureusement, le courageux agent avait été
grièvement mordu au visage. II s'est rendu sur le
champ dans une pharmacie, oü il s'est soumis a la
cautérisation, et les precautions qu'il a prises font
espérer que eet événement n'aura pour lui aucune
suite dangereuse. (France.)
Le père Fischer, ami et confesseur de l'empereur
Maximilien, vient de quitter le Mexique. Un journal
américain assure que peu de jours avant son depart
il a vendu pour 3,000 piastres au gouvernement du
président Juarez divers papiers secrets que Maximi
lien lui avait confiés.
L'expérience du décapité voyant. Nous lisons
dans la Liberie
On n'a point oublié que le père d'Eugène Sue,
chirurgien dislingué, soutenait que la mort n'est point
instantanée chez les décapités, que des pensées ef-
fr yantes pouvaient être concues par cette cervelle
qui était isolée de son corps, et s'élevait contre la
philanthropic qui a fait adopter le terrible instru
ment des supplices civilisés. Les experiences sur les-
quelles s'appuyait Sue étaient exécutées a l'aide de
courants galvaniques, excitant des contorsions chez
les décapités avec une facilité si grande que quelques
spectateurs ont éprouvé de graves accidents a la
suite de la terreur produite par ces convulsions.
Nous apprenons par les journaux de Lyon que
M. Claude Bernard exécute des expériences d'un
autre genre sur des chiens et des chats soumis a la
décapitation. II parait qUe M. Claude Bernard injecte
du sang artériel dans la téle de ces pauvres décapités
et que l'on voit la chaleur et la vie renaitre 0 mesure
de l'afflux sanguin. L'ceil s'allume et semble voir. On
prétend qu'on a saisi un mouvement de la paupière
en approchant vivement un marleau 1
Peut-être l'imagination des observateurs a-t-elle
une grande part dans cette expérience, qui prouve-
rait que la vie n'abandonne point instantanément le
supplicié, mais s'óteint progressivement a mesure
que le sang rougit le son du panier. C'est un instant,
dira-t-on, très-court; mais que de pensées peu vent
se succéder dans un pareil moment 1
On voudrait tirer de cette expérience du chat
décapité voyantqu'il exisle une connexion directe
entre la presence du sang artériel et la sensibilité
nerveuse, qu'il excite par sa presence. Mais il nous
semble que cette doctrine serait bien fragile si elle
avait besoin d'uue preuve pareille pour être établie,
si l'induction philosophique et l'analogie D'y condui-
saient pas directement. En général, on peut dire que
la vivisection ne produit jamais de résultats dignes
des souffrances que l'on impose aux victimes qu'elle
fait.
Nos confrères de Lyon croient pouvoir cepen-
dant conclure de eet heureux coup de marteau que
M. Claude Bernard a prouvé que la vie et la pen
see sont l'effet et le fruit de l'accord de l'harmonie
des fonctions. Ce n'est point comme cela que nous
arriverons a savoir pourquoi notre langue est muette
quand on a fini de parler. On décapiterait tous les
chats du monde et tous les chiens par-dessus le mar-
ché, qu'on ne saurait pas ce que deviendra un jour
la folie de la maison!
Le sieur P.avait l'habitude d'aller au café très-
souvent, ce qui contrariait beaucoup sa femme, qui,
espérant lui faire perdre cette habitude, s'était mise
depuis quelque temps a aller le chercher et lui faire
des reproches devant les habitués du café. Chaque
fois que cela arrivait, P... se sentait humilié mais
d'un caractère très-doux, il ne répondait pas a sa
femme, qui parvenait presque toujours a l'emmener
avec elle. Plusieurs fois il lui avait dit
Tu es cause que les amis me tournent en déri-
sion, par ce que je n'ai pas la force de te résister
cela tournera mal.
S'inquiétant peu des récriminations de son mari,
Mme P... continua a aller le chercher au café. Avant-
hier, il lui dit
Chère femme, je te jure que tu es venue me
chercher aujourd'hui pour Ia dernière fois.
Le lendemain, P... fut trouvé pendu dans son gre-
nier. II s'était attaché avec des épingles, sur la poi-
trine, un écrit ainsi concu
Pendu par embêtementde ma femme..
Une grande fortune est échue au ténor italien Scof-
fino, actuellement en Amérique. Avec un seul billet
de la loterie des minières du Massachusetts, il a gagné
la bagatelle de 200,000 dollars, c'est-a-dire un peu
plus d'un million de francs.
Curieuse annonce
On demande, pour faire le malade guéri dans le
salon d'attenie dlun docteurun homme d'apparence
robuste et distinguée a la fois.
(S'adresser, poste restante, aux initiales B. J.
K. R.)
Toujours a prime.
A cette cinquième partie du monde, comme
un écrivain irlandais l'a dénommée, la Mère Patrie
envoie une foule de choses inutiles a ses habitants, et
les conséquences trop souvent, sont que la place est
encombrée et les affaires déprimées. De cette catégo-
rie. nous demandons Ia permission d'en excepter deux
articles, les deux célèbres remèdes du professeur
Hollo way. Dans toutes les parties de l'Australie elles
sont a prime. Les Pilules et i'Onguent sont considérés
comme les choses les plus utiles qui puissent être
emportées aux mines, attendu que leur efficacité dans
les maladies communes de la Région d'Or est parfai-
tement connue de tous les chasseurs d'or, et par con
séquent sont achetés avec empressement, a tout prix,
par ces adorateurs du Temple de Mammon.
Pour les fièvres bilieuses et tous les désordres du
foie et des intestins qui dominent dans les terrains
aurifères de l'intérieur, les Pilules paraissent être un
remède positi'f, immédiat, invariable. Nous avons vu
des chasseurs d'or de retour des excavations, et leurs
récits sont uniformes. Le témoignage n'est pas moins
concluant au sujet de I'Onguent, comme moyen de
faire disparattre les rhumatismes et névralgies, gué-
rir les blessures, les écorchures, les contusions, etc.
En un mot, chacun dans les endroits déserts, con-
sidère les deux préparations d'Holloway comme une
caisse de médecine suffisaute pour tous les dé
sordres de l'homme intérieur ou du dehors. II sait
paree qu'il a hiverué et séjourné avec ces remèdes
Ióin des habitations, qu'il peut avoir en elles Ia plus
grande confiance en cas de maladie, en toute saison
et dans toutes les circonstances. Presque chaque mi
neur a certaine anecdote particulière raconter au
sujet des cures qu'elles ont produites; membres sau-
vés de corruption, ulcères préservés de gangrène,
articulations einbarrassées relachées, maladie de foiè
arrêtée, dyssenterie et diarrhée guéries. Voila leurs
victoires et leurs trophées En fait, elles sont parmi
les bonnes choses dont nous ne pouvons pas nous
passer, et biën que l'importation soit aujourd'hui si
grande qu'elle parait incroyable, les demandes dé-
passent encore les livraisons. Munis de ce remède, le
mineur et le colon ont peu besoin d'avis médical, car
il est hors de question que leurs effets curatifs em-
brassent tous les cas de maladie et un grand nombre
d'accidents.
A quoi sert le succes au mineur si, quand il a
achevé sa fortune, il meurt a cóté de son trésoret
combien de vies d'hommes ont été sacrifices dans les
premiers temps des découvertes de For, qui auraient
pu être sauvées par ces inestimables préparations.
En Galifornie, nous dit-on, elles sont considérées
comme un article indispensable et des plus impor
tants de l'équipement de chaque mineuret nous
pouvons seulement ajouter, avec la connaissance de
ce qu'elles ont accompli dans toutes les parties du
monde, que se trouver sans elles, c'est presque être
sans le pain de la vie.
YPRES.
Etal-civil du 21 au 28 Février 1868.
NAISSANCES.
Sexe masculin 2 Sexe féminin 4.
MARIAGES.
Wrterbley, Charles, charpentier, et Vermeulen, Marie, mo
diste.
DÉCÊS.
Eannoy, Vincent, 70 ans, sans profession, épeux de Cathe
rine Lacante, rue de Dixmude. Bogaert, Marie, 72 ans,
denlellière, épouse de Pierre Devos, rue du Lombard. Van-
dermeersch, Louise, 49 ans, boutiquière, épouse de Francois
Allewaert, rue Basse. Bordedwie, Jean-Baptiste, 69 ans,
journalier, époux de Suzanne Laureys, rue Longue de Thou-
rout.— Casier, Théodore, 69 ans, religieuse, rue de la Boule.
Enfanls au-dessous de 7 ans
Sexe masculin 5. Sexe féminin 1.
POPERINRHE.
Etat-civil du 21 au 28 Février 1868:
NAISSANCES.
Sexe masculin 5. Sexe féminin 2.
MARIAGES
Baeke, Jean-Frangois, 45 ans, ouvrier, célibataire, et Bru-
neel, Virginie, 49 ans, ouvrière, veuve. Decrock, Liévin,
33 ans, domestique, célibataire, et Boeyaert, Léonie, 17 ans,
dentellière, mineure.
DÉCÈS.
Cambron, Philippe, 76 ans, sans profession, veuf, rue de
Boeschepe. Van Rgnynghe, Félix, 57 ans, particulier, cé
libataire, rue de Dunkerque.
Enfants au-dessous de 7 ans
Sexe masculin 4. Sexe féminin 2.
Poperinghe.
Prix moyen du marché du 28 Février 1868.
Froment, l'hectolitre32 31
Seigle00 00
Avoine11 50
Pommesde terre, les 100 kilog11 00
Beurre, le kilog3 00
lloublon, les 50 kilog85 90 00
ET AT indiquanl les quantités et le prix moyen
des grains, fourrages et aulres produits agricoles
vendus le 29 Février 1868, sur le mwché de la
ville d'Ypres.
NATURE
QUANTITÉS
PRIX MOYEN
POIDS
DES ARCBAND1SES
VENDUES.
PAK
MOYEN DE
VENDUES.
Kilogrammes.
100 kilogram
l'hectol.
Froment.
19.000
42-75
80-00
Seigle
4.9C0
30 00
73-00
Avoine
4,100
26-50
44-00
7,200
-28-50
80-00
9,000
30-00
80-00
L'Administration communale prévient tous les
habitants que le róle pour le recouvrement de la
taxe provinciale sur les chevaux, bètes cornes
et moutons, est provisoirement arrèté et déposé
au Secrétariat il l'inspection de9 contribuables.
Ceux qui se croiraient lésés sont admis faire
valoir leurs réclamations devant le Conseil com
munal.
Fait l'Hótel-de Ville, le 24 février 1868.
Les Bourgmestre et Échevins,
P. BERE.
Par ordonnance
Le Secrétaire,
J. DE CODT.