Joseph Demoulin.
VILLE D'YPRES.
Le Morning-Post rappelle un mot fort joli du pré
sident Lincoln.
Les adversaires de la candidature présidentielle du
général Grant ont commencé par exhumer une vieille
calomnieou médisance qu'on colportaitsursoncompte
dés le début de la guerre oü il a joué un si grand
róle.
On assurait qu'il se grisait de whisky, et une dépu-
talion de prédicateurs et pieux ministres de I'Evan-
gile alia exprès trouver Ie président pour le prier
d'enlever le commandement du sud-ouest a Grant,
qui venait de gagner la bataille de Shilon.
M. Lincoln les écouta patiemment et répondit
Messieurs, si vous pouvez me dire oü Ie général
se procure son whisky et quelle qualité spéciale il
consomme, j'en ferai envoyer un baril a tous les gé-
néraux qui sont en campagneje crois que cela leur
ferait du bien. d
Un horrible événement vient d'être constaté par le
commissaire de police d'un canton des environs de
Paris.
La dame veuve P..., rentière, êgée de 69 ans, ap-
partenant a une honorable familie du pays, avait la
monomanie de vivre seule dans sa maisori. C'étaita
peine si elle souffrait qu'une domestique, que lui en-
voyaient ses parents, vint chaque jour lui apporter
ses provisions et l'aider aux soins de son ménage.
Un de ces jours derniers, la domestique ne trouva
plus, en arrivant le matin, que les restes informes de
la veuve P..., dont il n'y avait qu'une partie de la
têle, un os du fémur et un pied. Ces débris gisaient
au milieu de la salle a manger.
La vieille dame avait Ie défaut de boire outre me-
sure des boissons alcooliques, dont I'abus I'a rendue
victime de cette affreuse destruction humaine qu'on
appelle combustion spontanée.
Cet incendie d'un être vivant n'a que de rares exem-
ples. Voici un des plus récents
En 1850, le sieur Xavier, auquel ses habitudes
d'intempérance avaient fait donner le surnom de
M. Pochard, étant a boire dans un cabaret de la bar
rière de l'Etoile, avec plusieurs de ses camarades, pa
ria qu'il mangerait une chandelle toule allumée. On le
défia, et a peine eut-il introduit dans sa bouche la
chandelle enflammée qu'il poussa un léger cri ets'af-
faissa sur lui-même au milieu de la stupeur géné
rale.
On vit alors errer sur ses lèvresuue flamme bleué-
tre on tenta de le secourir, et les assistants, lors-
qu'ils voulurent le soulever, furent saisis de frayeur
en s'apercevantquecet infortuné brülait l'intérieur.
Enfin, a peine une demi-heure s'était-elle écoulée,
que toute la partie supérieur du corps de Xavier se
trouva carbonisée
Deux médecins, appelés aussitót, furent impuis-
sants a empêcher la combustion de ce malheureux,
dont il ne resta bientöt plus que des débris informes.
Get incendie du corps humaina une puissance et
une activité épouvantables. Les os, la peau, les mus
cles, tout est dévoré. consumé, réduit en cendres.
Quelques pincées de poussière amoncelées a la place
0(1 la victime est tombóe sont tout ce qui reste du
cadavrb.
On cite encore deux femmes, notamment la du-
chesse de G..., qui ont été spontanément consumées,
par suite de l'usage immodéró qu'elles faisaient des
spiritueux.
Tous les phénomènes qui caractérisent la combus
tion se sont produits avec énergie; la plus grande
partie des corps a été réduite a un état complet d'in-
cinération sans que l'appflrtement dans lequel un effet
aussi intense de combustion avait eu lieu offrit la
plus légère trace de feu.
La duchesse de G... avait été atteinte devant la
cheminée au moment oü elle cherchait a attiser les
tisons.
C'est dans des circonstances identiques que la
veuve P... a trouvé la mort.
Destruction des rats. L'auteur d'une communi
cation faite au Sport, sur la chasse au Mexique, in-
dique le moyen suivant employé dans ce pays pour
détruire les rats
Conduit dans un hac enda (grande exploitation ru
rale) pour y loger, il trouva dans la chambre oü il
devait coucher avec plusieurs compagnons un gros
tonneau placé au milieu de la pièce et desliné a
prendre les rats voici comment. Sur la partie supé.
rieure du tonneau, il y a une ouverture ronde fermée
par un couvercle en bois plus léger, faisant bascule,
et sur le bord duquel on fixe un petit morceau de
lard. On concoit que les rats, en s'avancant sur la
plarichette, font la culbutte et tombent dans le ton
neau, qui est a moitié rempli d'eau. Au centre se
trouve une petite plate-forme ne pouvant donner
place qu'a un seul rat. Le premier qui tombe a l'eau
s'installe sur cette plate-forme; le second veut a son
tour y prendre place et ainsi de suite. 11 en résulte un
combat meurtrier entre les rats, qui, dit-on, ne con-
tribue pas peu en attirer d'autres.
Rossini assistait un jour a la répétition d'une so-
ciété chorale.
La salle des répétitions dite du Calvaire, est une
salle humide et froidele maëstro, qui n'est plus
jeune, songea se couvrir la tête.
Or, savez-vous bien ce que mit sur sa téte M. Ros
sini
Son chapeau? Non. Le Calvaire est une salle
d'église, et le chapeau n'est pas de mise.
Un bonnet grec? Non encore, cette coiffure est
bonne pour les marguilliers.
Un foulard Ahnon. Ceci est trop bonnet de
nuit.
On le donnerait en mille qu'on ne le devinerait pas.
M. Rossini met dans ces circonstances, je l'ai vu,
de mes propres yeux vu, M. Rossini met une se
conde perruque qu'il retire ensuite, plie propremeut
et dépose dans sa poche. (Figaro.)
Les Pantins.
Am De la Robe et des Bottes.
A prophétiser, je m'applique
Et dis la vérité toujours.
II faut ainsi que je m'explique
Sur les deux parlis de nos jours
Or, dans l'occurence oü nous sommes,
En m'éveillant tous les matins,
A tort je cherche des grands hommes...
Et ne trouve que des pantins
La politique est le théótre,
Oü s'ébaitent les deux partis
Du clérical au libératre,
Les róles sont bien répartis.
Avec eux, on fait de longs sommes
Ah 1 quels funèbres arlequinsl
A tort on cherche des grands hommes...
On ne trouve que des pantins
Le cléricalfils de l'intrigue,
A pris le progrès pour drapeau;
Mais, qu'il obtienne ce qu'il brigue,
On le verra changer de peau.
11 ressuscitera les gnomes,
Les farfadets et les lutins.
A tort on cherche des grands hommes...
On ne trouve que des pantins
Quant au libératre il professe
Un grand dédain du préjugé;
Mais, cependant, il se confesse
Et livre ses fils au clergé.
II paie ainsi de fortes sommes
Pour en faire de vrais crétins.
A tort on cherche des grands hommes...
On ne trouve que des pantins 1
Les deux partis font leurs affaires,
Et pour majorer les budgets,
Aux électeurs, gens débonnaires,
Us promettent... de beaux projets 1
C'est le même ouvrage en deux tomes
Ayant pour litre Les malinsI
A tort on cherche des grands hommes...
On ne trouve que des pantins
Quand önira Ia comédie?
En vérité, je vous le dis
Par quelque sombre tragédie...
Je l'ai prophétisé jadis.
A moins qu'a l'époque oü nous sommes,
Liberatres et caloltins,
Ne soient remplacés par des hommes,
Et non par de nouveaux pantins 1
Ongnent et Pilules Ilolloway.
Jouissance de V existence. Quand le sang est
pur, sa circulation parfaite et que les nerfs sont en
bon état, nous sommes bien portants. Ces Pilules pos-
sèdent les merveilleux pouvoirs d'assurer ces grands
secrets de la santé, en purifiant et régularisant les
fluides et en fortifiant les solides. Les Pilules Hollo-
way peuvent en toute assurance être recommandées
a toutes les personnes qui souffrent de fausses diges
tions, ou qui sont délabrées par des attaques nerveu-
ses ou des souffrances névralgiques. Elles corrigent
I'acidité et la cardialgie, dissipent les maux de tête,
excitent ('action du foie et agissent comme des altéra-
tifs et de doux aperitifs. Que les faibles et les délicats
soient sans crainte 1 Les Pilules Holloway sont émi-
nemment serviables a ceux qui souffrent par suite
d'un tempérament nerveux, paree qu'elles élèvent
Paction de chaque organe a son naturel étendard, et
qu'elles exercent universellement une action douce
et calmante.
YPRES.
Etat-civil du 28 Février au 6 Mars 1868.
NAISSANCES.
Sexe masculin 4. Sexe féminin 4.
DÉCÈS.
Lenoir, Félix, 59 ans, tailleur, célibataire, rue de Menin.
Jtegraeve, Jean-Baptiste, 60 ans, sans profession, époux de
Barbe Canniere, ruede l'Arsenal. Ninne, Eranqoise, 81 ans,
sans profession, épouse de Jules Desloovere, rue d'Elverdin-
ghe. Leions, Léopold, 48 ans, peintre, époux d'Amelie
Aman, rue du Lombard. Six, Tbéodore, 73 ans, couvreur,
époux de Rosalie Leroy, rue de Menin. Tavenier, Eléonore,
36 ans, dentellière, épouse de Jean Delaruwiere, rue des
Bouchers. Bourdeau, Catherine, 78 ans, sans profession,
veuve de Philippe Rosez, Place St-Pierre. De Baenst, Ma
rie, 69 ans, couturière, venve de Cornil Latour, rue de Me
nin.
Enfants au-dessous de 7 ans 1
Sexe masculin 2. Sexe féminin 2.
POPEKIXGHE.
Etat-civil du 28 Février au 6 Mars 1868.
- NAISSANCES.
Sexe masculin 6. Sexe férainiD j 3.
DÉCÈS.
Debruyne, Marie, 76 ans, religieuse, rue de Bruges.
Terry, Suzanne-Colette, 80 ans, sans profession, célibataire,
rue du Poivre. Dumon, Reine, 55 ans, dentellière, épouse
de Liévin Wullems, hópital. Debyser, Jean Baptiste, 60
ans, ouvrier, époux de Virginie I.euwers, rue de Cassel.
Vergelde, Barbe, 70 ans, épouse de Pierre-Joseph Waeles,
hópital. Vandenameele, Pierre, 63 ans, domestique, hópi
tal.
Enfants au-dessous de 7 ans
Sexe masculin 4. Sexe féminin 4.
E TA T indiquant les quantités et le prix moyen
des grains, fourrages et aulres produits agricoles
vendus le 7 Mars 1868, sur le manche de la
ville d'Ypres.
L'Administration communale prévient tous les
habitants que le róle pour le recouvrement de la
taxe provinciale sur les chevaux, bêtes cornes
et mouton9, est provisoirement arrêté et déposé
au Secrétariat a l'inspection des contribuables.
Ceux qui se croiraient lésés sont admis faire
valoir leurs réclamations devant le Conseil com
munal.
Fait a l'Hótel-de Ville, le 24 février 1868.
Les Bourgmestre et Échevins,
P. BEKE.
Par ordonnance
Le Secrétaire,
J. DE CODT.
NATURE
QUANTITÉS
PRIX MOTEN
POIDS
DES ARCHANDISES
VENDUES.
PAR
MOYEN DE
VENDUES.
Kilogrammes.
100 kilogram
l'hectol.
Froment.
19 100
43-00
80-00
Seigle i
4,400
31-00
73-00
Avoine
2,800
26-50
44-00
4,200
29-00
80-00
5,000
31 00
80 00