JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT
Le tout payable d'aVANCE.
YPRES, öi manche
Sixième année. W° 11.
15 if! ars 1868
PHIX WKS A|IM01CES
ET DES RECLAMES
10 Centimes la petite ligoe.
Corps du Journal, 30 centimes»
PIS BY O'AROIIEIIEIT
POUR LA RELGIQUE
8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre.
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Paraissant le dimanche.
Laissez dire, laissez-vous blümei', mais pubtiez voire pensée.
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Uopinion <lu public ct celJe tlu P1SOKBEÈS.
Le Progrès essaie de donner quelques explica
tions sur la souscriptiori Vandenpeereboom, sur-
nommèe le denier de lapeste. S'il faut I'eu croire,
cette souscription dépasse déjd, les 2.500 francs.
II est fècheux qu'il ne nous dise pas de combien
cette somme est dépassée. Un mot cependant
vaut son pesant d'or DÉJA Comment, dans
un arrondissement essentiellement agricole, dans
I'arrondissement que M. Ie ministre d'Etat repré-
sente, quand depuis plusieurs mois on a mis en
campagne tous les agents et fait jouer toutes les
influences, on est arrivé DÉJA a la modeste
somme de 2,300 francs! Oui, oui, nous le
répéterons encore ce n'est pas iourd.
Mais Ie Progrès en bon larron se ménage une
porte de sortie. Le but de la souscription,
dit-il, n'était pas d'amasser de 1'argent 0
Calino, te voilé distancé il ne fallait que des
signatures. C'est probablement pour ce motif
qu'on demandait de 1'argent sans signature aux
cultivaleurs, disant qu'il fallait indemniser ceux
qui avaient perdu leur bétail!
Du reste, notre contradicteur ne nie pas même
les faits que nous avons signalés. Seulement,
d'après lui, M. le commissaire d'arrondisse-
ment s'est borné a transmettre les lisles a MM. les
bourgmestres et a MM. les membres du comité
de l'Association agricole et il est faux qu'il se
soit mis directement en rapport avec les gardes-
champêtres et qu'il s'est (sic) efforcé de stimuler
leur zèle pour recueillir des signatures.
En dépit des dénégations intéressées du Pro
grès, nous maintenons nos premières affirmations.
11 est très-vrai que M. le commissaire, voyant
l'insuccès de la souscription, a donné des instruc
tions aux gardes-champêtres. Entre ces deux
assertions contradictoires le public jugera; il n'a
pas oublié combien de fois déja nous avons pris le
Progrès en flagrant délit de mensonge.
Mais il n'est pas jusqu'a la première assertion
de ce journal qui ne soit inexacte. Les listes n'ont
pas été adressées de prime abord MM. les
bourgmestres. II est même une locaiité impor
tante de I'arrondissement oü l'on n'obtint aucune
signature avant le jour oü M. le bourgmestre
n'eut consenti, sur les instances personnelles de
M. Carton, a visiter lui-même ses adminis-
trés.
Au reste, si le résultat de la souscription n'était
pas humiliant pour l'amour-propre de ceux qui
l'ont colportée, le Progrès s'expliquerail nette-
ment au lieu d'éclater en paroles grossières.
A '.'entendre, si nous avons demandé des expli
cations, c'est pour satisfaire nos rancunes, nos
haines; il dira de même de toutes les observations
que nous pourrons faire. Voila le thème commode
qu'il sérine invariablement ses lecteurs comme
un orgue de Barbarie.
Si cette histoire vousemb
Nous al Ions la recommencer.
N'aurions - nous pas tort d'ailleurs de nous
plaindre de tous ces gros motsnous savons bien
que la bouche d'un portefaix ne distille pas pré-
cisément de l'essence de roses et le Progrès qui
nous a déja voués a la poteuce sans que pour cela
nous nous en portions plus mal, peut fort bien
aujourd'hui encore nous mettre au ban de l'o-
pinion publique sans que cela tire consé-
quence.
C'est une manie de certaines gens de prendre
leur opinion pour celle du public et de ne rien
compreridre en dehors de leurs propres vues et de
leurs idéés personnelles.
Que nous soyons done descendus aussi bas que
possible dans l'opinion des dróles qui rédigent le
Progrès, cela n'est rien
lies Conférences a Ypres.
La Liberlé, journal édité a Bruxelles, publie
Ies lignes suivantes dans un de ses derniers nu-
méros
On lit dans 1 'Opinion d'Ypres
II y a quelques jours a été donriée a Ypres une
conférence scientifique par M. Bergé, président de
la Sociélé solidaire la Libre-Pensée. Cette confe-
rence, palronnée par M. I'echevin de Stuers et
n consorts, a eu le plus grand succes.
L'Opinion se trompo en qualifiant M. Bergé de
président de la Libre-Pensée. II l'a été; il ne Pest
plus. Voulant éviter a cette association les écueils oü
vont sombrer la plupart des sociétés cbez lesquelles
les fonctions présidentielles s'éternisent dans les
mêmes mains, il s'en est volonlairement désistó,
aprés trois années de présidence, donnanl ainsi a la
Libre-Pensée, qu'il a si puissammenl contribué a
fonder, un nouveau tèmoignage de son dévoue-
ment.
Nous ignorions done une particularité d'une
importance secondaire dans le débat. Si M. Bergé
a été président de la Libre Pensée, il ne l'est plus
en ce moment. II a volontairement résigné ses
fonctions dans i'intérêt même de la sociétè dont il
avait accepté la présidence et afin de lui éviter les
écueils oü vont sombrer la plupart des sociétés chez
lesquelles les fonctions présidentielles s'éternisent
dans les mêmes mains. Noble exemple donné par
M. Bergé qui a sacrifié les petites satisfactions de
l'amour-propre au triomphe de ses convictions,
exemple salutaire que nous recommandons tout
particulièrement a ses nouveaux amis d'Ypres.
Et puisque nous en sommes sur ce chapilre,
ajoutons quelques mots.
Qu'on se garde bien de croire qu'un étroit
esprit d'intolérance ait inspiré notre entrefilet du
23 février. Tolérants par habitude autant que par
principe, nous respectons toutes les idéés, nous
aimons toutes les conférences oü le talenfbrille et
s'il plaisait aux catboliques de nous faire entendre
un jour quelques-uns de leurs hommes éminents,
nous ne serions pas les derniers a applaudir l'élo-
quence, toute.réserve faite quant aux idéés. C'est
notre manière nous de pratiquer la liberté. Aussi
ne partageons-nous nulleraent les opinions expri-
mées par Ie Journal d'Ypres sur les nouvelles
conférences scientifiquesquoiqu'il faille bien
avouer qu'en condamnant les manifestations de Ia
pensée, un organe clérical est dans son róle.
Mais que dire de ces prétendus libéraux qui
agissent tout comme les cléricaux qu'ils critiquent?
Et n'est ce pas chose étrange, incompréhensible,
que ceux qui patrorment les conférences aujour-
d hui soient les mêmes hommes qui exilaient, il y
a peu d'années, les conférences littéraires de l'Hó-
tel de-Ville, les mêmes qui n'avaient pour ces
conférences que de 1'indifFérence ou du dédain,
les mêmes qui, il y a trois mois peine, refu-
saient leur souscription paree que ces confé
rences étaient compromeltantes, disaient-ils, a Ia
veille des éleclions?
Quest ce que l'expression de cette crainte, si
elle est sincère, sinon de la couardise
Et la qualification d'organe des solidaires que
le Progrès lancait réceinment comme une injure
la tête de Opinion, que prouve t elle maintenant,
sinon l'hypocrisie de ses auteurs?
Encore une fois, pourquoi cette distinction
entre les conférences littéraires et les conférences
scientifiques? Par que! motif les unés sont elles
plus corapromettantes que les autres? Quelque
meneur espère-t-il devenir préfet de Napoléon 111
ou bien notre arrondissement sera-t-il bientót
illustré d'un nouveau chevalier de la Légion-
d'Honneur
Si tel n'est pas le calcul, que veuton? Peut-
être se servir des conférences scientifiques pour
empêcher les conférences littéraires, quitte a saisir
une occasion favorable pour se débarrasser égale-
ment des premières, car, qu'on ne s'y méprenne
pas, ceux qui s'enfiamment aujourd'hui d'un si bel
enthousiasme n'aimerit pas au fond qu'on remue