des idéés, et tont ce qui peut amener le public,
nous allions dire leurs sujetspenser est une
gêne et une inquiétude pour eux.
Ainsi s'expliquerait comment leur organe, le
Progrès, qui, les années précédentes, ne trouvait
pas un mot en faveur de nos belles séances litte—
raires, modèles de pure diction, de beau style et
d'éloquence entrainante, émet tout a coup le
voeu de voir l'utile institution des conférences
prendre racine parmi nous. II fait comme ces
gens qui ne vous élreignent chaleureusement que
dans l'espoir de mieux vous étouffer.
Fatalilé 1
Si nous vivions au temps des anciens Romains,
nous pourrions iuscrire sur les tablettes de la
Société générale Sexploitation des Chemins de fer
les journées des 7 et 8 de ce mois au nombre des
jours néfastes.
Cinq accidents ou retards a notre connaissanee
se sont produits sur la ligne de Poperinghe a
Bruges en moins de quarante-huit heures
Le samedi 7, nöus dit-on, le train de midi est
arrivé a Ypres vers 1 heure. Celui de 4 h. 15 m.
brisait un essieu de sa locomotive aux environs
du village de Zillebeke et en rétrogradant vers
Ypres, il déraillait. II fallut chercher une locomo
tive de secours a Poperinghe. Le train ne put
partir que beaucoup plus tard et par suite celui de
9 h. 30 m. du soir rentra dans la gare d'Ypres
minuit et demi.
Le lendemain 8, Ie train de midi arrive de
nouveau él h. et quand celui de 4 h. 15 m.
veut quitter la station d'Ypres, l'un des tuvaux de
la locomotive crève. C'est une fatalilé!
Le même jour un train de marchandises a
déraillé prés d'Ingelmunster.
A prés l'enquête faite sur le déraillement qui
couta la vie a un machiniste, on avail beaucoup
par'é des conclusions d'un certain rapport décla-
rant tout, matériel et voie, en parfait état.
Nous n'avons jamais cru a l'existence de pa-
reilles conclusions qui seraient póur le moins
puériles. Mais si par impossible elies avaient
èlé réellement confirmées, on conviendra que les
•événements leur donnent de bien cruels demen
tis.
Corregpondance de ttruxelleg.
Quand vous vous plaignez a l'un ou l'aufre repré
sentant de la lenteur des travaux parlementaires, il
ne manque pas de vous répondre qu'il n'en saurait
être autrement et qu'il y aurail un grand danger a
ècourter la discussion.
Soil. Admettons cela. Mais, en Anglelerre, In durée
m lyenne des seances de la Chambre des communes
est de six heures en France, le Corps Legislalif se
reunit a une heure pourfinir a cinq. Chez nous, les
séances ne commenceiH qu'a 2 \\1 heures pourfinir
a 4 1|2 heures. Or, comme nous ne comptuns eu
Belgique que 120 séances, soit 240 heures, par ses
sion, il en resulte que le parlement anglais fait en 40
seances, el le Corps legislatif francais en 60, autant
de besogne que la Chambre beige dans le cours d'une
session qui dure, en moyenne, huil mois de l'an-
née.
Si les membres du Corps législatif francais sa vent
trouver qualre heures de la journée a consacreraux
affaires publiques, pourquoi en serait-il différemment
des representanls beiges?
VAssociation libérale d'Anvers n'a arrêié jusqu'a
présent aucune resolution quanta l'attilude qu'elle
pret) Ira dans l'election prochaine mais je crois pou-
voir vous affirmer, sur la foide renseignements pris a
bonne source, que la grande majorite de cette assem
blee se delerminera pour P'abstention et qu'elle réser-
vera toulcs ses forces pour les elections générales du
mois de Juin.
Cette resolution ne laissera pas que d'être assez
malaisée a comprendre. L' Association libérale luttait,
il y a un an, contre M. Gerrils, dans le temps même
oü Ie ministère affirmait plus énergiquemenl que ja
mais sa resolution de ne faire aucune concession aux
reclamations d'Anvers. Aujourd'hui que le gouver
nement promet des satisfactions sérieuses, el le renon-
cerait a la hitte. Convenez que voiia une resolution
qui aura besoin d'être expliquée.
La cour d'appel de Bruxelles vienl de rendre en
matière-de responsabilité de presse, un arret qui don-
nera a refléchir aux journalistes.
Tout le monde se rappelle la fameuse affaire de
Vépinglequi fit tantde bruit l'année dernière. Un bi
joutier de Bruxelles, signalé dans certains journaux
pour avoir livre a la Cour, pour un prix fabuleuse-
menl exagérè, une épingle destinee a être offerte en
prix au tir national, poursuivil en dommages inté
réts le journal le Nordqui avait reproduit cette nou
velle comme une foule d'autres journaux. I.e Nord ré-
pondil en ineltant en cause le journal de Verviers au-
quel il l'avait empruntée mot pour mot et deinandasa
mise hors de cause. Le tribunal de première instance
de Bruxelles adopta ce système de defense mais voila
que, dans une de ses dernières audiences, la Cour a
reformé ce jugement, en declarant le journal le Nord
civileinent responsafile du fait de la reproduction dont
se plaint le demandeur, c'est a dire qu'en vertu de
cette jurisprudence, les journalistes ne seront plus
responsables seulement de leur propre fait, mais en
core du fail des confrères auxquels ils emprunteront
des nou velles. Ce système peut mener loin.
t
II n'est guère probable que la nouvelle loi électorale
pourra être mise en vigueur pour l'époque des elec
tions du mois de Juin prochain. A peine le Sénat, qui
prolonge ses vacances comme s'il ne lui restail rien a
faire, pourra-t-il terminer, dans cette session, la dis
cussion des projets de loi militaires et des budgets.
11 y a line autre difliculté. M. Pirmez, Ie nouveau
ministre de l'intérieur, acceptera-i-il d'aller défendre,
devant le Senat. un prójet de loi qu'il a combatlu a la
Chambre, quand il n'était que simple représen
tant?
Est ce un offel du printemps qui s'annonce? Nous
sommes assaillis, depuis quelques jours, d'une foule de
pelits journaux satyriques et humoristiques la Ci-
gale d'un cóté. 1 e Sans Souci, de l'autre; puis encore,
VIngénu, le Hanneton, quesais-je? II ne se passé pas
de semaine qu'on n'en voie éclore un ou deux. Je
souhaile bonne chance a ces jeunss tirailleurs de la
presse; mais je serai bien élonné s'ils réussissent a
prendre pied dans la publicité. Les journaux politiques
a bon marché sont trop nombreux chez nous pour
que les petils journaux satyriques puissent leur faire
concurrence.
4
Une compagnie anglqise est en ce moment en négo-
ciation pour acquérir le theêtre du Cirque, dont el 'e
se propose de faire un immense café-concert a l'instar
de VAlambra de Londres. Les propriétaires de ce
théêtre, désireux de lui conserver sa destination ac-
tuelle.auraient laissè l'oplion a une société nationale qui
se serait formée en vued'exploiter la scène flam inde
mais les capilaux nécessaires n'ont pas pu être reu
nis et les négociations avec la société anglaise ont été
reprises.
Rubinstein est le lion du jour. Au concert populaire,
oü il s'esl fail entendre dimanche dernier, le public
lui a fail une ovation telle que je ne me rappelle pas
avoir vu quelque chose de semblable. II y avail a pen
prés deux a trois mille personnes dans lasalle. Après
1 execution de son premier morceau, tout le monde
s'esl levé, les hommes battani des mains et criant a
s égosiller,les datnes agitant leurs mouchoirs et jetanl
des bouquets. Cela a dure ainsi dix minutes pour re-
commencer de p'us belle après chacun de ses mor-
ceaux. Non, jamais Jenny bind n'a regu accueil plus
enthousiaste chez les Yankées
De fait, ce Rubinstein possèdeun talent prodigieux.
D 1 l'avis des plus difficiles, il n'y a personne a lui com
parer sous le rapport du mécanisme. Un de nos pro-
fesseurs les plus dislingués du Conservatoire a qui,
en sortant du concert, je demandais son opinion sur
Rubinstein, m'a répondu Que voulez-vous que je
vous dise On ne joue pas du piano comme cac'est
dégoütant 1
Le bruit cireule que l'administration communale a
résolu de supprimer, l'année prochaine, le grand
opéra au théêtre de la Monnaie et d'y autoriser la
representation des grandes comedies. Je ne suis pas
en pssition de vous dire ce qu'il y a de fondé dans
cette rumeur, mais je crois pouvoir vous affirmer que
l'opèra-comique sera exclusivement joué pendant Ie
dernier mois de ['exploitation théatrale et que le grand
opéra ne sera plus donné dès le 1#r mai.
FAIT* KHVESES.
Taxe sur les pigeons. Voici une taxe curieuse
votee par le conseil communal do Jambes (Namur) et
approüvée pararrêté royal
1. A partir du premier janvier 1868, il sera
payé annueilemeul une taxe fixée comme suit pour
chaque pigeonnier existant dans la commune de
Jambes.
A. De deux francs pour chaque pigeonnier oü i
existe moins de cinquante pigeons.
B. Dix francs sur celui contenanl de cinquante a
nonanle-neuf pigeons.
C. Vingl-cinq francs sur celui contenant cent pi
geons et plus.
2. Toulefois s'il existe plusieurs pigeonniers dans
une même maison, il ne sera percu qu'une seule
taxe pourvu qu'ils apparliennent au même proprié-
taire.
Le gouvernement saxon se propose d'introduire
dans la législatiou criminelle de la Saxe des réformes
assez radicalos.
II s'agirait de supprimer la peine de mort, ainsi que
certaines peines corporelles, encore en usage dans les
prisons du royaume.
Une calégorie de faits considérés jusqu'ici comme
des crimes et enlrainant une trés longue procédure,
seraient, de plus, soumis a la compètence des tribu-
naux correctionels comme simples délits.
Lejury, enfin, un instant établi en Saxe, après la
revolution de 1849, et supprimé depuis, serait reta-
bli.
Telle est i'éc >nomie du projet de loi que Ie gouver
nement vienl de présenter aux chambres saxonnes.
Le Globe rapporte que la ville de Londres est en
ce moment remplie de placards porlant une annonce
en lêle de laquelle se trouvenl ces mots en grands
caraclères Want! want! want! (Misère 1 misère
misère Cette affiche convoque un grand meeting
d'hommes el de femmes pour samedi soir dans Saint-'
James Hall, a l'effot d'aviser ace que l'on pourrait
faire en faveur des milliers de malheureux qui sont
en ce moment a Londres sans asile et sans pain.
Le génie de i'invention ne s'arrête pas en matière
d'appareils deslinés a la destruction des hommes. En
voici encore un nouveau
Un jeune ingénieur amóricain vient d'inventer une
sorte de pompe qui lancera du pétrole eufiammé a
une distance relativement importante. 11 a construit
son apparei! pour la marine, mais il peut servir
pour l'attaque des forts et des maisons. Ce moven,
admis pom- l'offensive, peut égilement être admis
pour la defensive.
Nous emprunlons a VAnnuaire pontifical de 1868,
qui vient de parailre. quelques renseignements sta-
tisliques intéressants
Le Saeré-Collége se compose, au complet, de 6 car-
dinaux-èvêques, de 50 cardinaux-prêtres el des 16
cardinaux-diacres. II y a en ce moment 21 chapeaux
vacants, donl 2 ont déja été conferès in petto par Pie
IX. Sur les 49 cardinaux actuels, 12 tiennent la pour-
pre de Grégoire XVI, el les aulres de Pie IX, qui a
vu mourir 84 mambres du Sacré-Collége depuis son
avéuement.
M. Bonaparte sera le plus jeune des cardinaux. Le
plus êgé est et sera encore après le Consistoire, l'ar-
chevêque deTolèie, néén 1781. Le doyen (d'ancien-
nelé) du corps eslcardinal depuis trente-six ans.
II y a dans l'Eglise calholique 865 siéges patriar-