aux incurables... Ge n'est pas un beau spectacle a voir. Nous fütmes interrompus par une fanfare. Mais je connais eet air-la, m'écriai-je avec un élan patriotique. Oui, c'est l'air Partant pour la Syrie. C'est ce que j'ai trouvé de plus doux, de plus innocent. Voyez comme cela les calme. lis vont aller faire pai- siblement leur sieste maintenant. Ah 1 monsieur, la musique! Quel moyen de conduire les fous? Mais puisque vous utilisez nos airs nationaux, dis-je au docteur, pourquoi n'essayez-vous pas de leur jouer une fois la Marseillaise? Cela n'aurait qu'è leur rendre la raison, me répondit-il. Je compris qu'on ne peut pas demander a un chef d'établissement de se ruiuer lui-même, et je Ie sa- uai. Nous avons recu le nouveau journal de Biuche, VEchodela Sambre, qui remplace le Progrès. L'Echo de la Sambre demandera 4Que la peine de mort, cette grande iniquité des temps barbares, conservée de nos jours, soit abo- lie 2. Que l'on tende a la séparalion compléte, abso- lue, entre l'Eglise et l'Etat; 3. Que la loi de 18-42 soit révisée; 4. Que la Legislature lixe d'une manière précise le droit des communes sur les cimetièresque les inhu mations se fassent indistinctement et par numéro d'ordre dans le ciraetière choisi par le Gonseil com munal, sauf les exceptions qui seront réglées a l'égard des concessions de terrain, et avec le droit pour le prêtre de chaque culte de bénir isolément la tombe de chacun de ses coreligionnaires; 5. Que les communes puissent contróler les dé- penses des fabriques d'églises, ou ne soient plus obli- gées de solder une partie de ces dépenses; 6. Que l'instruction soit décrétée obligatoire. Que l'on multiplie les écoles, que l'on répande l'instruc tion par tous les moyens, afin de pouvoir étendre en core, dans un avenir très-rapproché, le droit de suf frage 7. Que la détention préventive soit aussi douce que possible et qu'elle soit même supprimée si faire se peut 8. Que la position des secrétaires communaux et des instituteurs de villages soit considérablemeut améliorée 9. Que toutes les actions, tant répressives que ci- viles, relatives aux faits et délits de presse soient, conformément a Particle 98 de la Constitution, défé- rées exclusivement au jury, qui slatuera seul sur les demandes de dommages-interêts 10. Qu'un impêt atteignant le revenu permettede supprimer diverses de nos taxes. Voila, dit \'Echo de la Sambre, noire programme politique. Seuls, des cléricaux pourraient le trouver révolutionnaire,seuls des révolulionnaires pourraient le trouver trop peu accentué. Ges idéés sont d'ailleurs celles de l'immense majorité des libéraux de ['arron dissement de Thuin. Ch. Bontemps. FAITS D1VEKS. Mercredi dernier, deux habitants de Reninghelst, traversant un bois, proximité de leur demeure, virent pendu a un arbre le cadavre d'un inconnu„ Leur premier mouvement fut la curiosité ils s'ap- prochèrent, interrogèrent le mort pour savoir qui il était, et, ne recevant pas de réponse, la frayeur les saisit au point qu'ils s'éloignèrent au plus vite, lais- sant l'individu suspendu. Néanmoins ils prévinrent l'autorité... c'est déja quelque chose. Mais quand en arrivera-t-on a la campagne a faire cesser ce préjugé invétéré qui fait croire qu'il faut laisser les suicidés dans l'état oü on les trouve jusqu'a ce que la police soit prévenue? L'inconnu parait ègé d'une quarantaine d'années, il a les cheveux et la barbe noirs et porte des vête- ments d'ouvrier. Nous venons d'apprendre qu'il a été reconnu pour le nommé Jacques Mavaut de Poperinghe. L'un de nos peintres les plus distingués, M. Eug. de Block, vient de partir pour Caprera a l'effet de mettre la dernière main au portrait en pied du général Gari baldi. Le même artiste est revenu de Londres il y a peu de temps avec le portrait du non moins cèlèbre patriote italien Mazzini. Ces deux portraits sont commandés a M. De Block par quelquesdémocrates beiges qui se proposent d'en tirer parti pour venir en aide l'oeuvre poursuivie par les deux illustres champions de la cause ita- lienne. C'est un écheveau difficile débrouiller que celui de l'Allemagne. Le testament du due de Brunswick en offre un nouvel exemple. 11 parait que ce petit souverain a légué son tróne au fils du roi de Hanovre, et ses bions particuliers la couronne d'Autriche, avec clause de rétrocession a la maison de Hanovre. Le gouvernement prussien n'est pas, comme on pense, d'humeur a laisser s'accomplir ces dispositions testamentaires. La Gazette nationale, de Berlin, fait observer a ce sujet qu'un Etat ne peut être transmis a un autre souverain sans l'assentiment de la Dièle nationale, et que la fortune particulière du due ne saurait non plus être léguée a i'Autriche et au roi de Hanovre sgns l'assentimenl des agnats et des cognats qui, naturellement, s'y opposeront de toutes leurs forces. Voila done un testament qui court grand risque de n'être jamais réalisé. Le cabinet de Berlin ne rencontre point partout en Allemagne des serviteurs complétement dévoués. Le Hanovre, notamment, montre une profonde antipa thie pour la domination prussienne. Dans une adresse aux puissances européennes, 850,000 Hanovriens protestent contre l'incorporation de leur pays au royaume de Prusse, en vertu du droit du plus fort. Nous vivons, disent-ils, dans la ferme conviction que, si la volonlé du peuple hanovrien pouvait se manifester en pleine liberté, la fraction de ceux qui peut-étre ne pensent pas comme nous est si petite qu'on ne pourrait pas même l'apercevoir. Nous avons le droit d'être entendus, vu les faits qui se sont produits a plusieurs reprises dans des circonstances semblables. Nous réclamons l'accomplissement de ce droit. On attendait impatiemment des nouvelles du pro- cès d'Andrew Johnson. II a été accordé au président, pour présenter sa défense, jusqu'au 23 mars. Les conjectures ne manqueront pas jusqu'a cette époque, et déja des feuilles monarchiques, entr'autres ÏUnion, voient en péril ['existence même de la constitution et des Etats-Unis. Après avoir résisté a la plus formidable des guerres civiles, les institutions amêricaines ne sauraient être ébranlées par un confiit entre la representation natio nale et le pouvoir exécutif. Celui-ci, auquel, pendant la lutte, avait été accordée une latitude exception- nelle, doit rentrer dans les limites de la légalité. La loi du Tenure of office a été votée par le Congrès, le 22 mars 1867, en vue des empiétements présiden- tiels. Elle ne permet pas au président de nommer ni de destituer des fonctionnaires sans la participation du Sénat. M. Andrew Johnson ayanl méconnu les dispositions de cette loi, il est tout simple qu'on lui intente un procés, dont l'issue n'a rien de compromettant pour l'avenir des Etats-Unis. S'il est condamné, il cédera tranquillement la place M. Wade, et les citoyens qui lui ont témoigné de la sympathie, qui ont tenu des meetings en sa faveur, s'inclineront les premiers de- vant la décision souveraine du Sénat et de laGharnbre des représentants. Les accusations portées contre le président Johnson se résument ainsi Le président est accuse. 4° D'avoir violé la constitution en faisant une re vocation pendant la session du Sénat; 2" D'avoir fait cette révocatjon contrairement au Tenure of office act; S" D'avoir nommé le général Thomas aux fonctions de secrétaire de la guerre alors qu'il y avait légale- ment un autre ministre 4° D'avoir conspiré avec Lorenzo Thomas pour ob- tenir possession du département de la guerre par ia force des armes 5° D'avoir tenté d'oblenir que des officiers de l'ar- mée désobéissent aux lois du pays et formassent une conspiration pour expulser le secrétaire de la guerre de son poste. Le sixième article n'est pas encore connu. Voici une anecdote qui a trait l'ignorance de la populace romaine (en matière de religion), ignorance que les moines et les prêtres sont peu soucieux de dissiper, de peur que la trop grande lumière ne pro- duise des libres-penseurs, des schismatiques et des hérétiquesl Un franciscain fut appelé a confesser in extremis un bon homme êgé de 90 ans. Avant de lui livrer son passe-port, il crut devoir lui adresser quelques questions élémentaires sur la divinité Combien de Dieux y a-t-il? demanda le moine? Trois, répondit le mourant. Vous voulez dire qu'il y a trois personnes en Dieu? Le malade réfléchit un instant. Je ne pourrais pas vous l'assurer, répond fran- chement le vieillard. Dans ma jeunesse on m'a bien affirmé qu'ils étaient trois.... Mais, comme j'ai quatre-vingt-dix ans, je ne sais pas si depuis il n'en est pas mort quel- qu'un On raconte une histoire qui tient du roman, et qu'on dit parfaitement authentique. Une jeune femme charmante, appartenant presque au monde, avait un cocher anglais jeune, joli garcon, et respectueusement epris des charmes de sa mai- tresse. 11 y a quelques jours, on vient annoncer au cocher amoureux qu'il héritait de 6,000 livres sterling de rente, c'est-a-dire de 150,000 francs de rente Loin d'être ébloui par cette immense fortune, l'heu- reux légataire va tomber aux genoux de samaitresse et la supplie de le garder encore six mois a son ser vice. La permission lui fut donnée, et depuis quelques jours on peut voir un cocher trois fois millionnaire et conduisant modestement au bois une des beautés a la mode, la dame de ses pensées. Tout fait supposer qu'il ne se montre pas exigeant pour le pourboirel YPRES. Etal-civil du 13 au 20 Mars 1868. NAISSANCES. Sexe masculin 4. Sexe féminin 4. DÉCÈS. Demey, Martin, 6! ans, journalier, époux de Caroline Wan- dewoestyne, rue des Boudeurs. Slagmulder, Marie, 56 ans, dentellière, epousede Louis Talon, rue de Menin. Demey, Marie, 76 ans, sans profession, veuve d'Ignace Vanzuyt, Vieux-Marché-au-Bois. Kiths, Jean, 69 ans, tailleur, veuf de Marie Delahaye, rue de Dixmude. Vandaele, Judith, 76 ans, dentellière, veuve de Benoit Reyns, rue de la Boule. Vanloo, Jacqnes, 60 ans, tailleur, veuf de Marie Longé, rue de Lille. Enfants au-dessous de 7 ans Sexe masculin tl. Sexe féminin 1. POPEIKISGHE. Etat-civil du 13 au 20 Mars 1868. NAISSANCES. Sexe masculin t 0. Sexe féminin 0. DÉCÈS. Lefever, Sophie-Colette, 72 ans, ouvrière, veuve de Fran- {ois Hondeghem, Hagebaerthoek-Notre-Dame. Lorias, Pierre-Joseph, 72 ans, ouvrier, célibataire, rue de Boeschepe. Enfants au-dessous de 7 ans Sexe masculin I. Sexe féminin 2. Poperinghe. Prix moyen du marché du 20 Mars 1868. Froment, l'heclolitre33 00 Seigle21 00 Avoine12 50 Pommes de terre, les 100 kilog. 12 00 Beurre, le kilog3 00 Houblon, les 50 kilog 90 00 ETAT indiquanl les quantités et le prix moyen des grains, fourrages et aulres produits agricoles vendus le 21 Mars 1868, sur le manche de la ville d'Ypres. NATURE QUANTITÉS PRIX MOYEN POIDS DES ARCHANDlSES VENDUES. PAR MOYEN DE VENDUES. Kilogrammes. 100 kilogram l'hectol. Froment. 13.900 44-12 80-00 Seigle i 3.600 32-00 73-00 Avoine 1,900 27-00 44-00 2,500 25-00 80-00 4,000 32-00 80-00

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 3