JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT YPRES, Ilimanche Sixième année. N° 14. 5 Avril 1868. Le tout payable d'avancb. PltlX D'ABOIMEMEIIT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par seraestre. Ponr l'Etranger, le porl en sus. Un Numéro 25 Centimes, PRIX DES AINOICES ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vous blêmer, mais publiez voire pensée. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalchez Félix Lambin, imp,-lib., rue de Dixmude, 59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'aryent doivent être adressés franco au bureau du journal. Vpres, Avril as«s. Nous avons mis le Progrès en colère. C'est un tort grave, assurément, et d'autant moins excu sable que notre excellent cenfrère traverse en ce moment même une crise douloureuse qui nous commandait les plus grands ménagements. Aban- donné, renié par ces mèmes doctrinaires qui leur prodiguaient naguère l'encens de leurs plus basses adulations, son grand Lama blanc se voit réduit, dans sa disgrèce, solliciter le secours du parti clérical contre les railleries de M. Pirmez et les coups de pied du grotesque représentant de Vir- ton. On serait malade b moins, et nous deman- dons humblement pardon aux frères et amis de les avoir houspillés en un pareil moment. Nous n'avions pourtant pas été bien rudes. Nous nous étions bornés b signaler les irrégulari- tés du scrutin du 14 mars et l'esprit d'intolérance dont Association avait fait preuve en excluant de son comité le seul membre que l'opposition y comptait encore. II ne nous serait jamais venu a la pensée que les rêflexions que nous avons pu- bliées ce sujet pussent irriter a ce point la bile d'un journal qui ne fit oncqnes profession d'un grand respect pour la lêgalité et la tolérance. Dans la réponse même qu'il nous adresse, son mépris de la tolérance éclate avec une adorable candeur. Nous ne comprenons pas, dit-il, que l'élimination de M. Capron puisse étonner per il sonne le comité d'une association n'a d'auto- rité, de force morale que sous condition d'ètre l'expression de la majorité. A la bonne heure. Mais vit-on jamais l'intolérance affirmer ses titres avec moins de vergogne? Etn'est-il pas plaisant qu'un journal qui proclame de pareils principes se permette de gouailler M. Liénart sur son fameux rapport au Conseil communal d'Alost? Quoi, parce que, dans un comité composè d'un grand nembre de membres, il en est un, un seul, qui ne partage pas sur certaines questions l'avis de la majorité et qui regimbe au mot d'ordre, il faut que ce membre rebelle soit exclus Et vous osez parler de tolérance? Et quand M. Liénart proclame que celui qui se servira de l'épée périra par l'épée, vous, Progrès, vous osez protester au nom de la tolérance et de la liberté des opinions contre cette maxime cléricale Te- nez, voulez-vous que je vous dise? vous n'ètes, malgré vos allures graves, qu'un mauvais far ceur. Le Progrès garantit la parfaite régularité du scrutin du 14 mars. II va sans dire qu'un scrutin qui élimine un de ses adversaires ne peut être, aux yeux du journal doctrinaire, qu'un scrutin de tout point irréprochable. Nous n'en sommes pas moins obligés, au risque de nous attirer une nou velle bordée d'injures, de maintenir, dans leur ensemble, les observations que nous avons pré- sentées a ce sujet, dans notre dernier numéro. Nous affirmons de rechef que le président de l'as- semblée a admis voter plusieurs personnes qui ne font pas régulièrement partie de I'Association et nous mettons Ie Progrès au défi de nous prou- ver le contraire, ce qui doit lui être facile, puisque les frères et amis ont dans leurs mains la liste des membres de I'Association et que, d'après son propre dire, il a été tenu notede tous les votants. Que le journal doctrinaire publie done ces deux Iistes et l'opinion publique sera ainsi mise 2t même de prononcer entre nos assertions contraires. Mais il n'en fera rien. II trouvera plus commode de nous injurier ou plus prudent de se taire. Tout cela ne serait rien encore, mais nous nous sommes permis de rappeler les antécédents poli- tiques de M. Brunfaut. Horreur nous avons osé contester a un frère et ami le brevet de libé ralisme que I'Association doctrinaire vient de lui octroyeren l'appelant faire partie de son comité Et lè-dessus, le Progrès s'écrie que Opinion a pris a tèchede calomnier tous les hommes les plus respectables de notre arrondissement et que nos injures sont de celles qui honorent ceux qui elles s'adressent. Nous ne savons si M. Brunfaut sesentira fort honoré des souvenirs que nous avons évoqués, mais il est absolument impossible qu'il ait vu quelque injure personnelle dans ce que nous avons dit de son passé politique. M. Brun faut criait en 1847 vive Malou il crie aujour- d'hui vive Vandenpeereboom. C'était notre droit de constater sa conversion et le Progrès ne s'aper- $oit pas qu'en nous le contestant, c'est lui, et non pas nous, qui fait injure a son protégé. Mais il est écrit que les sots amis seront toujours les plus dan- gereux adversaires de ceux qu'ils prétendent cou- vrir de leur protection. On commence b s'occuper beaucoup des pro- chaines élections de Juin. S'il en faut juger par le grand nombre des candidatures, la lutte sera très-animée. On cite notamment parmi les per sonnes qui doivent solliciter un mandatè la Cham- bre des représeutants MM. Henri Carton fils, commissaire d'arrondissement, Gustave de Stuers, le célèbre échevin de la ville d'Ypres, Eugène Iweins, bourgmestre a Zonnebeke, Désiré Van- denboogaerde, notaire b Poperinghe. On parle surtout beaucoup depuis quelques jours de M. Au- guste Hynderick. Nous ignorons jusqu'è quel point tous ces bruits sont fondés. Mais en ce qui concerne cette dernière candi dature, et quoique nous ne pensions pas que I'ho- norable M. Hynderick partage toutes nos idéés, nous n'hésitons pas a dire que 1'annonce officielle en serait très-favorablement accueillie dans ['ar rondissement. Conseilier communal, major de la garde civique, sa position autant que son carac- tère et la fermeté de ses convictions, lui ont acquis l'estime générale. Depuis quelque temps, Ie Progrès ne laisse pas passer une occasion de dénoncer la coalition clérico radicale qui se prépare pour les élections du mois de juin prochain. Nous serions curieux de connaitre son sentiment sur une autre coali tion, la coalition clérico-doctrinaire de 1859 et notamment ce qu'il pense de la lettre adressêe b cette époque par M. Brunfaut a la Patrie de Bruges, oü l'entente des doctrinaires et des cléri- caux est dénoncée de la manière la plus formelle. Voici cette lettre Ypres, le 27 juillet 1859. b Monsieur l'éditeur, b Vous avez accueilli dans votre n" du 24 de ce mois une lettre datée d'Ypres, qui contient a notre égard les imputations les plus mensongères; non- seulemenl nous défious 1'auteur de cet article de citer le nom d'un seul électeur dont nous aurions change le billet, pour obéir, comme le dit si charitablement votre correspondant, aux inspirations de M. Alph. Vandenpeereboom mais encore nous vous déclarons formellement que notre honorable bourgmestre a donné son vote a St. Malou et qu'il nous a engages, ainsi qu'un grand nombre de ses amis, a voter dans le même sens. Du resle, nous sommes décidès, après ce dé menti formei, a ne répondre désormais a aucune at taque de ce genre, a moins que l'auteur de ces articles calomnieux n'ait le courage de se faire connaitre. Nous espérons, Monsieur, que vous voudrez bien insérer la présente, sans y être requis dans les formes légales, et vous prions d'agréer nos civili- tés. Brunfaut. Valcke. Nous est-il permis d'espérer que le Progrès voudra bien nous répondre Sous prétexte de demander la liberte de I'enseigne- ment superieur, des pètitionnaires cléricaux et reac- tionnaires ont adressé au Senat francais un véritable requisitoire contre les doctrines professèes dans les

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L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 1