Henry Lenaerts. J. de Geyter. ment, on l'enseignait aux commencants d'une facon plus ou moins incomplèle, paree que ia, l'intrusion étrangère serait venue se heurter par trop violem- ment contre les résistances de la nature. Pourquoi done ce déni de justice infligó a uotre langue Voulait-Dn étafelir Je principe que l'homme est fait pour les institutions et non les institutions pour l'homme? C'est 1a le principe fondamental de l'Eglise mais ce ne pouvait être celui dn Congrès, qui avait invoqué si haulement ie droit et la liberté; ce ne pou vait être la volonté du peuple que ses fonctionnaires, les serviteurs qu'ii paie, fussent ses maitres. Voulait-on établir une aristocratie de langue dans un pays dont la Constitution interdit toute distinction d'ordres? Voulait-on créer une classe de privilégiés et réduire a l'ilotisme des millions d'hommes, comme pour tourner en dérisiou le principe de l'égaiité ci vile? Ou bien espérait-on arriver l'extinction rapide de nolre langue et doter la Belgique flamande tout entière d'un autre idiome plus civilisaleur que celui que nous donna la nature Nous ne pouvons le croire, car s'il est sage de développer la nature, il est im possible de la changer. La décadence d'une langue a pour corollaire la décadence d'un peuple l'histoire en offre assez d'exemples frappants et douloureux. Jamais une race ne disparait pour renaitre comme race nouvelle, dotée d'une langue d'emprunt, avec des moyens étrangers de développement intellectuel et de civilisation qui puissent l'élever une véritable grandeur. Une race s'éteint, pour ainsi dire, avec sa langue, et les générations qui succèdent a l'ceuvre d'absorptioD, se trouvent au dernier rang des peu- ples dans l'ordre de la nature. Pourquoi done cette mise hors la loi de notre langue? Depuis les luttes de Ia Réforme, le peuple flamand était tombé bien bas, il est vraiet depuis deux siècles l'lnquisition triomphante avait plougé, pour ainsi parler, la partie méridionale de la Néerlande dans un sommeil de mortmais uu effort aussi arrêté de denationalisation après quinze années d'union avec des frères de race demeurés libres, fut le signal du réveil le mouvement flamand naquit du danger d'annihilation qui nienatjait notre langue. Grêce a ce mouvement, la négation de nos droits ne fut pas poussée a l'extrêraedans les dernières années, on apporta même quelque amélioration a l'état des choses mais ce n'était la que des conces sions, ayant Ie caractère de faveurs et insignifiantes en présence de la grande restauration que le mouve ment flamand d'oit mener a sa fin. Ou a soutenu naguère pairmi vous que ce mouve ment n'est qu'une affaire de dilettantisme littéraire pareille affirmation témoigne soit d'ignorance, soit d'un manque de sérieux; car du peuple ne provien- nent pas seulement tous les pouvoirs; de lui aussi émanent les idéés robustes et le seul art véritable, l'art original. C'est précisément pourquoi depuis 1830 on a écrit dans notre idiome raéconnu, dédaigné, honni, des oeuvres comme la langue favorisée n'en a pas produit une seule, comme elle n'en produira ja mais sur un sol flamand Mais quel développement n'eüt pas atteint ce peu ple flamand, si sa langue avait été traitée sur un pied d'égalité, si elle avait été honorée comme le francais l'est chez nos frères wallons! Comme l'orgueil na tional se serait accru, si l'on avait donné l'exemple en haut lieu, si notre langue s'était fait entendre aussi dans le Parlement, si on l'avait inscrite dans nos lois! Si depuis les ministères jusqu'a notre fron- tière du nord, tous les fonctionnaires avaient admi- nistré dans la langue du payssi pour le Flamand la justice avait été rendue en flamand aussi bien dans les cours d'appel et de cassation que dans la plus humble justice de paixSi l'on avait enseigné notre idiome si riche, si puissant aux éthdiants en droit, en médecine, aux ingénieurs tous ceux qui sol- licitaient un brevet de capaeité et d'instruction pour en user dans la Belgique flamande; si l'on avait ou- vert a notre littérature les portes de l'Aeadémie royale! Comme nos populations seraient autrement attachées aux principes libéraux et aux idéés du pro- grès, si la vie politique, restée presque complétement étrangère la masse, lui avait été infusée comme un sang nouveau dans un organisme malade; si l'on avait imité la conduite habile du clergé qui continue et continuera 5 prêcher ses dogmes religieux et poli— iiques dans la langue qu'il comprend; si la science avait pu répandre ses luraières parrm les classes moyennes et inférieures Quel rempart, enfin, ce peuple flamand régénéré n'eüt-il pas offert a l'existence indépendante de la Belgique Et cependant, Messieurs, l'on avait sous les yeux l'exemple de la Suisse si libre et si unie, dont les trois langues l'allemand, le francais et l'italien sont traitées sur un pied d'égalité compléte, tant dans le Parlement que dans l'administration et les affaires judiciaires. Convaincus que cette organisation seule peut assu rer a notre patrie Ia force et la durée, les soussi- gnés, membres du Liberale Vlaamsche Bond. d'An- vers et interprètes de sa pensée, viennent vous prier de ne pas laisser plus longtemps dans le néant la loi prévue par l'art. 28 de la Constitution et de rétablir notre langue dans tous ses droits. C'est pourquoi, Messieurs, ils vous demandent de vouloir statuer 1* Que dans la Belgique flamaude l'enseignement sera donné dans la langue néerlandaise, et que dans la Belgique wallonne le flamand sera enseigné d'une manière aussi sérieuse que le francais l'est chez nous 2° Que l'administration publique se fera en néer landais dans la Belgique flamande 3° Que le texte flamand des lois sera officiel comme le texte francais, et que la justice sera rendue en néerlandais pour les Flamands. Nous ne demandons pas, Messieurs, qu'on fasse disparaitre immédiatement tous les griefs; aucun Flamand ne réclamera contre le temps nécessaire l'introduction des réformes, pas plus qu'il ne s'oppo- sera au maintien des droits acquis nous souhaitons seulement qu'on melle sans retard la main a l'ceuvre de justice et de réparation et qu'on détermine l'épo- que a laquelle Ie nouveau système d'administration devra fonclionner dans son entier. L'organisation que nous demandons ne peut offrir aucun danger pour l'union de notre chère patrie, du moment que nos frères wallons comprendront qu'en apprenant le néerlandais comme nous apprenons le francais, ils aideront a resserrer les liens fraternels qui uuissent les enfants d'un même pays. Agréez, Messieurs, l'hommage de notre profonde considération. Le Secrétaire, Le President, Le Trésorier, Le Vice-Président, J. van Oudenhoven. P.-G. de Bie. Anvers, le 10 Mars 1868. Aux termes de Particle de la loi provinciale, la réu- nion ordinaire des colléges élecloraux, pour procéder a l'élection des conseillers provinciaux, a lieu le qua- trième lundi du mois de mai, soit, cette année, le 25 mai prochain. Les membres dont le mandat expire cette année sont Pour le canton d'Avelghem. MM. J. Castelein et C. Vergauwen. Pour le canton de Bruges. MM. baron E. Peers, Otto de Nieulant, F. Roels, L. Van Ockerhout-Van de Woestyne, F. Van den Abeele, E. De Cock-De Roo, H. Gilliodts, J. de Thibault de Boesinghe, Breydel-de Brock, G. Rapaert de Grass et un membre en rempla cement du baron Van Caloen de Gourcy, élu séna- teur. Pour le canton de Rousbrugghe-Haringhe. MM. E. Visart et Bieswal-Bricoult. Pour le canton d'Harelbeke. MM. J. Storme et C. Gbeyssens. Pour Ie canton d'lngelmunster. MM. A. Van Oo- teghem et Ameye-De Gheus. Pour le canton de Menin.MM. Vacke Gheerbrandt, J. Van Ackere. Pour Ie canton de Meulebeke. MM. J. Opsomer et P. Plettinck. Pour le canton deNieuport. MM. J. de Grave. Pour le canton dePasschendale. MM. E. De Meu- lenaere, S. Van Eecke. Pour le canton de Poperinghe. M. Van Merris. Pour le canton deRoulers. MM. J, Mahieu-Car- pentier et Horrie-Ceckmyn. Pour le canton de Ruysselede.M. B. Van Outrive. Pour Ie canton d'Ypres. MM. P. Beke. E. Merghe- lynck, P. Boedt, F. Bayart et E. Titeca. EAITS DIVERS. Chasse a la bécasse. La clóture de la chasse a lir a la bécasse, dans les bois, est fixée au 20 avril pro chain minuit. La contrainte car corps, abolie en France, vient d'être également supprimée en Autriche par un vote de la Ghambre des Députés. En Belgique, cependant, la section centrale de la Chambre des Représentants se prononce contre le principe de cette réforme. Ainsi, voila une idéé libérale qui fait le tour de l'Europe, qui triompheen France et en Autriche, dans deux pays dont nous n'avions pas coutume de rece- voirdes lecons de libéralisme et cette même idéé dont le gouvernement a pris l'initiative, est menacée chez nous d'un échec 1 Espérons que le Parlement beige épargnera cette humiliation a la Belgique. On nous citait autrefois pour libéralisme toujours en éveil, toujours en quête d'abus réformer on vantait non-seulement notre sagesse, mais aussi notre hardiesse. Faudra-t ildonc nous résigner a ne plus nous signaler que par notre timidité et notre résislanceaux réformes les plus inof- fensives (Ind.) Lastatistique offxcielle pour 1866 donne aux Etats- Unis une population de 84 millions 505,882 habi tants. La Tribune de New-York fait un calcul qui a pour objet de prouver que cette évaluation est beauconp trop faible. De 1790 a 1860 l'accroissement moyen annuel de la population a été de 3,02 pour 100. En suivant cetlte progression depuis 1860, on arriverait a un chiffre de 39 millions 405,451 pour 1867. Mais la guerre de la sécession a fait de nombreuses victimes, évaluées a 280,757 pour les armées fédé- rales. Admettons que la perte ait été égale du cóté du Sud, on aura un total de 561,514. La guerre a en core été la cause indirecte d'une diminution considéra- ble, parle ralentissement de l'immigration, par Immi gration au Mexique, au llrésil, etc. Si cette diminu tion est égale a la perte directe, cela fait un total de 1,123,028, ce qui laisseraitencore une population de plus de 38 millions pour 1867. Ongaent et Pilules Holloway. Remède pour les affections du foie et de la bile Ceux qui souffrent de ces maladies devront essayer des effets de ce précieux remède. Quelques doses rendront au malade son élasticité et sa vigueur, chas- seront toutes les impuretés, doaneront una saine ac tion au foie et fortifieront l'estomac. Si ou laisse les attaques de bile se continuer sans employer ce pré- ventif, les accidents les plus graves peuvent eD ré- sulter, et le malade peut s'exposer a rester alité. Les Pilules Holloway sont un remède extraordinaire, agissant immédiatement, en chassant l'acidité de l'estomac, l'indigestion, la dèbilité, les nausées, pré- paranl la nourrilure pour l'assimilationrendant chaque organe tributaire parfait dans ses fonctions, et en stimulant les reins. VPRES. Etal-civil du 27 Mars au 3 avril 1868. NAISSANCES. Sexe masculin 3. Sexe féminin s 7. DÉCÈS. Deloffre, Suzanne, 68 ans, journalièce, veuve de Jean Bru- neel, rue Longue deXhouronl. Wulleman, Lucie, It ans, Grand'Place. Delye, Louis, 6S ans, clerc de no'taire, céli- bataire, Marché-au-Bois. Angiitis, Jean, 6) ans, serruriêr, époux de Marie Ramoen, rue de Menin. Taccoen, Caroline, 40 ans, dentellière, épouse de Clément Berten, rüe de Menin. Enfants au-dessous de 7 ans Sexe masculin i 4. Sexe féminin 41. POPERINGHE. Etat-civil du 27 Mars au 3 avril 1868. NAtSSANCES. Sexe masculin 5. Sexe féminin 5. DÉCÈS. Galliaerde, Julie, 23 ans, dentellière, épouse de Isidore Berghof, Höpilal. Van Renynghe, Louis, 68 ans, proprié- taire, célibataire, rue de Boeschepe.— Lebbe, Sophie, 44 ans, célibataire, dentellière, rue d'Ypres. Marquis, Xavier- Frangois, 31 ans, domestique, célibataire. Enfants au-dessous de 7 ans Sexe masculin 3. Sexe féminin 3.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 3