JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT YPRES, liimanche Sixième aonée. J\° 16. 19 Avril 1868. PltlX U'ARftllüllEWr POUR LA^fiLGIQUR 8 francs par an ;L*;fr. SO par semestre. Pour lEtrangbr, Ie port en sus. Un Numéro 2,5 Centimes PRIX IIES AiiaOXCE!» ET DES RECLAMES 10 Centimes It petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Le tout payable d'avance. Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vous blèmer, mais publiez voire pensée. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalchez Félix Lambin, imp.-lib., rue de Dixmude, 59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduiles. Toules lettres ou envois d'aryent doivent étre adressés franco au bureau du journal. OEnfs de Piiques. Le Progrès a distribué dimanche dernier des ceufs de Pèques a ses lecteurs. Nous voulons par- ler du discours prononcé par M. Alph. Vanden- peercboom a propos des écoles d'adultes, dans les séances de la Chambre des représentants des 26 et 27 mars. L'occasion se présentera bientót d'apprécier en détail ce discours et d'autres. Mais dèsè présent nous tenons a remercier le Progrès de l'appui inattendu qu'il apporte a notre thèse et nous engageons vi- vement nos lecteurs lire attentivement le discours de l'ex-miiiistre. lis y verront que M. Alph. Van- denpeereboom se déclare en 1868 le chaud par tisan de cette loi de 1842 sur l'enseignement pri maire dont au Congrès libéral de 1846 il votait la rèvision immédiate, la déclarant inconstitution- nelle et attentatoire la liberté de conscience. lis pourront également se convaincre que le ministre actuel, quoique partisan commeson pré- décesseur de cette loi, répudie l'organisation des écoles d'adultes telle qu'elleaété faite par M. Alph. Vandenpeereboom et qu'il ne fera pas, comme ce dernier, de l'enseignement du catêchisme des jeunes gens de vingt ans une condition de partici pation aux subsides du gouvernement. Ce qui, soit dit en passant, prouve non pasqu'en matièred'en- seignement le nouveau ministre est moins libéral que l'ancien, comme le Progrès l'a prétendu, mais qu'aucontraire M. Alph. Vandenpeereboom est moins libéral que M. Pirmez, quelque tiède, quelque incolore que soit pourtant le libéralisme de M. Pirmez. M. le sénateur baron Mazeman de Couthove a parlé au Sénat. Le Progrès l'annonce urbi et orbi. II s'est occupé des pensions militaires qu'il veut majorer de 10 p. c., des miliciens auxquels il veut donner une récompense l'ège de 55 ans, enfin de la gendarmerie qu'il veut augmenter. M. le sénateur dit qu'il a souvent causé avec des gendarmes et acquis ainsi la conviction que leur service est excessivement dur. Cette assertion donnera réfléchir. Nous ne voulons pas cependant quereller M. le sénateur propos de bottes. Admettons même qu'il y a du bon dans ses idéés un fait subsiste néanmoins. Tandis que l'industrie végète, que le commerce languit, que toutes les affaires sont en souffrance, les charges de toute espèce pèsent chaque jour plus lourdes sur les contribuables. Les nouvelles propositions de M. le sénateur, en les supposant même équitables, occasionneront nécessairement de nouvelles dépenses. Or, comment se fait-il qu'en toutes circonstances, qu'il s'agisse de l'aug- mentation de l'armée ou d'autres projets, M. Ma zeman approuve toujours toutes les dépenses proposées par ses amis du ministère et qu'il ne réclame jamais aucune économie Voudrait-il done aussi nous conduire a une aggravation d'impóts 1 Manuel de politesse. Un service en vaut un autre. Cette raison et le désir d'amuser nos lecteurs nous font reproduire aujourd'bui un article publié par le Progrès le 12 de ce mois; sansnous occuper du fond, nousysou- lignons les passages les plus courtois, les épithè- tes les plus gracieuses, toutes les dróleries litté— raires et grammaticales. Ce nouveau spécimen donnera une haute idéé du savoir-vivre et de l'a- ménité des rédacteurs du Progrès. Le clergé catholique qui par son influence sur les électeurs croyants et abëtis, parvient a faire élire ses instruments a laCbambre et au Sénat, ne peuts'enor- gueillir des sujets qu'il y met en scène. Nous laissons de cótè le Coomans, le Royer de Behr, les champions flamands et autres notahilités sacristaines, pour si gnaler la nouvelle déconfiture qui vient d'atteindre un maiheureux éludu clergé. Dans Ie temps, figuraitau Gonseil provincial, un Sire Van Caloen, crctinau phy sique comme au moral et au point de vue intellectuel bon tout au plus a marmoter des patenótres dévote- ment. Ce fameux baronce bien-aimé de l'évêque, a été élu sénateur en remplacement du bourgmestre de la ville de Bruges, laquelle s'est ainsi laissé décapiter, par Vengeance cléricale, dans la personne de son chef. Ce noble sire, dans une discussion récente, h bal- bulié un thême dont il ne connaissait pas la portée, mais qu'on lui avait serine. II s'est mis a inju- rier, sans s'en douter, ses collègues du Sénat, oü il est tout nouveau et parfaitement dé,placémais il ne faut pas Irop lui en vouloir a titre d'instrument du clergé catholique. Lelendemain, quand ses collègues eussenl (sic) lu les Annates, fis ont irouvé que le Sire de Lo- phem avait dépassé les limites de l'inconvenance et M. Barbanson lui a adressé une verte semonce, décla rant que ses allegations ne méritaieut que le mépris. Ce maiheureux instrument clérical, en presence de ce blame inflige par un membre considerable du Sénat, ne savait que répondre. II a fini par faire des excuses après avoir eu la velleite de maintenir ses sots propos. M. Malou lui est venu en aide, pour dire qu'il retirait ses paroles malsonnantes et injurieuses pour ses collègues de la gauche, bien aulrement esti- mables elindépendants que le sire Van Caloen, qui n'a jamais été et ne peut être autre chose qu'un trisle Gille clérical. Quelle délicatesse de sentiments, quelle no blesse de style et qu'on a raison de s'ériger en Manuel de politesse quand on joint si bien l'exem- ple au précepteAvant de reprocher au rédac teur de VOpinion d'avoir des scribes salariés pour distiller ses injures et lécher sa prose, que le Progrès fasse décrotter la sienne, s'il veut qu'elle sente moins l'égoüt. M. Oscar de Vallée cite une parole de Napo léon Ior qui nous parait digne, l'heure actuelle, des plus sérieuses méditations Savez-vous ce que j'admire le plus, disait l'empereur M. de Fontanes, c'est l'impuissance de la force fonder quelque chose. Telle n'est pas pourtant l'opinion de tous, si nous en devons juger par les diverses altercations qui ont occupé depuis quelques jours toutes les conversations de notre ville. Est-ce étonnant d'ailleurs lorsqu'on a vu l'exemple partir de haut? Et nous nous demandons ce qu'on pourra bien reprocher dorénavant aux batailles de la rue des Trèfles et ailleurs après les exploits qui ont signalé la soirée du Vendredi-Saint. Quant a nous, vu les circonstances, Considérant que le pugilat semble devoir en- trer dans nos mceurs, Considérant que dorénavant la force prendra la place de la discussion, conformément ce cher ré gime francais et qu'è la vigueur du biceps se me- surera la Constance des opinions politiques, Par ces motifs, Nous engageons l'autorité communale trans former immédiatement la salie de ses délibérations en salon de boxe. Et nous-mèmes, afin d'être en mesure de satisfaire tous ceux qui nos articles auraient le malheur de déplaire, nous annongons qu'è partir de ce jour, nous adjoignons notre rè- daction un professeur de béton et une demi-dou- zaine de portefaix. Nous espérons que cette at tention délicate nous attirera la faveur particu- lière des lutteurs. La liberté de la presse vient de subir une nou velle et sériense atteinte par l'arrêt rendu récem- ment par la Cour de Bruxelles dans le procés in- tenté au journal le Nord, a raison d'un article emprunté par lui une feuille de Verviers. Cetar- rêt, assimilant le fait de la reproduction a la pu blication originale crcéra, s'il est mainteuu par la Cour de cassation, des embarras sérieux au jour- nalisme, déjè si entravé aujourd'hui par les inter- prétations étroites d'une jurisprudence qui refuse de s'inspirer des vrais besoins de la liberté. L'OPINION

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L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 1