fr JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT YPRES, Di manche Sixième aonée. N° 18. 3 Mai 1868. PRIX B'ABOXifEMEYT POUR LA BELG [QUE 8 francs par an; A fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes PRIX DES AAHOlCE^j ET DES RECLAMES 10 Centimes l& petite ligneT Corps du Journal, 30 centimes. Le tout payable d'avancei Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vous blSmer, mais publiez voire pensée. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalchez Félix Lambin, imp.-lib., rue de Dixmude, 59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'aryent doivent être adressés franco au bureau du journal. Ypres, z Mal «sas. La Chambre des représentants a consacré deux longues séances la discussion du décret, du mes- sidor an XII. La grave question agitée par nos Ié- gislateurs était de savoir si les dispositions de ce décret qui règlent les honneurs a rendre au clergé ont conservé force de loi ei» Belgique et spé- cialement si la force armée peut être requise de prêter son concours aux fêtes et cérémonies du culte. II semble que pareille question, dans un pays comme le nótre, ait a peine besoio d'être posée. En proclamant la separation du spirituel et du temporel comme la basefondamentale de notre organisation politique, Ia Constitution a évidemment abrogé toutes les lois, tous les décretsqui portent atteinte l'indépendance respective de l'Eglise et de l'Etat, et de même que Ie clergé ne peut plus être requis d'assister aux fêtes civiles, de même l'Etat ne peut plus être tenu de prêter son concours a l'éclat des cérémonies religieuses. Mais nos doctrinaires, cette fois encore, ont trouvé un biais pour échapper k la nécessité de rompre ouvertement avec le clergé. Oui,disent-ils, le décret de messidor est abrogé mais ce que le clergé ne peut plus exiger de nous, nous avons le droit de le lui accorder de bonne grêce. II y a des règlesdeconvenancea observer et nous n'entendons nullement nous interdire d'envoyer nos soldats la procession, quand cela nous conviendra. Et c'est ainsi que nos doctrinaires entendent la séparation des pouvoirs Quelle misère, quelle honte! Mais quoi ne faut-il pas s'attendre de la part d'un parti qui a renié successivement tous les principes inscrits sur son programme et qui, hier encore, applaudissait k cette déclaration de M. Frère-Orban que rien ne s'opposait ce que l'enseignement du catéchisme fut donné dans l'école. Après cette déclaration cynique, il n'y a plus qu'è titer l'échelle. Quoi qu'il dise et qu'il fasse, le parti doctrinaire n'ira jamais au-dela. Et ces hommes osent parler de la liberté de conscience! Oui, vraiment, ils en parlerit, le front haut, le regard 6er et assuré, comme des apótres. Et sur les bancs de l'extrême gauche, pas une voix ne s'est élevée pour revendiquer, au nom de cette liberté, le droit, pour les soldats de notre armée, de ne point participer a ces cérémo nies religieuses auxquelles le gouvernement se réserve la faculté de les faire concourir Et quand M. Pirmez a osé dire que les soldats doivent obéir leurs chefs, dans tous les cas, il a fallu que ce fót un raembre de la droite, M. Coomans, qui vint protester contre cette parole attentatoire la liberté de la conscience humaine! Répétons-le quelle honte et quel abaissement 1 En nou vel attentat doctrinaire. Nous annoncions récemment que, par décision de M. le ministre des travaux publics, la vente du journal la Cigale était interdite dans les gares du chemin de fer de l'Etat, demandant quel pouvait être le motif de cette rigueur inusitée en Belgi que. Le journal YEspiègle vient d'être frappé son tour. Nous comprenons maintenant. Pour peu que cela continue, nous verrons bientót MM. les mi- nistres, marchant sur la trace de la glorieuse com mission frangaise de colportage, frapper de leur interdit tous les journaux peu agréables. En sa qua- lité d'ancien éditeur du Calhéchisme de Malinet M. Jamar devrait pourtant professer plus de res pect pour la liberté de la presse. Au surplus, il s'agit ici d'une question qui in téresse au plus haut degré les journaux de toutes les opinions. S'il est loisibleau pourvoir d'autoriser ou d'interdire a son gré la vente des journaux dans certains lieux publics, c'en est fait de la liberté de la presse. La censure préventive est rétablie dans notre pays. Nous ne sommes pas seuls frappés de la gravité de ces nouvelles pretentions doctrinaires. Voici entr'autres comment s'exprime YÊtoile beige sur le même sujet La vente du journal YEspiègle vient d'être inter dite dans les gares du chemin de fer de l'Etat, et ce journal se plaint avec raison de cette mesure, que rien nos yeux ne peutjustifier. La presse est libre et la censure ne peut être rétablie. Or,c'est une censure préventive que d'interdire la vente d'un journal dans les stations oü tous les autres journaux jouissent de ce privilége. Nous n'avons pas a voir quel est le ca- ractère de cette publication YEspiègle est une mani festation de la liberté de la presse, et les tribunaux sont la pour lejuger. II y a du reste, un autre jugedont nous relevons tous, c'est 1'opinion publique, dans l'appréciation de laquelle nos hommes politiques devraient avoir plus de confiance. Nous espérons que l'on reviendra sur la mesure prise a l'égard de YEspiègle, qui pourrait, a un mo ment donné, être invoquée comme un précédent par des hommes de parti pour exercer la même rigueur .contre d'autres organes de la presse le liberalisme au pouvoir ne peut pas avoir une pareille faute a se reprocher. Ah ahah Le Progrès a son dada el depuis quelque temps il ne se passé pas dé jour qu'il ne parle des éminents services rendus par M. Alph. Vanden- peereboom lors de la peste bovine. Nous avons démontré par des extraits textuels d'une brochure de 1771 que tout eet éminent mérite se réduit a celui d'un bon copiste. La feuiile thuriféraire s'est bien gardée de nous con- tredire et pour cause. Elle n'en continue pas moins sa kyrielle. Si loin même l'emporte son enthousiasme de com- mande qu'elle trempe ses doigts dans la sauce comme le plus sale des marmitons et elle annonce, en se pourléchant les lèvres, que la fète (sic) se fera le 17 mai et qu'i7 y aura un banquet. Le 17 maiOn devine pourquoi. A l'approche des électious il est indispensable que les paillasses remonteut sur les tréteaux pour enjóler les popu lations. Le Progrès se met k leur tête. En ma- tière de charlatanisme, il est passé maitre Eed se passe a Bruges et pent-ètre encore ailieurs. Iléussir avrnt toutVoilé le cri dle la- plupart des associations politiques. Malheur a i'imprudent qui, par aventure, s'avise- rait de ne pas approuver les moyens mis en usage pour atleindre ce résultatle succès quand même. N'allez pas examiner si le candidat patroné réunit les qualités nécessaires pour occuper convenablement les fonctions qu'il aurait a remplir le cas éehéant; n'allez pas interroger son passé afin de vqus assurer de ses principes; n'allez pas compter avec ses apti tudes, n'allez pas mettre en doute ses convictions, n'allez surtout pas lui demander une profession de foi, pour peu que vous teniêz a ne pas passer pour un brouillon, pour un radical, soit un homme dange- reux. Opposez une candidature a celle que certains per- sonnages protégent.on reconnaitra lout d'abord avec vous que certainement le choix serail heureux, qu'il offre toute garantie comme honorabililé, digoilé, loyauté et capacité, mais lel autre noui aura plus de chances, non pas de plaire au corps électoral, mais de s'en faire digérer. Pourquoi? Tout surpris de la question, on vous répond trés précieusement c'est le nom d'un grand propriétaire, qui a beaucoup d'influence a la campagne, il est allié de M. le baron de la Ruse, de M. le comte du Saint empire de la Jon- glerie, de M. le marquis de la Gloriole, lesadversaires eux-mêmes n'oseronl pas combattre un homme aussi considerable, la truelle lui est aussi familière que le goupillon, nous ne serions nullement surpris de le voir porté a la fois sur les listes catholiques et Libe rates, le succès est certain, croyez nous. Bien, mais au moins M. du Nombril, qui appartienl aux du Fessards, par les hommes et aux Triboulets par les femmes, qui réunit tous les avantages de la naissance et de la fortune, est-il Iibéral ou bien est-il catholique 1 Geci ne m'esl pas clairement démon tré. Connait-on ses vues

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L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 1