JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT VP RES, IH manche Sixième année. N° 21 24 Mai 1868. IMS IV n'lllOinEIIIEIT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre Pour l'Etranger, Ie porl en sus. Un Numéro 25 Centimes, Paraissant le dimanche. Laissez dire, iaissez-vous blAmer, mais publiez voire pensée. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, ches rue de Dixmude, 59. Félix Lambin, imp.-lib., On traite a forfait pour les annoncés souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'aryent doivent être adressés franco au bureau du journal PRIX WES AilNOVCES ET DES RECLAMES klO Centimes It petite ligne. Gortös du Journal, 30 centimes. Le tout payable d'avance. Les elections provinciates. Nous voici h la veille des élections provinciales et le public ne s'en préoccupe pas plus que si elles devaient avoir lieu l'année prochaine. Les gens sensés savent bien que, dans l'état actuel des es prits, une election est nécessairement une comé- die quant aux marionnettes, elles attendent pour pirouetter que les bateleurs tirent le cordon. Si grand est dans notre arrondissement I'apla- tisseraent des caractères qu'on n'essaie pas même de lutter. Partout oü les anciens conseillers ac ceptent le renouvellement de leur mandat, its se- ront élus sans conteste. II en sera de même pour les places devenues vacantes par démission ou par décès. A Ypres, quatre conseillers se remettent en ligne, parmi eux M. le bourgmestre Beke. M. Beke sera aussi l'un des candidats pour l'élection du 9 juin dans peu de jours done il faudra procéder une nouvelle élection pour desi gner son successeur- II nous sembie que M. Beke eüt pu facilement éviter un double dérangement aux électeurs en annon^ant dés a présent un renouvellement de son mandat provincial. M. Louis Vanheule remplacera M. Boedt dé- missionnaire. Dans le canton de Messines, M. Therry de Neuve-Eglise ira s'asseoir sur le siége occupé par M. Jacques Carpentier. A Poperinghe, M. Van Merris restera M. Van Merris. A Rousbrugghe-Haringhe, M. Capelle, notaire et bourgmestre Watou, remplacera vraisembla- blement M. Bieswal, démissionnaire. En un mot, pas la moindre apparence de lutte, partout une morne tristesse, n'était l'heureuse in spiration de M. Gustave de Stuers venant fort k propos égayer le public ses dépens. M. le chevalier, qu'on le sache bien, n'est pas le premier venu il est si bien convaincu de sou importance qu'il se destine a tous les emplois. Sorti de la diplomatie trop tót pour y devenir ambassadeur, il fut nommé éehevin de la ville d'Ypres en sa qualité de membre de la grande familie. Et quel éehevin!HélasCeux qui lont vu l'ceuvre peuvent en parler. Cependant, cela nesuffit pas au.... dévouement du grand homme. Tout a coup il s'imagine que la représentation nationale réclame ses lumières, ilest si agréable d'ailleurs de passer les mauvais mois d'hiver Bruxelles et le voila prodiguant les soupers fins aux influents de l'arroridissement. Une can didature dans les plis d'une serviette Cette idéé subit le sort qu'elle méritait. Les convives eurent le hoquet et la candidature de M. de Stuers fut enterrée avant d'avoir vu le jour. Ce snccès ne le découragea pas. Ne pouvant devenir législateur, il se fit administrateur. D'oü la source de ce bruit qui désigna pendant quelque temps M. Henri Carton comme l'un des candidats pour la Chambre. M. Gustave de Stuers, d'après cette adroite combinaison, devait succéder a son oncle au commissariat d'arrondissement. De la sorte, les deux places restant dans la familie, c'é- tait tout bénéfice. Un haut personnage porta a Bruxelles ce beau plan qui échoua devant un refus absolu de placer M. de Stuers a la tête de notre arrondisse ment. Nouvelle déconfiture, nouvelle tentative. Les élections provinciales offraient un dernier refuge. M. le chevalier daigna honokek Ie canton de Rousbrugghe-Haringhe de sa candidature. Jl est fort douteux que les électeurs de ce can ton soient sensibles a la préférence du chevalier errant et nous croyons bien qu'ils l'enverront cori- tinuer ailleurs son amusante odyssée. Rousbrug ghe Haringhe n'est pas tellement dépourvu d'hom- mes intelligents et dévoués ses intéréts qu'il lui faille ramasser des nullités dans les rues. D'ailleurs la seule prétention de faire de ce beau canton une planche de salut pour les naufragés politiques est déjè une grossière insulte au bon sens des popula tions. Que de portes auxquelles s'est heurtée la suffi- sance du candidat chevalier. On s'est adressé M. Visart, le député perma nent tant vilipendé par le Progrès, pour faire un compromis; éconduit de ce cóté, on a eu recoursa M. Capelle éconduit encore, on a accumulé dé marches sur démarches pour trouver une victime résignée a faire le plongeon avec M. de Stuers rien n'a réussi. C'est dans ces pénibles conjonctures que le ven- dredi, 15 de ce mois, M. Gustave de Stuers faisait son entrée sólennelle et peu joyeuse dans SON BOURG de Rousbrugghe, conduit par M. Maze- man. Le baron sénateur s'est fait le cornac du che valier ambulant il l'a charrié dans son noble ca- rosse. Pouvait-il moins pour prouver sa reconnais sance a une familie qui, en 1859, le créait séna teur a la stupéfaction générale, sans eu excepter même la sienne. Eh I quel démon vous pique, M. le chevalier Votre intelligence est-elle done si exhubérante que vous ne puissiez vouscontenirun peu M. le bourg mestre va être nommé représentant, M. l'échevin Vanheule conseiller provincial. Vous voulez aussi aller Bruges. Si votre désir était exaucé, qu'ad- viendrait-il de l'administration de la ville d'Ypres, lorsque les Cbambres et le conseil provincial siége- raient en même temps, ce qui s'est vu plus d'une fois? II n'y aurait pas un membre du collége échevinal pour s'occuper des affaires locales, moins que l'un de vos collègues ne négligeèt son mandat soit 5 Bruxelles, soit k Bruges. Avez-vous réfléchi en outre, M. le chevalier, que les intéréts du canton de Rousbrugghe et ceux de la ville d'Ypres peuvent être en opposition Quel róle jouerez-vous dans ce cas au Conseil provincial Si vous prenez parti pour la ville d Ypres dont vous êtes l'échevin, vous trahissez vos commettants de Rousbrugghe si vous êtes avec Rousbrugghe coritre Ypres, que devient ce bel amour pour vos chers concitoyens dont vous faites si fréquemment parade Allons, allons, M. le chevalier, soyez de bon compte et avouez que toutes vos phrases sont au- tant de trucs pour mystifier les crédules. Connii votre dévouement vos chers concitoyens, connues toutes les ritournelles que vous sérinez périodiquemónt. Au fond de tout cela, il n'y a que votre soif insatiable de devenir, a défaut de quelqu'un au moins quelque chose. Vendredi, dans la soiree, un des domestiques du bureau de bienfaisance présentait de porte en porte des billets pour l'élection du 25. Nos doctrinaires ont-ils done peur? M. Alphonse Vandenpeereboom, ancien mi~ nistre de l'Intérieur, ministre d'Etat, grand offi cier de l'Ordre de Léopold, grand officier de l'Ordre de la Légio'n-d'Honneur, grand cordon de l'Ordre de Charles III, grand cordon de l'Ordre des SS. Maurice et Lazare, grand cordon de l'Ordre de Danebrog, décoré de l'Ordre de Med- jidié de première classe, etc., etc., sollrcite des électeurs de l'arrondissement d'Ypres le renou vellement de son mandat parlementaire. Si nous avons bonne mémoire, M. Vandenpee reboom est entré la Chambre en 1848. II était alors simple bourgmestre de la ville d'Ypres et petit chevalier de l'Ordre de Léopold. Soyons de bon compte et convenons qu'il a fait du chemin depuis. Lui en ferons-nous un reproche? Non certes. Mais au moment oü le Progrès s'ap -

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L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 1