prête a recommencer ses écoeurantes tirades sat Ie dévouement et les vertus civiques de son candidat de prédileetion, il ne nous a pas paru inutile de rappeler que ce dévouement n'a pas été absolu- ment gratuit et que ces hautës vertus ont recueilli des récompenses dont ies plus ambitieux se con- tenteraient. M. Alphonse Vandenpeereboom aspire a se dévouer de nouveau pour quatre années. II en est, parait-ildu dévouement comme de l'appétit cbez les goulus plus'on se dêvoue et plus on veutise dévouer. Nos grands libéraux de V Association acceple- ront-ils ce nouveau sacrifice? C'est Ia dessus qu'ils vont déiibérer prochainement. Dêlibération de pure forme, au surplus, et dont le résultat ne saurait être douteux pour personne la candida ture de ML Vandenpeereboom sera proclamée avec enthousiasme. Nous trouvons cela tout simple et ne songeons point a nous en plaindre. M. Vandenpeereboom est la clef de voute de la petite église des Frères et amis. Quoi de plus naturel qu'ils s'en- tendent poilr lui conserver une puissance dont ils' tirent pour euxt-mêmes un si large profit? Quant au corps électoral, il attend patienrment le mot d'ordre. Le jour venu, il ira dévötement déposer dans l'ufne le bulletin des frères et amis ou celui de M. Ie curé. Puis tout sera 'dit. Done, nous allons réélire M. Vandenpeereboom. A la bonne beu re! Les frères1 et amis devaient ce témoignage public de leur reconnaissance l'homme convainöu et'désintéressé qui a préféré quitter Ie pouvoir que de laisser fléchir dans- sa main les vrais principes du libéralisme. Ah! toute la presse libérale s'est déchainée contre les arrètés de M. Vandenpeereboom sur les écoles d'adulies ah elle a osé flétrir le blème inüigé k i'instituteuT Lagage; ah elle ne veut plus de la loi de 1842? Eh bien, ils monlreront, les frères et ami®, en renvoyant notre représentant a la Ghambre, qu'ils entendent le libéralisme tout autrement. Gar, voilé la vraie' signification de la réélection de M. Alph. Vandenpeereboom s Les libéraux d'Ypres approuvent l'arrèté du 1" septembre 1866 qui a placé les écoles d'adultes sous la surveillance du clergé. Les libéraux d'Ypres approuvent le blème infligé a M. Lagage pour avoir refusé d'accom- pagner ses élèves a L'église. Les libéraux d'Ypres estiment qu'il n'y a pas lieu de réviser la loi de 1842 sur l'enseigne- ment primaire ef que, loin de restreindre ('autorité du clergé dans les écoles de l'Etat, il faut l'étendre a tous les établissements d'in- struction élémentaire, Si l'élection de M. Vandenpeereboom signifie autre chose, nous sommes curieux de le savoir, Mais on trouvera plus prudent de se taire, Le Journal d'Ypres nous demande si nous croyons la candidature de M. de Perceval. Que notre confrère clérical nous permette de Ie lui dire c'est une très triste plaisanterie qu'il a imaginée Ié, et nous lui conseillons, dans son propre intèrêt, de ne pas la prolonger plus long- temps. Catboliques, libéraux et doctrinaires, bien des questions nous divisent muis nous avons tous, il laut l'espérer du moins, un égal souci de notre dignité personnelle et quiconque, individu ou parti, chercherait a nous imposer une candidature du genre de celle dont parle le Journal d'Ypres, périrait infailliblement c'est notre conviction profonde, sous le scarida.e qu'il aurait provoqué. Notre confrère n'a pas non plus réfléchi que sa mauvaise plaisanterie atteignait, dans sou hon- nèteté privée, M. Alphonse Vandenpeereboom, dont on peut blèmer la conduite politique, mais dont il n'est permis personne de mettre en suspicion la parfaite honorabilité. Comment sup- poser que M. Vandenpeereboom consentirait a associer son nom celui d'un homme noté d'infa- mie ou simplement suspect Les nécessités de la lutte, le besoin de vaincre tout prix, l'honneur du parti, notis répondra peut-être lè Journal d'Ypres.. Quant a nous, que le Journal nous permette de croire, jusqu'a preuve du contraire, que, placé devant l'altfcmative'dlune défaite ou> d'une victoire achelée ce prix, M. Alph. Vandenpeereboom préférerait le parti de l'honneur a l'honneur du parti. Entre deux électeurs. Je n'ai rien vous refuser, monsieur mais er+ftm, vous- n-'a-Bez- pas- m'ebliger a- veder pou-r ce lui la, n'est-ce pas? Bon, je vous er.tends ventr. Que voulez- vous, mon cher c'est très-fêcheux, je ne dis pas non, mais Ie parti avant tout. Et l'honneur, Monsieur, est-ce qu'il ne compte pour rien Saus doute, mon bon ami, sans doute, rhonneur est une belle chose mais nous sommes des hommes politiques, nous autres, et en poli tique, il s'agit avant tout de réussir. Or, si nous n'avons pas eet homme avec nous, nous l'aurons Contre nous, et l'ayant contre nous, nous sommes sürs d'être battus. Ma foi, monsieur, votre place, il me semble que j'a-imerais mieux être battu. C'est que vous n'entendez rien a la politique, mon cher, D'aiileurs, qu'est-ce qui vous prouve que eet homme soit coupable II n'a pas méme été poursuivi. G'est possible, monsieur, mais c'est déjè beaucoup trop que d'être soupgonné, et pour vous dire franchement ce que j'ai sur le coeur, je ne comprends pas que d'honnêtes> gens consentent être portés sur une liste ou figure le nom de ce monsieur. Vous n'entendez rien a la politique, mon gargon. Voilé déja deux ou trois fois que vous me dites cela, monsieur. Qu'est-ce done que cette politique a laquelle il parait que je n'entends rien La politique, mon bon ami? mais c'est tout simplement l'art de parvenir. Tu n'es rien, tu veux devenir quelque chose, voila la politique. Comme cela, monsieur, mon fils qui est aux études a l'Universitè de Bruxelles et qui veut de venir médecin fait de la politique Vousêtes un brave homme, mon cher ami, mais laissez-moi vous dire que vous ètes diable- ment arriéré. Est-ce qu'on arrive quelque chose par le travail aujourd'hui Ouvrez done vos yeux et regardez autour de vous. Et tenez, est-ce que que je suis un homme instruit, moi Cela ne m'a pourtant pas empêché de faire mon chemin. Vous, monsieur, c'est possible mais on n'a jamais dit de vous non plus ce que l'on dit de ce monsieur pour qui vous voulez me faire vo ter. Sacrebleu, je i'espère bien. Enfin, voyons, êtes-vous catholique ou libéral Jeserai toutce qu'il vous plaira que je sois, monsieur, car vous savez bien que je vous suis tout dévoué. Eh bien, alors, faites ce que je vous dis, votez pour M. X. Pour cela, avee votre permission, non, mo i- sieur, je ne saurais, c'est plus fort que moi. Très-bien, mon ami, très-bien, gardez vos scrupules, mais je me souviendrai, a l'occasion, de votre mauvais vouloir. II en sera ce qu'il pourra, monsieur, et a ia grèce de Dieu. Banquet «tiert a Ml. Vandenpeereboom, Dans une petite ville, la moindre circoostanoe met fout le monde sur pied. N'ayant rien a faire soi-même, on va voir ce que font les autres. Dimanche dernier avait lieu un banquet agricoledes étrangers de loutes les provinces, des fonctionnaires del'ordreleplusélevé et des hommes politiques les plus en renom devaient arriver en ville. Le soleil s'ótait levé le premier et annonoait une journée des plus belles. Puis a surgi, rue de l'Etoile, un are de triomphe avec trans parent. Ge transparent était bien dessiné el bien peint. Beaueoop de personnes vonlaie.nl y trouver une idéé symbolique. Au centre, un ioup s'abreuve du sang d'un mouton qu'il vient d'égorger. G'est le doctrina- rïsme, dit-on, éiranglant successivement tous les principes du Congres libéral- de 1846 et absorbaut toute la vitalité du pays. D'autres moutons attendent, inconseients a cótè du premier, le mème sort. Peut- être sont ce des électeurs qui viennent se faire dévo- rer par les ambitieux. G'est de circoustance la veille des elections. A cóté du loup, emblême de la force, le serpent, emblême de l'astuce qui guette en rampant sa proie; 11 calcule patiemmeut le moment propicë pour se jeter sur elle. Tout a coup il se dresse,ses yeux 11 imhoyeni, son dard lance un mortel venin. G'est l'image de notre coterie étouffant ['arrondissement daus ses anneaux tortueux. Au haut de la toile, deux figures féminines domi- nent le tableau et rappellent cette influence incontes table dont Pemploi opportun ramène peu a peu l'idée jeune et indépendante sous Ie joug de la doctrine vieille et autoritaire du calholicisme.... Pendant qu'on faisait ces réflexions autour de nous, le monde commencait cireuler, quelques casques étincefaient déja par les rues, les femmes s'étaient or- nées de leurs plus gracieux atours et les grands de la terre arboraient loutes les décorations de leur familie. Alors on enteudit le roulement du tambour, les ac cords de la musique et le mélodieux carillon laneant dans les airs ses notes les plus discordantes. C'etait l'heure de l'entréë solennelle des convives étrangers que l'Association agricole de ('arrondissement allait recevoir a la Station pour lés conduire a l'Hólel-de- Vllle, oü M. le bourgmestre leur offrit le vin d'h.m- neur. Voici le moment du banquet 480 convives chiffre exact, se rangent autour des tables dres- sées dans l'aile principale des Halles. M. Jacquemyns préside, ayant a sa droite M. Alph. Vandenpeereboom, des gouverneurs de province, des représentants, des sénateurs a sa gauche, des séna- teurs, des représentants,des gouverneurs de pro vince. La salie était splendidement ornée de feuillages el décorée aux écussons des diverses provinces. Devant le buste du Roi placé au fond, se trouvait le magni- fique objet d'art, prétexte de la fête. La forme est celle d'une fontaine de Jouvence. Espérons qu'en s'y bai- gnant souvent, M. Vandenpeereboom rajeunira ses opinions politiques. Les mets étaient bons, le service parfaitement régie. Des felicitations siucères sont dues a M"° Sonneville et a M. Debruck pour la part qu'ils ont prise dans toute cette.organisation. Ici se presenti nt tout naturellement deux petites observations des circulaires avaient été expédiées indiquant le cérémóóial de la table, pourquoi tous les souscripleurs h'eri ónt-ils pas eu un eïxemplaire? Ges civculair^s aunoncaient qu-'a l'exeeption dé la table d'honneur et des trois tables y attenant réservées aux souscripleurs étrangers, aucune place ne serait rnarquée. Pourquoi des privilégiés ont-ils pu péné- trer dans ia salie du festin avant l'heure fixée et dé poser surcertaines tables de grand's écriteaux portaüt' par exemple 18 places, retenues? G'élaient des souscripleurs de l'arrorvdissement qui agissaient ainsi, de quel droit Au milieu du banquet, M. le baron sénateur Maze- ANCIEN MINI3T1SE DE L'lNTÉRIEUR.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 2