man de Couthove a fait, selon sa coutume, soil petit
tour'de circonslance, distribuanl a ses protégés et les
poignees de mains et les sourires bienveillants qui
sont de rigueur en temps d'election. Ce que voyant,
M. Hem i Carton n'v tint plus il se mit égalemeni en
marche. Un instant on a pu croire que tous les
grands hommes de ^arrondissement allaient défiler
successivement autour des tables, comme les Cannes
quand elles sren vont aux champs, surtout après
qu'on eht vu se lever majestueusement M. Edouard
Yanbiesbrouck. Erreur pourtank, ce mouvement chez
lui partait d'un bon naturel it s'en allait a ('office et
en revint bientót chargé de petits pains pour ses voi-
sins de la presse, et si blanc, si blanc, que ceux qui
ne Ie connaissent pas eusseut pu fe prendre pour un
enfarineur. Souhaitons que cette délicate attention
trouve sa récompense et que nos confrères de la
grande presse donnent place a l'airnable secrétaire
agricole dans un coin de leur compte-rendu.
Mais chut! voici la série des toasts. Après celui au
roi porté par M. Jacquemyns, M. Vramboul annonce
qu'il est chargé par Ie ministre de l'lntérieur de re-
metlre a M. Alph. Vanden peereboom les insignes de
grand-officier de t'Ordre de Léopold. II se dit très-
heureux d'avoir été choisi, lui, pour remplir cette
mission auprès d'un ancien camarade. M. Alph. Van
denpeereboom répond presque en sanglotant qu'il est
a son tour très-heureux d'avoir pu recevoir ces in
signes des mains de eet ancien camarade. Aussitöt ces
deux personnages commencent uu duo sur l'air
C'est moi, c'est toi;
C'est toi, c'est moi 1 1
dans lequel ils se jettent réciproquement a la tête
l'expression de leur ineffable bonheur, si bien que,
dans eet échange d'affectueux sentiments, on ne sait
plus lequel de ces deux heureux est Ie plus heureux.
En verité, il n'y a que les hommes politiques pour
pratiquer chrétiennement l'oubli des offenses!
Reprenant la parole M. Jacquemyns a lu un long
manuscrit C'était l'histoire de la peste bovine. Nous
y remórquohs tout particulièrement cette considera
tion morale fort pittoresque, asavoir qu'il est dans Ie
coeur des places que, chez l'habitant des villes, occu-
pentla familie et les amis, tandis que chez le cultiva-
leur ces places sont prises par d'autres êlres qui
savent aimer et souffrir, qui répondent a de bons pro
cédés par des caresses.
Les cultivateurs doivent être üattés
La réponse de M. Alph. Vandenpeereboom a été
chaleureuse et émue, chose plus extraordinaire, elle
a eu deslueurs desincérité. Elleconfirme ce que nous
avons dit tant de fois que rien n'a été inventé par
M. le ministre, que ce sont bonnement lesmesures du
dernier siècle qui ont étéexhumèes et que tout le tra
vail d'organisation a été fait par M. le docteur Belle-
froid. Gepend intaucun témoignage de reconnaissance
n'a été donné a celui-ci, tous les honneurs ont été
prodigués a M. Alph- Vandenpeereboom qui n'a dai-
gné les accepter apparaminent que pour avoir ('occa
sion de donner une mention honorable a son ancien
chef de division. Sublime abnégation I Pour terminer
le fousf,la sempiternelle tirade sur les communiers et
l'ancienne splendeur d'Ypres. G'est une manie chez
les orateurs yprois de ne pouvoir dire dix mots sans
parler de cette ancienne prospérité. Comment ne
comprennent ils pas que cette évocation du passé re-
porte les regards sur le présent et que la comparaison
ne prouve pas prècisément la sagesse de leur admi
nistration. M. Vandenpeereboom a eu une pensée
étrange, que nous mettons sur Ie compte de I 'impro
visation il s'est imaginé o voir les ombres des vieux
communiers de la cilé flamande se mêler a ses amis et
applaudir a l'ovation faite a un enfant d'Ypres.»
Et nous, nous sommes persuadés que, s'ils avaient
des cendres dans la salie ces fiers et libres commu
niers, ils auraienl fletri les faibiesses et les tergiver
sations de leursdescendants. Mais disons plutöt qu'ils
ne se sont pasdérangés.
M. d'Aspremont-Lynden, au nom des étrangers,
boita la ville d'Ypres; M. le bourgmestre Beke ré
pondEnfin... Le dernier toast a eté le plus in
téressant et Ie plus inslructif. C'est celui de M. le
comte de Baillet. Le gouverneur de Namur, on le
sail, est un catholique convaincu. Après avoir dit
qu'il venait au nom des Wallons s'associer a cette
fête patriotique, il a rendu hommage au libéralisme de
l'ancien ministre qui, en créant les écoies d'adultes,
les a placées sous Vinspection ecclésiastique et y a in
troduit Vautorité du prétre. Voila qui est clair. Les
actes politiques de M. Alph. Vandenpeereboom ont
mérité les éloges des adversaires du parti liberal!
Cette déclaration de M. le comte de Baillet, il est bon,
il est utile qu'elle se soit produite a Ypres; elle est
significative, si significative même, qu'aucun journal
n'a osó la reproduire.
Bref, la journée fut belle pour lous el c'est regret
qu'on a vu arriver l'heure oü le train devait emme-
ner les étrangers présents a cette fête. Le soir Ypres
avait illuminé sa Grand'Place et trois de ses rues
les rues de Lil le, au Beurre et de l'Etoile. Le lende-
main tout était rentrè dans le calme. Sic transit gloria
mundi.
Dröleries.
Un journal a dit, voulant faire l'éloge de
M. Ernest Merghelynck, qu'il était le député
le plus capable, le plus actif, le plus entendu du
Conseil. Le plus entendu, parbleu nous le
croyons sans peine, il crie assez fort pour cela,
mais est-il aussi le plus écouté?
Dans Un article intitulé lections provinciates,
le Progrès, après avoir annoncé que des cinq
conseillers sortants quatre MM Merghelynck
Ernest, Beke Pierre,bourgmestre d'Ypres, Bayart,
bourgmestre de Becelaere et Titeca, notaire a
Boesinghe, acceptent un nouveau mandat,
ajoute
Fidèles toujours a leur drapeau, hommes de
progrès, ces quatre conseillers ont, dans ces der-
niers temps, fait partie de la minorité du Conseil
qui a cherché empêcher les mesures mauvaises
qu'une majorité aveugle et passionnée aconstam-
ment taché de faire prévaloir.
Une de ces mauvaises mesures était coup sur
le refus de tout subside pour les bibliotbèques
populaires.
MM. Merghelynck, Beke et Bayart ont voté
pour les subsides.
M. Titeca a voté en commission contre les
subsides, en compagnie de la majorité aveugle et
obstinée; il s'est abstenu en séance publique.
Si les trois premiers ont bien voté, le qua-
trième a mal fait.
Si, au contraire, M. Titeca a bien fait, MM.
Merghelynck, Beke et Bayart ont mal voté.
Comment se peut-il done qu'ayant émis, dans
une question de principe, dans une lutte de parti,
des votes contradictoires et opposés, ils soient
demeurés tous les quatre des hommes de pro
grès, toujours fidèles leur drapeau et que Ia
réélection d'aucun d'eux, selon le Progrès, ne
puisse être mise en question?
II faudra toute la casuistique doctrinaire pour
expliquer celle lè.
A propos de la rage canine
C'était dans le Pare a Bruxelles; une dame s'y
promène au bras de son mari; M. Anspach tra
verse la scène d'un pas accéléré.
La dame. Viens, mon gros chien.
Le monsieur.Tais-toi doneme m'appelle
pas ainsivoici M. Anspach et je ne suis pas
muselé.
Quelle différence entre un chien et un employé
du gouvernement?
C'est que Ie premier n'est muselé qu'aux époques
d'hydrophobie et que le second l'est en tous
temps.
Dans la réunion de l'Association qui avait pour
objet de désigner les candidats au Conseil provin
cial, M. Ernest Merghelynck a fait son propre
éloge. Quatre jours après, le Progrès,son organe
comme il l'appelle lui-même, publiait ces lignes
M. Merghelynck est d'ailleurs un des mem
bres les plus zélés, les plus instruits et les plus la-
borieux de l'assemblée et nul ne connait mieux que
lui les affaires et les intéréts de la province.
La modestie sied bien au mérite
Done,de par le règlement de nos édiles.les chiens
seront muselés, administrativement, comme on
s'efforce de museier tout Ie monde ici. Cette se-
maine quelqu'un se rendait ''administration pour
prendre connaissance de la muselière administra
tive.
Est-elle bonne, efficace aumoins? demanda»
t-il un personnage qui se trouvait lè,
Je la garantis, monsieur, répondit celui-ci,
je l'ai essayée.
Chronique electorale.
On nous annonce qu'a Roulers le parti clérical a
trouvé le successeur qu'il compte donner a l'honora-
ble M. Rodenbach. Ce candidat serait M. le vicomte
de Montblanc, d'Ingelmunster.
Le Westvlaming annonce que M. Jules Van Nieu-
wenhuyse accepte la candidature qui lui a été offerte
par les libéraux de Dixmude pour I'élection du 9 juin
prochain,
Le collége électoral de l'arrondissement de Gand
est convoqué pour le mardi 9 juin prochain, a neuf
heures du matin, a l'effet d'élire un sénateur en rem
placement de M. Gheldolf, décédé.
Société générale d'exploitation de chemln
de fer.
L'accord n'ayanl pu s'établir entre l'Etat et la So
ciété générale d'exploitation de chemins de fer, au
sujet des tarifs mixtes pour les voyageurs, bagages
et merchandises, le public est informé qu'a dater du
25 mai courant les marchandises et bagages seront
inscritset les coupons de voyageurs délivrés jusqu'aux
stations d'échange avec l'Etat, aux prix et conditions
des tarifs intérieurs.
Afin de diminuer, dans la mesure du possible, les
inconvénients de cette situation pour le public, la So
ciété générale d'exploitation maintient l'offre inscrite
dans ses tarifs intérieurs de réduire, pour les trans
ports mixtes avec l'Etat, SO cent, par tonne de mar
chandises sur ses prix intérieurs, sous réserve de ré-
ciprocité absolue de la part de l'Etat.
Tous les tarifs mixtes existant entre les lignes des
autres compagnies et celles de la Société générale d'ex
ploitation sont maintenus.
Le Directeur
A. Lebon.
Cour d'asslses de la Flandre Occidentale.
Charles Claeys, êgé de 32 ans, de Thielt, accuse de
vol d'effels d'habillement commis avec circonstances
aggravantes a Elverdinghe, au préjudice du nommé
Huyghe, a été condamné a l'audience de lündi, a 6
années d'emprisonnement.
ACTES OFFICIECS.
Bas arrêté royal en date du 9 mai, les élections gé
nérales pour la garde civique sont fixées au 21 juin.
Les élections pour les grades supérieurs auront lieu le
30 juin, le 6, le 8 et le 22 juillet.
Par arrêté royal du 17 mai, M. Vandenpeereboom,
ministre d'Etat, membre de la Chambre des représen-
tauts, ancien ministre de l'intérieur, ancien conseillef
provincial, ancien bourgmestre de la ville d'Ypres, est
promu au grade de grand officier de l'ordre de Léo
pold.
EA1TS IIIVEltS.
Un jour de cette semaine, une locomotive ayant
eu son essieu brisé, a déraillé dans la station d'Ypres,
tout prés de la coupure de la route pavée vers Pope-
ringhe. Plusieurs trains ont éprouvé du retard par
suite de eet accident.
Pendant la nuitdu 17 au 18 courant, un vol d'une