Le toot payable b'ayance.
JOURNAL D'YPRES DE L'AERONDISSEMENI
YPRES, l)imanche
Sixième année. 22.
31 Mal 1868.
PRIX D'ABONMEMEIST
POUR LA BELGIQUE
8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre.
Pour l'Etranger, le port en sus.
Un Numéro 25 Centimes.
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Laissez dire, laissez-vous bISmer, mais publiez votre pensée.
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ou envois d'argent doivent étre adressés franco au bureau du journal.
M. Vandenpeereboom traitre a soa par li.
ÉLECTEVRS LIBÉRAUX!
On cherche nous rendre suspects a vos yeux.
A défaut de pouvoir nous répondre, les frères
et amis recourent la calomnie et nous ac
cusent de n'ètre dirigés, dans ['opposition que nous
fesons h M. Vandenpeereboom, que par des sen
timents d'animosité personnelle.
Soit. Prenons, si vous voulez, que nous avons
voué M. Vandenpeereboom une haine mortelle.
Pourquoi on serait fort embarrassé de le dire
mais enfin, puisque les frères et amis affir-
ment que cela est, il faut bien que cela soit.
Nous sommes done les ennemis personnels de
M. Vandenpeereboom, et cela étant, vous avez
raison, cent fois raison de vous défier de tout ce
que nous pouvons vous dire pour vous determiner
ne plus lui accorder vos suffrages.
Mais si nous vous sommes suspects, tout au
moins ne refuserez-vous pas d'écouter la voix de
VEtoile beige et du Journal de Liége. L'Eloile
beige est assurément un des organes les plus mo-
dérés de l'opinion libérale et, quant au Journal
de Liége, personne n'ignore qu'il est l'organe le
plus accrédité du doctrinarisme, après \'Echo du
Parlement.
Or, nous ne vous demandons qu'une chose.
C'est, avaut de donner votre voix M. Vanden-
pesreboom, de lire attentivement et sans parti
priSj ce que pensaient de lui YÊtoile beige et le
Journal de Liége, au mois d'aoüt 1867, cinq
moisavantsa retraite du ministère. Après quoi,
jugez-nous aussi sévèrement que vous voudrez
nous acceptons d'avance votre verdict.
Voici, in extenso, le réquisitoire de VEtoile
beige (8 aout 1867)
M. Ie premier président de la Cour de Cassation de
Gerlache disait, en faisant ses adieus a ses collègues,
que pour rester heureux et libres, nous n'avions be-
soin que d'hommes moderes.
Ce que le parti catholique entend par la, tout
le monde le sait, ce sont des miöistres debonnaires
qui fassent leurs affaires en politique, et, dans la pra
tique, leur distFibuent places et faveurs commea des
amis.
On dirait vraiment que Mle ministre de l'Inté
rieur aspire a l'honneur de réaliser le type de l'homme
modéré selon le cceur de ses adversaires Lui qui sem-
blait êlre entre dans le cabinet, en 1861, pour con-
tribuer plus efïicacement que son prédeeesseur au
triomphe des principes du liberalisme, leis qu'ils ont
étè formulés en 1847 par M. le ministre des finances
actuel, on l'a vu dans ces derniers temps placer les
ecoles d'adultes sous le régime de la loi de 1842,après
avoir inflige uu blame un instituteur du Hainaut
qui n'avait pas cru devoir, pour complaire au curé,
conduire et accompagner ses elèves a l'église il a fait
declarer au Conseil provincial du Brabant, par M. le
gouverneur, qu'il ne donnerait pas de subsides aux
écoles d'adultes qui seraient soustraites au régime de
la loi de 1842.
Ce n'était pas .assez, bien que de pareilles mesures
fussent cependant de nature a décourager les hommes
qui soutiennenl la politique gouvernementale. II fallait
reconstituer l'administration communale de Namur,
en prenant le bourgmestre et les èchevins dans le
sein de la majorité, qui est libérale. Qu'a fait M. le
ministre de l'intérieur? D'abord, il a nommé bourg
mestre M. Lelièvre, membre de la Chambre des re-
présentants, qui jusqu'ici ne s'est pas séparé de ses
amis de Ia Chambre, mais qui fait, paratt-il, défection
Namur, si l'on peut en juger par les attaques dont
ii est l'objet de la part de I'Organe et par le degré de
faveur dont il jouit dans les rangs du parti catholi
que. 11 est d'ailleurs un autre fait qui peut donner
une idéé exacte du libéralisme communal de M. Le
lièvre la majorité libérale toute entière, voulant pro
tester contre sa nomination, s'est abstenue deparaltre
a la séance d'installation du nouveau bourgmestre, et
celte installation n'a pu avoir Jieu, faute de séance.
A tout prendre cependant, nous qui sommes a
distance et qui ne jugeons M. Lelièvre que par les
actes de sa carrière parlementaire, nous pouvions en
core nous demander si les libéraux de Namur n'é-
taient pas trop exigeants, s'iis ne se laissaient pas en-
tratuer dans leur opposition par des considérations
personnelles.
M. le ministre de l'lntérieur n'a pas vouluqu'jl
püt y avoir plus longtemps doute a eet égard il res-
taitdeux échevins a nommer et il les a choisis,comme
M. Lelièvre, dans la miuorite du conseil.
i) Voici comment ces dernières nominations sont
appréciées par 1 'Organe de Namur, journal liberal,
qui n'a pas cessé, depuis 1861,d'appuyer la politique
du ministère actuel
Un pas de plus est fait dans la voie oü l'on était
entrè ii y a quinze jours. M. Rops est renommé éche-
vin par Ie benèfice d'une position acquise dans les
rangs du libéralisme; il a suivi M. Lelièvre dans sa
défection et il est hostile a la majorite du conseil
communal. A la rigueur, nous comprenons pourlant
sa nomination.
Mais ce que nous ne comprenons pas du tout, ou
plulól ee que nous comprenons trop, c'est la nomina
tion de M. Dohet. Cet honorable conseitler apparlient
notoirement, et de longue dale, au parti catholique,
et M. Lelièvre pst en parfaite eonnnunaute d'idées
avec lui, puisqu'il l'a designs pour sou alter ego.
o M. Dohet est le seul membre nomine du conseil
qui soit franchement, loyalement cléricat; il appar-
tient a ('imperceptible minorité de M. le bourgmestre,
laquelle est maintenant réduite a quatre voix.
o M. Dohet est le dernier elu daus I'ordre du scru-
tin une voix de moins, il n'etail pas élu du tout. Et
c'est a lui que M. le ministre de l'intérieur accorde la
preference c'est sur lui que M. Lelièvre va placer le
pivot de sou administration.
M- Dohet avait eu un scrupule bien honorableil
doutait qu'il püt siéger au collége échevinal, cause
desaqualitéd'avocat du ministère des finances qui lui
vaut un traitement fixe de l'Etat.
M. Vandenpeereboom a résolu la question en fa
veur de M. Lelièvre ou plutót du parti clérical.
Nous voudrions bien sovoir ce qu'eussent pu faire
de plus M. de Theux ou M. Malou, s'iis eussent été a la
têle du département de l'Intérieur.
A coup shr, si M. le ministre de l'lntérieur vou-
lait emboiterde pas a la suite de M. Lelièvre pour
exécuter sur le terrain de la politique générale le
mouvement de conversion que celui-ci exécuteen ce
moment sur le terrain communal, il ne s'y prendrait
pas autremeut.
L'approche des élections legislatives rappelle évi-
demment a M. Vandenpeereboom qu'il doit son mandat
de représentant d' Ypres a, un appoint considérable de
suffrages catholiques, et il est en train de donner des
gages de sa modération a cette fraction du corps électo-
ralSANS SE PRÉOCCUPER DB SA VOIR s'lL NE s'ALIÈNE PAS EN
MÊME TEMPS AUTANT DE VOIX LIBÉRALES Qü'lL GAGNE DE VOIX
CATHOLIQUES.
i) Si done nous n'avions besoin que d'hommes mo-
dérés pour rester heureux et libres, M. de Gerlache
peut se retirer en paix ses voeux sont accomplis.
Electeurs yprois, répondez nous franchement
avons-nous jamais, depuis six ans que VOpinion
existe, formulé contre M. Vandenpeereboom un
réquisitoire aussi complet, aussi accablant que
celui-lè?
Au Journal de Liége, maintenant. Voici com
ment il s'exprime dans son n° du 7 aoiit 1867.
Nous citons textuellement
La situation politique de la ville de Namur ne s'a-
méliore pas. Le gouverneur parait tout dévoué au
parti cléricalles libéraux, par leurs querelles per
sonnelles, ont jeté le désarroi dans les affaires com-
munales et dans leur parti, et Namur tombe dans un
g&chis complet.
M. Dohet, appartenant au parti clérieal,vienld'étre
nommé échevin. Cette nomination ne fera probable-
ment qu'empirer leschoses, très-gêtéesdu reste; car
la majorité dn Conseil, fort hostile MM. Lelièvre et
Rops, ne seracertes pas ramenée par M. Dohet.
Ce qu'il y a de deplorable, c'est le résultat de ces
misérables divisions. Le prestige des institutions
cominunales en est compromis, et ['arrondissement
de Namur, qui serait depuis longtemps acquis au li
beralisme, relombe toujours sous le joug clérical.
Veut-on savoir maintenant le résultat des
manoeuvres cléricales de M. Vandenpeereboom
dans ['arrondissement de Namur? Voici ce qu'on
lit dans Y Indépendance du 29 mai dernier
L'Association libérale de ['arrondissement de
Namur s'est réunie en assemblée générale pour déci-
der de l'attitude qu'elle prendra a l'occasion des élec
tions législatives. Une centaine d'élecleurstous
membres de la socièté, étaient présents. On remar-
qu^it parmi eux des hommes considèrables et très-
infiuents des differents cantons ruraux et de la ville
mêrae.