Canton de Messines. n'exempte du service de la milice que les ministres des cultes et les étudiants en théologie; M. Van- denpeereboom a présenté auxChambres un projet de loi qui étend cette exemption aux simples élèves des séminaires. Et des subsides, vous en a-t-il jamais refusé Ne tenait-il pas la bourse de l'Etat constamment ouverte devant vous et n'y puisiez-vous pas même pour tous vos besoins Mais c'est surtout comme ministre de l'instruc- tion publique qu'il a droit toute votre reconnais sance. Ingrats que vous êtes, auriez-vous oublié que, plutót que de retirer son arrêté sur les écoles d'adultes qui avait soulevé contre lui les clameurs du parti libéral tout entier, il a noblement renoncé a son portefeuille Quoi, voilé un ministre qui, par crainte de vous déplaire, soulèvecontre luiune opposition formidable et se retire du gouvernement, et quand eet homme vous demande de ratifier sa conduite, vous hésiteriez lui donner une marque publique de votre satisfaction Non, vous êtesin- capables d'une pareille ingratitude Nous le savons, chers frères, il en est parmi vous qui préféreraient donner leurvoix a un candi dal franchement.ouvertementcatholique. Mais que ceux-la qui se bercent encore de l'illusion que les cléricaux purs reviendront un jour au pouvoir se détrompent il n'y a plus place en Belgique pour un gouvernement clérical tel qu'il a existé du temps de MM. de Theux et Malou. Gouverner publiquement au nom de l'épiscopat n'esl plus possible. Eussiez-vous dansles Chambres une ma- jorité de 25 voix. le ministère des six Malou lui— même n'oserait pas représenter la loi des couvents. C'est ce que les hommes intelligents de votre parti comprennent parfaitement bien. Que voulez-vous, le malheur des temps Mais la bonté céleste ne vous a point abandon- nés. Elle vous a suscité, dans la personne de cer tains libéraux de l'école de M. Vandenpeereboom des amis bien autrement utiles au succès de vos desseins que les cléricaux purs. Ces instruments-lct vous servent bien mieux que vos vieux ultramon- tains dont personne ne veutplus entendre parler et que leurimpopularitéaréduitsal'impuissance. A la bonne heure des libéraux comme M. Vandenpee reboom lis font admirablement vos affaires et d'autant plus surement que, comme ils nappar- tiennent pas nominalement votre parti, ils ne sauraient vous compromettre. C'est pourquoi nous ne saurions recommander trop vivement aux élec teurs de l'arrondissement d'ypres la candidature de M. Alphonse Vandenpeereboom, Représentant sortant. Association libérale. L'Association libérale s'est réunie mardi dernier en assembléegénérale. Compte fait des membres de l'As- sociation et de leurs amis et connaissances, il y avait bien de 185 a 1-40 personnes dans la salie. II s'agissait, selon l'usage antique et solennel de faire ratifier par l'assemblée générale des membres de 1'Association les choix arrêtés en comité secret par les a frères et amis de la Doctrine. Naturellement l'assemblée, qui ne demandait pas mieux, a ratifié tout ce qu'on lui a demandé de rati fier et le poll a proclamé comme candidats pour la Chambre des représentants MM. Alphonse Vandenpeereboomreprésentant sortant. Pierre Beke, négociant. Jules Van Merris, propriétaire. L'affairefaite, commedirait M. Bouvier, on a un peu jasé politique. M. Vandenpeereboom a protesté de sou attachement aux principes du libéralisme modéré et progressif, et M. Van Merris de la pureté de ses moeurs privées, ce qui a paru assez oiseux a l'assem blée, l'un et l'autre candidats étant suffisamment con- nus dans l'arrondissement. Néanraoins, on était venu pour applaudir et l'on a applaudi. On a applaudi aussi M. Beke, autre libéral modéré et progressif dont l'éloquence nous parait appelée a exercer une vive impression sur la Chambre. Après quoi, l'ordre du jour étant épuisé, la séance a été levée et chacun s'en est allé de sou cöté avec la conscience d'un grand ser vice rendu la cause du libéralisme modéré et pro gressif. Ni M. Lelièvre, bourgmestre de Namur, ni M. La- gage. l'instituteur communal de Nimy-Maisières n'as- sistaient a la séance. Un incident, qui s'est produit a la séance, fait le sujet de toutes les conversations. Voici ce qui s'est passé. Dans une précédente réunion, M. de Guaita aurait dit a M. Auguste Hynderick Vous avez de l'am- bition, Monsieur vous êtes jeune, vous avez le droit d'en avoir. Le rédacteur du procés-verbal a traduit ainsi ces paroles M. de Guaita dit que M. Hynde rick est un ambitieux, pressé d'arriver. La diffe rence de ces deux versions saute aux yeux. La lec ture de celte dernière phrase a amené, comme de juste, les protestations indignées de M. Hynderick auxquelles M. ie président Merghelynck a répondu comme lui seul sait répondre. De lè une discussion très-vive et qui poüvait avoir d'autant moins de ré- sultat que M. de Guaita s'etant retirè de i'Association, n'assislait pas a la séance. L'affaire en est la. II nous semble qu'il y va de l'honneur de tous les intéressés qu'une solution caté- gorique intervienne. A tort ou a raison, quelqu'un est soup9onné d'avoir tronqué le procés-verbal. Que son innocence ou sa culpabilité soit constatée publi quement puisque la scène regrettable de I'Association est devenue du domaine public. On nous communique la lettre suivante Ypres, 29 mai 1868. A Monsieur le Président de VAssociation dite libérale, a Ypres. Monsieur, J'apprends que I'Association dite libérale a été réunie le 26 courant dans le but d'applaudir au choix des candidats pour l»s prochaines élections legisla tives. Je n'ai re£u aucune convocation. Geci, a vrai dire, ne m'étonne guère je devais presque m'attendre a être oublié. Je ne veux pas, nonplus, m'en plaindre il estcertaines circonstances oü une exclusion me pa rait un honneur involontairement rendu. Mais il me revient que I'Association, a cóté des candidatures de MM. Vandenpeereboom et Beke, a a adopté celle, autrement discutable, de M. Van Mer ris de Poperinghe. En conséquence, Monsieur, et pour des raisons que je crois inutiles de développer ici, je m'empresse de vous envoyer ma démission de membre de votre As sociation. Recevez mes salutations. J. Capron. Une page d'histoire. C'était dans une Association libérale, au siècle der nier. Un échange d'interpellation les plus vives avait lieu. Tout a coup quelqu'un demande la parole. Un grand silence se fait. Le personnage se léve majes- tueusement. C'était l'esprit de Cicéron portant lu nettes. Messieurs, dit-il, je m'apercois qu'on attaque papa je viens défendre papa. II se rassied. Bravobravo Encouragé par ce succès, un autre, qu'on dit être Maurice de Saxe, apostrophe son tour l'adversaire de son papa en ces termes, partie empruntés au hé ros d'Homère, partie aux tourlourous de la Grande duchesse de Gérolstein: Vous me rencontrerez encore sur votre chemin, Monsieur, et j'aurai le sabre de mon papa 11! L'histoire n'a pas euregistréle résultat de cette ter- rifiante menace. Geux qui assistaient mardi a la séance de I'Associa tion libérale ont remarqué avec peine que pas une parole de regret ne soit sortie de la bouche d'aucun des membres du comité pour M. Léon de Florisonne, qui a consciencieusement rempli sa mission pendant neuf années et que les souffrances forcent a se retirer de la carrière parlementaire. On n'a pas même an noncé qu'il renoncait au renouvellement de son man dat. Un de nos grands matadors disait ces jours derniers a haute voix au Gercle la Concorde Si M.X.croit parvenir contre nous et même sans nous, il se trompe. Gela n'est pas possible dans l'ar rondissement d'Ypres oü nous menons les élections a notre guise. i> On ne sait vraiment ce qui frappe le plus ici, du cynisme de celui qui tient le propos ou de la longani- mité de l'électeur qui subit patiemment cette sanglante injure. Mercredi dernier un diner électoral réünisSait ehez M. le nolaire Vandenboogaerde, a Poperinghe, MM. Alphonse Vandenpeereboom, ministre d'Etat, ancien ministre de l'Intérieur, ancien conseiller provincial, ancien conseiller communal, ancien échevin, ancien bourgmestre de la ville d'Ypres, ancien commandant des pompiers, grand officier de l'Ordre de Léopold, grand officier de l'Ordre de la Légion-d'Honneur, grand cordon de l'Ordre de Charles III, grand cordon de l'Ordre des SS. Maurice et Lazare, grand cordon de l'Ordre de Danebrog, décoré de l'Ordre de Medjidié de première classe, etc., etc.Henri Carton, commis- saire d'arrondissement, chevalier de l'Ordre de Léo pold, chevalier de l'Ordre de la Légion-d'Honneur Pierre Beke, bourgmestre d'Ypres, chevalier de l'Or dre de Léopoldle chevalier de Stuers, Chevalier de l'Ordre de Léopold, échevin de la ville d'Ypres et M. Van Merris, qui n'est chevalier d'aucun ordre. Trop pressé de joulr Quand une illustration ou simplement une notabi- lité politique succombe devant Ie scrutin, la recon naissance lui consacre un long article d'éloges el de regrets. Cet usage explique suffisamment pourquoi, en parlant de la déconfiture de M. de Stuers Ha- ringhe, nous serons brefs. M. le chevalier est revenu de son équipée électorale trainant après lui cet appendice vulgairement appelé une buse. Tous les efforts, toutes les intrigues d'une coterie puissante n'ont pu le sauver du ridicule. Le corps électoral a pensé qu'il lui suffisait amplement d'êlre représenté par un Brugeois, sans qu'il füt né cessaire de prendre un second étranger. II a préféré un homme vivant dans le canton, en connaissant les intéréts et les besoins. II a bien fait. II n'a pas cru non plus qu'appartenir certaine familie tenait lieu de tous les mérites. C'est un bon exemple a suivre pour les électeurs d'Ypres, Le cóté le plus comique de loute cette affaire, c'est qu'è midi le chevalier se croyait vainqueur. Aussitót messager a Poperinghe, télégramme expédié de Pope ringhe a quelque haul bonnet d'Ypres. Victoire sur toute la ligne. Tout le ban et l'arrière-ban des servi- leurs endosse prestement la queue de morue et s'en va déposer aux pieds des Altesses ses trés-humbles hommages. Mais hélas Les destins et les flots sont changeants. On a fait peine la première courbette, qu'éclate comme une bombe au milieu des salons une seconde dépêche le chevalier a succombé; il est vaincu, écrasé par une différence de 60 voix sur 290 votants, plus du cinquième. C'était un sauve-qui-peut géné- ral les courtisans s'éclipsaient honteux comme des renards qu'une poule aurait pris. II pourra se consoler pourtant, le pauvre cheva lier, en pensant que son triomphe éphémère a rempli pendant vingt-quatre heures les journaux de la capi tate. II ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, M. Ie chevalier. Une autre fois souve- nez-vous de cette sage maxime. Elections provinciale». Électeurs inscrits. 306. Votants. 180. M. Therry, notaire Neuve-Egliseobtient 169 voix. Billets blancs3. Billets annulés 8. M. Therry n'a aucune couleur politique.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 3