en pitié vos alarmes, M. Alphonse Vandcnpeere- boom fit agréer par Ie Roi la nomination de M. Lelièvre corame bourgmestre de Namur, de M. Lelièvre, l'élément dissolvant du libéralisme namurois, 1'instigateur de toutes les misérables querelles qui out tenu si longtemps en échec l'ardeur de nos amis. Vous save* le reste, mes sieurs les cléricaux. L' Association libérale de Na mur a résolu de s'abstenir aux élections prochaines et le digne M. Lelièvre, I'enfant chéri de M. Al phonse Vand en peereboom, s'est héte de passer dans votre camp oü vous l'avez re<ju avec tous les honneurs dus sa lèche trahison. Maisa quoi bon, direz vous, nous rappeler tous les services que nous a rendus M. Vandenpeere- boom. Ces services, nous en apprécions parfaite- ment Ie prix et c'est pourquoi nous acceptons sa candidature et celle de son alter ego, M. Rcke. Trés bien, mais pourquoi ne pas faire les choses jusqu'au bout et repousser ce bonM. Van Merris De mauvaises langues ont glosé sur son compte, Ne voilé-t-if pas une bonne raison alléguer? On glose aussi sur M. Delaet. Cela empêchera-t il vos amis d'Anvers de voter pour lui? Et d'ailleurs, rhonorabilité bien connue de son parrain, iVI Van- denpeercboom, ne rêpond-elle pas suffisamment de son innocence Pouvez vous croire uri seul instant que pour ramosser quelques voix Pope- ringhe, un homme comme M. Vandenpeereboom s'abaisserait au point de patroner une candidature qui ne serait pas pure de tout reproche Allons, messieurs, trève k toute fausse honte et votez comme un seul homme pour M. Jules VAN MERRIS, de POPERINGHE. Ea eharité, s'il vous plait. Accusé, le Tribunal vous acquitte. J'en rap- pelle! s'écrie le prévenu. Ce vieil ana judiciaire nous est revenuen mémoire en lisant, dans le Progrèsle compte-rendu du dis cours prononcé par M. Van Merris, lors de Ia der- nière assemblee de ['Association libérale. Dans Ia circulaire qu'il a adressée aux électeurs du canton de Poperinghe, a l'occasion des élections provinciales,M. Jules Yan Merris avait nettemenl posé la question sur le terrain de sa moralité privée. II s'en référait sur ce point, leur disait-il, au verdict qu'ils étaient appelés a rendre dans leurs co rnices. Les électeurs ont rendu leur verdict M. Van Merris a été réélu conseiller provincial a une ma- jorité considerable. Ce i-ésuitat devait, semble-t-il, satisfaire pleine- ment M. Jules Van Merris. Mais M. le conseiller provincial n'entend pas les choses de cette facon. Acquitté par les electeurs de Poperinghe, il en appelle aux électeurs de l'arron- dissement tout entier et prétend que nous l'envoyions a la Chambre pour temoigner de la purelé de ses moeurs. M. Jules Van Merris nous fait l'effet de ces men- diants qui entreliennent leurs plaies pout mieux ex- citer la commisèration des passants. Lui aussi il a sa plaie, une plaie vive, saignaote, purulenle, qu'il semble vouloir exploiter au benefice de son ambition, cara peine les électeurs poperinghois l'ont-ils ferinée, qu'il se hate d'en arracher la crohte pour l'etaler de nouveau aux yeux de tout l'arrondissement. Pour sa plaie, on l'a èlu conseiller provincial hier. Pour sa plaie, on en fera demain un représen tant. Pour sa plaie, il faudra que le gouvernement le nomme bientót, le plus tót possible, chevalier de quelque chose. Pour sa plaie toujours, il demandera que, dans ses vieux jours, on l'envoie au Sénat. Tudieu, voila une plaie quirapporte, et nous com- prenons maintenant que M. Jules VanMerris nesonge pas a la laisser se cicatriser sous le bandage de l'oubli. ELECTEtJBS et JEtfcES. Nous avions donné a M. Yan Merris un bon conseil. La calomnie vous tue rnols couverts, lui disions nous dimanche dernier. Obligez-'a vous attaquer en face en lui garantissant toute autre impunité que celle du mépris public. M. Van Merris, faut il croire, n'a pas jugé Ie conseil pratique, car nous n'avons trouvé nulle part, ni dans le Progrès, ni dans le discours qu'il a prononcé a ['Association, la déclaration qui devait confondre ses calomniateurs en les contraignant a sortir de l'ombre oü ils se tiennent prudemment abrités. Loin de Ies appeler dans le champ clos oü devait éclater leur confusion, M- Van Merris cherche a les réduire au silence en Ies menatjant de toutes les rigueurs de la loi, pour peu que le voile des allusions devienne assez transparent pour qu'il puisse les pincer. a Je ne reculerai, s'est il écrié ['Association, devant aucune demande de réparation que mes amis politiques jugeront avoir chance de suc- cès. C'est affaire M. Van Merris, assurément, de veiller, comme il l'entend, au soin de son hon- neur et nous serions mal venus a nous ingérer dans une affaire qui ne regarde, après tout, que lui seul. Nous prendrons seulement la liberté de lui demander comment il veut que le corps élec- toral prononce entre ses accusateurs et lui, s'il commence par leur fermer la bouche sous peine de prison et de tout ce qui s'ensuit? M. Van Merris ne peut pas ignorer, en effet, que la loi pénale n'autorise pas Ia preuve des faits que ses calomniateurs lui reprochent et que ceux- ci fussent-ils en mesure de démontrer. par Ies témoignages les plus irrécusables, la réalité des ignominies qu'ils lui imputent, ils n'en seraient pas moins convaincus d'imposture et punis très- sévèrement. Voici done la situation faite au corps électoral de notre arrondissement par M. Van Merris D'un cóté, un homme qui proteste avec énergie de son innocence, raais qui ne veut pas que ses adversaires produisent leurs accusations au grand jour. De I'autre, des accusateurs qui ont, peut- ètre, qui suit? Ies mains pleines de preuves, mais obligés de se couvrir d'ombre et de mystère, s'ils ne veulent voir s'abattre aussitót le glaive susperidu sur leur tète. Nous le demandons k M. Van Merris lui- même A supposer que la compétence du corps électoral puisse être invoquée en semblable ma- tière, ce que nous persistons a nier, comment nous serait il possible de vider Ie procés qu'il nous souraet? Qui n'entend qu'une cloche n'entend qu'un son, dit le proverbe. M. Van Merris fait sonner bruyamment la sienne et menace de la prison ses ennemis, s'ils osent seulement remuer la leur. Pour qui nous prend-il, s'il espère nous arracher, a l'aide de ce grossier stratagème, un verdict d'acquittement ÉLECTE URS, Qu'avez-vous a faire mardi prochain Une chose bien simple, bien facile, mais rigoureuse^ ment exigée par les devoirs les plus élémeritaires de la conscience i vous abstenir purement et simplement de voter pour M. Van Merris et remplacer son com sur vos bulletins par celui du premier venu. Prenez garde, vous dira-t-on peut être, en vous abstenant de voter pour M. Van Merris, vous assurerez l'élection de M. Van Renynghe. C est possible, c'est mème certain, Mais a qui la faute, si ce n'est ceux qui n'ont pas craint de tenter sur vos consciences eette violence inouïe de vous proposer une candidature qui s'annonce, par la bouche mème du candidat, comme one sorte de requête en réhabilitation Et qu'on ne se méprenne point sur le sens de nos paroles. Nous ne sommes point Ies avocats de M. Van Merris; nous ne nous portons point non plus accusateurs contre lui. Mais M. Vau Merris vous demande uri verdict qui le verige des in- jures et des outrages qu'on a dirigés contre lui. Electeurs, ce verdict, vous sentez vous en état de le rendre? En notre ème et conscience, nous répondons NON! M. Van Merris, bouche-trou. Nous avons enfin le secret de la comédie. Le parti clérical renonce k combattre MM. Vanden peereboom et Beke et se contentera de la réélec- tion de M. Van Renynghe. Les frères et amis n'ont pas osé, cette fois comme en 1859, accepter publiquement la tran saction. II y a de ces choses qu'on ne recommence plus. Obligés de présenter une liste compléte, ils ont arrêté Ie choix de leur troisième candidat sur M. Van Merris, qui tient énormément o se faire délivrer un certificat de bonne vie et mceurs par le corps électoral, et dont ils redoutaient l'opposition a Poperinghe. Cela fait, les apparences sont sauvées et personne ne pourra leur reprocher d'avoir pactisé avec leurs adversaires. Mais, pour être déguisée, la transac tion ou, pour nous servir du mot k la mode, la coalition n'en est pas moins certaine. Les cléri caux voteront pour MM. Vandenpeereboom et Beke, et Ies doctrinaires pour M. Van Renynghe. Quant M. Van Merris, il n'aura été, dans les mains des frères et amis qu'un bouche trou et on l'enverra se faire... élïre ailleurs. Ea coalition dcnoncce. Ilsauront beau dire: l'entente est patente, avérée, indéniable, elle crêve les yeux aux plus myopes. M. Van Renynghe se presente seul. Pourquoi seul Que l'on tourne les choses comme on voudra, it est clair que trois candidats réunissent, a eux trois, plus de chances de succès qu'un candidat unique, lequel ne peut naturellement compter que sur lui -mêtne. Supposez que le parti clérical ne puisse pas comp ter sur l'appui des frères et amis, v est—il done a ce point abandonee de Dieu et des hommes qu'il se trouve dans rimpossibilitede denicher, dans notre arrondis sement, deux candidais disposés a courir les chances de la lutte avec M. Van Renynghe Personne n'osera le prétendre. D'ailleurs, s'il en élait ainsi, il est évident que M. Van Renynghe au- rait renoncé au renouvellement de san mandat, plu tót que de courir au devant d'un échec certain. Si pourlant M. Van Renynghe descend seul dans l'arêne, si le parti clerical trouve inutile de renforcer sa candidature en lui adjoignant des amis dont ['in fluence personnelle doublerait, triplemeut peut-être ses chances de victoire, qu'est-ceèdire, si ce n'est que le parli clerical est assuré du concours des frères et amis el qu'une alliance, dont M. Van Merris paiera les frais, est eonclue entre nos cléricaux et nos doctrinaires? Toutefois, que Mil. les cléricaux: veillenl de prés a leur candidat, car nos doctrinaires sont de vieux rou tiers qui connaissent plus d'un tour. Veillez a la vi- gnedu Seigneur, Messieurs, si vous voulez faire bonne vendange mardi prochain. II reste a savoir si les libéraux sincères, et Dieu merci, nol re arrondissement en compte encore, con- sentiront a sanctionner de leur vote eet odieux tripo- tage. Silence éloquent. Le Journal d'Ypres de mercredi dernier ne trouve pas une parole pour combattre la Candida-

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L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 2