JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENI
Y PRES, I)i manche
Sixième année. 24.
14 Juin 1868.
Le tout payable d'avance.
Élections pour la Chambre des représentants du 9 Juin 1868.
PH1X D'ABOINEHERT
POUR LA BELGIQUE
S francs par an; A fr. 50 par semestre.
Pour l'Etranger, Ie port en sus.
Un Numéro 25 Centimes
PRIX RES AilüOlCES
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Corps du Journal, 80 centimes.
Paraissant le dimanche.
talssei dire, laissèi-vom blAmer, main publier voire pensde.
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ou envois d'aryent doivènt étre adressés franco au bureau du journal.
ARRONDISSEMENT D'YPRES.
1" Burf.au. Ypres, Sainl-Jean et Zillebeke
2me Bureau. Z innebeke, Passcbetulaele, Renioghelst, Poperinghe,
Wesloulre, Dickebuscb, Vlameriiughe et Vormezeele.
3m° Bureau. Elverdinghe, Hollebeke, Gheluvelt, l.angemark, Zant-
voorde. Woesten, Zaydschole, Bixscbote, Becelaere Houtbem, Bas-War-
nétod, Gheluwe, Oo-tvleteren, Comines et Wervicq
4me Bureau. Brielen, Wytscbaete, Kemmel, Messines, Warnéton,
Dranoutre, Neuve Eglise, Wulverghem, Locre, Westvleteren, Crombeke,
Ploegsteerl, Proven, Watou, Rousbruggbe-llaringhe et Boesinghe
593
559
493
473
538
481
544
486
2168
4999
M. VANDEN PEEREBOOM, candidal liberal.
M. BEKE,
M. VAN MERR1S,
M. VAN RENYNGHE, candidal clérical.
Majorité absolue 1000.
408 383 264 320
405 259 263 315
285 248 200 280
262 239 289 218
Ypres, <3 Juin twos.
Les frères et amis chantent victoire. A vaincre
sans péril on triomphe sans gloire, s'écrie le
Progrès, et il célèbre dans une prose digite du
sujet qui l'inspire la gloire des électeurs qui ont
élu M. Van Merris. Honneur ceux.ciHon-
neur ceux-lé Désormais notre arrondissement,
libre du joug clérical, va marcher de pair avec
Bruxelles et Liége, qui sont le foyer du libéra-
lisme le plus sage et le plus éclairé.
Ainsi dit le Progrès, et pour la première fois,
depuis six ansque nous tenons la plume, nous ne
nous sentons pas la force de le contredire. C'est
son droit, après tout, de se montrer fier et j'oyeux.
La victoire, que nous jugions impossible, il l'a
remportée de haute lutte. Quoi de plus naturel
qu'il s'en glorifie et qu'il associé a son triomphe
ceux qui ont combattu sous sa bannière?
Quant nous, nous l'avouons sans détour, le
résultat de la journée de mardi nous a profondé-
ment attristés. Celui qui s'arme pour les luttes
politiques doit s'attendre a bien des mécomptes. a
bien des déceptions; n ous le savions et nous y
étions prêparés. Mais jamais, non, jamais, nous
n'aurions cru que ce qui vient d'arriver fut pos
sible.
Qu'il y ait, en politiquedes transactions
avouables, bien des honnètes gens le pensent et,
tout en réservant notre sentiment personnel, nous
comprenons que les luttes électorales peuvent né-
cessiter parfois certains accommodements, cer-
taines concessions. Mais nous tenons aussi qu'il
est des choses avec iesquelles on ne transige pas
et des concessions qui déshonorent certaines vie-
toires. Nous espérions, disons mieux, nous étions
convaincus que ceia serait compris de la plupart
des électeurs libéraux de notre arrondissement.
A noire grande surprise, notre profonde dou-
leur, le scrutin nous a prouvé que nous nous
étions trompés. Nous ne querellons personne,
nous ne maudissons pas nos juges nous sommes
tristes Le Progrès est triomphant, lui. Nous ne
lui envions pas sa joie. II l'a payée trop cher, au
prix de la bonne renommée de notre arrondisse
ment.
Disons-le pourtant l'honneur de la ville
d'Ypres, elle a dignement protesté contre le hon-
teux maquignonnage auquel la coterie prétendoit
l'associer. Plutót que de prèter les mains cette
ignoble intrigue, un grand nombrc de nos amis,
ce nous est une joie de le conslater, ont brave-
ment, loyalement dooné leur voix M. Van Re-
nynghe. Les résultats sont lèle Progrès ne sau-
rait les nier Tandis que M. Van Renynghe
n'avait obtenu en 1863 que 147 voix sur 503
votants et en 1864, 182 sur 515, l'élection de
mardi dernier lui a donnó 262 sur 559, 17 voix
seulement moins que la moitié, nous ne nous
écrierons pas, nous, comme le Progrès: honneur
a nos amis! lis ont fait leur devoir et n'ont que
faire de nos éloges.
ChilTres accablants.
Les mots sont des mots et les chiffres sont des
fails. On a dit et répété sur tons les tons que le
canton de Poperinghe apporterait a la liste libé
rale un contingent de voix considérable et que
cette considération avait pu seule déterminer l'.4$-
sociation patroner la candidature de M. Van
Merris. Voilé les motsvoyons les faits.
Lors des élections de 1863, M. Vandenbo-
gaerde, figurant troisième sur la liste libérale
comme M. Van Merris aujourd'hui, a obtenu,
dans le bureau ou vote Poperinghe, 159 voix sur
395 votants, soit 40 1/3 p. c. des suffrages.
Aux élections de 1864, Ie même candidat en a
obtenu 183 sur 423 votants, soit 43 1/4 p. c.
En 1867, lors de la lutte entre MM. Mazeman
et de Vinck, le candidat de I'Association a réuni,
dans ce même bureau, 225 voix sur 463 électeurs
votants, soit 48 3/4 p. c.
Voyons maintenant ce qu'a valu la liste libé
rale la candidature de M. Van Merris dans le bu
reau de Poperinghe. Sur 473 bulletins, le popu
laire M. Van Merris en a obtenu 248, soit 52 1/2
p. c., c'est-é dire 9 1/4 p. c. de plus que M. Van-
denbogaerde en 1864 et seulement 4 1/2 p. c. de
plus que M. Mazeman en 1867, c'est é-dire en
core que, étant donné un nombrede 473 électeurs
votants, M. Van Merris, le populaire M. Van
Merris est parvenu réunir 42 voix de plus que
M. Vandenbogaerde et 20 de plus que M. Maze
man
Vingt, soit, nons dira-t on mais sans ces vingt
voix-lè, M. Van Renynghe était élu. C'est ce que
nous allons voir.
Eu 1863, M. Vandenbogaerde a obtenu, dans
le bureau d'Ypres, 336 voix sur 503 suffrages
valables, soit 67 p. c.
En 1864, il en a obtenu 322 sur 515, soit
62 1/2 p. c.
En 1867, M. Mazeman luttant contre M, de
Vinck en a réuni 374 sur 572, soit 65 1/2 p. c.
En 1868, M. Van Merris n'en réunit que 285
sur 559, soit 50 i'2 p. c., c'est-é-dire 16 1/2 p.
c. de moins que M. Vandenbogaerde en 1863 et
15 p. c. de moins que M. Mazeman en 1867.
En sorte que, preriant pour base de notre
calcul le chiffre de 559 votants, nous arrivons
ce résultat foudroyant, mais incontestable, que la
candidature de M. Yan Merris a enlevé a l'opinion
libérale, dans le bureau d'Ypres. quatre-vingt-
douze voix, si l'on se reporte la lutte de 1863
ou quiitre vingt-quatre voix, si l'on ne recule pas
au delé de 1867.
Vingt voix gagnées a Poperinghe, quatre.vingt-
quatre voix perdues Ypres, voilé done le résultat
positif, irrécusable, de la journée de mardi der
nier.
Pauvre victoire, ami Progrès. Encore une
comme cel le-1A et vous ètes perdu.
L'OPIIIOI
INSCRITS. VOTANTS.
INSCRITS.
VOTANTS.
1"Buread. 2« Bureau. 3e Bureau. 4" Bureau.
TOTAL.
4275
4241
1013
1008