9 juin dernier, un terrible camouflet. N'en soyez
pourtant pas trop confus. Yos calomniateurs au-
rontbeau dire il est clair que votre persounalité
n'est absolument pour rien dans l'échec moral que
les électeurs d'Ypres vous ont infligé et que si
vous avez étê distance chez nous de 113 voix par
M. Vandenpeereboom et de 110 par M. Beke,
c'est uniquement, comme l'assure Ie Progrès, a
cause de petits amours propres froissés, d'ambi-
tions détjues et de petits intéréts personnels lé-
sés.
J'ignore, Monsieur, si vous savez ce que c'est
que I'amour-propre, et comment vous avez pu
blesser celui de plus de cent de mes concitoyens
en vous offrant pour les représenter a la Chambre.
Et qu'importe, d'ailleurs L'important est que
vous soyez élu. Or, vous l'ètes, et comme tout est
bien qui finit bien, comptez que dans quatre ans,
vous marcherez de pair avec MM. Vandenpeere
boom et Beke, et que Ie corps electoral ne fera plas
aucune difference entre vous. Et, en vérité, il aura
raison, car vous vous valez tous les trois.
Défi.
Pendant tout le temps qu'a duré la po'émique
électorale, le Progrès s'est soigneusement abstenu
de nous rêpondre. Aujourd'hui qu'il est victorieux,
il s'avise, pour expliquer son silence, de mettre en
scène nous ne savons quel correspondant dont il
aurait refusé d'accueillir la prose, sous prélexte
que les trois candidats libéraux étui ent trop au des
sus de nos attaques pour avoir besoin d'être dé-
fendus.
Si Ie Progrès croit nous rendre dupes de sa
grossière supercherie, il se trompe. Ce prétendu
correspondant, nous affirmons qu'il n'existe pas et
nous mettons au défi le journal de la coterie de
produire aucune des cinq ou six lettres qu'il dit
avoir revues de lui en réponse a nos articles sur
les élections. Le Progrès ne nous a pas répondu
paree que la lumière qui devait jaillir d'un débat
contradictoire lui l'esait peur. Voilé la vérité. Son
soi disant correspondant n'est qu'un mensonge
imagine après coup pour colorer sa honteuse recu-
lade.
Nous trompons-nous Le correspondant du
Progrès existe-t il réellement? Nous lui offrons
Hbéralement nos colonnes et nous nous engageons
a insérer sa prose, quelle qu'elle soit, même sous
le bénéfice de l'anonyme, si le coeur lui manque
pour nous attaquer en face. Ainsi done, pas de
prétexte, pas de faux fuyant ou bien le Progrès
a cherché en imposer a ses lecteurs en inventant
pour les besoins de sa cause honteuse un person-
nage imaginaire, ou bien nous recevrons avant
dimanche prochain une lettre de son terrible cor
respondant.
Gageons que nous ne recevrons rien du tout.
(altstique frelalée.
Le Progrès se livre a toute sorte de calculs
drólatiques pour prouver que la candidature de
M. Van Merris a conquis la liste libérale un
grand nombre de suffrages dans le bureau de Po-
peringhe. Voyez, s'écrie-t il, en 1864. le bureau
de Poperingbe ne donnait a M. Vandenbogaerde
que 183 voix. Eu 1868, M. Van Merris en a
obtenu 248 Et de ce rapprochement, il tire la
conclusion que le populaire M. Van Merris a ga-
gné la lisle libérale 65 voix de plus que
M. Vandenbogaerde.
Nous ferons remarquer au Progrès 1° Qu'en
1864, Ie bureau de Poperinghe ne comptait que
423 électeurs, tandis que, le 9 juin dernier, 473
électeurs ont pris part au vote, ce qui constitue
déja une petite différence de 50 électeurs sur 65.
2" Qu'en 1867, M. Mazeman avait obtenu,dans
ce même bureau, 225 voix sur 463 électeurs vo-
tants,' soit 4 1/2 p. c. de moins que M. Van
Merris en 1868.
Que si, après cela, on veut tenir du progrès
incontestable, avoué et salué par la coterie elle-
même, des idéés libérales dans le canton de Po
peringhe, il devient évident que M. Van Merris,
Ie populaireM. Van Merris, l'indispensable M. Van
Merris dispose bien, Poperinghe, de six ou sept
voix. On en pensera ce qu'on voudra, mais voila
six ou sept voix qui nous auront coutè cher.
hits mvesss.
Un fait inouï montrant quelle croyance on donne
encore dans nos campagnes aux prejugés les plus ab-
surdes, s'est passé rècemmeut dans le canton de
Tourcoing.
A Halluin, vivait une vieille mendiante que l'on di-
sait sorcière c'élait du moins la conviction de cer
tains paysans. Selon eux, elle avait des relations avec
Satan et les esprits infernaux ses malefiees étaient
redoutables, et plus d'un bonne femme se signail
avec terreur en l'apercevanl au loin marchant clopin-
clopant, appuyée sur son béton noueux.
Nous ne saurions dire sur quoi reposait cette ridi
cule superstition daos ces esprits ignorants; mais
comme on attribuait a la vieille les morts subiles.les
accidents, les incendies qui survenaient, deux tisse-
rands, beiges tous deux, résolurent d'en délivrer le
pays.
Vendredi soir, ils allèrent l'attendre dans un en-
droil écarté oü elle devait passer. II était 10 heures
lorsqu'elle y arriva, marchant péniblement, mais as-
sez contente d'une tournée fruclueuse. Les deux for-
cenés se jetlent sur elle, la renversent et, la croyant
morte, ils prennent la fuite.
Ce ne fut, nous écrit-on, que le matin que l'on
trouva, au bord du chemin, la mendiante donnant a
peine signe de vie. D'après les derniers avis qui nous
sonl parvenus, onconsidère sa position comme peu
prés désespérée. Elle se nomme Rosalie Demynck et
est êgé de soixante ans.
Ses meurtriers sont passés enBelgique ce sont les
nommés Charles-i ouis Deveker, agé de quarante-et-
un ans, et Joseph Van Kiersbt ke, êgé de trente-quatre
ans, demeurant tous deux a Halluin.
Le parquet a fait. une descente sur le théêtre du
crime. L'enquêle continue
II y a environ un an, nous avons annoncé ici qu'un
ingénieur anglais avait concu le projet de relier la
France avec leRoyaume-Uni, au moyen d'un chemin
de fer qui serait ótabli sous le Pas-de-Calais par deux
souterrains parallèles. Ce projet ayant trouvé en
France un grand nombre d'opposants, soutenant qu'il
serait aujnoins téméraire d'entreprendre une pareille
oeuvre sous des terrains dont les caractères sont a
peu prés inconnus. I'auteur a fait pratiquer des son-
dages en mer, sur les cótes des deux pays, et a acquis
la conviction que le fond du détroit est dans les tneil-
leures conditions.
Cette quasi-certitude une fois acquise, il a réuni
un comité oomposé de capitalists et de personnages
compétents, afin de constiluer une société d'essai.
A vec les fonds réunis par cette société, on creerait
sous le Pas-de-Calais deux couloirs parallèles de deux
metres carrés seulement, et dont, par conséquent,
l'exécution présenterait moins de difBcuItó.
Si cette oeuvre prélèminaire est menée bonne
fin, comine on l'espère, il n'y aura plus de doute
possible sur la réussite de l'ceuvre definitive, et les
travaux en seront immédiatement commencés.
L'Amérique est inépuisable pour les chroniqueurs.
On trouve dans un journal le détail amusant d'une
conference faite par miss Fineley, sur un sujet deii-
cat i IL n'est pas bon que l'homme soit seul.
II n'est pas possible de passer sous silence la re
cette donnee au monde par miss Fineh y pour chan
ger un mauvais garnement de jeune homme en un
excellent mari.
Si jamais, disait elle avec modestie en terminant
sa conférence, les dons extérieurs que j'ai recus de
la nature me valent l'affeclion d'un homme doué
comme je le veux, fut-il le dernier des viveurs, je
suis süre qu'il renoncera a toutes ses habitudes pour
me plaire. Voici comment je m'y prendrai
o Je le mettrai dans la bouilloire de ['affection que
toute femme doit s'habituer a manier; en guise d'eau,
je l'arroserai de tendresse, de soumission et de dè-
vouement, et je le placerai sur le feu de l'amour con
jugal je l'assaisonnerai ensuite avec le sel des atten
tions délicateset quand il sera a pointje le
dresserai avec précaution sur un lit de caresses
entremêlées d'autres douceurs.
Unefille qui vient d'être traduite devant le tribu
nal de Lille a racooté de curieux détails sur le séjour
des malheureuses de son espèce a l'hópital.
Dans le bul de se trousser un chignon convenable,
en l'absence de faux cheveux, qui sont hors de portée
de leurs bourses, ces filles dépouillent les matelas de
leur erin. Quand elles sortent de l'hópital, elles em-
portent sur leur lête une partie de leur lit de dou-
leur, en guise de consolation. Voila qui peut servir
aux surveillants des hópitaux.
Un physicien d'imagination vient de mettre d'ac-
cord la loi avec la sécurité des Parisiens. II a inventé
une arme defensive dans la force du terme et absolu
ment benigne.
Voici ce que nous lisons dans un journal fran
cais
Je l'ai vu fonctionner avant-hier, a deux heures
du raatin, sur le boulevard Clichy. Nons marchions
tous deux, l'inventeur et moi, bras dessus bras des
sous, quand au loin sur un banc, le physicien aper-
cut deux hommes qui semblaient attendre notre
arrivée.
Voici peut-êlre deux ródeurs, me dit-il, je vais
les étonner, c'esl-a-dire les aveugler pour qu'ils nous
laissent tranquilles.
n Je crus a une mystification. Mais a peine dit
aussitót fait, un jet de lumière étincelante sortit sou-
dain de la canne du physicien et alia frapper en plein
visage les hommes du banc. Ils se levèrent brusque-
ment, garantirent avec la main leurs yeux éblouis et
s'éloignèrent en murmurant.
Le tour était joué.
Le physicien a trouvé le moyen d'installer dans
une corne une pile électrique et une petite lampe a
deux charbons et un reflecteur a court foyer. En
pressant un boulon, une fenêtre mobile s'ouvre, la
pile fonctionne et un jet de lumière énergique vient
frapper le but comme le ferait un projectile, C'est une
canne-fusil lancant un rayon électrique.
Or, qui a recu la lumière électrique dans l'ceil
soit qu'il est impossible de la supporter, l'ceil est
oblige de se fermer on est ébloui.
A cent mètres la canne electrique aveugle par-
faitement un homme, et si dans le lointain quelque
masse sombre se rapproche en tapinois, immediale-
meut son voisinage est révélé, car la canne fait a
volonté, Ia cü elle dirige sa iumière, de la nuit le
jour.
Voici un moyen préventif contre la goutte. Quoi-
que singulier, d n'en est pas moins efficace, et "il
porte la double recommandation des docteurs Trous
seau et Pidoux.
Pendant une semaine, chaque mois, le malade
prend tous les soirs son bain de pieds, preparé avec
l'infusion de 30 grammes de tabac a priser en
poudre puis, après avoir bien essuyé les pieds, il les
expose pendant dix minutes a la fumée de feuilles de
tabac a fumer que l'on brüle sur un rechaud. Quand
les pieds sonl bien secs, on les recouvre d'un bas de
luiue bien sec, dans lequel on a ègalement introduit
de la fumee de tabac.
On sail que le divorce existe en Angleterre depuis
quelques annees. La stalislique suivante montre un
des effets assez curieux de cette loi
Dans l'aunée 1866, il y a eu, dans l'Angleterre et
la principaute de Galles, 23 mariages daas lesquels
l'une ou l'aulre des parlies contractantes élait divor-
cée. Neuf hommes ont épouse des demoiselles; huit
célibataires et un veuf ont pris des femmes divor
cees.
L'année précédente, Ie chiffre des mariages après
divorce était beaucoup plus considérable il montait
a quarante-huit, et, dans ce nombre, on comptait un
hymen oü chacun des deux époux avait t'experience
de la vie de ménage.
II faut espérer, mais la statistique est muette a eet
égard, que ces courageux pèlerins courant après le