JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENI YPRES, Di manche Sixième année. N° 26. 28 Juin 1868. Le tout payable d'atance. PRIX O'AltOinEIHGHT POUR LA BELGIQUE francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Eiranger, Ie port en sus. Un Numéro 25 Centimes PRIX DES A.lüOtCES ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Paraissant le dimanche. taissez dire, taissez-voui blAmeT, mais publiez voire penaé*. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalchez Félix Lambin, imp. -lib., On traite d forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres j rue de Uixmude, 59. ou envois Wargent doivent étre adressés franco au bureau du journal. Choses et autres. Maintenant que la bataille est gagnée, il nous revient que M. Yandenpeereboom, notre bénin représentant, prend a Bruxelles des airs de vic- time et rejette tout ce qui s'est passé sur M. le commissuire d'arrondissement. S'il faut Ten croire, il n'est pour rien dans I'affaire il a mème très- énergiquement protesté quand on lui en a parlé pour la première fois, et Vil a fini par accepter, c'est paree qu'il a considéré l'honneur et l'avenir du parti comme engagés dans la victoire. Que notre bénin représentant raconte ces his- toires lè Bruxelles, il a quelque chance de les faire occueüJir mais Ypres, non. Tout le monde sait fort bien chez nous que si M. Van- denpeereboom n'avait pas prêté les mams a la combinaison dont il veut aujourd'hui laisser tout l'honneur a M. Carton, jamais cette combinaison n'aurait vu Ie jour. Notre bénin représentant se fait vraiment trop modeste dans son triomphe et nous ne pouvong pas souffrir qu'il se dépouille ainsi de sa gloire pour l'endosser au compte d'au- trui. A chacun ce qui lui est dóMonsieur. Souffrez done que nous vous couronnions de fleurs et que la ville d'Ypres proclame, par notre organe, que c'est a vous, a vous seul, qu'elle doit l'honneur d'ètre représentée a la Chambre par M. Van Merris d'Ydewalle. Le terrible correspondant du Progrès se tient coi. Nous lui avions offert nos colonnes pour nous abimer son aise; mais il paraft qu'il ne trouve plus rien a dire depuis que nous lui avons accordé la parole; semblable, sauf respect, a ces chiens de basse-cour qui font le diable quatre a l'at- tache et qui courent se cacher dès qu'on les lache. Après cela, il est fort possible quece terrible correspondant n'existe pas et que le Progrès ait imaginé de le mettre en scène ppur se dispenser de nous répondre. Supercherie grossière et dont personne ne sera dupe. Mais qu'importe au Pro grès ce que l'on pense de lui L'important est que son bien aimé M. Van Merris a le panache. Le reste ne vaut pas la peine qu'on s'en occupe. Un frère el ami, en quête de ramasser des voix pour M. Vao Merris, exaltait devant un électeur peu lettré de uotre ville la bienfaisance inépuisable de son candidat. C'est un vrai philanthrope, raon ami, lui disait il, et il manque de ces gens-la la Chambre. Philanthrope, Monsieur, Gt notre électeur, qu'est-ce que c'est que cela pour one profession? Philanthrope, mon ami, cela vient du grec et veut dire ami des hommes Notre brave concitoyen n'est pas encore revenu de sa stupéfaction. II y a des idée3 tristes sur lesquelles il faut avoir la force d'insisteril v a des cloaques d'ignominie qu'il faut avoir le courage de sonder. Cet homme se sent taré, véreux, méprisable et méprisé. Possesseur d'une fortune considérable, il jouit pourtant, grócea ses largesses, d'une sorte de popularité impure, faite de la lècheté des unset de la vénalité des autres. On lui propose un tnar- chè. II fait son prix. C'est son droit. Voici maintenant un autre homme, celui-ci enlouré de la considération générale, estimé, ho- noré autant que l'autre est honni et conspué. Ce- pendant cet homme honorable est ambitieux et plutót que de renoncer a une position qui flatte sa variité, il fait alliance avec le ruffian dont il a be- soin et paie de son honneur l'appui que celui-ci lui prète. Prenez une balance, mettez dans un plateau ce rulfian et dans l'autre cet homme honorable, et dites-moi de quel cóté cela penche. Le Progrès publiait jeudi dernier une lettre da- tée de üousbrugge dans laquelie son correspon dant se félicite chaieureuse nent du résultat des dernières élections. La bataille est gagnée, s'é- crie le correspondant, et tout comme un autre, nous avons mis uotre petite pierre a l'édifice, qui doit l'heure qu il est presqü'avoiratteintsonapo- gée. A moins que Je correspondant du Progrès ne se représente la lutte électorale sous la forme d'une rixe a coups de pavé, il nous est difficile de saisir ce que vient faire sa petite pierre dans la ba- taille du 9 juin. La comparaison n'est pas son fort, du reste, car nous lisons la fin de sa lettre que si nous resserrons nos rangs, les efforts de nos adversaires expireront devant ces barrières comme l'Océan sur la grève.» Or,nous sommes obligés de lui faire remarqtier -que la grève est précisément tout l'opposé d'une barrière. Mais ce n'est pas pour chicaner le correspon dant du Progrès sur sa petite pierre et sur sa grève que nous nous occupoos de sa lettre. Ses intentions valent mieux que sa prose, il prêche l'union, la concorde, la reconciliation entre toutes les forces du libéralisme. Ce sont la sans doute d'exceller.ts sentiments. Seulement, il fau- dra bien reconnaitre que, loin d'avoir facilité la réalisation de sou rêve, la journée du 9 juin a creusé plus profond que jamais l'abime qui sépare le doctrinarisme du libéralisme progressif. Que le correspondant du Progrès se réjouisse de l'élection de M. Van Merris, nous préférons notre défaite sa victoire. Ee Coche et Ia Monche. Après bien du travail, le coche arrive en haul Respirons maintenant! dit la moucheaussitót, J'ai tant fait que nos gens sont enfin dans la plainer Qa, messieurs les chevaux, payez-moi de ma peine. Ces beaux vers, Ie Progrès vient de les tra- duire en prose. Voici en quels terraes Notre sénateur, nos trois représentantsetM. Car ton, commissaire de l'arrondissement, se sont réunis demièrement a Bruxelles, l'effet de terminer di- verses affaires qui intéressent notre arrondissement, Les élecleurs apprendront avec satisfaction que le conflit existant entre le gouvernement et la Société générale d'exploitation du chemin de fer est la veiile d'être aplani, et que très-probablement, a dater du 1" J ai liet prochaio, le service commun entre l'Etat et la Compagnie sera repris. Que les sénateurs et les rqprésentants défendent les intéréts de l'arrondissement, c'est leur mission et leur devoir. Mais nous ne comprenons pas ce que M. Carton vient faire ici. M. le commissaire d'arrondissement n'a reQu aucune mission de per sonne en sa qualité de commissaire, il est l'em- ployé du gouvernement et comme tel ne jouit même pas de sa liberté d'action. II ne lui est pas permis d'exprimer une opinion opposée a celle du ministère, le rnaltre dont il porte Ia livrée, com ment aurait il done pu aplanir Ie conflit existant entre ce ministère et la Société générale d'exploi tation Charge-t-on un domestique des intéréts de la maison A cette impossibilité morale vient d'ailleurs s'a- jouter une impossibilité matérielle. M. Carton s'est rendu a Bruxelles le 14. Le lendemain 15 avait lieu i'assemblée générale des actionnaires de la Société d'exploitation et le rapport lu dans cette assemblée s'exprime ainsi En ce qui concerne le service des voyageurs, nous sommes heureux de vous apprendre que l'ac- cord s'ét.mt également établi, la distribution des billets directs entre toutes les stations des deux exploitations sera rétablte sous peu de jours. II est évident que Tnccord qu'annonce le rap port était fait depuis plusieurs jours et ce qui Ie

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L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 1