JOÜRNAL DTPRES DE L'ARROMSSEMENT YPRE8, Dimanche Sixième année. N° 28. 12 Juillet 1868. PUIX D'ABOSHGMEIT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour 1'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes, PRIX DES AiMIOXCES ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Le tout payable d'a-'-ce. Paraissant le dimanche. taissez dire, laissez-vous blêmer, mais publiez voire pensée. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, chez Félix Lambin, imp.-lib., rue de Oixmude, 59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'aryent doivent être adressés franco au bureau du journal. Le cas de HI. Van Merris. Nous disions, dans notre dernier numéro, que l'élection de M. Van Merris avait fait grand bruit a Bruxelles. Voici ce que nous lisons a ce sujet dans la correspondance bruxelloise de VOrgane de CourtraiDes renseignements qui me viennent d'Ypres assurent que l'élection de M. Van Merris, él a en remplacement de M. Van Re- nynghe, sera vivement contestêe la Chambre et qu'il tie serait pas impossible, eu égard a certaines particularités dont je ne puis vous entretenir, qu'elle fut annulée par la majo- rité. Quelles peuvent être les particularités aux- quelles le journal courtraisien fait allusion? S'il a simplement voulu parler d'une contestation portant sur Ie chiffre des voix respectivement attribuées a MM. Van Renynghe et Van Merris, rien ne l'empêchait de s'expliquer en toute li- berté. II faut done supposer, puisqu'il refuse d'en dire plus long, que la particularüé e3t de telle nature qu'elle ne peut, sans inconvénientêtre livrée a la publicité. Mais quelle peut bien être cette particularüé? Le Progrès, qui vit dans le secret des Dieux, ne pourrait-il pas nous donner quelques éclaircissements? Vu la particularüé du cas, nous 1'autorisons a s'expliquer en latin. Mais quelle que soit cette particularüé, le correspondant du journal courtraisien est bien mal informé s'il s'imagine que la majorité serait disposée a annuler Ie mandat de M. Van Mer ris. La majorité, nous en sommes convaincus d'a- vance, trouvera l'élection de tout point irrépro- chable et s'empressera d'ouvrir son giron a un homme si éminemment digne, tous égards, de figurer dans ses rangs. Dignus est intrare in nosiro docto Cor pore, Ènigme. On remarque que, depuis quelque temps, le Progrès s'abstient de mentionner les condemna tions prononcées charge de professions ecclé- siastiques du chef d'attentats commis sur leurs élèves. Naguère ii n'en laissait pas passer une seule sans l'accompagner de réflexioris on ne peut mieux senties sur la monstrueuse immoralité de ces actes et sur le danger de confier l'éducation de la jeunesse des corporations ou des vices aussi infêmes sont répandus. Mais voilé que, depuis les élections, la presse a signalé différents faits de ce genre et l'on se demande, dans le public, a quelle cause il faut attribuer que le journal doctrinaire, si friand jadis de ces scandales, ne les a pas reproduits et flétris dans ses vertueuses colonnes. Serait-ce que, depuis lors.l'horreurdu Progrès pour ces affreuses turpitudes aurait diminué? ou bien faut-il croire que des circonstances particulières lui commandent de jeter sur ces faits le voile du silence? La pre mière hypothèse serait une injure nous ne nous y arrêtons done pas. Reste la seconde qui sera celle qu'il faudra bien que nous adoptions, k moins que Ie Progrès ne nous en fournisse une troisième. En aveugle. Le Progrès publie depuis quelque temps des lettres de Rousbrugge, oü Ie libéralisme doctri naire qui nous gouverne est exaltè dans les termes d'une admiration qui tient du fétichisme. Nous perdrions assurément notre temps k tenter la cure de ce brave homme de correspondant. Son aveuglement est de ceux qui doivent résister a tous les traitements. Ses lettres n'en sont pas moins très-curieuses lire, On y apprendra, entr'autres choses admirables, que Ie libéra— lisme modéré s'est toujours distinguê par la lovauté et l'honnèteté de ses principes et que, dans tous les actes qu'il a posés, depuis qu'il est au pouvoir, il a toujours marché droit et au grand jour. Et ce qu'il y a de plus admirable encore, e'est qde le brave homme est d'une entière bonne foi et que, pour lui, tout cela est clair coinme le jour. II faudrait être insensé au point de nier le soleil en plein midi s'écrie til, pour ne pas être frappé de l'hon- nèteté et de la loyauté du parti libéral rao- déré. L'honnêtetê, la loyauté du parti li béral modéré! N'est il pas renversant que l'on trouve dans notre arrondissement de bonnes gens pour avancer de pareilles énormités le lendemain mèrae de la honteuse journèe du 9 juin der nier? Le Progrès s'est mis tout-è-coup dans une co- lère bleue. On ne devinerait pas pourquoi. Paree que nous avons dit qu'il est question, dans les hautes régions, de nommer M. le chevalier Gus- tave de Stuers coramissaire de l'arrondissement de Courtrai. Si, par cette colère, le moniteur de la coterie entend nous prouver qu'il commence lui-même a apprécier M. de Stuers a sa juste valeur, nous n'avons rien a objecter. Pourtant ce serait un tort de prendre ce que nous avons dit pour une plai- santerie. En effet, que M. de Stuers ait fait des démar ches personnelles ou que Ia familie les ait faites pour lui, rien n'est plus sérieux que la velléité qui lui a pris un jour de commander l'arrondissement de Courtrai. Nous n'avons pas nous préoccuper, nous, de la question de savoir si, oui ou non, notre illustre échevin arrivera son but.quoique l'acharnement avec lequel le Progrès nous dément nous laisse peu d'espoir ce sujet. La question n'est pas la c'est affaire de familie et le succès ou l'insuccès de l'administrateur-diplomate doit se plaider ailleurs que dans nos colonnes. Mais le Progrès croit-il nous avoir réfuté sé- rieusement au moyen d'une simple dénégation? Ce journal se souvient trop souvent que tout mau- vais cas est niable. Sans aucun doute il nierait aussi qu'il se soit agi de M. de Stuers pour le gouvernement d'Ypres, M. Henri Carton devenant représentant, que la combinaison ait êté portée a Bruxelles par le vénérable M. Carton père et qu'elle ait échoué faute d'une bonne volonté suf- fisante de la part de M. le ministre de l'Inté- rieur Qu'après cela les idéés de Opinion soient plus ou moins populaires, cela prouve-t il que M. de Stuers ne désire pas être commissaire d'arrondis- sement C'est une manie chez les patrons du Progrès de penser que tous ceux qui ne s'inclinent pas devant leurs prétentions, sont impopulaires tout comrae ceux qui ne participent pas leurs tripotages poli - tiques, a les entendre, seraient malhonnêtes. Serrer toutes les mains est aisé lorsqu'on est disposé, au gré de ses intéréts, trahir sournoise- ment la main que l'on presse. Peut-être après tout est ce la de la politique pratique. Quant k nous, nous ne nous abaisserons pas a la pratiquer, heureux seulement si, en divulguant de honteuses manoeuvres, en suscitant des obstacles aux médio- crités remuantes, nous avons pu mériter une fois de plus, aux yeux des ambitieux dé$us, la quali fication de brouillons. Ce qne c'est que le doctrlnarisme. On s'est donné beaucoup de peine pour trouver une définition du doctrinarisme. Les uns ont cité Bescherelle, qui dit Ou désigne particulièrement par le mot doctrinaire, des hommes a doctrines raideSj étroites, peu favorables a la liberté, entourées de nuages et en partie basées sur des einprunts faits a l'étranger; les autres ont cité ce mot original au-

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 1