Complétement illettrés. 1,766 tant que piquant de nous ne savons quel êcrivatn r Les doctrinaires n'ont pas plus de doctrine que les poitrinaires n'ont de poitrine. Cette definition vaut tout au morns celle de Bescheretle. En voici une autre Les doctrinaires mödifient leur langage et leur conduite suivant les circonstances et, habiles a excuser leur mobilité par de monstrueuxsophismes,ils ont toujours assiégé ou possedé le ministère. Peu leur importe qu'on les recherche par atfachement ou qu'on lessubisse par crainte. Ge n'estni l'arnitié, nil'estime qu'ils ambitionnent. Un parti qui a des principes, les respecte avant toutle parti doctrinaire, qui n'en a pas, pense que ia fin sahqtifie les moyens.et l'unique fin est pour lui la possession du pouvoir. Cette pas sion immorale est celle qui a decrié les jésuites. Conquérir ou conserver le pouvoir Voila les doc trines du parti doctrinaire et le rêve incessant de i'or- gueilleuse individualité de ses docteurs. Pour le réa- liser, ce rêve, ils usent et abuseut de toutes les tran sactions, de toutes les ruses, de toutes les manoeuvres et de tous les mensonges. Ils ne reculentdevant rien. Dans l'opposition ils appuient les idees les plus gèné- reuses, se montrent, les défenseurs devoués de la jus tice, du peuple et de la liberté ils preconisent ia nécessité de toutes sortes de réformes l'eductttion et l'amélioratron des classes laborieuses. Péconomie dans les dépenses, la moralite dans la politique et la gran deur dans la patrie Ils attaquent tous les abus, tous les préjugés, tout ce qui louche au viel ordre des choses et prophóliseut la venue d'un régime meil- leur. Mais dès qu'ilssontau pouvoir ils se gardent bien de mettre a exècution ces beaux projets. Le moment n'est jamais venu pour les reafiser. II faut toujours at- tendre. Ils prétendent représenter l'ordre qu'ils veu- lent, disent-ils pompeusement, allier a Ia liberté. Ils sont conservateurs progressistes petits devant l'étranger, dociles aux caprices de la royauté, impu- dents devant le peuple, qu'ils traitent, sous Louis- Philippe, de <i vile multitude, ét, sous Léopold II, de valets de ferme et de manoüvriers capablès, s'ils ètaient èlecteurs, de veh'dre leur vote pour un verfe de genièvre. d lis donnent au pays le spectacle des coalitions par- lementaires les plus scandaleuses sous prétexte qu'il faut opposer une barrière aux idéés avancees, ils se coalisent avec les catholiques fanatiques, dupes de leur feinte bonhomie sous pretexle qu' ilfautécra- ser I'infame, t> ils font appel aux votes des rares dépu- tés indépendants, assez niais pour croire qu'il y a au ministère autre chose que des hommes d'affaires. Puis ils reprochent a leurs adversaires politiquesde faire, dans le but de servir le progrès, ce qu'eux-mêmesfont dans le but de servir la réaction. Ils représentent les catholiques réformistes comme des dèmogogues, des anarchistes et des annexionistes, quand ces catholi ques réclament la réforme electorale, l'abolition de la conscription et la reduction du budget de la guerre ils traitent de clericêtres, de mecoutents et d'ambi- tieux, les democrates fibres penseurs dont la servilité ne va pasjusqu'a s'incliner toujours et quand même devant les caprices ministerieis. Les doctrinaires ti'ont pas l'èlan; ils ont des pas sions. Ils n'ont pas de butils ont des intéréts, lis n'ont pas l'amour du bienils ont la haine de leurs ad versaires. Ils ne représeutent pas la nation, ni une partie de Ia nation ils se représentent eux-mêmes. lis ne sont que paree qu'ils ont les elections dans leur main étendez le suffrage, adraettez un plus grand nombre de citoyens a se prononcer sur leur politique, et ils disparaissent. De la, le <i Jamais de M. Frère. Les doctrinaires ne peu vent opérer aucune réforme. Leur edifice est composé d'arbitraire, d'abus, de pre- juges, d'impóts, de despotisme et de privileges. Sup- primez une pierre, et l'édifice s'ècroule. Ils doivent tourner fèialement dans un cercle vicieuxiusqu'a ce que, d'une manière ou d'une autre, le peuple, fatigué de cette exploitation du pouvoir, brise le sceptre qui est entre leurs mains etfonde un ordre de choses nou veau. A quand ce jour? Quand démocrates fibres penseurs et démocrates- catholiques auront nettement arrêté les bases de la Coalition. {Le Peuple beige.) ACTES OEF1C1EES. Un arrêtè de Sa .Vlajesté, en date du 2 juillet, aulo- rise la commission administrative de l'instilution royale de Messines a admettre dans cette inaison d'é- dacatfon trois filles de mflitaires morts ou devenns in valides au servic de l'Etat. Par arrêté royal du 18 juin, le sieur Vergeyle, ac- tuellement lieutenant des douanes a Poperinghe, est nommé contróleur a Menin. Par deux arrêtés royaux du 21 juin, les démissions dessieurs Spillebout, conservateur des hypothèques a Anvers, et Prim, receveur des droits de navigation, Charleroi, sont aeceptées. II sont admis a faire valoir leurs droits a la pension. Se sieur Spillebout est autorisé conserver le litre honorifique de son emplcti. FAIT» ÏSSAESSS. II résulte d'un rapport récent pübtié ên France, par les soins du ministre de la justice, que le nombre des criminels qui ont recu de ['instruction est bien inferieur a celui des illettres. Ainsi sur 4,551 aocusés pour crimes, juges contradictoirement en 1866, 174, c'est-a-dire 4 p. c. seulement, avaient recu une in struction supérieure 700, c'est-a-dire 15 p. c., sa- vaient bien lire et écrireces deux calègories peu- vent seules être considérées comme comprenant les criminels qui ont recu de l'instructiou3,667, c'est- a-dire 81 p. c. étaient complétement illettrés, ou savaient imparfaitement lire et écrire. Voici d'ailleurs les chiffres donnés par M. Ba- roche Degré dinstruction des accuses. Sachant imparfaitement lire et écrire 1,911 Sachant bien lire et écrire. 700 Ayant re^u une instruction supérieure. 171 En Belgique, la proportion entre les criminels il lettrés et ceux qui ont recu quelqu'instruction est a peu prés la même. Ces choses sont bonnes a rappeler en un temps oü les catholiques, qui mettent si fréquemment obstacle a la diffusion de l'enseignement, se pretendent les représentants de la démocratie. l.'Angleterre ne paratt pas devoir ètre aussi favo- risée que la France, sous Ie rapport des récoltes qui se prèparent. Le Daily Telegraph en fait même un assez triste tableau Danstoute l'Angleterre, la récoltedu blése présente comme élant beaucoup au-dessous de la moyenne l'herbe inanquera pour les bestiaux dans les patu- rages, et les fourrages pour leurs besoins pendant l'hiver. Les circonstances semblent dont fort peu fa- vorables pour le fermier. II est probable que s'il y a une compensation pour lui,elle sera dans la continua tion des prix élevés du grain. On n'est que trop fondé a craiudre que les deux mauvaises années de récoltes de 1866 et de 1867 ne soient suivies d'une troisième, quand même les mois de juillet et d'aoüt seraient aussi beaux que possible si le temps était mauvais, le rèsultat serait encore plus triste. Les approvisionnementsde grains du pays sont très-bas les importations ne sont nuilewient considérables, et quelle *que puisse être l'abondance de ressources qui nous viennent dos bonnes recoltes qu'on espère sur le continent, notainment en Russie et en Hongrie, il y a peu d'espoir que le prix du pain diminue et que l'on repare ce deficit de deux ans dans les productions indigènes. Parmi les depouilles du roi Théodoros, qui sont arrivées a Londres, on remarque trois cachets, sur l'un desquels est gravé un lion a l'aspect terrible, avec cette légende en cafactères arabes Théodore, r oi d'Abyssinie et d'Etiopie. Ce sont des objets fabriquès par MM.Strongilharm, de Waterloo place, Pall-Mall, Londres. Certes, MM. Strongitharm ne s'attendaient guère, en expé- diant ces trois cachets au roi Théodoros, qu'ils repas- seraient un jour la Manche rapportès par des soldats anglais. Nous extrayons d'une note adressée a la commis sion du budget par la ville de Paris les fails sui- vanls Depuis 1853 la population de Paris a doublé le nombre des maisons démolies a Paris depuis 15 ans est, en chiffres ronds, de vingt mille; le nombre des maisons balies depuis cette même époque est de qua- rante-oinq mille; le nombre des logements nouveaux compris dans les vingl-cinq mille maisons excèdant de la batisse sur la demolition est de cent dix mille le nombre des layers au-dessous de 500 francs dans ces logements est de quatre-vingt mille. Lorsque la voie ferrée qui relie New-York a San- Francisco sera ouverte a la circulation, les amateurs pourront se donner le plaisir d'un voyage autour du monde accompli en deux mois at demi, comme il suil d'un port d'Europe a New-York, 10 jours de New York a San-Francisco, sept joursde San-Fran cisco a Hong-Kong, en Chine, vingt jours de Hong- Kong a Suez, environ trente-deux jours; de Suez au port de départ, six jours. Les millionnaires. Un journal anglais a publié une liste assez eurieuse des fortunes les plus colos- sales qui se trouvent sur la terre. II résulte de cette liste que ce rt'est pas la viella Europe, mais bien le Nouveau-Monde qui a la palme en cette matière. Le personnage le plus riche n'est ni un roi ni un empereur, mais un industrial américain dont le revenu annuel s'élève a 48 millions de francs puis vient un boyard russe Ie troisième est un Anglais qui possède d'immenses propriètés dans les Indes orien tates. Le nom de Rothschild, que nous avons l'habitude de regarder comme le Crèsus moderne, occupe a peine le onzième rang sur cette liste. Ceci nous fait songer a un Anglais, M. Thornton, mort il y a trois ans, laissant une somme d'argent si considerable que le droit de l'Etat sur le legs formait une augmentation importaute de la recette du chan- celier de l'Echiquier. C'était l'ambition de M. Thornton d'être le plus im portant receveur de dividendes a la Banque d'An- gleterre, et c'était avec bonheur qu'il montrait sa formule semestrielle d'un dividende d'un million. Les employés de la Banque, connaissant son faible, le tourmentaient en lui disant qu'ils avaient un client p us important que lui. II découvrit enfin que ce cliënt n'était autre que la cour de la chancellerie, et il resla content. II n'avait pas d'enfants, et laissa sa fortune a des neveux, des nièces, et d'anciens em ployés. Brouille avec une parente, pour la punir il ne lui laissa que... 2 millions et demi 1 La Patria, de Naples, annonce un procés assez curieux On nous dit que la cour d'appel est saisie d'un procés intenté au gouvernement par un individu qui, ayant étè capturé par les brigands et ayant paye nous ne savons au juste combien de milliers de du cats pour sa rancon, prèlend être indemnisé paree que l'autorité n'a pas su sauvegarder la sfireté pu- blique. Si les magistrats lui donnent gain de cause, adieu les finances italiennes. Reproduisons ici un trait vraiment antique de la vie de Hoche Hoche, ce fils d'une fruitière, était pauvre, et la guerre, oil il est facile de s'enrichir ainsi qu'on l'a vu tant de fois depuis, l'avait appauvri davantage en core. Hoche avait des deltes et cela lui pesait. II de- mande a la Republique de les payer. Sur la motion de Bailleul, au conseil des Cinq- Cents, il fut décidé que l'on payerait les dettes du gènéral. Ces deltes, tout compte fait, s'élevaient a la somme de mille francs. Nous avons appris depuis a payer plus cher les services de nos géneraux. Un étranger se présente bien matin, vers neuf heures, chez M. Le valet de chambre va ouvrir. M. est-il chez lui? Non, monsieuril estsorlide trés bonne heure, et ne renirera que pour diner. Ah je désirerais alors voir son secrétaire. Impossible, monsieur; il est chez madame. Puis-je voir madame? Impossibleelle n'est pas encore levée. Avis. Le public est prévenu que des listes de souscrip- tion pour le banquet a offrir a Leurs Majestés le Roi et la Reine et a Leurs A. R. le Comte el la Comtesse de Flandre, a l'occasion de la visite dont ils honore- ront la ville d'Ypres, le lundi 3 Aoüt 1868, se trou vent dèposées au Secrétariat de l'adminislration com munale. Le prix du diner, vin compris, est fixé a 28 francs. Le dèlai pour les souscriptions expire le 12 juil let 1868.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 2