JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT Le todt payable d'avance. YPRES, üimancbe Sixième année. N° 29. 19 JuiUet 1868. PK IX IVtBOlüGMEMT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. SO par semestre. Pour l'Etranger, Ie porl en sus. Un Numéro 25 Centimes, PRIX DES AlIVOICGS ET DES RECLAMES 10 CeHtimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vous bISmer, mais publiez voire pensée. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalchez Félix Lambin, imp.-libOn traite a forfait pour les annonces souvent reproduces. Toules lettres i rue de üixmude, 59. I ou envois d;argent doivent étre adressés franco au bureau du journal. Hier et Aujourd'hili. Tout mauvais cas est niable. Maintenant que l'élection d'Ypres fait scandale, M. Vandenpeere- boom essaie, selon sa vieille habitude, de jeter sur d'autres la responsabilité de ce qui s'est passé et de retirer son épingle du jeu. A en croire le pauvre homme, il n'aurait pa$ même été consulté sur Ie choix des candidats et c'est M. le comrais- saire d'nrrondissementen compagnie de quel- ques uns de ses amis, qui aurait arrangè toute l'affaire. Lui-même n'aurait été prévenu que quand les cboses étaient déjé si avancées qu'il n'eut plus été possible d'y rien changer sans com- promettre le succès de l'élection. A Ypres, ou les moindres détails du tripotage électoral du 9 juin dernier sont parfaitement connus, il va sans dire que le pauvre horame se garderait bien de hasarder une pareille explica tion. On sait d'ailleurs trop bien chez nous que M. Carton n'aurait jamais osé prendre sur lui de former une liste de candidats sans l'aveu formel et préalable du grand Vizir auquel il doit le peu qu'il est dans le monde. Mais M. Vandenpeere- boom ne désespère pas d'accréditer sa version justificative l'étranger et il y emploie tout ce que la nature secondée par une longue experience de la bêlise humaine a mis a son service d'élo— quence persuasive et de bonhomie insinuante. L'exministre de l'Intérieur a obtenu autrefois de grands succès dans ce genre. Lors de la discussion sur les affaires mexicaines, ne l'a-t on pas vu affirmer et persuader a la Chambre que s'il avait accordé des congés aux miliciens, c'était pour qu'ils pussent vaquer aux travaux de la moisson et qu'il ignorait absolumenl qu'ils se fussent enrólés dans la légion mexicaine? Plus tard, n'a t il pas contesté, avec le mème bonheur, malgré l'évidence des faits, que la cause du blème infligé par lui a l'instituteur Lagage fut le refus de celui ci d'ac- compagner ses élèves a la messe? Quand on compte, dans son passé, des succès aussi écla tants, il est permis d'avoir foi dans son étoile et de beaucoup présumer de sa force. Seulement, M. Yandenpeereboom oublie une chose, qui n'est pas peu importante, c'est qu'è l'époque oil il remportait ces beaux triomphes si chers son cceur, il était ministre, et qu'aujour- d'hui il n'est plus rien du tout. Etant ministre, il avait beau jeu, on ne demandait pas mieux de le croire et ses assertions les plus hasardées étaient accueiilies comme parole d'Evangile. Les cboses ont beaucoup changé depuis, et il a bien du s'en apercevoir lors de la dernière discussion sur la question des écoles d'adultes. Nous ne voudrions pas raviver une plaie qui n'est peut-être pas en core entièrement fermée; maisM. Vandenpeere- boom doit se rappeler au milieu de quelle inat tention insultante il pronon^a son fameux discours justificatif, ce même discours qui, moins d'un an auparavant, lui avait valu les suffrages les plus flatleurs de la majorité. Que voulez-vous? Le prestige ministériel avait disparu et, avec lui, tout ce qui fesait la force de l'orateur et l'autorité morale de l'homme. N'est-il pas craindre pour M. Vandenpeere- boom que les explications qu'il tente aujourd'hui sur sa participation a la journée du 9 juin ne rencontrent la même incrédulité? C'est plus que probable et nous nous en réjouissons fort, car il est grand temps vraiment que l'opinion publique montre qu'elle n'entend plus se laisser séduire par les dehors plètrès d'une fausse modération et qu'elle apprécie leur juste valeur ces dévoue- ments de contrebande, ces désintéressements fre- latés dont nos vulgaires ambitieux font parade pour mieux empaumer les simples et satisfaire leur soif de domination. Qui cela peut-il bien être! On écrit de Bruxelles au Journal de Charle roi II circule, depuis quelque temps, dans notre d monde politique, une irès-singulière liistoire que je ne sais trop comment vous raconter, crainte i) d'en dire trop pour les uns et pas assez pour les i) autres. II s'agit, en deux mots, d'un representaut n nouvellement élu qui viendrait combler le vide que ia démission de M. de Perceval a laissé a la Cham- d bre. La chose a fait scandale, comme bien vous comprenez, et comme il paralt que le scrutin qui a proclamé l'élection de ce monsieur est entachè de quelques irregularités. on donne comme certain, du moins lel est l'avis d'un grand nombre de dé- putès, que la majorité en préndra prétexte pour ne o pas valider ses pouvoirs. Pour i'honneur du pays, nous nous refusons a croire a l'exactitude des informations du journal carolovégien. Les luttes électorales ont parfois de dures nécessités. Le désir de réussir peut faire qu'un parti arrête son choix, non pas sur Ie plus digne, mais sur celui qui lui présente les plus grandes chances de succès. C'est la un mal en quelque sorte inhérent a un régime représentatif fondé sur le suffrage restreintmais ce que nous ne comprendrions pas, ce qui serait sans excuse, c'est que la fureur de vaincre entrafnêt un parti jusqu'a patroner la candidature d'un homme dont la moralité privée ne serait pas a l'abri de tout soup- Con. A plus forte raison considérerions-nous comme une infamie sans nom le fait d'un parti qui patro- nerait un candidat sur qui pèserait I'affreux re- proche auquel fait allusion le correspondant du Journal de Charleroi. Nous Ie répétons done, pour I'honneur du pays, nous voulons croire que Ie con frère a été induit en erreur. S'il en était autre- ment, il n'y aurait qu'une voix dans notre honnête Belgique pour flétrir et déshonorer les hommes scandaleux qui ont complaisamment prêté les mains a une pareille turpitude. Axiómes. II est certain, il est indubitable que M. Al- phonse Vandenpeereboom a rendu notre arron dissement d'immenses services. Dire lesquels se rait peut-être assez difficile, mais il n'importe, cela est incontestable. Qui en doute est un brouil- lonqui le nie est un ennerai. Une chose non moins avérée, c'est que ces im- menses services, M. Yandenpeereboom nous les a rendus gratuitement, sans prétendre pour lui- même a aucune récompense. S'il a accepté le raan- dat de nous représenter a la Chambre, si ce man dat lui a ouvert l'accès des plus hautes dignités, jamais la moindre pensée d'ambition personnelle n'est entrée dans son ème. II s'est laissé faire re présentant, ministre, grand cordon de ceci, grand officier de cela, uniquement pour être mieux même de faire notre bonheur. Ces choses lè ne se nienl pas plus que la lumière du jour. Mais ce qui est plus éclatant encore que la lu mière du jour, c'est que M. Alphonse Vanden peereboom est un grand libéral. Les brouillons, disons le mot tout cru, ses envieux, ont bien cher- ché a gloser sur certains actes de son ministère qui, de prime abord, semblent empreints d'un es prit contraire aux principes du libéralisme. Mais le terrible Progrès les a si bien injuriés qu'ils ue s'y frotteront plus de longtemps. Le Progrès a mille fois raisou l'injure, toujours l'injure et rien que l'injure, voilé comment il convient que l'on réponde a ces dróles qui se permettentde révoquer en doute la sincérité des convictions libérales de sou auguste patron. Ganimède. Le Progrès garde le silence sur la correspon- dauce dont nous avons publié un extrait dans

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L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 1