JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENI YPRES, I)i manche Sixième année. N° 30. Juiliet 1838. PII1X U'AROIIEIIEIT POUR LA BELGüOUE 8 francs par an4 ft. 5» par semestre. Pour l'Etranger, Ie pok en sus. ÜN Nt'Mêno 25 Centimes PRIX DES AilflOICE» ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes Paraissant le dimanche. laissez dire, laisseZ-vous blinaer, mais publiez vofr» pensé». On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalches FElix Lambin, imp.-lib., rue de Dixmude, 59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'aryent doivent étre adressés franco au bureau du journal Le ïïol a Ypres. C'est, il fautbien Ie dire, une trés indecente po- lémique que celle qui vient de s'ouvrir entre le Journal Ypres et le Progrès a l'occasioa de la prochaine visite de la familie royale Ypres. Que nos cléricaux montrent peu d'empressement a con- tribuer a l'éclat des fètes qui sepréparent, la chose n'est pas impossible mais fut—el le vraie, il nous parait souvefainement déplacé que le Progrès choisisse un pareil moment pour accuser une no table portion de la population yproise d'ètre mue par une opposition anti-dynastique. En tout autre temps* cette accusation ne serait qu'une impru dence. A la veille de la visite royale, elle est une imprudence doublée d'une rare inconvenance. Quant a nous, nous sommes bien convaincus que toutes les classes de la population yproise s'u- niront dans un mème sentiment de patriotisme pour recevoir dignement l'hóte royal qui nous arrive et que toutes les divergences d'opinion dis- paraitront dans cette manifestation, qui ne sau- rait ètre ni catholique ni libérale sans perdre son plus beau caractère, son unanimité. B*ersévérance. Paree qu'il ont réussi, paree que la ruse et I'as- tuce ont triomphé des scrupules de rhonnèteté publique, paree que le scrutin a donné raison a la corruption et que rhonneur a succombé, il semble que tout soit dit et qu'il n'y ait plus rien af.iire. A quoi bon poursuivre cette polémique nous disent quelques-uns ce qui est fait est fait et, après tout, nouS pouvons nous en laver les mains, noüs ne sommes pour rien dans cette honte. Tel n'est point notre sentiment. II y a, selon nous, un grand enseignement dans l'élection du 9 juin, et si nous ne voulons pas que eet enseigne ment soit perdu, si nous voulons qu'il porte des fruits pour l'avcnir, nous ne devons pas laisser pas ser un joursans remettre sous les yeux de la majo- rité abusée l'iufamie du róle qu'on lui a faitjouer. Supposez que, depuis que les élections sont finies, I'Opinion n'en eut plus soufflé mot, c'est a peine si Ton se souviendrait encore de ce qui s'est passé. Chacun serait retourné ses petiles affaires; et trois semaines après, il n'aurait pas plus ètè ques tion des élections que des neiges de l'an passé. C'est ce que le compère du Progrès sail aussi bien que nous. Aussi, dés le lendemain de la lutte s'est-il mis parler de la pluie et du beau temps sans plus faire aucune allusion aux choses de la veille. Mais précisément paree que le compère avait intérèt a se taire, notre devoir élait de parler. Après cela, qu'il nous accuse d'obêir a des senti ments de rancune personnelle, nous ne sentons nullement le besoin de nous justifier d'un pareil reproche. Est-ce qu'ils en voulaient personnelle- mentèM. Van Merris, les 83 libéraux d'Ypres qui orit refusé leur voix au candidal poperinghois Nullement. Ils ont obéi a leur conscience,et nous, en combattant cette malheureuse candidature, nous avons fait de même. Si nous sommes isolés, comme le prétend le Progrès, il faut convenir que nous le sommes en assez nombreuse compagnie. Le cbarretier. Nous devons d'abord une rectification au Pro grès. Remarquar.t, depuis plusieurs annéas déjè, que le journal de la coterie ne peut pas s'occuper de nous sans nous lancer après la tête les plus grossières injures de son répertoire, nous avious fini par croire que YOpinion avait le privilége d'exciter sa bile. II parait que nous étions dans Terreur. Le Progrès déclare, dans son n° de di manche dernier, et nous prenons acte de sa dé- claration, qu'il ne se met jamais en colère lors- qu'il nous réplique. Ainsi done, voilé qui est parfaitement entendu et convenu Quand le journal des frères et amis nous traite de plats ambitieux, de Tar- tufes, de brouillons et d'insignes menteurs, c'est lui faire offense que de supposer que ces épithètes de charretier lui sont arrachèes par la colère. Le Progrès tient a ce que l'ou sache bien que c'est chez.lui une faigon toute naturelle de dire les choses et que toutes ces injures sigmfient simple- ment que ceux a qui il les adresse ne sont pas de son avis. Mal étevé, soit mais en colère, non. Au surplus, quel crime avons-Douscommis ponr mériter les mépris du charretier? Nous avons annoncé, il y a trois semaines, qu'il était question de M. Gusjave de Stuers pour le commissariat d'arrondissement de Courtrai. En supposant, ce qui n'est nullement élabli,que nosrenseignements a ce sujet fussent inexacts, en quoi cette nouvelle peut-elle justifier les épithètes de ruisseau que le charretier nous envoie Les fonctions de commis- saire d'arrondissement ne sout pas, pensons-nous, de celles qu'un hoonète homme ne puisse solliciter saus déshonneur. C'est, au contraire, un emploi trés honorable, trés recherché et dont l'ambition n'a rien en soi que de trés avouable. M. Guslave de Stuers, commissaire de 1'arrondissement dé Courtrai, pourquoi pas nous en avons vu bien d'autres. Mais il paratt que le coup n'a pas réussi et que les frères et amis ont rencontré au ministère de l'intérieur des résistances auxquelles ils ne s'at- tendaient point. De Ié leur rage contre YQpinion, dont les indiscrétions ont mis nu leur fiasco. Sans nous, jamais leur déconvenue ne serait venue au jour et ils auraient continué a passer aux yeux de leurs concitoyens pour des hommes qui le gou vernement n'a rien refuser. VOpinion a crevé leur vessie, Voilé notre crime, un crime épouvan- table, irrémissible, et dont tout doctrinaire bien pensant doit frémir d'horreur. Le charretier nous menace de son mépris. Oik a-t-il vu que nous tenions son estime Nous nous en sommes trés bien passé jusqu'aujourd'hui et ce n'est pas l'irifème élection du mois de juin qui nous donnerait envie de la conquérir. Chacun, dit-il, nous tourne le dos. A cela, nous n'avons qu'une chose répondre, c'est qu'il est tel de ses amis qui nous n'oserions pas en faire autant. La particularité. Ganimède nous donne sa parole d'honneur <ju% la Chambre ne fera aucune difficulté de valider les pouvoirs de M. Van Merris. II faut croire, d'après cela, que Ganimède connaft parfaitement les griefs que l'opposition fait valoir contre l'élec tion du représentant poperinghois, car comment pourrait-il déclarer que ces griefs ne stmt pas fon- dés s'ilne les connaissait pas? Or, parmi ces griefs il en est uu, signalé en termes fort obscurs par un journal libéral des Flandres, YOrgane de Cour trai, et sur lequel nous nous efforgons vainement depuis trois semaines d obtenir quelques éelaircis- sements. Ganimède, si empressé nous répondre quand il s'agit de M. Gustave de Stuers, reste muet comme un Dieu de pierre dés qu'il est ques tion de la particularité de l'élection de M. Van Merris. C'est élrange, trés étrange. Si Ganimède espère lasser notre curiosité par son obstination ne point la satisfaire, qu'il se détrompe. Nous sommes, pour lemoins, tout aussi obtinés que lui et nous ne le lécherons pas, qu'il se le tienne pour dit, qu'il ne nous ait entièrement éclairé sur la particularité en question. Cela dit, nous constatons que c'est pour la qua- trième fois que nous mettons !e Progrès en de- meure de nous répondre. Lb TOUT PAYABtB n'AVA»C*.

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L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 1