line espèce unique.
II parait que les amis deGanimède n'étaient
pas sans inquiétude sur le sort de l'élection de
M. Van Merris. Ganimède prend soin de les ras-
surer. Nous teno s declarer a nos aniis, dit-il
o dans son n° de dimanche dernier, qu'en aucun
a casle résultat de l'élection ne saurait ètre
douteux. En aucun cas, ce qui veutdire que,
quelques irrégularités que l'on découvre dans le
scrutin, la majorité doctrinaire est parfaitement
décidée valider les pouvoirs de M. Van Merris.
Nous sommes entièrement de l'avis de Gani-
mède. II y aura bien a la Chambre, comrae nous
oTons eu a Ypres, quelques libéraux qui protesle-
ront en silence, mais ces protestations isolées n'é-
branleront pas la majorité et nous tenons pour
certain que Ie mandat du représentant de Pope-
ringhe sera enregistré par la Chambre sans aucune
opposition sérieuse. II est vrai qu'au Conseil pro
vincial de Liége, on a validé des bulletins identi-
quement semblables it ceux que le bureau électoral
d'Ypres a refusé de compter a M. Van Renynghe.
Mais qu'est ce que cela fait A Liége, il s'agissait
d'attribuer des voix un candidal libéral; a la
Chambre, il s'agira d'en enlever a un candidatca-
tholique. Evidemment, e'est tout autre chose,
a Les espèces, dit Ganimède. ne sont pas les
mêmes. Espérons-le pour le Conseil provin
cial de Liége. C'est déjè bien assez d'une espèce
comme celle-lè dans Ie pays.
C'est par trop béte.
On lit dans ledernier n°du Progrès l'incroyable
entrefilet que voici
On nous assure que conformément a un usage
constant des exemplaires des derniers numéros du
i) Journald' Ypres et du Progrès publiantdes articles
relalifs a la visitedu Roi out été envoyés a Bruxel-
les; on pourra ainsijuger en haul lieu si c'est dans
Ie catnp clérical ou dans le camp libéral que I on
trouve le plus desentiments patrioliques, constilu-
tionnels et de dévouement a notre Augusle Dynas-
tie. i)
Ganimède est evidemment dupe d'une mauvaise
plaisanterie. Jamais I'usage dontil parte n'a existé
et n'existera, par la raison bien simple qu'il seruit
souverainement indécent de mettre sous les yeux
du Roi une polémique de ce genre. II se pent que
Ie Progrès, qui trouve I'occasion bonne pour es-
sayer d'attraper un ruban, ait songé envoyer sa
prose au Palais de Bruxelles, mais nous avons le
chagrin de lui apprendre qu'elle n'arrivera pas
jusqu'a S. M. et qu'il en sera pour sa peine et sa
sottise. Le Progrès, qui se (latte d'être lu en
haut lieu! Parole d honneur, c'est par trop fort!
A la bonne heure, s'il supprimait 1'adjectif, il
pourrait avoir raison; mais le haut est é\idem-
inent de trop.
Un arrêlé royal du 14 juillet accorde I'ad-
ministration de Ja ville d'Ypres un subside de
1,578 fr. 23 c. pour l'aider donner plus de
développeraent au tir it la cible qu'elle a établi
en cette ville.
Nous devons faire remarqner a ce propos que
ce tir a la cible dont Ie devis était de 8,000 fr.,
en coute déja plus de 13,000 fr. aujourd'hui et
a peine est-il inauguré que le besoin se fait sentir
de lui donner plus de développement, selon les
teones de l'arrêté royal.
Espérons que Ie Progrès ne perdra pas une si
belle occasion de montrer a ses lecteurs quelle
prêvoysnce, quelle sagacité président a la gestion
des intéréts communaux et combien sont expéri- I
mentées les mains qui, a l'Hótel de-Ville, mani-
puient I'argent des contribuables.
Une semaine a peine nous sépare de la visite royale
et notre ville semble ne pas vouloir sortir de son calme
et de son repos traditionnels. A l'exceplion de quel
ques tréteaux que l'édilité fait placer sur la Grand'PIace
et de quelques tristes sapins qu'épluche ca et la dans
les rues un ouvrier plus triste encore, on ne remarque
nul apprét annoncant une fête. Les s>>uscriptions n'out
pas donné non plus un résultat bien brillant s'il en
faut juger d'après les plaintes amères que nous avons
entendu sortir de la bouche de [tersonnes bien infor-
mées Au lieu que chaque rue, mêmecellesoüne passe
pas Ie corlége royal, aurait sa décoralion partieulière,
il a fallu, pour arriver a un résultat décent, réunir
plusieurs rues et acheterdes oriflammes et des ban
derolles au rabais. Quelle difference avec la dernière
réception faite a Leopold 1"
Non que nous voulions prouver par la que le sen
timent monareh'que se soit affaibli dans notre arron
dissement ou que la ville ne fasse pas une réception
cordiale a la familie royale. Mais une chose est iodé-
niable Ie raécontentement de la bourgeoisie. Si quel-
qu'un pouvait en douter, qu'il ouvre le Progrès; les
réclames les adjurations de ce pltre doctiinaire le
convaincront.
Chacun se demande pourquoi l'administration
communale a voulu recevoir le Roi a l'epoque de
la moisson, pendant la Tuyndag, alors que tout le
programme de la kerme.ise se résumé dans les mai-
gres fêtes offertes au Roi? II est certain que les tra-
vaux des champs empècheront, pour la plus grande
part, le concours des populations rurales. II est cer
tain qu'a l'exceplion du lundi, jour de l'arrivèe du
Roi, notre kermesse n'existe que de nom pas lo
moindre attrait pour les étrangers. De plus, les né-
cessiles de la reception royale ontexigé le transfert
du champ de foire sur la Petite Place. Pendant toute
la semaine, la Grand'PIace sera un désert et les dè-
taillants si nombreux qui l'habitent, soul gravement
lésés dans leurs intéréts.
Oü était le bon sens de l'administration quand elle
a pris ces dispositions? Rien n'était plus aisé que
laisser la kermesse suivre son cours et inviler le Roi
pour le mois de septembre. Gar il ne faut pas nous
payer des assertions decerlain journal de cette ville qui
affecte des allures semi-ofScielles et pretend qu'il est
d'usage que le Roi fixe Pépoque de ses visites et for
mule le programme des fêtes. C'est le contraire qui
est vrai. L'auloritécommunale determine Pépoque et
compose le programme qui est prealablement soumis
a l'approbation de la Familie royale.
En resume, il est incontestable que Pépoque est on
ne peut plus mal choisie. que le programme de la
kermesse est d'uno insignifiance désesperante, tandis
qu'une combinaison plus intelligente aurait permis a
la ville d'Ypres d'avoir deux fêtes au lieu d'une, en
troisième lieu, que les intéréts et les benefices des
habitants de la Grand'PUce sont sacrifies sans néces-
silé.
Cela nous semble bien maladroit de la part de l'ad-
minisiralion par ce temps de crise finaucière et com-
merciale et lorsqu'elle vient d'augmenter les contri
butions de 2-2 p. c., sans compter ce qui suivra infail-
liblemenl l'année prochaine. Les coutribuables ont
tort de se plaindre pourtant. lis volent aveuglement
pour leurs mandataires, sans jamais cootróler leurs
acles el ceux-ci, une fois leur election assuree, se
inoquent comme de juste du public. Pauvres raou-
tons, vous avez beau bêler, vous serez toujours
londus.
La Ligue de l'Enseignement vient de publier son
4m* Bulletin 1867-68 en voici le sommaire
Letlre du Conseil general M. Dupanloup, évéque
d'Orléans Du travail desenfantsdans les manufac
tures rapport de M. Ch. Le Hardy de Beaulieu; au.
nexesde M. Anloine Lacroix. Conseil généralpé-
tilion adressee a la Chambre des représentants pour
demander la reorganisation de l'euseignement moyen;
lettre adressee aux communes de la Belgique au sujet
du choix des livres donnés en prix; résolutions di-
verses installation du Cercle local de Termonde in
stallation du Cercle local de Verviers. Cercles lo-
caux rapports annuels (suite); résolutions diverses;
cours, conférences, etc.; reorganisation du comité du
Cercle local de Mo ris. Nouvelles alhésions. Inté
rieur: la question des ecoles d'adultes devant lesCon-
seiis provinciaux, etc. ExtérieurLigue francaise
de j'enseiguementla Ligue beige appreciee en Alle-
magne, etc. Bibiiothèque du Conseil général.
Avis.
Parmi les affaires soumises aux Conseils provin
ciaux dans leur presente session figurent deux peti
tions qui leur ont été adressées par la Ligue de l'En-
seignemenl.
La première petition a pour but de demander que
les Conseils provinciaux intervienuent en faveur des
caisses de prévoyance des instituteurs ruraux. par
Pallocaiion d'un subside annuel ou majorent ce sub
side s'il est déja accorde et que de plus, ils allouent
une indemoité de deplacement aux instituteurs qui
changent de résidence.
Par la seconde pétition, la Ligue appelle l'attenlion
dés Conseils provinciaux sur l'utilité qu'il y aurait
encourager les communes disposees a fonder des bi-
bliolhèques populaires.
II est essentiel de remarquer que la Ligue ne solli-
cile rien pour elie-même et qu'elle se borne a deman
der aux Conseils provinciaux de joiodre leurs efforts
aux siens a l'effet de doter toutes les communes de
bibliotbèques populaires.
Le Conseil provincial de Liége n'a recu que la pre
mière de ces deux requêtes, paree qu'il vote depuis
quelques annèes des subsides pour la propagation de
ces bibliothöques. Espérons avec la Ligue que lea
autres Conseils provinciaux suivront cet exemple.
Nous avons le regret d'ajouter ici que la majorité
du Conseil provincial de la Flandre Occidentale a re-
jeté les deux requêtes de la Ligue de l'Enseignement.
Le premier bulletin de la Ligue frangaise de l'En
seignement nous apporte des renseignements intéres
sants sur les progrès et la situation de cette associa
tion fondee, il y a dix-huit mois, a i'exemple de la
Ligue b Ige.
Ce bulletin a pour objet de continuer, en le régula-
risant. le mouvement d'agitation pacifique, provoqué
par M. J. Macé, en faveur de l'instruction populaire
il ne servira les intéréts parliculiers d'aucune opinion
religieuse, d'aucun parti politique.
La Ligue frangaise comple actuellement 5,285 mem
bres et a deja constitué quatorze Cercles locaux, sept
sont en voie de formation Ie plus actif de ces cercles
est celui de Vletz qui a fondé une bibiiothèque popu
laire et organise des cours du soir. Le mouvement en
faveur de l'instruction populaire se propage dans tous
les départements et les récentes attaques de l'episco-
pat frangais viennent encore de l'activer.
Le Conseil général de la Ligue de l'Enseignement.
qui a déja contribue a la fondation de seize bibliothè-
ques populaires, par l'offre de primes en livres, a ré-
cemment adresse un# petition a tous les Conseils pro
vinciaux du pays, pour leur demander d'allouer, a
I'exemple de la province de Liége, un subside aux
communes rurales qui prendraient l'iuitiative de fon
der des bibliothèques populaires.
Nous reproduisons ce document.
A MM. les Président el Membres du Conseil provincial.
Messieurs,
II serait superflu d'insister auprès de vous sur l'uti
lité des Bibliotbèques populaires. Nous ne pourrions
que rèpeler les excellentes cboses qui ont été dites a
ce sujet par lant d'esprits éminents, et nolamment,
pour n'en citer que deux, par M. Jean Macé, dans la
Morale en Action (Paris, Hetzel, 1865, in IS), et par
M. J.-B. Annoot, dans les Bibliothèques populaires
(Bruxelles, 1866, in-8u).
Mais, cette uliliie reconnue, il importe de favoriser,
par tous les moyens, la formation de semblables bi
bliothèques, nou pas seulement dans les centres im
portants du pays, mais aussi dans les plus modestes
communes rurales, dans les localités les plus isolées.
Pour alteindre ce but, nous soussignés, membres de
la Ligue de l'Enseignement, nous avons fait quelques
efforts déja, nous avons essayé de mettre en mouve
ment ('initiative privée(l). Cependant, lorsqu'il s'agit
de la propagande el de la diffusion des lumtères dans
(1) Ala suite d'une résolution votée par la Ligue de l'En-
seigneraent, dans sou assemblée générale du 30 septembre
l"t)6, le Conseil général, en vue de provnqner la création de
bibliothèques populaires, accorde, cliaque année, des dons de
livres de la valeur de 30 fr. un certain nombre de ces biblio
thèques.
En 1866-67, le Conseil général a distribué ses dons sept
bibliothèques populaires.
En 1867-68 (jusqu'au 30 juin), il les a distribués neuf bi
bliothèques populaires.
En outre, plusieurs Cercles locaux de la Ligue ont fondé des