Le toot payable d'ayancb. JOURNAL D'ÏPRES DE L'ARRONDISSEMENI If PRES, Dimanche Sixième année. N° 32. 9 Aoüt 1868. Plltx n'iROllEHEXT POUR LA BELGIQÜE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, Ie port en sus. Un Numéro 25 Centimes, PRIX DES AIXISOXICES ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Paraissant le dimanche. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, chez Félix Lambin, imp.-lib., rue de Dixmude, 59. Laissez dire, laissez-vous blSmer, mais publier rotre pensée. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'argent doivent étre adressés franco au bureau du journal. I.cs fêtes d'Ypres. Nous croyons fort inutile de rendre compte des fêtes de Ia semaine dernière. Outre que les grands journaux de Bruxelles en ont publié des relations trés étendues, nous ne voyons pas bien l attrait que ces sortes de procès-verbaux rétrospectifs pourraient offrir a nos lecteurs qui y ont assisté et a qui il nousserait difficile d'en dire quelque chose qu'ils ne sussent aussi bien que nous. Ce que nous tenons pourtant a constater, c'est que les populations accourues de tous les points de l'arrondissement au devant du Roi ont fait S. M. le plus chaleureux accueil et que, sous ce rapport du moins, nos fêtes n'ont rien eu envier a celles que les grandes villes du pays out célébrées, il v a deux ans, dans les mèmes circonstances. Qu'im- porte, après cela, que les cérémonies officielies aient été plus ou moins brillantes, plus ou moins bien ordonnées? Les rois d'aujourd'hui savent trop bien a quoi s'en tenir sur la vanité de ces mascarades d'habits brodés pour y attacher la moindre importance. Léopold II surtout a été élevé a trop bonne école pour se faire la moindre illusion sur la fragilité d'un tróne qui n'aurait d'autres bases que I'amour et le dévouement de ceux qui vivent de la monarchie comme l'in- sec te vit de l'arbre qui l'abrite. Mais, Dieu merci, Léopold II a rencontré parmi nous autre chose que les banales protestations de la passe menterie administrative. II a vu venir a lui et l'acclamer de toutes les forces de leurs dures mains des milliers de travailleurs pour qui il figure Ie symbole de la patrie et dont les accla mations lui sorit un gage d'affection et de dévoue ment bien autrement solide que les speachseties toasts de MM. les harangueurs officiels. Discours du Rei. Voici en quels termes le Roi a répondu au toast que M. Ie bourgmestre lui a porlé au ban quet des Halles Je remercie M. le bourgmestre du toast qu'il vient de porter, et je vous remercie tous, mes- sieurs, de l'accueil que vous y avez fait. A mon tour, je bois a la ville d'Ypres; ie suis heureux de vous exprimer, au sein de ces vieilles Halles, mes voeux pour votre prosperité. Que eet édifice qui rappelle si digneuient votre passé de- vienne le symbole de voire avenir. Qu Ypres prenne sa large part dans le dévelop- pement national objet des plus chères espèrances de mon règne, travail feeond auquel ma voix ne i) cessera de convier l'aetivité et le dévouement de tous les enfants de la patrie. Encore une fois, messieurs, tanl en mon nom qu'au nom de la Reine, qui tn'a chargé de vous exprimer tous. ses regrets de n'avoir pu assister vos belles fêtes, je bois de nouveau a Ia prospérité de la ville d'Ypres. o Qui cela ponrralt-il bien être L'Espiègle de dimanche dernier publie une biographie de M. I'abbê de Haerne dont nous extrayons le passage suivant, un véritable hiéro- glyphe Ypres est, comme vous le savez, un amour de petite ville; il en est d'elle un peu comme du héros de cette biographie on croit la connaitre et on ne la connait pas du tout. Ce dont elle est capable, je n'o- serais i'écrire, mais si vous avez connu Baudelaire, lequel disait de certains hommes que je voudrais nommer bêtes quHls préfèrent se crotter que se mouiller, vous me cbmprendrez assez. Eh bien, il y a a Ypres un homrae de cette trempe-la qui vient d'être l'objet des suffrages du corps electoral I Ne jugeons pas toutefois cette bonne ville par ce dernier acte politique sur lequel elle s'empressera de revenir a la première occasion. Le correspondent de lIndépendance nous ap- prend, entre autres choses fort intéressantes, qu'il est allé faire visite M. Vandenpeereboom. Cette visite, faut-il croire, est de tradition parmi les journalistes étrangers c'est une sorte de pèleri- nage dont on ne peut se dispenser sans manquer aux régies les plus élémentaires de la profession. Notre confrère est done allé voir M. Vandenpee reboom, qui l'a traité comme un ami et qui l'a fait asseoir sur une chaise authentique a larges clous de cuivre, distinction dont le cor- respondant parait avoir été particulièrement flatté. Suit une longue description de l'ameublement du salon et des belles choses offertes son admira tion, entr'autres le fameux portrait du capitaine des pompiers, que M. Vandenpeereboom lui a montré en riant. Nul doute que tous ces détails n'intéressent au plus haut point les graves lecteurs de ['Indépen dance, et quant a nous, nous les avons lus avec infiniment de plaisir. Une observation pourtant a I aimable correspondant M. Vandenpeereboom étant ministre, fut, dit ii, toujours plein de cor- dialité pour le journalisme. C'est possible, quoique nous ignorions absolument en quelle circonstance M. Vandenpeereboom atémoigné tant decordialité aux journaux. Mais s'il en est ainsi, notre confrère conviendra avec nous que la presse s'est montrée bien peu reconnaissante envers lui, car nul mi nistre ne fut jamais plus universellement maltraité par la presse libérale, sans en excepter 1'Indépen dance ellemême. Incidents drólatiqueg. La réception royale Ypres a été marquée de divers incidents, Ces petites misères engendrées par les petites idéés de nos petites célébrités sont aujourd hui le sujet de toutes les conversations et Ie public en fait des gorges chaudes. II en est beaucoup, des plus comiques ou des plus écoeu- rantes, que nous pourrions narrerbornons-nous quelques-unes prises auhasard titre d'échantil- lons. D'abord une altercation très-vive et qui ne rap- pelait en rien pour les témoins les pas3e d'armes des anciens preux du moyen-ège, entre M. Ie ba ron sénateur Mazeman de Couthove et M. leche^ valier échevin de Stuers. L'objet du litige était le rang que devait prendre, dans le cortége royal, le carrosse de ces messieurs, chacun des deux pré- tendant avoir Ie pas sur l'autre. II parait que c'est M. de Stuers qui est restè vajnqueur et l'équipage de M. Mazeman s'est retiré, dit-on, dans ses écu- ries, boudant comme Achille sous sa tente. II nous est difficile de comprendre l'importance que 1 on peut attacher ce qu'une voiture marche la première ou la seconde, surtout quand cette voiture n'a pas mème l'honneur de porter la per- sonne royale. Et nous nous demandons avec cu- riosité ou nous mènera la vanité humaine si l'on se met a discuter des questions de préséance pouf les chevaux comme pour les hommes. Mais enfin, puisqu il est convenu qu'on doit prendre ceux-ci comme ils sont, n'hèsitons pas a dire que, dans le cas qui nous occupe, tous les droits nous semblent du cóté de M. Mazeman. Comme sénateur de l'arrondissement, M. Ma zeman en est la première autorité M. de Stuers n est que second échevin de la ville et le dernier membre du Collége. De plus, et sans vouloir mettre en parallèle plus longtemps les positions officielies, quand nous considérons que c'est a la bourse de M. Mazeman qu'on a recours pour toutes les réceptions, que c'est de sa générosité que la coterie se fait une auréole et que c'était lui en core qui recevait ce jour-Iè le roi dans ses salons, tant d autres se tenant économiquement l'écart, nous avons peine a nous expliquer les prétentions déplacées de M. de Stuers. M. Mazeman eut-il réclamé un privilége ce qui n'est pas, en-

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L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 1