ralité politique, nous nous refusons croire, jus- qu'a plusample informé, a ['exactitude des ren- seignements publiés par le journal bruxellois. On comprend difficilement pourquoi M. le mi- nistre de ('intérieur a retardé jusqu au 19 1 ou verture de la chasse, les froments et les avoines étant coupés et même pour la plupart rentrés depuis les premiers jours du mois. La chasse pouvait s'ouvrir, sans le moindre inconvénient, du 12 au 15. Cela n'est pas seulement vrai pour la Flandre Occidentale, mais pour d'autres pro- vinces encore et notamment pour le Brabant. Nous avons lu dans plusieiys journaux de Bruxel- les que rien n'empêchait d'ouvrir la chasse le 15. Nous publions aujourd'hui la lettre de M. Otto qui nous est parvenue trop tard pour pouvoir être irisérée dans notre précédent numéro A Messieurs les Artistes musiciens et Amateurs de la ville d'Ypres. Messieurs, Le Roi en m'appelant auprès de lui pour me cora- plimenter sur la bonne impression produite par ma cantatea particulièreiuent remarqué l'excellente exécution musicale qui en a fait ressortir toutes les quaiités. G'est grace au loyal concours que j'ai su trouver parmi vous que je dois tout le succes de raon oeuvre. G'est votre coopération active, a cette bonne en- lente que je dois d'avoir eu l'honneur de recevoir les félicitations de Sa Majesté. Je suis heureux de les partager avec vous. Je vous en témoigne ici toute ma gratitude et ma plus grande satisfaction. Croyez, Messieurs, a mes meilleurs sentiments. Ch. Otto. 5 Aoüt 1868. Lies zouaves ponlificaux. Nous trouvons dans le Progrès de Verviers eet étrange entrefilet Les journaux francais ont publié ces jours der- niers une correspondance datée de Rome et dans la- quelle on donne l'analyse d'une lettre adressée a Pie IX par M. Dechamps, archevêque de Malines. Dans cette lettre, le prélat beige attire l'attention du St-Père sur la nécessité de porter un remède radical hun dèplo- rable ètat de choses. D'après M. Dechamps les 2/5 de" l'armée pontificale seraient atteint d'un mal honteux, dit le correspondant. Par une coupable hypocrisie le gouvernement pontifical préfère nier que de préve- nir, Le Pape s'est beaucoup ému de la lettre du pri- mat de Belgique et Sa Saintelè a ordonné que la ques tion serait ètudiée, mais jusqu'ici rienn'aelé faitpour empêcher la propagation du mal. Gette lettre, dont je ne vous transmets que le sens est assez curieus», mais la reponse du cardinal Antonelli a M. Dachamps, est plus curieuse encore, el je comprends qu'aucun journal ne l'ait traduite a cause des details. Le cardi nal déclare carrement qu'aucune mesure ne sera prise pour combattre le mal qui fait l'objet des préoccupa- tions de M. Dechamps. La maladie qui frappe les zouaves, e'est le cardinal Antonelli qui le dit, est un juste fléau de Dieu pour punir la dèbauche et la luxure, et le commerce charnel comme tout autre a ses chances et ses risques, etc. Le gouvernement pontifical ne feradonc rien pour améliorer l'état sauitaire des... malades ayant recu le principe du mal des troupes de Garibaldi Tex- tüel. II nous importe assez peu que les zouaves de Pie IX soient victimes du mal rom un, mais notre gou vernement, dépositaire de la salubritépublique pren- dra, nous l'espèrons, des mesures sévères, le jour oü S. S. nous renverra les hommes recrulés dans notre pays par les comités catholiques. o Voici, dit {'Opinion d'Anvers, ce quee'est que d'al- ler servir le pape. On y gagne ce que le cardinal An tonelli appelle proprement un juste fléau de Dieu, et comme lefiéaü est juste, le cardinal Antonelli trouva qu'il est bon de le laisser aux défenseurs du Saint- Siége. Que deviennent après cela les récits édifiants de nos feuilles cléricales.qui nous représentaient les zoua ves pontificaux comme autaut de chérubins a qui des ailes étaient poussées par unegrêce spéciale du Saint- Esprit, et qui n'avaient de relations qu'aveö les anges, personnages agames comme on sait. Les mé dailles, les indulgences, les scapulaires, et l'eau bé- nite n'y ont done rien fait. Organe de Mons.) Chemlus de fer. Le Corps législatif francais a voté la plupart des conventions nouvelles entre le gouvernement et les compagnies de chemins de fer. Seule, la convention avec la Compagnie du Nord n'a pu être votée, grace a des propositions plus favorables faites par une so- ciété beige, la Compagnie générale d'exploitation de Chemins de fer. La Compagnie du Nord demande la concession de cinq lignes, moyennant prise a la charge de l'Etat de l'établissement du corps de la voie 1° D'Arras a Etaples, et embranchements sur Bèthune et Abbe ville, 186 kilomètres. 2° De Gravelines a la ligne de Galais a Lille, 19 kilom. 3° De Luzarches a la ligne de Saint-Denis a Pon- toise, 25 kilom. 4° De Comines a Lille, 16 kilom. 5° De Tourcoing a Menin, 11 kilom. La longueur totale de ces cinq concessions est de 257 kilom.; la dépense globale, 58 1/2 millions, est divisée 24 1/2 millions a charge de l'Etat et 34 mil lions a charge de la Compagnie du Nord. La compagnie beige demande, outre les lignes pré- cédentes, a part celle de Luzarches a la ligne de St- Denis, la concession des lignes de 1° Trélon a Fourmies (arrondissement d'Avesnes). 2° D unkerque a Calais. 3° Somaina Roubaix et Tourcoing. 4° Armentières a Boulogne. 5° Abbeville a Dieppe. La Compagnie du Nord s'engage a construire 257 kilomètres moyennant une subvention de l'Etat de' 22 millions et une garantie d'intérêt de 6 p. c sur 34 millions. Elle exige, en outre, un délai d'exécution de dix années. La Compagnie beige s'engage a construire 415 kilo mètres (158 de plus que le Nord) ne demande aucune subvention et se contente d'une garantie d'intérêt de 5 1/2 p. c. sur 120,000 fr. par kilomètre. Le délai d'exécution est de deux années pour les lignes de Menin a Tourcoing. Comines 5 Lille. Gravelines a Watten. Trélon a Fourmies. Qualre années pour les lignes de Dunkerque a Calais. Somain a Roubaix et Tourcoing. Armentières a Boulogne. Six annees pour les lignes de Bethume a Abbeville et Dieppe. Arras a Etaples. Laquelle des deux compagnies concurrentes l'em- portera-t- elle? II serait heureux pour 1'arrondissement d'Ypres et la province de la Flandre occidentale que ce fut la socièlè beige. Celle-ci, en effel, les avantagerait des lignes de Dunkerque-Calais et d'Armentières Bou logne qui ne sont pas comprises dans la convention du Nord. Cette dernière ligne serait la continuation de celle partant de Denderleeuw, passant par Cour- trai, Menin, Wervicq, Comines, et allant aboutir a Armentières (par la 4™* section d'Ostende-Armen- tières.) Alors notre arrondissement serait traversé par Ie chemin directe de Boulogne a Bruxelles et la Société d'exploitation aurait une ligne non-interrom- pue d'Ostende Boulogne et a Dieppe (Seine - Infé rieure). Bibliographie. On a souvent dit et on le répète encore quelque- fois de nos jours, que la Belgique ne possède pas une littérature qui lui soit propre, que les productions de ses rares écrivains se trainent peniblement dans l'or- nière tracée par les romanciers francais et qu'il n'y a de succès possible en Belgique que pour ceux-ci. C'est calomnier tout a la fois nos littérateurs et le pu blic. Car, outre un grand nombre de productions fla- mandes, livres ou pieces de théótre, qui oblien- nent le plus grand succès, on voit paraitre journelle- ment des volumes qui, quoiqne écrits en francais, sont Uamands neanmoins par les mceurs qu'ils déeri- vent, par les traditions qu'ils font revivre. En voici un entre autres et des plus charmants, un livre dont nous aurions voulu parler depuis long- temps, si son attrait tout particulier ne nous l'avait fait lire et relire plus d'une fois. Nous voulons parler des Récits et Légendes des Flandres, par Caroline Popp. (Bruxelles, Office de Pnblicité, 1 vol. in-8°.) L'auteur s'est proposée, non-seulement de nous donner des récits flamands, mais «urtout de nous raconter les légendes de Bruges et de ses environs. Nous voici done d'emblée en pleine Flandresites, descriptions, moeurs, portraits, tout a sa couleur lo cale. Qu'on ne se méprenne pas toutefois sur le sens de ces mots. M"18 Caroline Popp, comme nos anciens peintres flamands, a sur sa palette plus d'un ton qu'elle emploie avec dextérité, et soit qu'elle nous initie aux mystères de l'ème, qu'elle nous raconte les ineffables tendressesdedeuxjeunescoeurs, soit qu'elle nous dépeigne, comme dans Nathalie, la sombre mort faisant irruption au milieu d'une bande joyeuse et séparant a tout jamais deux amants, toujours une idéé et, disons-le de suite, une idéé des plus morales, préside a ses conceptions. Mm' Popp ne fait pas de l'art pour l'arlen écri- vant, elle poursuit un but ses thèses qui toutes prêchenten faveur des idéés modernes, sont toujours servies par des expressions heureusement appro- priées et du mèilleur gout. Peul-être un esprit trop difficile pourrait-ii trouver quelques digressions un peu longues et reprocher a l'auteur de retarder parfois la marche de son récit; mais ces digressions mêmes sont si gracieuses, les ta bleaux dont elles sont l'occasion si lumineux, les por traits qu'eiles encadrent si expressifs, ces hors- d'oeuvre si tant est qu'on puisse les appeler ainsi sont si finement assaisonnés de quelques grains de sel attique qu'on n'a pas le courage de s'en plaindre. Point de peintures malsaines dans ce livre, point de situations équivoques, rien, en un mot, qui puisse blesser le sentiment le plus délicat. Tanlót, comme dans le Pavilion de chasse d'Uitkerke, c'est l'his- toire d'un amour fidéle triomphant, après toutes sortes d'obstacles, des préjugés de caste, lantót ce sont les dangers de Ia coquetterie vivement exposés, comme dans la nouvelle les Cinq Anneaux. Et quel récit plus touchant que la Légende de la dentelle, oü nous voyons une jeune fille renoncer, par un voeu imprudent et si difficile a tenir, pour parler comme l'auteur, a son premier amour, dans le but de se con- sacrer plus compl étement au soutien de sa nombreuse familie. Quel épisode pius gracieux que Jantje van Sluis.' Quelle plus dramatique histoire que Bruges souterrain.' S'il fallait citer tous les épisodes qui nous ont frappé dans le livre de Mm° Caroline Popp, nous n'en finirions pas. Le mérite de ce livre se passé d'ail- leurs bien de nos êloges. Ecoutons plutót, avant de finir, la voix de l'un des plus grands écrivains de notre époque et l'apprecia- tion des Récits et Légendes des Flandres faite par Vic tor Hugo, dans une lettre placée en tête du volume dont nous nous occupons Hauteville-House, 4 Janvier 1868. Je viens de me donner mes étrennes, Madame. J'ai lu voire charmant livre Ma vie se compose de peu de loisir et de peu de plaisir; ces deux douces choses, vous venez de me les accorder. Je vous re- mercie. Dans votre gracieuse toute-puissance de femme et d'écrivaiu, vous m'avez fait cadeau de quelques heures sereines et enchantées. Je vous ró- pele ici ce que je vous disais a propos de Nathalie, que j'ai relue avec charme. Vos récits flamands ont un reflet de chaude couleur espagnole mèlè aux fortes et naïves silhouettes du Nord. Vous avez le don de vérilé, don suprème qui vient de l'ame. Votre óme etant belle, voire talent est vrai. Je voudrais causer longtemps avec vous de toutes ces pages, tautót fraiches, lantót sombres. Vous avez la gamme compléte, qui va de la grace a la force. J'a- vais vu en été la Zelande elle est bonne a revoir. Je vous remercie de me l'avoir complaisamment apportée dans ma solitude. o Quelle horrible chose que votre Bruges souterrain I Vous avt-z droit, vous esprit del'avenir, de ressusciter Ie passé, el de nous inontrer le Bruges ténebreux, puisque, grace a vous, Madame, il y a un Bruges lu mineux. Je suis et reste a vos pieds. Victor HUGO, s

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L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 2