JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT
YPRES, Dimanche
Sixième aiinée. W0 36,
6 Septenibre 1868.
PltlX D^BOJIIEMEST
POUR LA BELGIQUE
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A chacun ce qui lui revient.
Nous appelons l'attention de nos lecteurs sur
Les lignes suivantes, extraites d'un des derniers
numéros de YÉtoile beige
<i H se passe toujours de singulières choses a Na-
mur. A une récente distribution de prix d'une école
dorainicale, M. Lelièvre, bourgmestre, prononca un
discours dans lequel il fit un très-grand éloge pi ca-
nonisa de leur vivant, commedill'Organe)des soeurs-
religieuses, institutrices a I'institulion de Rupelmont.
Cet éloge était d'autant plus inopportun que le
conseil communal, a une grande majorité, a décidé
récemment le remplacement de ces sceurs, dont l'en-
Seignement a été jugé insuffisant.
Après que M. Lelièvre, bourgmestre, eüt cessé
deparler, M. Dethy, membre de la commission de
struction publique, pronoupa un discours dans lequel
il rappeia les motifs pour lesquels ['administration
communale avait repris cet enseignement aux reli-
gieuses. Grande émotion, M. Lelièvre interrompt Fo
ra (sur, et séance tenante, lui retira la parole. La
dessus, polémique dans les journaux... VAmi de
VOrdre fait un vif éloge de M. Lelièvre.
II y a longtemps du resle que M. Lelièvre n'ob-
lient plus d'éloges que de la part des feuilles eléri-
cales. i)
Nous n'ajouterons qu'une réflexion, c'est que
M. Lelièvre, la glorification des écoles de Petites-
Sceurs, le transfuge qui s'est couvert de hoote
aux elections du mois de juin dernier, doit sa
nomination de bourgmestre au libéral M. Alph.
Vandenpeereboom, alors ministre de 1*1 ntérieur
et représentant d'Ypres par la gróce de notre
association doctrinaire.
Liberal modérémais progressif.
II y a des mystères. Cherchez, par exemple,
pourquoi M. Alphonse Yandenpeereboom est ré-
puté appartenir au parti libéral, vous ne trouve-
rez pas. Bien au contraire, si vous faites le compte
des services qu'il a rendus au parti clérical pen
dant ses sept années de ministère, il vous sera
impossible de ne pas reconnaitre qu'il a mis toute
sou étude a décourager les efforts et les espé-
rances du libéralisme. Mais c'est égal, il est en-
tendu que M. Alph. Vandenpeereboom est un
libéral et que quiconque le conteste est un brouil-
lon avec lequel il n'y a pas a discuter.
M. Alph. Vandenpeereboom est aussi un li
béral modéré. Pourquoi modéré On n'a jamais
pu le savoir. A moins pourtant que la modération
dans le libéralisme ne consiste 5 faire les affaires
des catholiques. Auquel cas, il faut convepir que
noire représentant pousse Ja modération aussi loin
qu'elle peut aller. M. Vandenpeereboom casse
aux gages un instituleur qui refuse de conduire
ses éièves a la messe. O l'adorable modération
Mais M. Vandenpeereboom n'est pas seule-
ment un libéral modéré, c'est aussi un libéral
progressif? En quoi progressif? Encore un mys-
tère. M. Vandenpeereboom a trempé ses mains
dans l'expédition du Mexique, la tentative la plus
réactionnaire dont nos annales parlementaires
fassent mention. M. Vandenpeereboom a voté
contre l'abolition de la peine de mort. M. Van
denpeereboom a livré les écoles d'adultes au
clergé. M- Vandenpeereboom est un des adver-
saires les plus acharnés de la réforme electorale.
Est ce la du progrès? II faut le croire, puisque
c'est une vérité indiscutable que M. Alphonse
Vandenpeereboom est un libéral progressiste.
Bonnes gens, braves gang, qaand done les
écailles vous tomberont elles des yeux
Qa'est-ce que tout cela veut dire?
II y a deux raois environ, dans notre numéro
du 12 juillet, nous avons demandé au Progrès des
explications sur certain passage d'une correspon-
dance adressée de Bruxelles a YOrgane de Cour-
trai, journal libéral dont les sympathies pour le
ministère ne sauraient ètre mises en doute. Ce
passage était ainsi ponpu
bes renseignements qui me viennent d'Ypres
assurent que l'election de M. Van Merris, élu en
i) remplacement de M. Van Renynghe, sera vivement
contestée a la Chambre et qu'il ne serait pas im-
possible, eu égard certaines particularitès dont
je ne puis vous enlretenir, qifielfe fut annulêe par
la Chambre.
Nous avious pensé que le Progrès se montre-
rait d'autant plus empressé nous fournir des
explications que lui même avait affirmé, quelques
jo.urs auparavant, que l'admission de M. Van
Merns ne pouvait soulever, a la Chambre, aucune
contestation sérieuse. Mais notre attente a été
trompée. Nous avons eu beau réitérer nos rêcla-
mations, le compère n'a plus soufflé mot.
Mais voici qu'un autre organe de la presse
libérale, le Journal de Péruwelz, s'occupe a son
tour de nos dernières élections, et nous lisons
dans une correspondence adressée de Bruxelles
cejournal les choses incroyables que nous repro-
duisons ci-coritre avec la ferme conviction que
cette fois du moins, le Progrès jugera impérieu-
sement nécessaire de sortir de son mutisme.
Voici comment s'exprime le correspondent bruxel-
lois du Journal de Péruwelz
Bien que l'époque de la réunion ordinaire des
Cbainbres soit encore bien éloignèe, on s'enlrelient
ici, dans les quelques rares cercles oü l'on s'occupe
de politique, de certaines élections qui paraissent de
voir être très-vivement contesteer Ou cite, dans le
nombre, les élections d'Ypres au sujet desquelles la
malignité publique se livre a des commentaires qu'jl
m'est absolument impossible dë reproduirè ici et qui
bien certaineraent, ne seront pas portés a Ia tribune^
a moins que la Chambre n'ordonne le huis-clos.
Un avis au Public.
On lisait dans le Progrès, il y a quinze jours^
a propos de la promotion de MM. Coevoet et
Lameere
lis ont su, d temps, éviter les écueils contre
lesquels tant de jeunes gens vont se briser, et
choisir la bonne route.
Généraleraent. on a considéré ces quelques
lignes comme une forfanterie doublée de cynisme.
Elles signifient en effet, que si MM. Coevoet et
Lameere, l'un ancien avocat, l'autre ancien sub-
stitut a Ypres, ont été si rapidement nommés,
celui-la conseiller, celui ci substitut du procureur-
général prés de la Cour de Gand, c'est moins a
leur mérite personnel qu'ils doivent ce prompt
avancement qu'a la faveur de certaines protec
tions qu'ils ont su se ménager ici par beaucoup
de souplesse de caractère et une grande vénéra-
tion a l'endroit de ceux qui tranchept du maitre
en notre viHe. C'est un avertissement tous ceux
qui ont quelque chose attendre ou espérer
une fa^on de leur faire comprendre que le savoir-
faire vaut mieux que Ie savoir, et que s'ils veuleot
arriver bien et promptement, ils ont éviter les
écueils, c'est a-dire l'indépeudance des opinions et
du caractère, et a prendre la bonne route, c'est.è-
dire le sentier tortueux et dêtourné des flagorne-
ries et des bassesses.
Tout le monde sait néanmoins que ce n'est pas
par ce chemin lè que MM. Coevoet et Lameere
sont arrivés. Aussi nos faiseurs politiques ne sont-
ils pour rien dans ces promotions que le mérite
personnel des titulaires explique sqffisamment.
Mais que dire de ce journaliste qui, le sachant
mieux que tout autre, insinue cependant le con
traire et se permet un mensonge qui est en même
temps une diffamation pour corrompre le carac
tère de ses conqitoyens Forfanterie doublée de
cynisme, couame nous le disions tantótil n'y a
pas d'autres mots pour qualifier le procédé.
Ah! il faut Ypres, pour ohtenir quelque
chose, être bien sage, bien obéissant, bien obsé-
quieux? Nous le savions, compère, mais jamais,
jusqu'ici, vous n'aviez eu l'audace de le dire aussi
brutalement en pleine face de vos concitoyeiis.