JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT YPRES, Dimanche Sixième aiinée. W0 36, 6 Septenibre 1868. PltlX D^BOJIIEMEST POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour I'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes PRIX RES AilHOXCÜ» ET DES RECLAMES 10 Centimes It petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Le tout payable d'ayance. Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vous blèraer, mais publiez votre pensée. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, chez Félix Lambin, imp.-db., rue de Dixmude, 59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toules lettres ou envois cCargent doivent étre adressés franco au bureau du journal. A chacun ce qui lui revient. Nous appelons l'attention de nos lecteurs sur Les lignes suivantes, extraites d'un des derniers numéros de YÉtoile beige <i H se passe toujours de singulières choses a Na- mur. A une récente distribution de prix d'une école dorainicale, M. Lelièvre, bourgmestre, prononca un discours dans lequel il fit un très-grand éloge pi ca- nonisa de leur vivant, commedill'Organe)des soeurs- religieuses, institutrices a I'institulion de Rupelmont. Cet éloge était d'autant plus inopportun que le conseil communal, a une grande majorité, a décidé récemment le remplacement de ces sceurs, dont l'en- Seignement a été jugé insuffisant. Après que M. Lelièvre, bourgmestre, eüt cessé deparler, M. Dethy, membre de la commission de struction publique, pronoupa un discours dans lequel il rappeia les motifs pour lesquels ['administration communale avait repris cet enseignement aux reli- gieuses. Grande émotion, M. Lelièvre interrompt Fo ra (sur, et séance tenante, lui retira la parole. La dessus, polémique dans les journaux... VAmi de VOrdre fait un vif éloge de M. Lelièvre. II y a longtemps du resle que M. Lelièvre n'ob- lient plus d'éloges que de la part des feuilles eléri- cales. i) Nous n'ajouterons qu'une réflexion, c'est que M. Lelièvre, la glorification des écoles de Petites- Sceurs, le transfuge qui s'est couvert de hoote aux elections du mois de juin dernier, doit sa nomination de bourgmestre au libéral M. Alph. Vandenpeereboom, alors ministre de 1*1 ntérieur et représentant d'Ypres par la gróce de notre association doctrinaire. Liberal modérémais progressif. II y a des mystères. Cherchez, par exemple, pourquoi M. Alphonse Yandenpeereboom est ré- puté appartenir au parti libéral, vous ne trouve- rez pas. Bien au contraire, si vous faites le compte des services qu'il a rendus au parti clérical pen dant ses sept années de ministère, il vous sera impossible de ne pas reconnaitre qu'il a mis toute sou étude a décourager les efforts et les espé- rances du libéralisme. Mais c'est égal, il est en- tendu que M. Alph. Vandenpeereboom est un libéral et que quiconque le conteste est un brouil- lon avec lequel il n'y a pas a discuter. M. Alph. Vandenpeereboom est aussi un li béral modéré. Pourquoi modéré On n'a jamais pu le savoir. A moins pourtant que la modération dans le libéralisme ne consiste 5 faire les affaires des catholiques. Auquel cas, il faut convepir que noire représentant pousse Ja modération aussi loin qu'elle peut aller. M. Vandenpeereboom casse aux gages un instituleur qui refuse de conduire ses éièves a la messe. O l'adorable modération Mais M. Vandenpeereboom n'est pas seule- ment un libéral modéré, c'est aussi un libéral progressif? En quoi progressif? Encore un mys- tère. M. Vandenpeereboom a trempé ses mains dans l'expédition du Mexique, la tentative la plus réactionnaire dont nos annales parlementaires fassent mention. M. Vandenpeereboom a voté contre l'abolition de la peine de mort. M. Van denpeereboom a livré les écoles d'adultes au clergé. M- Vandenpeereboom est un des adver- saires les plus acharnés de la réforme electorale. Est ce la du progrès? II faut le croire, puisque c'est une vérité indiscutable que M. Alphonse Vandenpeereboom est un libéral progressiste. Bonnes gens, braves gang, qaand done les écailles vous tomberont elles des yeux Qa'est-ce que tout cela veut dire? II y a deux raois environ, dans notre numéro du 12 juillet, nous avons demandé au Progrès des explications sur certain passage d'une correspon- dance adressée de Bruxelles a YOrgane de Cour- trai, journal libéral dont les sympathies pour le ministère ne sauraient ètre mises en doute. Ce passage était ainsi ponpu bes renseignements qui me viennent d'Ypres assurent que l'election de M. Van Merris, élu en i) remplacement de M. Van Renynghe, sera vivement contestée a la Chambre et qu'il ne serait pas im- possible, eu égard certaines particularitès dont je ne puis vous enlretenir, qifielfe fut annulêe par la Chambre. Nous avious pensé que le Progrès se montre- rait d'autant plus empressé nous fournir des explications que lui même avait affirmé, quelques jo.urs auparavant, que l'admission de M. Van Merns ne pouvait soulever, a la Chambre, aucune contestation sérieuse. Mais notre attente a été trompée. Nous avons eu beau réitérer nos rêcla- mations, le compère n'a plus soufflé mot. Mais voici qu'un autre organe de la presse libérale, le Journal de Péruwelz, s'occupe a son tour de nos dernières élections, et nous lisons dans une correspondence adressée de Bruxelles cejournal les choses incroyables que nous repro- duisons ci-coritre avec la ferme conviction que cette fois du moins, le Progrès jugera impérieu- sement nécessaire de sortir de son mutisme. Voici comment s'exprime le correspondent bruxel- lois du Journal de Péruwelz Bien que l'époque de la réunion ordinaire des Cbainbres soit encore bien éloignèe, on s'enlrelient ici, dans les quelques rares cercles oü l'on s'occupe de politique, de certaines élections qui paraissent de voir être très-vivement contesteer Ou cite, dans le nombre, les élections d'Ypres au sujet desquelles la malignité publique se livre a des commentaires qu'jl m'est absolument impossible dë reproduirè ici et qui bien certaineraent, ne seront pas portés a Ia tribune^ a moins que la Chambre n'ordonne le huis-clos. Un avis au Public. On lisait dans le Progrès, il y a quinze jours^ a propos de la promotion de MM. Coevoet et Lameere lis ont su, d temps, éviter les écueils contre lesquels tant de jeunes gens vont se briser, et choisir la bonne route. Généraleraent. on a considéré ces quelques lignes comme une forfanterie doublée de cynisme. Elles signifient en effet, que si MM. Coevoet et Lameere, l'un ancien avocat, l'autre ancien sub- stitut a Ypres, ont été si rapidement nommés, celui-la conseiller, celui ci substitut du procureur- général prés de la Cour de Gand, c'est moins a leur mérite personnel qu'ils doivent ce prompt avancement qu'a la faveur de certaines protec tions qu'ils ont su se ménager ici par beaucoup de souplesse de caractère et une grande vénéra- tion a l'endroit de ceux qui tranchept du maitre en notre viHe. C'est un avertissement tous ceux qui ont quelque chose attendre ou espérer une fa^on de leur faire comprendre que le savoir- faire vaut mieux que Ie savoir, et que s'ils veuleot arriver bien et promptement, ils ont éviter les écueils, c'est a-dire l'indépeudance des opinions et du caractère, et a prendre la bonne route, c'est.è- dire le sentier tortueux et dêtourné des flagorne- ries et des bassesses. Tout le monde sait néanmoins que ce n'est pas par ce chemin lè que MM. Coevoet et Lameere sont arrivés. Aussi nos faiseurs politiques ne sont- ils pour rien dans ces promotions que le mérite personnel des titulaires explique sqffisamment. Mais que dire de ce journaliste qui, le sachant mieux que tout autre, insinue cependant le con traire et se permet un mensonge qui est en même temps une diffamation pour corrompre le carac tère de ses conqitoyens Forfanterie doublée de cynisme, couame nous le disions tantótil n'y a pas d'autres mots pour qualifier le procédé. Ah! il faut Ypres, pour ohtenir quelque chose, être bien sage, bien obéissant, bien obsé- quieux? Nous le savions, compère, mais jamais, jusqu'ici, vous n'aviez eu l'audace de le dire aussi brutalement en pleine face de vos concitoyeiis.

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L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 1