JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT YPIYE8, Dimanche Sixième année. N0 3Tf. 13 Septembre 1868. Le tout payable d'avance. Paraissant le dimanche. PK1X M'ABONNEMENT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; A fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes, PRIX MES ANNONCES ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Laissez dire, iaissez-vous blèrner, mais pubiiez votre peneée. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, chez Félix Lambin, imp.-db., On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres rue de Dixmude, 59. I ou envois d'argent doivent être adressés franco au bureau du journal» Correwpondance particuliere de I'OPINION. Bruxelles, 11 Septembre. Les derniers jours du Prince sont comptés. Tout espoir doit être désormais considéré corame perdu et la Reine elle-même ne conserve plus d'illusion a cet égard. 11 ne serait pourtant pas impossible que cette situation se prolongeêt encore quelques jours. Ainsi que je vous Ie disais dans ma dernière lettre, ce sont surtout les toux nocturnes qui accablent le malade. La toux a l-el!e été moins intense La journée est re- lativement satisfesante, le malade reprend des forces et I'on pourrait croire a une amelioration durable; mais l'illusion ne dure guère dés la nuit suivante, la toux reparait, plus terrible, plus opinialre que ja mais; une toux sèche et stridente, qui ne laisse pas au malade un moment de repos et qui Uépuise au point que, Ie lendemain, il semble qu'il ne passera pas la journée. Mardi soir, le bruit s'étail répandu en ville que le Prince était a toute extrémité. En effet, dans la soi ree, on avait vu des équipages du Roi emporter ra- pidement vers le chateau de Laeken le nonce du Pape ainsi que le doyen de Sainte-Gudule. Ce n'est cepen- dant que le lendemain, vers 9 houres du matin, que le Prince a recu les derniers sacrements. La nuit avait été moins mauvaise qu'on ne s'y attendait et les quel ques heures de repos que le malade avait pu goüter avaient suffi pour écarter toute crainte d'une catas trophe imminente. Voila ou nous en sommes pour le moment. Ou en serons-nous quand ma lettre vous parviendra? C'est ce que nul ne saurait dire. Do nombreuses correspondences adressées de Bruxelles a des journaux de province ont fait va- guement allusion a certaines dilFicultes que rencon- trerait, lors de la prochaine réouverture desCham- bres, la validation des pouvoirs d'un représentant nouveilemenl élu. En reproduisant dans vos colonnes des extraits de ces correspondances, vous avez demandó des éelair- cissements sur la nature de ces diflïcultés. Je ne de- manderais pas mieux, pour ma part, que de vous sa- lisfaire. Mais précisément elles sont de telle nature qu'il m'est absolument impossible de me rendre a votre désir. Devinez si vous pouvez. Tout ce que je puis vous dire, c'est que cette élec- tion a fait ici un bruit énorme et que le norn du re présentant en question est dans toutes les bouches. Je puis ajouter encore que, tout récemment, un dé- putéde province trés connu a fait a Bruxelles d'aclives démarches pour conjurer l'orage qui menace son ami et qu'il n'a raeupilli que des assurances si vagues, qu'il s en est retourné chez lui très-inquiel et tout a fait morfondu. Et maintenant, si vous voulez en savoir davantage, entrez a Bruxelles dans le premier café venu et vous aurez bien du guignon si, au bout de dix minutes, il vous reste encore quelque chose a apprendre sur ce qui pique si fort votre curiosité. L'acquittement de VEspiègle et de la Cigale, pour- suivis tous deux du chef d'offenses envers le chef d'un gouvernement étranger, a été accueilli ici avec une vive et unanime satisfaction. Certes, ce n'est pas dans notre paisible et honnête bourgeoisie que les doctrines sauvages dont Ie comité révolutionnaire de Londres s'nst constitue l'organe, irouveront des apologistes. Elle n'éprouve pas non plus, soyez-en bien convaincu, une bien vive sympathie pour les journaux qui, au risque de compromettre nos bonnes relations avec la France, prêtent complaisamment leurs colonnes aux élucubrations des réfugiés du Deux Décembresi elle a acquitté I'Espiègle et la Cigale, c'est uniquement paree qu'elle a considéré cet acquittewient comme la plus belie lecon que nous püssions donner a ceux qui paient MM. de Cassagnac et Estivant pour nous désho- norer aux yeux de l'Europe. II n'en est pas moins vrai que le Parquet de Bruxel les et le département de la Justice sont singulièrement contrariés de leur déconvenue. De fait, voila, avec i'affaire de Chêtelineau, trois campagnes dont M. Bara doit peu se féliciter. II n'y a, du reste, qu'une opi nion sur la profonde inintelligenee politique dont le minislre de la justice a fait preuve dans ces trois af faires. Encore quelques écoles comme celles-la et sa popularity sera allé rejoindre celle de M. Alph. Van- denpeereboom. Depuis cinq jours, le Congrès des ouvriers tient ses séances au théêtre du Cirque. Le Congrès, qui compte dans son sein des dèlégués de presque toute l'Europe el même des Etats-Unis, discute les questions éco- nomiques et sociales qui iotéressent l'amélioration du sort des classes laborieuses. Je n'ai pas a exami ner ici les résolutions adoptées par cette assemblée. Mais il faut rendre hommage a l'ordre qui préside aux discussions, a la parfaite convenance du langage dus orateurs. Plus d'une assemblée délibérante, même parmi les plus élevées en dignité, pourrait aller pren dre parmi ces ouvriers des le§ons de tenue et de res pect d'elle-même. Les travaux de l'assainissement de la Senne mar- chent a pas de lortue. II n'y a, a cet égard, qu'un seul cri pour réclamer une intervention énergique de l'administration communale. Est-ce une chose croyable? Voila bientöt deux ans que les travaux sont commencés, et I'on en a pas encore fini de cou- struire les grands collecteurs, et pas un pouce de terrain n'est encore exproprié! II est vrai que ['ex propriation exige une indemuite préalable et que c'est précisément la que le bét blesse la Societé con- cessionnaire. Au train dont les choses marchent, il est certain que les travaux ne seront pas finis dans vingl ans... s'ils doivent jamais fmir. M. de Laguerronnière doit preudre incessamment possession de ses nou velles fonctions. Quoi qu'en disent les journaux étrangers, je puis vous assurer que nousne sommes nullement inquietsde son arri- vée. Plut a Dieu que la Belgique n'eêt pas en ce mo ment d'autre sujet de préoccupalion L'année qui commence s'annonce mal pour Ie théêtre de la Monnaie. Les debuts de la troupe de graud-opéra ont été désastreux dans le Trouvère et I'on s'attend a pis encore, ce soir, dans la Juive. De longtemps, nous n'avions possédé un personnel de grand-opéra aussi franchement detestable. L'opéra-comique a mieux réussi mais, a lui seul, il ne saurait défrayer le répertoire et donner des re cettes suffisantes pour couvrir les dépenses. 11 y a la une situation très-difficile, très-délicate, dont la di rection aura beaucoup de peine a sortir. Le cornet de 91. de Coninck. Le Progrès emprunte YEcho de Bruxelles, qui ne rentrera jamais dans son argentune agréable facétie sur M. de Coninck. II parait que le représentant de Dixmude s'adonne au culte du cornet pistons. Lè-dessus, notre confrère bruxel- lois s egaie beaucoup aux dépens de M. le cheva lier et finit en exprimant l'espoir que ce dernier voudra bien se faire entendre cet hiver dans les concerts de la capitale et pendant les séances de la Chambre, Nous joignons de tout cceur nos instances celles de YEcho. Mais, s'il faut en croire Ia com mune renommée, M. Yan Merris doit posséder, lui aussi, un assez beau talent d'amateur sur nous ne savons plus au juste quel instrument vent. Le Progrès ne pourrait il pas engager M. le re présentant de Poperinghe a s'entendre avec son collègue de Dixmude pour exécuter quelques duos? Cela serait inflniment plus gai et plus varié. Nous lisoris dans YEcho du Parlement C'est par erreur que nous avons annoncé que tous les hommes mariès des classes de 1861 et de 1863 avaient été renvoyés dans leurs foyers. Ces miliciens, qui ont elé rappelés pour un très-court espace de temps, n'ont été dispensés de rejoindre leurs corps que lorsqu'ils ont été signalés par les au torités locales comme étant absolument indispen- sables au soutien de leur familie. Les dispenses de cette espèce ont été accordées dans tout le pays, et elles out été donnees conformément a la pratique coDstamment suivie jusqu'a ce jour. o Nous aussi nous avons fait erreur en affirmant qu un contre-ordre de départ était arrivé pour les hommes mariés de notre arrondissement.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 1