JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMEBI Le toüt payable d'avance. YPRES, I)imanche Sixième aimée. N° 4fcl. 11 Octobre 1868. 1 Paraissant le dimanche. PltlX irilKMIKMEXT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, Ie port en sus. Un Numéro 25 Centimes PfilX DES ASNOICES ET DES RECLAMES f O Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. laissez dire, iaissez-vous blAmer, mais publiez votre pensée. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, chez Félix Lambin, imp.-ab rue de üixmude, 59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'aryent doivent etre adressés franco au bureau du journal. Correspondance particuliere de l'Oï'ltIOÏ Bruxelles, 9 Octobre. L'amélioration inespérée qui s'est manifestée dans la situation du Prince royal et qui a persisté pendant unequinzaine de jours, a fait croire un instant a la possibilité d'une guérison naguère encore considérée oomme absolument chimérique. Celte amélioration ne semble pas, malheureusement, devoir se maintenir plus longlemps. Déja les bulletins du Moniteur, qui, sans rien promettre, avqiept lajssé percer line lueur d'espoir, ont repris leur ancien ton, et le sentiment d'allégement qu'ils avaient produit dans l'opinion pu- blique a disparu pour faire place a de nou velles in quietudes. Au moment oü je vous écris, aucun symptóme in- diquant un danger imminent ne s'est produit, mais les nuits, qui avaient été si calmes, la semaine der- nière, sont redevenues très-agitées a cause de la toux, qui ne laisse, pour ainsi dire, pas un moment de re pos au malade, Les poumons sont ils atteintsï-C'eSt sur quoi les médecins ne s'expliquent pas, ni dans leurs bulletins, ni dans les conversations particulières. Mais il parait bien difficile qu'il en soit autrement. Aussi commence-t-on a croire ici que le Prince s'é- teindra lentement, dans une sorte de maladie de lan- gueur. La Patriede Paris, se fait éc'rire de Bruxelles que la saute du Roi est très-sérieusement compromise. J'igcore oü ce nouveau Van Ryck va puiser ses ren- seignements, mais ils ne sont rien moins qu'exacts. Si le correspondant de la Patrie s'était borné a dire que le Roi est très affecté de la situation du due de Brabant et que sa santé en souffre, personne n'aurait songé a contredire une assertion aussi vraisemblable, mais quand il va jusqu'a affirmer que la santé du Roi inspire de graves inquiéludes, je suis bien oblige de lui répondre que a ses renseignemenls particuliers le mettent dans une erreur compléte et que le Roi est tout aussi bien portant que peut l'étre un père dans une sembuiblu situation. Mais il est ecrit, pour la Pa trie, que la Relgique sera toujours iuquiète, tantót pour une chose, tantöt pour une autre, jusqu'aujour de sa reunion avec la France, qui Ia fera jouir d'une fèlicilé sans nuage. L'exislence d'un traité entre la France et la Hol- lande, affirmée par la Finance, contredite par le cor respondant de Bruxelles du Journal de Liége, vient d'être catégoriquement démentie par le Constitution- nel. Que va faire la Finance, elle qui s'est dite en mesure de prouver son affirmation Elle ne fera rien du tout, car son fameux traité n'est qu'un vieux ca nard auquel personne ne croit plus depuis longtemps. Si quelque chose étonne, c'est qu'un journal comme le Constilutionnel ait pris la peine de montrer son bec jaune et ses pattes palmóes. M. de Laguerronière, ministre de France en Bel- gique, estreparti pour Paris et ne reviendra prendre possession définitive de son poste que dans quelques jours. On a fait bien des conjectures sur la nomina tion de M. de Laguerronière et sur l'entrevue qu'il a eue avec le Roi. Peut-être décuuvrira-t-on un jour, après avoir épuisé toutes les versions imaginables, que si M. de Laguerronière a été nommé, c'est qu'il fallait bien que M. de Comminges-Guitant fut rem- placé, et que s'il a été recu par le Roi, c'est paree qu'il avait a lui remettra ses lettres de crédit. Après que la Chambre du conseil a, a l'unanimité, déclaré qu'il n'y a pas lieu de poursuivre a charge de M. Pennaert-Verzyl, M. le procureur-général de Ba- vay ordonne un supplément d'instruction. C'est évi- demment son droit. Mais n'est-il pas étonnaot que ce supplément d'instruction soit ordonnó dés le lende- main du jour oü, dans une lettre adressée a tous les journaux de Bruxelles, M. Pennaert accuse M. de Ba- vay d'avoir usé de procédés arbitraires a son égard A Dieu ne plaise que je soupconne M. de Bavay d'être animéde sentiments que Ia justice ne saurait avouer! Seulemeot, je le répète, cette coincidence sera ex- ploitée contre lui el il aurait pu très-aisément l'évi- ter. Quoiqu'il en soit, on altend avec beaucoup d'im- palience le rèsultat de cette deuxième instruction. La Cour de cassation vient de confirmer l'arrêt de la Cour d'assises qui déclare prescrite Faction inlen- tee MM. Van Wambeke et consorts du chef de cor ruption éleetorale. Ce sera, pour le parti catnolique d'Alost, une nouvelle occasion de porter les prévenus en triomphe. Mais ou je me trompe fort, on M. Van Wambeke doit se sentir peu alorieux de triompher de la sorte, d'autant plus qu'a en croire son avocat M. Jacobs, son acquittement était certain. II est vrai que, d'après le même M. Jacobs, le procés de Buck, était imperdable pour les Jésuites, ce qui ne les a pas empêchés d'avoir a restijuer 800 mille francs aux héritiers. Nous assistons, en ce moment, a une trés-singu? lière polèmique a propos des affaires de St-Genois.ll s'agit de savoir si, oui ou non, les articles publiés par le vicaire de St-Genois dans je ne sais quel jour nal tlamand tombentsous I'applicalion de lg loi pénale. Certains journaux libóraux l'affirment les journaux catholiques le nientmais ni ies uns ni les autres n'ont songé jusqu'a présent a mettre sous les yeux du public qu'ils prennent pour juge, les pièces de con viction c'est-a-dire les articles iacriminés. Convenez, qu'une pareille polèmique pourrait durer jusqu'a la consommation des siècles sans cclairer personae. C'est pour la première fois d'ailleurs, que l'on voit discuter ainsi dans la pres>e les èléments d'une prévention. Cerles, je suis loin de prétendre que les decisions judiciaires ne sont pas du domaine de la discussion publique. Dans un pays de liberie tel que le nótre, tous les actes de I'autorité publique doivent être soumis au contróle de la presse et je trouve toüt aussi naturel que ce contróle s'exerce sur un juge- ment ou un arrêt que sur un acte du pouvoir législatif. Mais ce que je comprends moins, c'est que la presse fasse un objet de polèmique d'une décision judiciaire qui n'est pas encore rendue. Quand les tribunaux auront statué sur Ia prévention qui pèse sur le vi caire de St-Genois, la presse sera en possession de tous les éléments de cette prévention et elle pourra juger en connaissance de cause. Mais jusque-lè, que peut-elle faire si ce n'est approuver ou critiquer dans le vide? On peut différer d'opinion sur l'utilité pour la Bel- gique de posséder de grands armements militaires. On peut être un excellent citoyen et panser que la Belgique trouve dans sa neutralité des garanties de sécurité plus sérieuses que celles qu'elle cherche dans une forte organisation de ses forces défen- sives. Mais ce que j'ai peine a comprendre, c'est qu'on s'acharne, comme certains journaux le font, a para lyser d'avance notre courage en nous démontrant que toute résistance serait inutile en cas d'envahissement de notre torritoire. Quand on a élevé les nouvelles fortifications d'Anvers, on a vu ces journaux pro- clamer a l'uuisson qu'Anvers ne serait pas en état de résister a un siége de huit jours. Quand nous avons acheté de nouveaux canons, ils se sont écriés que ces canons étaient les plus détestables du monde. Puis, ce fut le tour des fusils Albini, qui feraient, dirent- ils, plus de victimes parmi nos soldats que dans les rangs de l'ennemi. Tous ces cancans, fort beureusement, n'ont pas fait grande impression sur le pays. Les plus célèbres hommes de guerre du temps ont rendu hommage a nos fortifications et le canon prussien est encore, a l'heure qu'il est, considéré par eux comme supérieur a tous les autres. Quant au fusil Albini, ies rapports que l'aduiinistration de la guerre vient de publier sur les expériences auxquelles il a été soumis pendant Ia dernière période du camp, ces rapports, dis-je, éta- blissent qu'il n'a rien a envier au fameux fusil a aiguille. On vient enfin de jeter les fondements de la nou velle Bourse. II était temps car on commengaita croire que la Société Anglaise ne mettrait jamais la main l'ceuvre. Vous savez qu'aux termes du cahier des charges, les travaux d'assainissement et d'embellisse- ment doivent être entièrement terminés dans undé- lai de cinq années. Or, nous voici arrivés au bout de la première année et les expropriations ne sont pas encore plus avancées qu'au premier jour. Du train dontmarchent les choses, nos arrière-petits neveux n'en verront pas la fin. Le sentiment général est ici que, dans un temps donné, l'administration commu nale se verra obligee de poursuivre les travaux en re gie. Que n'a-t-elie commencé par la

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L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 1