ciale, la décentralisation administrative, le jugement
par jury dans les affaires crimineilescequi inspire
aux Débats cette juste réflexion
On voit par la que ce n'est pas d'un simple chan
gement de dynastie qu'il s'agit en Espagne, mais d'une
révolution radicale dans les institutions et dans t'ad-
ministration du pays.
Que les décisions prises par des autorités puretnent
locales n'aient pas l'autoritè législalive d'un acte des
cortès, c'est incontestablemais, qu'on ne s'y trompe
pas, elles sont plus que de simples voeux, plus que
des doléances exprimées dans des cahiers, elles sont
la déclaration mêmedesvolontés populaires; etcomme
en tous lieux leur application suit de prés leur pro
mulgation, le gouvernement a venir sera bien Torcé
de compter avec elles. Bien plus, il n'en pourra étre
en quelque sorte que Ia synthèse et la mise en
oeuvre.
Liberté de la presse, liberté de réunion, suffrage
universel, jury, quelle est la forme gouvernemeutale
qui pourra s'accommoder de toutes ces innovations
Si, par impossible, ce devait être la royauté, il faut
avouer que ce serait une royauté réduite a son mi
nimum de pouvoir.
Menus - Propos.
Le Progrès consacrait dimanche dernier tout
un long article a prouver au Journal d'Ypres que
celui ci avait eu tort de l'appeler un sot per-
sonnage. Compter 28 ans d'existence et en
être encore devoir se défendre contre de telles
injures, c'est triste.
X
Etonnant, le Progrès! Le voilé maintenant
qui se mêle de donner des lemons de beau lan-
gage Le Journal d'Ypres avait écrit Le
Progrès, dont la sottise est proverbiale, rend
grèce au Journal d'Ypres d'avoir révélè que le
Kaïholyke Zondag est rédigé par un prêtre. Le
sot personnage! II y a amphibologie, s'é-
crie le Progrès. Le sot personnage, est-ce moi ou
le prêtre Au point de vue de la langue, notre
confrère a peut-être raison. Mais qu'il soit bien
assuré qu'il n'y a eu de doute dans ('esprit de
personne.
X
On sait maintenant pourquoi M. Carton a été
promu au grade d'officier de l'Ordre Léopold
c'est pour les services qu'il a rendus a ['agricul
ture! Quels services? M. Beke a oublié de nous
le dire, et cette omission est d'autant plus re
grettable que personne dans l'arrondissement n'a
souvenir de services rendus par M. le comrnissaire
d'arrondissement a l'agriculture. M. Beke fera
bien de nous éclairer la dessus dans une prochaine
improvisation.
X
Une idéé Puisque l'élève du bétail fait partie
de l'agriculture, M. Carton n'aurait-il pas été
décoré pour avoir iroaginé d'appliquer aux élec-
tions les procédés usités pour l'engraissement des
bestiaux
X
Ce bon M. Beke! Savez-vous bien que M. Car
ton lui a dit, a l'Association agricole, des choses
peu agréables Comment, il est reconnu, depuis
longtemps, c'est M. Carton qui l'affirme, que
l'achat d'une presse et la création d'un plomb sont
indispensables pour rétablir l'égalité des prix
entre les houblons des communes et ceux de Po-
peringhe, et ce n'est qu'après des réclamations
réitérées de VAssociation que l'adrainistration
communale d'Ypres s'est enfin décidóe a donner
satisfaction un besoin si important et de telle
urgence Et quand M. le comrnissaire d'arron
dissement lui jette ce reproche au visage, M. Beke
ne trouve rien répondre ïl est bien bon,
M. Beke!
X
II parait que le plomb de Poperinghe est fort
estimé. Enfin, c'est toujours $a!
X
Nous n'aurons pas de discours du Tróne, cette
année. La Cbambre pourra done, dès le premier
jour, s'occuper de la constitution de son bureau
définitif. La verification des pouvoirs de M. Van
Merris aura lieu postérieurement.
X
M. Van Merris, faut-il croire, est pleinement ras-
surésur son élection, car on nous assure qu'il a fait
retenir, pour six mois, un appartement YHótel
de Suède; d'autres disent YHótel du Grand
Café.
X
M. Vandenpeereboom commence se plaindre
de la goutte. Parbleu on l'aurait moins.
Après cela, la chose se passera peut-être moins
désagréablement qu'il ne le pense. II y a bien
quelques représentants qui feront la grimace
mais le plus grand nombre, voyant le vin tiré, se
diront qu'è tout prendre, il n'y a rien de mieux
faire que de le boire. C'est égal, M. le ministre
d'Etat aura passer par un petit quart d'heure
dont il se souviendra longtemps.
Satnedi sotr.
Plus que jamais il règne, parmi lesanimaux du sexe
noble, une maladie que l'on pourrait appeler Ia fièvre du
ruban. On peut facilement juger des progrès et de
l'inlensité du fléau par le nombre croissant de ces il-
lustres poseurs dont le seul et unique mérite est d'a
voir une boutonnière chamarrée.
II est vrai de dire que tous les gouvernements,
même ceux de droit divin, sont d'accord sur ce point
qu'il faut traiter cette fièvre maligne selon les pres
criptions les plus rigoureuses de l'omoeopathie.
Ceci ne date pas d'hier, et l'on sait qu'une des pre
mières conséquences de ce système, peut être trop ra
dical, est de met tre en évidence une foule de crétins
qui s'imaginent. bravement que ce peinturlurage ines-
péré va leur donner uneslomacde grand homtne pour
digérerleur foinquotidien.
Aussi, sans vouloir me poser en détracteur de la
médecine homceopathique, je dois déclarer, en ame et
conscience, que, dans l'occurence présente, je lacon-
sidèrecomme tout a-fait impuissante a conjurer les
effets du mal.
Si les ordres de chevalerie ont été institués pour
récompenser le mérite el si le mérite ne court pas
les rues, deux choses en somme assez vraies, pour
quoi se servir de ces distinctions pour consacrer la
platitude ou la bêtise du grand nombre?
Le pourquoi n'est pas neuf el les paree que qu'on
lui oppose n'ont pas non plus le mérite de la nou
veauté c'est paree que ties sots sont un peuplenom-
breux paree qu'il y a certaines gens qui rendent ou
qui vendent certains services paree qu'il y a une
intinilé de citoyens intrépides qui ne redoutentni les
bosses au front, ni les durillons aux genoux, ni les
portes au nez, ni les coups de pied ailleurs etc., etc.
Voila les raisons qu'on nous donne et si les ru-
bans savaient parlor, il nous en donneraient bien
d'autres mais le moindre grain de mil ferait mieux
notre affaire pourquoi n'essayerait-on pas de uom-
battre cette maladie du rouge par l'amaigrissement
du gousset
Voici un petit remèdo que je me permets de propo
ser aux dispensateurs des faveurs multicolores ce
serait de grever d'une contribution proportionnée a
leur bêtise ou a leur impudence ie ^udgei de tous
ceux qui se permettent de mendier unecravate pour
leur boutonnière. Decettefacon, plus d'un postulant,
a moins d'être riche commeCrésus, devrait renoncer
au plaisirde voir son habit transformé en chevalier de
l'ordre du Dromadaire ou du Rhinocéros.
Je ne demande pour mon idee ni brevet ni décora-
tion.
Ge remède me parait simple, pratique et efficace au
plus haut degré, trois raisons pour lesquelles on se
gardera bien d'en faire usage.
II y a une autre fièvre qui exerce bien plus de ra
vages encore parmi la population mêle des arrondis-
sements de notre planète. Ge n'est ni le luxe, ni le
jeu, ni l'agiotage, ni le turf de l'écurie, ni le turf du
demi-monde c'est la politique, puisqu'il faut l'ap
peler par sou nom.
De toutes les choses qui forment la pature journa-
lière de notre ambition, de nos prétentions et de nos
convoitises, c'est une de celles dopt nous abusons le
plus. Nous l'avons dénaturee et même avilie par la
constance de nos sottises, la bassesse de nos calculs
et la grossièreté de nos appélitsil serait presque
vrai de dire que nous en avons fait un ridicule et un
fléau.
Ridicule et fléau n'effrayent personne et c'est a qui
mettra la main a cette pate merveilleuse, réputée la
meilleure entre toutes pour la fabrication des brioches
monumentales.
Est-ce dire que je vais Ia, de gaieté de cceur, mal-
traiter la politique et mettre en garde contre elle ceux
de mes concitoyens qui seraient tentes de lui faire les
yeux doux Le ciel m'en préserve I Des rares bonnes
choses de ce bas-monde, elle n'est pas une des moins
bonnes; ceux qui lisent les grands journaux et les
grands historiens ne peuvent manquer d'être de mon
avis. Seulement si l'on veut bien m'autoriser a com-
inettre l'irrévérence de Ia comparer a une cuisine, je
suis prêt a déclarer sous serment, devant n'importe
quel comrnissaire de police, qu'il n'est pas de cuisine
oü l'on rencontre moins de cordons-bleus et plus de
mauvais marmitons.
Ces derniers ne redoutent pas le moins du monde
d'aborder les menus les plus formidables et les plus
compliqués. Leur audace n'a d'égale que la mon-
struosité de lours recettes. Peu difficiles et peu in-
ventifs quant au choix des sauces et des épices, et
d'ailleurs incapables de pénétrer d'une manière sa-
vante les myslèras du fricandeau social, ils inventent
des ragoftts et batissent des patés dont le seul aspect
épouvante les maitres de l'art.
Ceci n'est que plaisant, mais ce qui l'est beaucoup
moins, c'est que les susdits marmitons ne réussissent
que trop a allécher de nombreux convives assez can-
dides ou assez voraces pour engloutir tout ce qu'on
leur sert, sans recourir aux procédés d'une sage et
prudente mastication. M.esquels convives, après
chaque indigestion, jurent leurs grands dieux qu'on
ne les y prendra plus mais on sait ce que valent les
serments politiques et les serments d'ivrogne.
Nos gé te- sauce ne se contentent pas de faire de la
cuisine fantaisisteils sont de plus ou ils se croient
les auteurs de certaines theories que je ne vous expli-
querai pas, ni eux non plus; ils les commentent a
leur facon, après les avoir saupoudrées de principes
raoisis et d'axiömes avariós, a l'usage des anes de tout
format, et c'est ainsi qu'ils marchent, non sans suc
ces, a la conquête des cervelles dont l'épaisseur leur
parait tout a fait respectable.
II y a même des marmitons farouches qui ne souf-
frent pas qu'on discute leurs hérésies et leurs audaces
culinaires; défense formelle de commettre une pa-
reille incongruitè, sous peine de vous voir couper les
vivres; ils vous permettent d'avoir une opinion,
pourvu que cette opinion soit celle qu'ils prétendent
vous infliger, absolument comme ce cuisinier dont
parle un poète grec, dans une de ses comédies.
La scène se passé dans une basse-cour peuplée de
dmdons.
Je viens voir, leur demande Ie cuisinier, a quelle
sauce vous désirez être mangés?
Mais nous ne voulons pas être mangés du tout,
répondent en choeur les pauvres volatiles.
Et notre cuisinier de leur fermer le bec en disant
d'une voix de président
Dindons, vous sortez de la question.
Et ce pendant, les sages l'ont dit avant nous c'est
de la discussion que nait la lumière. Quand pour-
rons-nous appliquer a la politique cette petite phrase
qui a toujours eté l'une des maximes favorites des
hommes graves et des philosophes de tous les temps
et de tous les pays?
Le lecleur est prié de considerer la question ci-des-
sus comme une charade.
Récompense honnête a qui trouvera le mot et vou-
dra bien le faire connattre au président de l'académie,
(section des hiéroglyphes et des articles de fond).
Tiburce.