quer. Impossible poortanl de laisser passer ina- pergu les faits suivants que nous tenons de la meilleure source. En nous taisant, non-seulement nous croirions manquer nos devoirs, naais en core nuire a l'intérêt bien entendu de la Société d'exploitation elle-mème, car c'est d'elle qu'il s'agit ici. Le 12 de ce mois des voyageurs prenaient Gand le train de 9.35 du matin, passant par Au- denarde et Courtrai, les uns en destination de cette dernière ville, les autres se rendant Rou- lers. Avant d'arriver h Audenarde un garde vint les prévenir que dans la gare de cette ville ils auraient changer de voiture, celle qu'ils occu- paient étant complétement démantibulée. Déja quelques-uns d'entr'eux obéissant l'injonc- tion étaient descendus lorsque soudain on les y fit remonter disant que la voiture était encore assez bonne pour rouler ce jour-ld,. Ces ordres et ces contre ordres paraissent au moins singuliers. Car, si la voiture qu'on faisait évacuer était réellement en bon état, l'avertisse- ment intempestif du garde avait pour Ie moins l'inconvénient d'effrayer inutilement les voya geurs si, au contraire, elle exigeait des répara- tions, ia prudence la plus élémentaire comman- dait, nous semble-t-il, de la mettre immédiate- ment hors de service. Celui qui, tout en reconnaissant la détérioru- tion du wagon, le trouvait encore assez bon pour rouler ce jour-lèn'a pas calculé probablement les terribles suites que pouvait avoir la moindre erreur dans ses prévisions. Mais voici un nouveau changement de décors et une nouvelle scène. A peine rentrés en voiture les voyageurs en durent descendre une seconde Ibis, non plus cette fois pour bris de voiture, mais pour cause d'aceident arrivé a une locomotive A MO NS. Ne riez pas; rien n'est plussérieux. II se pou vait qu'ilyeüt sur le train que conduisait cette locomotive deux ou trois personnes pour Courtrai et il ne faiiait pas, ajoutait-on, leur faire man quer la correspondance. En mème temps le tèlégraphe annongait que le retard du train serait d'une heure et demie au moins. Ne pas faire manquer aux voyageurs la corres pondance est une idéé excellente et nous regret- tons beaucoup que la Société d'exploitation ne l'ait pas toujours mise en pratique. Mais les voya geurs qui attendaient a Audenarde devaient aussi prendre la correspondance Courtrai et nous nous demandons pourquoi on les a sacrifiés a ceux ve- nantdeMons? Quand, par suite d'aceident, un train de l'Etat arrive it Courtrai en retard d'une heure et demie, ceux de ia Société d'exploitation pour Bruges et pour Poperinghe n'attendent pas pourquoi, dans le cas présent, a-t on atteridu? On ne saurait supposer que c'est paree que dans l'un cas il s'agit de l'Etat et dans l'autre d'une ligne de la Société, car cela signifierait que celle ci sacrifïe les intéréts du public aux siens propres, chose inadmissible Quel que soit le mobile impénétrable de cette conduite contradictoire, uos voyageurs récla- mèrent en vain auprès du chef de gare d'Aude- narde ils ne purent quitter cette ville avant 11 h. 30 m. Les uns vinrent trop tard au marché de Courtrai, les autres durent attendre dans cette localité jusqu'a trois heures la correspondance pour Roulers était partie. Une chose étrange c'est que non-seulement M. le chef de gare n'a pas cru devoir se rendre aux instantes réclamations des voyageurs, mais que même ceux ci n'ont pu obteuir le registre pour y consigner leurs plaintes. La Société d'ex ploitation, comme l'Etat,comme toutes les autres sociétés, a pourvu apparemment chacune de ses gares d'un livre destiné aux observations du pu blic. Celle d'Audenarde est-elle seule exceptée de cette mesure? Si elle ne l'est pas, pourquoi ne donne-t-on pas ce livre a ceux qui le réclament? Nous le répétons, tous les faits que nous ve nons d'exposer nous sont venus de la meilleure source. La personne qui nous les communique ajoute qu'en route elle a rencontré a 11 h. 45 m.,è Vichte, le train de Courtrai vers Charleroi qui aurait du être Audenarde depuis une heure et demie déjè. Si nous avions a faire nos réflexions ici, nous dirions que nous sommes surpris que les négo- ciants, les industriels, les spéculateurs, tous ceux qui étant dans les affaires sont fréquemment lésés dans leurs intéréts par la négligence ou le mauvais vouloir des sociétés, se résignent avec tant de patience a leurs mésaventures. Quiconque cause volontairement un dommage autrui est tenu de le réparer. Ce principe de droit est géné- ralil n'y a pas d'exception pour les sociétés. Pas de doute que celles ci auraient mis depuis long- temps plus de régularité dans leur service si tous ceux qui ont éprouvé un dommage par la faute de ces sociétés avaient eu recours aux tribunaux pour en obtenir la réparation. Nous lisons dans un journal de la province les excellentes réflexions que voici dont plus d'une ville et principalement la ville d'Ypres pourrait faire utilement son profit La ville d'Ostende fabrique elle-même son gaz et elle fait ainsi une excellente affaire, car nous trouvons ce renseignementdans lecompte-rendude la dernière séance du conseil communal de cette localité Compte de l'usine a gaz de l'exercice 1867. Ce comptese solde par un bénéfice de fr. 21,140- 94 dont 5 p. c., soit fr. 1,057-05 acquis aufond de réserve et 94 p. c., soit fr. 20,083-89 a la caisse communale et qui serontportés en recette au compte t> de 1867. i> Ailleurs l'éclairage coute, a Ostende il rapporte. Les villes qui ont vu leurs recettes devenues station- naires par l'abolition des octrois, trouveraient la une excellente ressource. Beaucoup d'entre elles ont aussi adoplé un impót élevé sur les chiens, qui continuent a faire parler trés mal d'elles. Enfin nous ne désespé- rons pas de voir les communes assurer elles-mêmes les propriétés de leurs habitants, au lieu de se con- tenter, comme aujourd'hui, d'entretenir des pompiers et un matèriel contre l'incendie, au plus grand profit des compagnies d'assurances. En Angleterrechaque compagnie son matérie! et son personnel. La ville ne fournit que l'eauel ses ca- naux. lei ce sont les villes qui dépensent et les com pagnies qui recoivent. Quelques services publics pourraient être remplis avec avantage pour tous, par les administrations communales, L'éclairage el les assurances sont de ce nombre. Sociétés. Chaque siècle a une époque de fièvre pendant laquelle l'a vidité d'acquerir en peu de temps de grandes richesses se manifeste, d'une manière desordonnee, en création de toutes sortes de sociétés plus vereuscs les unes que les autres. Le dix-huilième siècle ne fut pas, sousce rapport, plus sage que uotre siècle de progrès. En effet, un écrivain anglais, John Gary, dans son Essai sur l'état du Commerce d'Angleterre le recon- nait en ces termes Le triomphe des actions de la Compagnie du Sud (en 1720) donna naissance a un nombre si multiplié de Compagnies bizarres, qu'il semblait que le seul obstacle qui empêchat d'en former de nouvelles fut la ddficultè de leur trouver un nam un peu supportable. On douterait de l'extravagance de ces temps-la, si les écrivains n'avaient pas con serve des listes des Compagnies qui s'établirent alors dans Londres. Ou leur donna un nom qui leur con- venait, celui de Bubbles, qui peut être rendu en fran cais par les Rluetles ou les Duperies. Voici quelques unes de ces sociétés, d'après une de ces listes «1° La Compagnie de Wakefield pour l'engrais des canards et des oies de la province de Lancashire. 2° La C° pour saler les harengs a la manière de Jiogan Norgan. 3° La C" d'assurance de Wild contre les enfonceurs de portes, 4° La G° contre les voleursde grands chemins. 5° La Compagnie pour l'engrais des pores. 6° La Ce pour assurer une pension aux veuves. 7° La Ce pour la cure des chevaux poussifs. 8° La C« pour noircir les empeignes (a new inven tion for the more effectual blacking of shoes.) 9° La C° pour assurer du bien aux enfants. 10° La C° pour procurer de 1'ouvrage aux pauvres de la paroisse. 11° La Compagnie pour la guérison des maladies vénériennes Office for curing the grand pox or clap). 12° Le bureau pour l'entretien des batards. 13° La grande Apoticairerie. 14° La Compagnie pour extraire l'argent d'une masse de plomb. Et JohnClaye ajoute Parmi les compagnies dont 1'objet n'est pas exprimé dans la liste des Bubbles qu'on vient de lire, il y en avait Une pour une entreprise très-avantageuse mais qui doit être un secret for carrying on an underta king of great advantages but no body to know what it is. Une pour les fournitures nécessaires aux funérailles dans toute la Grande Bretague. Une pour chercher le mouvement perpétuel for a wheel for perpectual motion.) Une pour faire sécher le malt par la chaleur natu relle de I'air. Une pour répondrea tous les maitres et mattresses, des pertes que leurs domestiques pourraient leur causer. Je n'ai point mis dans cette liste quelques compa gnies qui se trouvent dans les listes anglaises parce que, quoiqu'elles paraissent y avoir été insérées sé- rieusement, je n'ai pu m'empêcher de les regarder comme des plaisantcries, telles que La Compagnie de William Helmes pour l'assurance de la virginité des filles. (Wm. Helmes in echange Alley's insurance of Maidenheads. La Compagnie de Callington pour fondre la sciure et les copeaux de bois, et les couler en planches de belle longueur et sans noeuds Pollington 's melting sawdust and shavings into deal-Boards of any length and free from knots.) La Compagnie de Pindar pour les paniers de fem- mes. Pindar 's new invention for the more effectual mac king an equinoxial instrument for the convenience of ladies petticoats. Ne soyons pas surpris qu'au siècle dernier, des en- treprises aussi dénuées de solidité aient pu être ima- ginées notre temps est trop fertile en sociétés vé- reuses pour que nous manifestions le moindre éton- nernent de ce qui se passait il y a cent et quelques années. Liste des Jurés de la Cour d'assises de la Flandre Occidentale. Jurés titulaires. 1. Gryspart, Benoit, nég., Menin. 2. Van Cailiie, H., md de vin, Bruges. 8. Willems-Lebret, 4. De Graeve, bourgmestre, Keyem. 5. Deleforterie-Stok, brasseur, Menin. 6. Brabant, Xavier, secrétaire communal, Harel- beke. 7. Storme, Edouard, receveur communal, Beer- nein. 8. Vercruvsse, Léopold, md de lin, Courtrai. 9. Vrooine-Vandaele, brasseur, Nieuport. 10. Delacenserie, Aimable, négociant, Bruges. 11. Jonckheere, Henri, bourgmestre, Ichteghem. 12. Stael, Fr., brasseur, Lichtervelde. 13. De Coninck, Henri, nég., Ostende. 14. Lapiere, Henri, md, Ypres. 15. Vanneste, Pierre, md, Ingelmunster. 16. Gilbert, Jean, md, Ypres. 17. Floor-Demeulemeester, propriétaire, Bruges.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 2